Au Moyen âge, les reliures étaient faites d'ais de bois (planchettes) pressant de part et d'autre le corps d'ouvrage (bloc des pages). L'ensemble était ensuite couvert d'une peau épaisse protégeant l'ouvrage. Quand celle-ci a disparu, on peut autopsier le livre à l'oeil nu...
Les pages sont pliées en feuillets qui sont cousus en leur centre par un fil épais, celui que vous voyez ici à l'aplomb de la tranchefile qui protège l'extrémité du dos. Les fils sont cousus à des doubles nerfs en lanières de peau : c'est l'articulation transversale du livre.
Les nerfs sont fichés dans les ais de bois pour arrimer le tout ensemble. Cette photo (extérieur/intérieur de l'ais) montre bien la double lanière qui passe à travers le bois et se loge dans une encoche (pour ne pas "dépasser"). On voit aussi l'aiguillette de bois qui l'y bloque.
Une peau tannée, épaisse et fonctionnelle, recouvre le tout (un animal d'élevage élevé pour sa viande ou un cervidé, selon ce que l'on pouvait se procurer). Elle est cousue aux angles, un peu comme un protège-cahier ; ici sa fixation a été renforcée par de petits clous.
On laissait parfois dépasser un morceau de cuir au niveau du dos, pour protéger la tranchefile : on parle alors de "reliure à oreilles". Rares sont celles qui ont été conservées, car elles sont été souvent sectionnées lorsqu'on a commencé à ranger les livres debout.
Les reliures médiévales avaient avant tout pour but de protéger les ouvrages : elles étaient faites de matériaux épais et solides, et rarement ornementées. Pour leur donner un aspect plus solennel on les couvrait ou les drapait ensuite d'un tissu précieux ou... d'orfèvrerie.
Un quizz pour terminer : à votre avis, à quoi servent ces lanières de peau pendantes, photographiées ici à la fin de l'ouvrage ?
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#AttentionTrésor Aujourd'hui, Gallica vous propose de découvrir tout simplement l'un des plus beaux #manuscrits de @labnf, chef-d'oeuvre de l'enluminure lombarde : le missel et livre d'heures de Bertrando de' Rossi, conseiller des Visconti. Déroulez, on vous raconte tout... ⤵️
L'exécution de ce manuscrit extraordinaire est attribuée au peintre Giovanni di Benedetto da Como, qui travaillait au service des puissants seigneurs de Milan, la famille des Visconti, dans la seconde moitié du 14e siècle : gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv…
Il s'agit d'un livre de prières pour la messe et pour la dévotion privée. L'identité du commanditaire est longtemps demeurée mystérieuse : qui était ce riche personnage qui s'était fait représenter, comme souvent dans les livres d'heures luxueux, en prière devant la Vierge?
#LeSaviezVous? Au Moyen Age, les livres étaient dotés de robustes reliures, faites de bois recouvert d'un cuir solide et de boulons. Ces reliures ont souvent été remplacées par la suite et rares sont les manuscrits médiévaux qui nous sont parvenus avec leur reliure d'origine. ⏬
⏫ Dans ce manuscrit du 14e siècle (gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv…), qui nous vient du monastère de Saint-Victor, on voit distinctement les traces des boulons, fichés dans les ais de bois de la reliure, qui servaient à préserver le cuir de tout frottement. #LaissezParlerLesReliures
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⏫ Deux pièces de titre au dos sont encore visibles : en effet, on conservait les livres à plat, dos visible, sur les étagères des bibliothèques médiévales. L'une, cerclée de cuivre, portait le titre de l'oeuvre ; l'autre, sa cote au catalogue ("CC18"). gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv… ⏬
Réalisé en 1313 et rédigé en français, le manuscrit de "L’Apocalypse d’Isabelle de France" est un chef d’œuvre d'enluminure, peuplé de monstres maléfiques, animaux fantastiques et personnages bibliques dans des décors aux couleurs éclatantes. => c.bnf.fr/C6W
Psst ! ceux d'entre vous qui sont en vacances auront bien le temps de jouer à une petite #ChasseAuxDétails ?
On commémore aujourd'hui le centenaire de la signature du #TraitedeVersailles. Gallica vous propose de remonter le temps et de vous glisser parmi la foule pressée autour du Château pour l'occasion. Thread à dérouler... en couleur ! #TreatyofVersaillesc.bnf.fr/CVq ⤵️
Pour tenter d'apercevoir les représentants des différentes délégations, il faut parfois user de quelques artifices, à l'image de ce périscope aux couleurs britanniques. c.bnf.fr/CVw#TraitedeVersailles#TreatyofVersailles
La @labnf ne possède pas seulement des représentations picturales ou littéraires de #NotreDame : elle en conserve aussi certaines archives précieuses, dont une grande partie de la #bibliothèque du chapitre cathédral, fondée en 1402. ⤵️
Près de 300 manuscrits du chapitre avait en effet été donnés à la Bibliothèque royale en 1756 ; les confiscations révolutionnaires firent entrer le reste dans les collections nationales, pour partie à la Bibliothèque nationale, pour partie à la Bibliothèque de l'Arsenal
Au Moyen âge, la bibliothèque de Notre-Dame comportait surtout des ouvrages bibliques, liturgiques et théologiques. Nombre de grands personnages lui faisaient don d'ouvrages luxueux. C'est le cas de Denis de Moulin, évêque de 1439 à 1447, qui lui légua ce somptueux missel :