Pour situer le contexte historique de l’actuel Sri Lanka, deux importantes ethnies sont présentes sur cette île, anciennement appelée « Ceylan ».
- Les Tamouls
- Les Cinghalais
Avant la période coloniale, l’île était partagée en plusieurs royaumes locaux.
Les Tamouls sont de confession hindoue ou chrétienne et vivent principalement dans le nord et l’est du pays.
Les Cinghalais sont quant à eux de confession bouddhiste et vivent dans le sud du pays.
Les cultures et traditions de ces deux peuples sont donc différentes.
L’île prend son indépendance du 🇬🇧 en 1948.
Autrefois séparés par plusieurs royaumes, les deux ethnies se retrouvent, à partir de là, à devoir vivre ensemble dans un seul et même pays.
Avec une population plus nombreuse, les dirigeants cinghalais accèdent au pouvoir de l’état.
Malheureusement, la coalition nationaliste cinghalaise au pouvoir aura une gestion discriminatoire.
En 1956, le parlement du pays décrète la loi « Sinhala Only Act ». Ce dernier définit désormais que le Cinghalais soit la seule langue officielle du pays.
Dès 1970, le pays prend le nom de « Sri Lanka » qui est un nom cinghalais. Le nationalisme cinghalais prend donc de plus grandes ampleurs.
Par ailleurs, les Tamouls sont victimes de plus en plus d’agressions et d’oppressions de la part de certains Cinghalais.
Le mois de juillet 1983 aura été marqué au fer par les Tamouls avec une montée des violences contre eux.
Le président alors au pouvoir déclarait : « Je ne m’intéresse plus aux Tamouls (...) si je fais en sorte qu’ils meurent de faim, les Cinghalais seront heureux ici »
Ce mois de juillet 1983 est appelé « Black July » par la communauté tamoule qui sera victime d’émeutes et pogroms lors de ce mois.
Environ 3’000 Tamouls perdront la vie et des dizaines de milliers de personnes y laisseront leurs commerces et habitations.
Dès les années 70, les Tigres de libération du Tamil Eelam (LTTE) sont fondés avec à sa tête Velupillai Prabhakaran.
Cette organisation indépendantiste tamoule a été créée dans le but de créer un pays propre aux Tamouls, le Tamil Eelam.
Dès 1983, le conflit entre Tamouls et Cinghalais devient militarisé.
Les LTTE réussiront à diriger un État de facto. Le Tamil Eelam avait ses propres forces terrestres, navales, aériennes et sa propre administration (police, éducation, banque, système judiciaire).
Dès 2006, en plus d’avoir le soutien de gouvernements étrangers, notamment la 🇨🇳, les autorités sri-lankaises ont augmenté considérablement leurs forces afin de mettre fin au mouvement des LTTE.
Dès lors, l’armée sri-lankaise multipliera les attaques contre les Tamouls.
Le mois de mai 2009 marque la fin du conflit avec à son apogée le 𝗺𝗮𝘀𝘀𝗮𝗰𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗠𝘂𝗹𝗹𝗶𝘃𝗮𝗶𝗸𝗸𝗮𝗹.
Femmes, enfants, vieillards, personne aura été épargné. ⬇️
L’armée sri-lankaise a créé des zones de sécurité « No Fire Zone » dans lesquelles la population tamoule aurait dû être en sécurité.
Néanmoins, la même armée attaquera délibérément les camps de fortunes abrités par des civils et même les hôpitaux aménagés temporairement.
Le gouvernement refusera l’aide humanitaire à la population bloquée. Les civils manqueront d’aliments essentiels, de soins, de médicaments et d’eau.
Afin de commettre leurs actes en toute impunité, les autorités du 🇱🇰 prieront les ONG et les journalistes de quitter la région.
L’utilisation d’armes lourdes (bombes à fragmentation, lances-roquettes ou canons) contre la population civile et le blocage d’accès aux produits vitaux et aux soins sont incontestablement des actes de génocide.
Les corps des défunts tamouls n’ont fait que de s’agglutiner.
La communauté tamoule demandera à l’ONU d’intervenir afin de mettre un terme à ce carnage. Notamment grâce au soutien chinois envers le Sri Lanka et son droit de véto, rien a été fait.
Les cris de détresses des femmes, hommes et enfants résonneront en vain.
A ce jour, 146’679 civils sont portés disparus. Que leur est-il advenu ?
Commanditaire de nombreuses attaques et désormais président du pays, G. Rajapaksa déclara en 2020 en une simple phrase « les personnes disparues sont en réalité mortes », sans aucun remords ou excuses.
12 ans après ce massacre, les Tamouls sont toujours un peuple oppressé.
Agressions physiques et sexuelles, enlèvements, oppressions ou atteinte à la liberté d’expression, les droits humains ne sont clairement pas respectés à ce jour.
Le gouvernement sri-lankais poursuit toujours sa politique discriminatoire.
Les terres appartenant aux Tamouls sont expropriées et les populations cinghalaises sont invitées à venir s’y installer.
Également, une politique de grande militarisation de la région du nord et de l’est est mise en place par l’armée. La population est constamment surveillée et ne peut pleinement jouir de ses droits.
Malgré toutes ces preuves irréfutables, aucun responsable a été jugé ou puni pour ses actes.
Au contraire, les frères Rajapaksa, qui étaient au pouvoir en 2009, sont aujourd’hui confortablement à la tête de l’Etat. L’un est président, l’autre est premier ministre.
Ces derniers temps, les monuments et mémoriaux rendant hommage à la population civile disparue lors de ce massacre sont détruits par les autorités sri-lankaises.
Ils ont tué ces innocents et n’offrent même pas la possibilité de les remémorer.
Malgré la gravité des actes subis, la couverture médiatique de ce génocide structurel est quasi inexistante.
Les 70’000 morts, les 146’679 disparus et les centaines de milliers de Tamouls à travers le monde ayant fuit le génocide méritent que leur cause soit connue et reconnue.
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169’796 personnes massacrées, viols de femmes, assassinats d’enfants.
C’est le génocide des Tamouls et le vrai visage du Sri Lanka.
#GenocideSriLanka
Contexte :
Les Tamouls sont majoritaires au nord du pays. Les Cinghalais le sont dans le sud.
Depuis 1948, le gouvernement (tout le temps dirigé par des Cinghalais) fait tout pour anéantir la langue et la culture tamoule pour que l’entièreté de l’île soit cinghalais.
Face à ça, les Tamouls veulent leur indépendance et avoir leur propre pays pour y vivre en liberté et en paix.
Une guerre civile explose de 1983 à 2009, avec à son apogée, il y a 15 ans jour pour jour, le massacre de Mullivaikkal.