Pour celles et ceux ignorant que le Chant Royal est une forme fixe codifiée, je recopie la description qu'en fait Théodore de Banville dans son Petit traité de poésie française, pp. 224-225 : 🔽
« Le Chant Royal se compose de cinq strophes de onze vers chacune, et d'un Envoi.
Toutes les strophes sont écrites sur des rimes pareilles aux rimes de la première strophe, et les vers de chacune des strophes sont disposés dans le même ordre que les vers de la première strophe.
L'Envoi se compose de cinq vers écrits sur des rimes pareilles aux rimes des cinq vers qui terminent les strophes, — et les cinq vers dont se compose l'Envoi sont disposés comme les cinq vers qui terminent chacune des strophes.
Dans la strophe du Chant Royal, riment ensemble :
1° Le premier et le troisième vers.
2° Le deuxième et le quatrième vers.
3° Le cinquième et le sixième vers
4° Le septième, le huitième et le dixième vers.
5° Le neuvième et le onzième vers.
Originairement et selon sa règle stricte, le Chant Royal tout entier doit être une grande Allégorie (je n'ose, car ce serait le rabaisser, un Énigme), dont l'explication positive n'est donnée que dans l'Envoi. »
Je n'ose dire * une *
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Petit thread pour réfuter une ânerie trop souvent lue et entendue, à savoir que Verlaine aurait inventé le vers impair, et ainsi engendré le vers libre, comme l'affirment certains agents à velléités éducatives 🔽 :
Voici par exemple ce que l'on trouve dans la phrase introductive de la fiche sur le poème en prose et le vers libre sur le site Interlettre.com, dans la rubrique BAC : « [...]XIXe siècle[...] Verlaine invente le vers impair et le vers libre fait son apparition[...] »
Une petite recension chronologique va suffire à révéler l'étendue de l'ignorance dont découle cette ridicule assertion.
Début du Lay de Bonne Espérance (heptasyllabes + tétrasyllabes) de Guillaume de Machaut (~1300-1377) :
THREADS SUR LA VERSIFICATION, via la critique de cours pour diffusés sur Youtube par « Les Bons Profs ». Cours dont les bévues et imprécisions risquent d'induire en erreur les novices de tout âge.
Acte II :
→ 0'05 « Le rythme du vers ».
Pourquoi avoir appris aux élèves qu'un E suivi d'une consonne doit être prononcé, et soi-même s'en acquitter pendant la lecture oralisée du vers censé avoir illustré la règle, alors même qu'on souhaite parler de rythme ?
Ça n'a aucun sens.
Je fustigeais le choix de ce vers, le qualifiant de « faute pédagogique », et nous allons voir à quel point il est impropre à initier dûment l'auditoire aux notions de césure et d'hémistiche.
THREADS SUR LA VERSIFICATION, via la critique de cours diffusés sur Youtube par « Les Bons Profs ». Cours dont certaines bévues et imprécisions risquent d'induire en erreur les novices de tout âge.
Acte I :
→ 0'50 Sa règle du « E muet » manque de clarté et d'exhaustivité. Mieux vaut dire :
Un E suivi d'une consonne (comme d'un h aspiré) se prononce et compte pour une syllabe, qu'il soit à l'intérieur ou à la fin d'un mot. Devant une voyelle et à la fin du vers, il demeure muet.
On éclaire d'abord la chose par des exemples simples montrant que la prosodie du vers diffère des us du langage courant :