Thread by @FOuassak

[Thread] Cette tribune dans @lemondefr, signée par Annie Sugier, présidente d’une «ligue du droit des femmes», reproche à Assa Traoré sa manière trop positive de parler de sa famille, mais surtout justifie la mort d’Adama Traoré: ses parents sont responsables de sa mort...

Au début du texte l’autrice prend ses précautions «Mon propos n’est pas de justifier ce qui s’est passé ce jour-là dans la gendarmerie»... mais un peu plus loin elle interpelle Assa Traoré «Ne pensez-vous pas que si les garçons sont plus souvent confrontés à l’échec scolaire et

à la suspicion des autorités, c’est parce qu’on développe en eux un mélange détonnant de virilité et de susceptibilité à fleur de peau »... En clair si Adama Traoré est mort asphyxié sous le poids de trois gendarmes, il ne peut s’en prendre qu’à ses parents qui l’ont mal éduqué.

L’autrice poursuit «vos mères font preuve de plus de lucidité lorsqu’elles s’interrogent sur les raisons de la tragédie qui touche votre famille, à commencer par les emprisonnements à répétition de vos frères»...On a là l’injonction faite aux mères non-blanches à être

des mères-tampon, et l’argumentation des supremacistes blancs qui ont envahi le Capitole il y a quelques jours qui scandent que si George Floyd est mort, il l’a bien mérité. Sous humanisation et criminalisation d’Adama Traoré, alors que les gendarmes eux n’ont même pas encore été

entendus. D’ailleurs l’autrice n’en parle pas des gendarmes... Sa cible c’est Assa Traoré. Pourtant c’est les gendarmes qui sont accusés de crime, pas Assa Traoré. Inversion des responsabilités, là encore classique chez les défenseurs de l’ordre policier.

L’autrice interpelle Assa Traoré «souvenez-vous de Sihame Benziane, morte brûlée vive à Vitry en 2002». Quel rapport?En quoi Assa Traoré et sa famille sont responsables? Essentialisation des non-blancs, responsables collectivement de crimes lorsqu’ils sont commis par un non blanc

Dans la partie femonationaliste du texte (instrumentaliser la cause féministe à des fins racistes), l’autrice prétend qu’à cause de la révolte populaire de 2005, «on a oublié les filles», et regrette l’association Ni putes ni soumises.. L’autrice raconte évidemment n’importe quoi

depuis 2005, les femmes non blanches refusent que soient instrumentalisées leurs causes anti sexistes à des fins racistes. Elles concilient féminisme et antiracisme. Et elles y arrivent. Plus que jamais!!!C’est ça qui dérange l’autrice.

Quand des marches sont organisées en hommage aux femmes victimes de feminicides dans les quartiers populaires, je vois Assa Traoré, toujours en soutien. Je n’y ai jamais vu en soutien aux familles les Annies Sugiers qui viennent faire la leçon.

Quand Marie-Reine Sanou est victime de violences (notamment sexuelles) de la part de la BAC d’Agen, je vois Assa Traoré en soutien. Je n’ai pas vu le soutien des Annies Sugiers qui viennent faire la leçon.

Pour conclure, cette tribune dans Le Monde, tente de disqualifier Assa Traoré dans son combat contre le racisme et les violences policières. C’est une tribune en défense de l’ordre policier, femonationaliste, qui sous couvert de défendre les non-blanches (sauf Assa Traoré hein,

pourtant victime de 4 plaintes pour la décourager de mener son combat) l’autrice fait diversion sur des questions qui n’ont rien à voir (la polygamie, comme en 2005 justement, après la mort de Zyed et Bouna), et surtout justifie les crimes policiers rendant responsables les

parents non-blancs et «la culture africaine». Dans cette tribune, c’est l’ancien monde qui parle car le combat contre les crimes policiers est devenu un combat pour les féministes également, il n’est qu’à voir le soutien qu’apportent à Assa Traoré nombre de grandes figures du

feminisme en France et dans le monde. Car le combat contre les crimes policiers est un combat universel, c’est le combat des féministes aussi, d’ailleurs elles en sont également victimes (cf 8 mars 2020...).
C’est cette force politique là, qui rallie féministes, écologistes,

anticapitalistes, Gilets jaunes, qui fait réagir les défenseurs du système raciste, en particulier de l’ordre policier. Mais notre détermination est telle, que l’agitation paniquée des Annies Sugiers (en réaction à la Une de Time comme indiqué au début du texte) ne fonctionne pas

Je suis féministe, je vis et milite dans les quartiers populaires, et je soutiendrai toujours Assa Traoré dans son combat pour la justice, contre le racisme et les crimes policiers.

#JusticePourAdamaTraoré
#JusticePourTous

La lutte continue!🔥