1/Indispensable Brice Couturier qui - sur les ondes d'une radio à laquelle je reste fidèle mais trop souvent perméable ou complaisante au wokisme - nous offre de quoi penser et résister.
Témoin cette série de chroniques sur les politiques identitaires venues des Etats-Unis.
2/Quand on proclame que "le personnel est politique", qd l'identité se fait révolutionnaire, quand "parler en tant que" se substitue à "l’échange d’arguments entre personnes jouissant d’un statut épistémologique égal", la "déraison" (D. Murray) s'installe. franceculture.fr/emissions/le-t…
3/Le livre de Douglas Murray rend compte des divisions qui affectent la "communauté" lgbt, entre des militants homosexuels qui aspirent à la normalisation et la tendance queer, intolérante, dont le combat vise à "une transformation radicale de la société". franceculture.fr/emissions/le-t…
4/Armé d'un "verbiage pseudo-savant" (sommairement hérité de Foucault, Gramsci, Derrida), nos "révolutionnaires d’université entretiennent l’illusion d’une authentique lutte politique dans les chaudes serres de leurs campus hyper-privilégiés" (Couturier). franceculture.fr/emissions/le-t…
5/Couturier rappelle aussi les canulars de Pluckrose & Lindsay, piégeant des revues woke par des articles parodiques sur la "culture du viol" chez les chiens, la "raideur masculine" au restaurant, ou un plagiat masqué de Mein Kampf où allemand vs juif devenait femme vs homme !
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1/Ceux qui s'offusquent de la blague de @julieelmaleh1 ("En ce jour de Yom Kippour, je tiens à dire que cette année, c'est Dieu qui devrait demander pardon") prouvent non seulement qu'ils n'ont pas d'humour, mais qu'ils manquent de culture et connaissent mal leur propre tradition.
2/D'abord, parce que, dès les textes bibliques, il n'est pas rare de voir Dieu revenir sur ses décisions : on le voit très tôt regretter d'avoir créé l'homme, ce qui a les conséquences diluviennes que l'on sait ; on le voit aussi regretter d'avoir donné la royauté à Saül, etc.
3/Les textes de la tradition montrent, plus d'une fois, un Dieu qui hésite, fait des erreurs, etc. Bien sûr, c'est de l'anthropomorphisme, mais ces exemples n'en disent pas moins quelque chose d'essentiel sur la représentation de Dieu dans le judaïsme : il n'est pas infaillible. Dieu peut même faire "techouva"... akadem.org/sommaire/parac…
1/Petite réflexion intempestive sur l’affaire Pélicot.
Patriarcat. « Forme de famille fondée sur la parenté par les mâles (famille agnatique) et sur la puissance paternelle ; structure, organisation sociale fondée sur la famille patriarcale. » (Grand Robert de la langue française). Il existe un nombre important de types de sociétés patriarcales, avec autant de degrés dans la primauté accordée aux pères et aux hommes (depuis le droit de vie et de mort jusqu’à la transmission du patronyme).
Utiliser le mot “patriarcal” pour désigner aussi bien la société afghane que la société française relève de l’amalgame douteux.
2/Si la société française fut patriarcale jusqu’à une date récente, tous les fondements juridiques en ont été abolis. Cela ne veut évidemment pas dire qu’un système qui a prédominé pendant des siècles ne va pas laisser des traces durables dans les mœurs et les mentalités ; mais c’est une chose de parler des vestiges, des héritages, des persistances du système patriarcal, c’en est une autre de laisser entendre que nous vivrions quasiment encore sous le régime du code Napoléon. La plupart des comportements que nous mettons sur le compte du “patriarcat” sont des comportements sexistes, relatifs à la domination masculine, que non seulement le droit ne consacre plus mais qui sont désormais l’objet d’une désapprobation sociale majoritaire.
