Thread by @RaphaelleRL

THREAD - Bon, il faut quand même que je vous raconter mes discussions avec les forces de l'ordre en marge des manifestations d'aujourd'hui.
D'abord, je tiens à dire que tout a été très cordial. Ferme. Mais cordial. 😬⤵️

Malheureusement, je n'ai pas eu le réflexe de filmer les échanges. Ca fait trois fois que je me fais cette réflexion. Après, peut-être que l'enregistrement changerait la tonalité du débat. Et probablement pas au mieux. #StopLoiSecuriteGobale

Un dernier élément de contexte : je suis fille de CRS, petite-fille de gendarme. Donc j'ai une expérience personnelle, et même professionnelle, qui font que je n'ai aucun souci à aller parler à des forces de l'ordre et même "blaguer" avec elles.

Néanmoins, ce qu'on me raconte, à chaque manifestation ou rassemblement militant, depuis la loi travail jusqu'à ce jour, en passant par le rassemblement à l'#Odeon n'est ni normal ni admissible.

1er échange du jour : je cherche à sortir de la manif des orgas de jeunesse, pour rejoindre @NourCharonne, @ClaireMLejeune et @ManonAubryFr afin d'aller à la manifestation #StopLoiSecuriteGlobale devant le Sénat.

Je me retrouve, en écharge, devant un policier qui me refuse la sortie de la manifestation. Pourquoi ? Quel élément légal permet de le justifier ? Aucun. Je demande donc à sortir. Réponse : "pour les manifestants, le cortège c'est par là."

J'explique au policier que, justement, quittant le cortège, je ne suis plus manifestante.
Il me dit alors : "Il faut enlever tout ce que vous avez sur vous."
Petit malaise, je prends le parti d'en rire, et lui de reprendre : "Pardon, vous voyez ce que je voulais dire."

Oui, je voyais, soit. Je lui demande donc ce que je suis censée retirer. "L'écharpe."
Certainement pas, c'est ma qualité d'élue qui m'autorise à porter cette écharpe, je n'ai pas à la retirer. Je lui dis.
Sa réponse : "Et bien le badge."
J'avais en effet un badge @EELV.

Le badge écolo, sous l'écharpe d'élue. C'est tellement ridicule. Je retire vaguement le badge, en leur précisant logiquement que je vais le remettre tout de suite après, et que rien de ce qu'ils me demandent n'est légal.
Bon, je passe.

Mais, je réalise après coup que j'étais seule autour de 8 policiers en tenue complète, quelques uns avec les boucliers. Si je n'avais pas été une femme blanche, élue, avec les facilités personnelles et politiques explicitées plus haut... Est-ce que ça aurait si simple ?

Je ne crois pas. Le fait même que j'en reparte en rigolant un peu mais en étant aussi très en colère est un premier indice. J'ai le privilège de ne pas vivre cela comme étant une forte intimidation. C'en est pourtant une.

Plus tard, j'ai bien retrouvé @NourCharonne et @ClaireMLejeune. Nous nous rendons au #Senat pour rejoindre le rassemblement #StopLoiSecuriteGlobale. On nous indique qu'on ne peut pas emprunter un chemin direct, qu'il y a une déviation sur une rue. Dont acte.

Sauf que dans la rue d'à côté, déviation aussi. On nous dit qu'il faut encore descendre et rejoindre une rue parallèle. Le fondement légal de tout ça, hein, toujours, peanuts.

Discussion avec les policiers, et là deux personnes arguent de l'absurdité de tout cela. Un jeune homme intervient en expliquant que certes, ça ne rime à rien, mais ça n 'est pas de la responsabilité des deux agents avec lesquels on discutent, c'est pas faux.

La petite bande de braves manifestant.e.s repartent donc pour gagner le rassemblement. Et puis, moi je tique.
Le policier qui nous parlait n'avait pas de RIO. Oupsi doupsi.

Je leur demande donc où est le RIO, et que si nous ne remettons pas en cause leur incarnation de l'autorité, de la même manière que j'affiche être élue avec l'écharpe, il leur revient de porter leur uniforme avec les éléments d'identification prévus.

Réponse : "Je l'ai en dessous." En effet, le RIO était sous son gilet. Je lui ai donc redit qu'il était prévu par la loi qu'il soit lisible. Et je vous renvoie au bon article de @libe à ce sujet. liberation.fr/checknews/2019…

Ca sourit, un peu de gêne... "Mais c'est le mien, donc j'en fais ce que j'en veux. Après si vous me le demandez, je vous le donne avec plaisir."
Sauf que, ça n'est pas comme ça que ça fonctionne.

Ne serait-ce que si j'avais envie de vérifier le fondement juridique et les ordres qui leur ont été donnés sur les déviations. Je dis donc aux deux agents, qu'en effet, je leur demande leur RIO, et prend des notes. L'agent à côté, très bon esprit, me donne l'étiquette, et LA...

Je réalise que les 3 derniers chiffres du RIO SONT GRATTES. Impossibles à lire. Même avec l'étiquette en main.
Donc j'ai une heure, une adresse, deux RIO plausibles... @prefpolice, j'écris à qui ?

Pour réinstaurer la confiance entre la population et la police, ce que j'espère de tout coeur et pour quoi je suis prête à travailler beaucoup, on a besoin de transparence. Et même d'irréprochabilité du côté de la puissance publique. Nous sommes loin du compte. @EelvSecurite

Encore une fois, ce sera ma conclusion : j'écris avec beaucoup de facilité personnelle à aborder des FDO, une expertise assez importante aussi sur les sujets de sécurité, et tout le décorum qu'impose le port de l'écharpe. Mais rien de tout cela n'est normal, encore moins légal.

En écharpe hein bien sur

J'ai fait plein de petites fautes dans ces tweets écrits à la volée... Pardon 😬🙏