Comment un propriétaire d’un champ de betterave a permis à la France d’avoir un chemin de fer absolument unique pour gagner la première guerre mondiale.
Thread historique sur le génie Français 👍 ⤵️⤵️⤵️
En 1870, Mr Decauville possède des champs de 700 hectares au milieu de la Beauce.
Il a 9000 tonnes de betteraves à rentrer. Mais ces champs sont boueux à souhait. Les chevaux s’embourbent. La galère.
Il invente alors un système absolument génial.
Un chemin de fer léger.
Des morceaux de voie en fer, légère mais solide, facilement monté, facilement démonté.
Et des wagonnets basculants.
Le tout poussé par deux hommes.
Victoire, toutes les betteraves sont rentrées à temps.
Son système connaît rapidement un succès fulgurant auprès des industries et des mines.
Le tout avec 3 écartement, le 40 - 50 et 60 cm.
L’armée s’y intéresse rapidement grâce au capitaine Prosper Pechot.
Par son travail avec Decauville et un ingénieur (Charles Bourdon), il travaille ardemment à l’adaptation du système à une utilisation militaire.
Ensemble ils développent un écosystème complet.
Un système de boggie unique très performant qui épouse la voie même en terrain difficile (il déraille très peu).
Des wagons surbaissés pour décharger rapidement le matériel.
Des aiguillages, des plaques tournantes.
Tout est prévu, normé.
Les voies sont préfabriquées, avec des traverses en acier (mais il est possible de monter la voie sur des traverses en bois).
Des lignes droites, des courbes. Le tout vite relié avec des éclisses.
Adaptatif: c’est le mot.
Le boggie Pechot a 2 ou 3 essieux avec sa suspension révolutionnaire pour l’époque, permet de repartir la charge de la manière la plus harmonieuse sur la voie.
Et ils sont modulables!
Cette photo vaut mille mots.
Un canon de 32 cm sur 4 boggie Pechot passe sur une plaque tournante.
Le matériel (même le plus lourd) est amené au plus près du front avec une facilité énorme.
L’avantage de la voie de 60, sur la voie classique de 1m44, c’est d’être très rapide à installer.
Pechot prévoyait 5 km par jour, une bonne équipe peut en installer 10 km !
Jusqu’au cœur des tranchées parfois.
La voie de 60 se raccorde au chemin de fer existant dans les gares. Elle complète le réseau de manière capillaire.
Comme les veines et les artères du corps humain.
Des régiments complets sont dédiés au système Pechot.
Avec souvent des soldats âgés placés ici à l’arrière du front.
Ce qu’il ne veut pas dire qu’ils étaient à l’abris des combats, loin de là.
La force du système Pechot, c’est la voie ET le matériel.
Il transporte TOUT. Démonstration.
Minutions, canon lourd, eau, essence, vin,...
Des chars, des blessés, et même un président de la république.
Un seul wagon peut porter 40 soldats, leur épargnant des kilomètres de marche à pieds.
Des grues sur rail (ou pas) permettent de rapidement charger des masses impressionnantes.
La voie encaisse, les boggies Pechot encaissent, c’est très solide et efficace.
Ici un obusier de 240 mm.
Toujours sur voie de 60.
Transporté en deux parties, et monté en moins d’une heure.
Certains wagons classique sont équipés de boggies Pechot pour passer de la voie normale à la voie de 60cm.
Plusieurs types de locomotives ont roulé au front.
Des vapeurs mais aussi des modèles à essence (qui ne produisaient pas de fumée visible par l’ennemie).
Faute de loco, un animal ou une voiture transformée faisait bien l’affaire.
En temps de guerre on a toujours de bonne idée pour palier au manque.
La voie de 60 cm amena au front français des tonnes de matériels et d’hommes.
Elle nous fut largement jalousé par les allemands qui n’avait pas le même système. (Et qu’il tentèrent de copier très vite avec plus ou moins de succès).
Surtout en nous volant notre matos.
Et pour les cinéphiles, il y a des chances que le premier Traveling soit inventé par des militaires 😄👍.
Ce matériel a été utilisé même pendant la seconde guerre mondiale dans les fort de la ligne Maginot.
Vous pouvez encore en retrouver dans des musées.
Un simple thread ne suffira jamais à raconter toute la richesse de ce matériel et son apport à la victoire.
J’espère juste vous donner le goût de chercher par vous même des informations sur ces trains. Petit par la taille, grand par les services rendus.
Regardez bien autour de vous, vous pouvez parfois voir ses wagonnets un peu partout.
Ils font partie de votre histoire.
Je me suis inspiré du thread de @CFVSoulins qui m’avait précédé.
N’hésitez pas à aller le voir il y a d’autres détails dedans.👍
Parfois les conducteurs de trains doivent compter les poteaux catenaires le long des voies. C'est super chiant, mais super utile dans UN cas spécial. Je vous raconte.⤵️⤵️⤵️
Prenons un long train de fret garé dans un triage. Un beau 750 mètres de long.
Pour que vous compreniez bien, je vais faire des dessins. Je ne recule devant aucun sacrifice pour toi, public. 🙂
Ce train va partir du triage pour aller sur les "Voies Principales".
Pour ensuite rouler vers un autre triage d'une autre ville.
Disons que la vitesse des voies principales est de 100 km/h. Les voies des triages sont limitées à 30 km/h. (Je les ai mis en rouge)
2/ La compagnie Proxima, qui vient de commander des rames à grandes vitesse à deux niveaux (quasiment les mêmes que celles de la SNCF) souhaite desservir Bordeaux, Paris, Rennes, Nantes et Angers.
3/ Pour bien comprendre l’enjeu géographique, j’ai mis ces gares en rouge sur une carte du réseau TGV de la SNCF actuel.
En gros, la compagnie Proxima desservira les gares les plus grosses, avec le max de passagers potentiels possible.
Parfois certains collègues font si bien leur boulot qu’ils obtiennent un statut de quasi demi dieu.
Faut que je vous raconte une petite histoire.
Thread ⤵️⤵️⤵️
Contexte: La ligne qui relie Mulhouse à Strasbourg est une ligne très très chargée.
C’est une voie ferrée qui parcours la plaine d’Alsace. Quasiment une ligne droite, ponctuée de quelques courbes.
Et ça roule vite.
Cette ligne est un mélange de TER Corail qui roule à V200 (comprenez 200 km/h) et qui ne s’arrêtent que dans les grandes gares, des TER à V160 qui s’arrête partout .