Thread by @ygini

Vu la quantité de conneries qui fut raconté aujourd’hui sur l’aviation de loisir, et vu que contrairement à 99% des « gens » (je vais essayer de rester polis pour une fois) qui ont parlé sur le sujet, je le pratique et le connaît, je vais essayer de faire un peu de pédagogie.

Déjà, arrêtons tout de suite l’idée que c’est un loisir de riche. C’est totalement faux. Aucun riche ne vient mettre les mains dans de l’huile de moteur ou de faire chier à apprendre à ne pas se tuer dans une trapanelle volante.

Concernant le prix, c’est simple, c’est strictement le même budget qu’une voiture. Sauf qu’on peut être libre dès nos 15 ans.

Acheter un aéronef ? Dans les moins cher on est dans les 5 à 6000€ pour une machine qui croise à 120/130 km/h

leboncoin.fr/sports_hobbies…

La consommation ? La majorité des petits appareils vol au SP95 (ou 92 quand on en trouve).

Pour la consommation, elle va dépendre de la machine. Une machine comme vu plus haut va consommer dans les 15L/h à 130 km/h.

La mienne, que j’ai acheté 26 000€, croise à 180 km/h pour 15L/h, ou moins de 10L/h si je vol à l’économie à 140 km/h.

Côté tarif en heure de club, on est à 70€ de l’heure sur les deux machines cités.

Sur des avion plus gros on est dans les 100 à 150€. Rarement plus sinon personne ne louerais.

Côté pollution maintenant. Si on prends une machine de voyage comme la mienne, n’importe quel trajet pollue moins qu’une voiture. En croisière éco, je passe moins de 10L en une heure à 140km/h. Soit en gros 7L au 100 à vitesse constante et sans vent.

Sauf qu’on est jamais a vitesse constante (toute la descente c’est gratuit, et ça peut être long), on se débrouille toujours pour trouver une altitude avec vent de dos (et donc aller plus vite en vitesse sol avec autant d’essence)

Concernant la descente en particulier, une machine comme la mienne a une finesse de 9. Donc en gros, si je suis à 1000m d’altitude, je fais 9km au sol moteur coupé.

Essayez de faire 10km sur la lancée en voiture pour voir…

Pour la montée, on consomme plus (ou du moins la vitesse sol est plus faible) mais pas suffisamment pour avoir un bilan de vol mauvais.

Et, surtout, contrairement à la majorité des moyens de transport, on peut utiliser le vent pour économiser un maximum de carburant. Passer un relief en ayant le vent dans le dos se fait sans utiliser le moteur pour gagner en altitude typiquement. Ça s’appelle du vol de pente.

Je vous laisse essayer de passer les Pyrénées sans forcer sur le moteur de votre voiture…

Quant à la basse histoire des subventions, il faut savoir une chose. Aucune mairie ne subventionne réellement les aéroclubs d’avions à moteur. Ils n’ont pas attendus les ecolos pour ça. La majorité subventionnent en réalité uniquement les planeurs.

Allez savoir pourquoi, les club planeurs ont toujours des ponts d’or des mairies. Les autres peuvent creuver. Ce que les collectivités subventionnent c’est surtout les actions caritatives.

À ce sujet ça commence à manquer de clarté sur ce débat, si l’expression employée « rêve de gosse » était de la formulation, ou si c’était réellement rêve de gosse. Une action caritative qui là, oui, récupère des subventions, et c’est légitime

revesdegosse.fr

Généralement les aéroclubs qui engagent des machines dans l’évènement demandent des sponsors et subventions pour payer les heures de vols au profit de enfants handicapés.

Bref, on traverse la France quand vous voulez avec la même quantité d’essence au départ et on voit qui va le plus loin :)

A dispo pour les questions.

Et dans tout ça je n’ai pas parlé du fait que : il n’y a pas de bouchons, pas de changement d’allure, et on navigue grosso modo tout droit.

Donc côté pollution face à la voiture, on est largement meilleurs.

Quelques ajouts suites aux différentes discussions. J’ai donné l’ensemble des prix pour partager une vision globale et donner l’ensemble des clefs de compréhension.

Je ne me classe bien évidemment pas dans les classe modeste et je ne dis pas que ma machine est pour tous…

La réflexion est plutôt de :
- montrer que l’accès à la propriété démarre bas (5 à 6k €)
- les machines qui consomment peu coûtent plus cher à l’achat mais ont un très bon rendement

La plupart des pilotes louent les machines de club. Faut vraiment être passionné pour avoir sa propre machine. Et pour que les heures de vol en club ne soient pas cher et soient raisonnables en coût CO2, il faut une machine d’une certaine qualité.

C’est là où les clubs ont besoin d’argent aujourd’hui (auto financé par la pré vente d’heure de vol à tarif avantageux en général) : pour prendre des appareils de milieu de gamme, à conception simple, pour consommer moins et réduire le coût des heures de vol et la pollution.

La plupart des vieux pilotes ont leur appareil, les clubs sont surtout là pour rendre accessible cette troisième dimension aux jeunes et aux débutants.

Bon et du coup pour tout ceux qui ont envie. Trouvez le club @FFfplum le plus proche et allez faire un vol cet été quand on sera sorti de confinement. Faites vous plaisir !

Petit ajout complémentaire suite aux échanges et afin de donner un peu de volume aux discussions, en France on a :
- 3,6 millions de résidence secondaire ou occasionnelle
- 2,5 millions de moto
- 1 million de bateau
- 500 000 camping car.
- 15 000 ULM
- 7 000 avions léger

La question de l’impact réel de la pollution de cette activée se pose. Le nombre faisant que c’est tout de même très marginal voir carrément invisible dans le bilan national.

De mon ressenti personnel ici, on est dans la posture pseudo écolo et non dans l’action efficace.