Thread by @_Victor_RG_

🌊 Un épisode de lobbying à la papa comme on n’en fait plus est passé (relativement) inaperçu lors de l’examen en première lecture du #PJLClimat à l’Assemblée ⤵️

Les députés ont voté un amendement pour empêcher la destruction des ouvrages qui barrent les rivières. Il est passé à 79 voix pour, 70 contre et 24 abstentions. Il avait été déposé TRENTE FOIS à l’identique (cc @ContexteScan)

Certains des députés ont bien signalé que l'amendement émanait de l’Association des riverains de France, la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins ou la Fédération des moulins de France. D’autres non 🙃 #transparence

Ces amendements avaient curieusement été jugés recevables avant l'examen en séance. Choix discutable au regard du projet de loi soumis à discussion, et de l’irrecevabilité d’autres amendements bien plus en rapport, eux, avec le texte, mais passons...

Après près de deux heures de débat, l’ @AssembleeNat a donc interdit de détruire les ouvrages - moulins, seuils - qui barrent les rivières, au nom de la sécheresse et d'un hypothétique potentiel hydroélectrique (le compte-rendu des débats)
assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes…

En phase avec l’époque, le débat montre que le sujet relève bien plus de «l’impression» que de faits. C’est souligné en creux par le député LR @MartialSaddier, qui souligne être le «seul président de comité de bassin présent dans l’hémicycle» (et sait, lui, de quoi il parle)

Donc parce que 1 600 seuils seront (ou auraient pu être) détruits, sur un total de 60 000 moulins, l’intégralité d’entre eux ne pourra plus l’être du tout - si cette disposition demeure en l'état...

L’enjeu ? En France, un obstacle à l’écoulement des cours d’eau est recensé tous les 5 km, ce qui contribue au mauvais état écologique des rivières. (L’essentiel n’étant bien sûr pas en bon état)

Les obstacles entravent le transport des sédiments et la circulation des poissons. Surprise, la France n’est pas au rendez-vous de son engagement européen en matière de qualité des eaux «de surface» #jargon, comme rappelé par la rapporteure LRM Cendra Motin

Gag : l’amendement est donc passé avec l’argument que détruire ces seuils nuirait au potentiel hydroélectrique du pays🐔. Or le @Conseil_Etat vient de juger, tout récemment, que l’aménagement d’un petit barrage ne valait pas la destruction d’espèces menacées - cc @ContexteEnvi

Conclusion : le rare amendement au #PJLClimat voté contre l’avis du gouvernement est très moyen pour l’environnement. Son impact sera limité, car les ONG se feront un plaisir d'attaquer chaque futur projet d'aménagement hydroélectrique, au nom du jugement à l'instant mentionné :)