Thread by @Youbrak

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BAGUI EST LIBRE!
C'est la fin d'un procès qui a duré trois semaines, nous étions au TGI tous les jours tôt le matin parfois jusqu'à 22h00 même le samedi!

"Un procès hors normes : 1700 questions posées à la Cour, 1300 pièces versées au dossier, 90 parties civiles… et + de 30h de délibération pour le jury."

On a pu constater que le dossier était essentiellement fait d'écoutes téléphoniques, de textos et des vidéos d'un hélicoptère. Même les conversations entre Assa Traoré et son frère mises sur écoute.

Un dossier qui porte le nom de Bagui Traoré, une audience qui tournait autour de lui. Il y a eu trois acquittés et deux autres condamnés dans un dossier qui ne tenait pas la route.

Le Comité Adama n'a rien lâché, pourtant le système a déployé une incroyable machine répressive pour décourager et épuiser les forces du Comité. Il fallait épuiser moralement, financièrement et politiquement le Comité et la famille Traoré.

L'aspect psychologique n'est pas à sous-estimer, les attaques incessantes des forces réactionnaires devenaient chaque jour plus forte.

Les procès contre Assa Traoré et ce procès aux Assises de Bagui avaient pour fonction de retourner l'opinion publique contre le Combat Adama.

Lors du procès d'Assa Traoré, qu'elle a gagné, je suis venu témoigner à la barre.
J'ai expliqué comment un dispositif de criminilisation s’est mis en place dès les premières heures de la mort d'Adama Traoré.

Il faut créer une distance entre l'opinion publique et la famille du défunt pour éviter une mobilisation de masse. En criminalisant d'abord la victime puis les frères. Car il faut déshumaniser, justifier la mort.

Il faut parler des casiers judiciaires, lancer des procès contre la famille pour finalement tracer une frontière entre ceux qui méritent de vivre et ceux dont la vie ne compte pas. C'était l'objectif de ce procès aux Assises hors normes!

Nous avons appris que c'est le gendarme qui enquêtait sur les émeutes qui a également été en charge d’enquêter sur les circonstances de la mort d'Adama...

Pire, il est aussi l'enquêteur autour d’une prétendue «rébellion» d’Adama Traoré, une enquête qui a duré trois semaines juste APRÈS la mort d'Adama. Pourtant en droit, quand une personne meurt, toutes les poursuites s'arrêtent.

Il y a eu une enquête contre un mort!

Il y a aussi un grave conflit d'intérêts. Comme l'a soulevé Maître Berton, pourquoi ce n'est pas la police qui a mené les investigations?

Nous l'avons tous compris, il fallait faire diversion par rapport à l'affaire principale, la mort d'un jeune homme de 24 ans, le jour de son anniversaire, dans la cour de la gendarmerie de Persan.

Il faut plus que jamais redoubler d'efforts pour obtenir un procès, obtenir la mise en examen des gendarmes.

La libération de Bagui Traoré constitue donc une étape majeure dans le chemin qui mènera au procès autour de la mort de son petit frère Adama.

Le Comité Adama n'a jamais lâché Bagui pendant 5 ans! On a déployé une énergie considérable.

Le repos n'est pas encore pour tout de suite, nous devons mobiliser massivement le 17 juillet à Beaumont-sur-Oise pour la cinquième année.

Chaque année c'est une prouesse de maintenir la mobilisation intacte en déplaçant le plus grand nombre à 50 km de Paris.

Mais c'est important de maintenir cette marche en périphérie et d'en faire un centre politique important avec la famille Traoré.

Soyons nombreux et nombreuses pour exiger la mise en examen des gendarmes dans ce combat (que même l'ONU observe attentivement dans un rapport qui vient d'être publié, où la France est épinglée sur le racisme systémique ainsi que sur l'affaire Adama).
#JusticePourAdama