1/Indispensable Brice Couturier qui - sur les ondes d'une radio à laquelle je reste fidèle mais trop souvent perméable ou complaisante au wokisme - nous offre de quoi penser et résister.
Témoin cette série de chroniques sur les politiques identitaires venues des Etats-Unis.
2/Quand on proclame que "le personnel est politique", qd l'identité se fait révolutionnaire, quand "parler en tant que" se substitue à "l’échange d’arguments entre personnes jouissant d’un statut épistémologique égal", la "déraison" (D. Murray) s'installe. franceculture.fr/emissions/le-t…
3/Le livre de Douglas Murray rend compte des divisions qui affectent la "communauté" lgbt, entre des militants homosexuels qui aspirent à la normalisation et la tendance queer, intolérante, dont le combat vise à "une transformation radicale de la société". franceculture.fr/emissions/le-t…
4/Armé d'un "verbiage pseudo-savant" (sommairement hérité de Foucault, Gramsci, Derrida), nos "révolutionnaires d’université entretiennent l’illusion d’une authentique lutte politique dans les chaudes serres de leurs campus hyper-privilégiés" (Couturier). franceculture.fr/emissions/le-t…
5/Couturier rappelle aussi les canulars de Pluckrose & Lindsay, piégeant des revues woke par des articles parodiques sur la "culture du viol" chez les chiens, la "raideur masculine" au restaurant, ou un plagiat masqué de Mein Kampf où allemand vs juif devenait femme vs homme !
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
1/Sur Molière et la médecine, tout a été dit (notamment par l'excellent Patrick Dandrey); mais pour moi, l'essentiel a été résumé par André Gide: «Ce n’est pas de la médecine que se moquait Molière, c’est de la tradition. Il ne faudrait pas s’y méprendre.»
2/Dans Dom Juan, Sganarelle reprochait déjà à son maître libertin d’être “aussi impie en médecine”, de ne croire ni “au séné, ni à la casse, ni au vin émétique” (Trinité des purgatifs). Le superstitieux Sganarelle se fiait aux médecins comme aux curés et même au “Moine bourru”!
3/La médecine n’est pas attaquée comme une science, mais comme une religion, avec son clergé et ses dogmes. Les médecins de Molière récitent les leçons d’Hippocrate et de Gallien comme des vérités de foi. Le médecin, comme le prêtre, en impose avec son habit et son latin, enveloppant sa pseudo-science de l'aura d’un mystère sacré.
1⃣En 2002, Michael Walzer publiait un article sur les "4 guerres israélo-palestiniennes":
1/une guerre palestinienne pour la destruction d'Israël ("Grande Palestine")
2/une guerre palestinienne pour un Etat palestinien 3/une guerre israélienne pour l'existence d'Israël 4/une guerre israélienne pour l'annexion des territoires palestiniens ("Grand Israël")
2⃣Michael Walzer précisait avec raison que, le plus souvent, ces quatre guerres se jouaient en même temps. C'est hélas toujours le cas, ce explique nos déchirements devant la guerre à Gaza. Ils ne tiennent pas seulement au coût humain et aux incertitudes militaires, mais aussi à l'équivoque politique.
3⃣C'est parce que nous savons que la guerre d'Israël contre le Hamas est une lutte contre un ennemi monstrueux qui a juré sa perte que nous sommes nombreux nous situer résolument dans le camp d'Israël. La destruction du Hamas nous paraît un but de guerre légitime, même si les pertes civiles nous bouleversent.
🧵
1/Et si on délaissait un peu la politique pour la littérature et la langue?
Petite révision sur l'antonomase, cette figure qui consiste à prendre un nom propre pour un nom commun (ou l'inverse).
C'est le cas, pour ne prendre qu'un des exemples les plus connus, d'un "don juan".
2/Les antonomases sont souvent si bien entrées dans la langue qu'elles se passent de majuscule. Ainsi, on parlera aussi bien d'un Tartuffe que d'un tartuffe (ou tartufe). Nous y avons aussi gagné les "tartufferies".
3/Certaines antonomases sont très connues et leur origine l'est aussi. Tout le monde sait que nous devons à Rabelais nos repas pantagruéliques et nos guerres picrocholines.
1/On ressort un vieux post de moi sur la grammaire persane. Alors, sans souci particulier de mise en ordre, une petite compil sur l'écriture inclusive.
Le farsi ne connaît pas la distinction entre masculin et féminin ; le hongrois non plus ; le chinois pas davantage...
2/... Autant dire que personne n'a jamais pu observer la moindre corrélation entre le régime des genres dans une langue (masculin, féminin, neutre) et l'avancée effective du droit des femmes. Le patriarcat se porte admirablement bien dans des langues non genrées.
3/Dans la quasi-totalité des langues où le genre neutre n'existe pas, le masculin assume la fonction du neutre, en tant que genre non marqué. Ce n'est pas l'Académie qui introduit le sexisme dans la langue, mais les inclusivistes qui introduisent la paranoïa dans la langue.
1/Ce n'est pas que l'incongruité d'un débat sur la réforme de l'orthographe en ces temps d'horreur ne me saute pas aux yeux, mais allais-je laisser à @Berentrice le monopole des combats d'arrière-garde ? Aussi dirai-je à mon tour tout le mal que je pense de cette tribune inepte.
2/Elle commence par une de ces demi-vérités qu'affectionnent les demi-habiles. L'orthographe n'est pas la langue, soit. Mais laisser croire que, dans une culture de l'écrit et une nation littéraire, l'orthographe ne joue pas sur notre rapport à la langue est un enfumage.
3/Il y a des niveaux de langue, des registres de langue, et la langue écrite conditionne pour partie notre représentation du français - que nous sommes nombreux à tenir non seulement pour un moyen d'expression, un outil, mais aussi pour un héritage à entretenir et à cultiver.
1/Moi aussi, tout cela me fatigue. Un dernier regard de surplomb et ensuite j'arrête.
On néglige une énorme différence entre extrême droite et extrême gauche dans leur rapport à l'antisémitisme. De là l'impression d'un dialogue de sourds dans l'affaire Médine.
2/(Précision pour la suite : je ne parlerai ici que de la situation d'aujourd'hui et que d'une minorité de militants.)
Postulat 1 :
Un antisémite de droite sait le plus souvent qu'il est antisémite. S'il ne le crie pas sur les toits, c'est pour se protéger politiquement.
3/Postulat 2 :
Un antisémite de gauche, à l'exception de quelques-uns, n'admettra jamais qu'il est antisémite, car il est souvent sincèrement convaincu que l'antisémitisme est une chose odieuse, une passion honteuse, un marqueur d'extrême droite.