Bon, alors comme j'ai passé la journée avec les manifestants #manif17juillet contre le pass sanitaire, je me permets de faire un petit thread rapide. Parce que les plateaux débats sont en train de tuer le terrain. (1/X).
Tout d'abord, il faut noter une immense disparité des profils. Du bac+7 à l'ouvrier. Du blanc, du noir, de l'arabe, des mères de familles versaillaises, des femmes voilées, des jeunes des vieux. On revenait un peu à la manif originelle des Gilets Jaunes.
Beaucoup de drapeaux français, beaucoup de banderoles et de panneaux artisanaux. Les manifestants étaient venus avec leurs propres messages et leurs colères. Et vous devez deviner ou je veux en venir.
Oui, il y avait deux ou trois zozos avec des étoiles jaunes. Oui certains ont eu la connerie de comparer l'incomparable. Quiconque a lu sur la rafle du Vel d'Hiv, l'horreur des camps de la mort et tout ce qui a été filmé, produit, lu, raconté ne peut pas trouver cela pertinent.
En revanche, je veux crier ma colère et mon dégout envers ceux qui se sont arrêté à ce seul fait pour y voir la confirmation que les manifestants sont des gros tarés d'antivax obscurantistes. Leur opinion était déjà faite et ces images ne sont qu'un prétexte.
L'immense majorité des manifestants ne sont pas antivax. Ils sont tous vaccinés. Ils ont simplement peur de ce vaccin Covid. Mais comment leur donner tort?
Ils sortent de trois confinements ponctués de mensonges, de fausses informations, de revirements, de lachetés et d'amateurisme proprement affolants. On voudrait donc qu'ils aient confiance malgré tout?
Eh bien non. Ils sortent d'enfermement et ne veulent pas qu'on les menace de licenciement, d'arret de vie sociale. Ils ne veulent pas qu'on les enferme ni eux ni leurs gosses. Ils se sont pliés à tout. Ils ont porté un masque. Mis du gel. Enfermé leurs ainés à l'Ehpad.
Parmi les personnes rencontrées, des médecins, des cadres sups, des pilotes de ligne, des ingénieurs, des architectes. A priori pas des profils analphabètes grimaçants.
Cette manif, encadrée par un dispositif policier minimal n'a pas occasionné la moindre casse, pas un seul mot plus haut que l'autre. Tout a été calme, joyeux et simple.
En fait ils n'en peuvent plus de la violence sociale qui s'exerce contre eux. Ni de la morgue de mes confrères qui n'ont plus vu le terrain depuis vingt ans. Ils ne veulent plus faire les frais de l'incompétence d'un Etat impotent.
Un Etat qui rappelons-le est incapable d'assurer ses missions régaliennes essentielles mais qui voudrait les forcer à se faire vacciner. Mais à quel moment c'est audible?
En fait, ils ne comprennent pas. Ils ont l'impression, et c'est pour ça que je parlais des GJ en préambule, que l'Etat les a abandonné. Pire, que ce gouvernement les méprise et les hait. Je ne dis pas que c'est le cas mais c'est ce qu'ils ressentent.
On ne peut résumer cette foule à Philippot et à Francis Lalanne. Le gouvernement ne doit pas faire la même erreur qu'avec les Gilets Jaunes. Parce que le jour ou ces manifestants seront virés de leur boulot à cause d'un vaccin, ils n'auront plus rien à perdre.
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