3/Mais même dans le système patriarcal de jadis, quels que fussent ses torts et ses tares, il n’y avait pas de place pour une tolérance à une horreur telle que l’affaire des viols de Mazan (je parle ici aussi bien de la loi que de l’opinion publique). Dans la France des années trente, un Dominique Pélicot aurait déjà été considéré comme un monstre d’avoir livré sa femme à des violeurs : non seulement au regard de la loi pénale, du respect de la personne humaine, mais au regard de la morale conjugale. Si l’adultère (surtout masculin) était regardé (parfois) avec indulgence, la perversion y était rudement réprouvée, et les turpitudes que l’on découvre au procès Pélicot auraient valu à tous les acteurs de ce drame une ostracisation irrémédiable.
1/Les récentes agressions antisémites dans les transports en commun, à Montpellier et à Paris, m’ont remis en mémoire un épisode dont j’avais été l’acteur et la victime.
C’était le soir du 7 novembre 2013, sur la ligne 9 du métro parisien. La rame était passablement bondée.
2/Debout, j’essayais tant bien que mal d’avancer dans ma lecture de Clément Rosset. Au bout d’une ou deux stations sont montés deux jeunes gaillards, un grand maigre et un petit trapu tenant une bouteille à la main – l’un et l’autre un peu éméchés.
3/Le petit râblé, très vite, se met à importuner une jeune femme. D’un mot, je signale à celle-ci qu’une place vient de se libérer : assise avec trois autres passagers, elle se retrouve hors de portée de l’énergumène. C’est sans doute là que tout a commencé.
1/Sur Molière et la médecine, tout a été dit (notamment par l'excellent Patrick Dandrey); mais pour moi, l'essentiel a été résumé par André Gide: «Ce n’est pas de la médecine que se moquait Molière, c’est de la tradition. Il ne faudrait pas s’y méprendre.»
2/Dans Dom Juan, Sganarelle reprochait déjà à son maître libertin d’être “aussi impie en médecine”, de ne croire ni “au séné, ni à la casse, ni au vin émétique” (Trinité des purgatifs). Le superstitieux Sganarelle se fiait aux médecins comme aux curés et même au “Moine bourru”!
3/La médecine n’est pas attaquée comme une science, mais comme une religion, avec son clergé et ses dogmes. Les médecins de Molière récitent les leçons d’Hippocrate et de Gallien comme des vérités de foi. Le médecin, comme le prêtre, en impose avec son habit et son latin, enveloppant sa pseudo-science de l'aura d’un mystère sacré.
1⃣En 2002, Michael Walzer publiait un article sur les "4 guerres israélo-palestiniennes":
1/une guerre palestinienne pour la destruction d'Israël ("Grande Palestine")
2/une guerre palestinienne pour un Etat palestinien 3/une guerre israélienne pour l'existence d'Israël 4/une guerre israélienne pour l'annexion des territoires palestiniens ("Grand Israël")
2⃣Michael Walzer précisait avec raison que, le plus souvent, ces quatre guerres se jouaient en même temps. C'est hélas toujours le cas, ce explique nos déchirements devant la guerre à Gaza. Ils ne tiennent pas seulement au coût humain et aux incertitudes militaires, mais aussi à l'équivoque politique.
3⃣C'est parce que nous savons que la guerre d'Israël contre le Hamas est une lutte contre un ennemi monstrueux qui a juré sa perte que nous sommes nombreux nous situer résolument dans le camp d'Israël. La destruction du Hamas nous paraît un but de guerre légitime, même si les pertes civiles nous bouleversent.
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1/Et si on délaissait un peu la politique pour la littérature et la langue?
Petite révision sur l'antonomase, cette figure qui consiste à prendre un nom propre pour un nom commun (ou l'inverse).
C'est le cas, pour ne prendre qu'un des exemples les plus connus, d'un "don juan".
2/Les antonomases sont souvent si bien entrées dans la langue qu'elles se passent de majuscule. Ainsi, on parlera aussi bien d'un Tartuffe que d'un tartuffe (ou tartufe). Nous y avons aussi gagné les "tartufferies".
3/Certaines antonomases sont très connues et leur origine l'est aussi. Tout le monde sait que nous devons à Rabelais nos repas pantagruéliques et nos guerres picrocholines.