Thread by @MednumBBuzz

Pour finir les vacances en beauté, j'ai décidé de rigoler un petit peu, grâce à Rainer Patzlaff et son : L'enfant face aux écrans paru aux éditions Aethera.
Ceux qui commencent à sourire aussi, je vous vois 😊

J'ai découvert ce livre dans le fil d'actualité d'Edupax de feu Jacques Brodeur sans qui rien de ce qui va suivre n'aurait pu être possible...

Cette recommandation qui peut paraître surprenante ne l'est pas vraiment. Il existe des signaux faibles de connexion entre anti-écrans et ésotérisme, new age, fakemed, fakescience, antivaxx. En témoigne ce dossier rédigé par Brodeur himself dans Biocontact
lharmoniedardew.fr/wp-content/upl…

Mais revenons à Rainer Patzlaff. Qui est-il ? Pas besoin d'aller chercher bien loin, il suffit de jeter un oeil à la 4ème de couverture. Tout un programme en perspective. Enfin j'espère ?
Maintenant place aux réjouissances...

Dans le premier chapitre "Vision et télévision", recherches à l'appui et après un développement sur le fonctionnement de l'oeil et des muscles occulaires, ainsi que du cerveau et des ondes alpha, nous apprenons que regarder la télévision s'apparente à l'hypnose. Original...

En plus la magie cathodique fait qu'en regardant la télévision on brûle moins de calories qu'en ne faisant absolument rien. Autrement dit "l'écran ne se contente pas de plonger la conscience dans un état crépusculaire (...), il fait de même pour le métabolisme humain tout entier"

Ralentissement cérébral et métabolique permettent à notre auteur de découvrir le cinématographe.
Par contre, concernant le language de la caméra peut mieux faire. On ne doit pas analyser beaucoup de films chez les Steiner-Waldorf

Maintenant revenons au sérieux de l'affaire : les écrans plats, les LED et la melatonine.
L'auteur pourrait se gargariser d'avoir un consensus scientifique avec lui. Mais non, il faut qu'il y aille de sa petite touche perso...

Ce n'est pas prouvé, prévient-il, n'empêche qu'on peut se demander si l'apparition toujours plus précoces des règles chez les filles ne serait-elle pas due, comme par hasard, aux écrans ?
Personne ne l'avait vue venir celle-là...

Il n'y a pas que sur les hormones que les vues de Patzlaff sont toutes personnelles. Sur la dépendance aussi. Parce que bien sûr les écrans fonctionnent comme une drogue... À cause de...
de...
de...
L'adrénaline et du cortisol ?!
Plus à contre-courant que ça tu meurs...

J'avais cru comprendre que les #anthroposophes n'étaient pas trop barrés sciences, mais je ne pensais pas que c'était à ce point là !

Je fais une petite digression par "Quand les écrans deviennent neurotoxiques" de S. Duflo. Son commentaire sur le montage et le stress m'avait interpellé. Je ne dis pas qu'elle a lu Patzlaff, je dis juste qu'ils seraient d'accord.

Retour chez l'ami Rainer pour une tirade sur l'amoindrissement de la faculté critique et la manipulation médiatique.
Après ce premier chapitre, je ne suis pas sûr qu'il soit le mieux placé pour donner des leçons #jdcjdr

Le deuxième chapitre "La culture télévisuelle - mythe ou réalité ?" est de facture somme toute classique pour le genre : information vs divertissement, zapping et diminution de l'attention, baisse des résultats scolaires et re-dépandence qui cette fois sert le lobby des médias.

Sur ce l'auteur ajoute que "apres 20000 heures en moyenne passées devant le téléviseur jusqu'à la majorité le conditionnement à l'inactivité a agi si profondément qu'enlever l'appareil laisserait un trou gigantesque...

... un épouventable vide intérieur que la plupart des gens ne sauraient comment combler."

"La tâche décisive n'est donc pas de tenir les gens éloignés, mais de les rendre aptes à acquérir étape après étape la liberté intérieure nécessaire pour pouvoir s'émanciper de la domination extérieure exercée par l'écran"
➡️ Petit à petit on dirait bien que l'oiseau fait son nid

Déception. Alors que j'attendais un truc bien cosmique et pété du karma, il nous propose juste de, chronomètre en main, éteindre l'appareil après 5 minutes et ce à plusieurs reprises.
On peut aussi étudier calmement le programme avant d'allumer le poste en pleine conscience.

Cependant, il ne faut pas se leurrer ces petits trucs cachent un dessein plus grand dont "la participation vivante à ce qui se passe dans le monde" ou "l'amplification des forces créatrices" font partie.
C'est discret mais on sent le mysticisme qui pointe le bout de son nez.

Ni vu ni connu je t'embrouille, commencer l'air de rien par des petites choses très concrètes, avant d'aborder progressivement le système de croyance et finalement proposer d'y adhérer. Ça ressemble quand même à l'embrigadement sectaire pour les nuls...

"De quoi les enfants ont-ils besoin pour se développer ?" est la question à laquelle va répondre le 4ème chapitre.
L'enfant n'est pas un modèle réduit d'adulte, n'en déplaise aux spécialistes et à l'industrie qui voudraient le voir consommer des médias dès le plus jeune âge.

Pour Patzlaff ça ne fait aucun doute, la seule raison de vouloir mettre les enfants devant les médias et "d'accéder à une nouvelle classe de consommateur, les consommateurs de demain".

Ensuite vient une critique de l'éducation d'aujourd'hui où l'on considère le développement comme linéaire et ne tenant pas compte des "métamorphoses" au sens propre".
La meilleure illustration de cette linéarité est l'éducation antiautoritaire (et progressiste en plus... Beurk !)

Alors que, ce sont les recherches récentes qui le disent, ce dont l'enfant a besoin, c'est d'un lien d'attachement avec une personne qui ne change pas et qui n'est pas forcément le père ou la mère biologique.
(Poke le rôle de l'enseignant dans la pédagogie Steiner).

Si les parents succombent à l'industrie des médias, c'est parce qu'ils ont peur de ne pas armer leur enfant pour le monde professionnel, selon le principe du "Tu ne commenceras jamais assez tôt", alors que cette bonne intention va à l'encontre des besoins de l'enfant.

Pour comprendre les besoins de l'enfant et donc les stades de la métamorphose, il faut envisager une plante qui développe d'abord ses racines, puis sa tige, puis son feuillage et ensuite ses bourgeons, etc.
Ce qui s'accomplit dans chaque phase répond à des lois différentes...

Le développement est un peu longuet. Pour faire simple, le corps est le lieu des apprentissages, le petit enfant est un organe sensoriel nous dit-on.
Le dualisme entre le Moi et le monde s'acquiert tardivement et "l'espace psychique intérieur" nait aux alentours de 10 ans...

On apprend en outre que ce qui est manqué ne peut être rattrapé plus tard (coucou la plasticité cérébrale)
Et pour en revenir à nos médias, l'acuité visuelle totale et la maîtrise oculaire apparaîssent tardivement aussi, c'est pour ça que les écrans c'est pas bon.

On notera une différence majeure avec #Lézécrans non anthroposophes : il suffit de retirer l'écran pour que le développement reprenne.
Nos sommes donc dans un développement linéaire et non métamorphique (certainement non karmique aussi même si Patzlaff s'abstient de la dire)

Le chap 5 "les enfants devant l'écran" est sans surprise : pas d'écran avant 3 ans, contrôle strict des contenus jusqu'à 10, jusqu’à arriver à l'adolescence.
Le dernier paragraphe résume bien le chapitre. Ce qui est dit n'est pas déconnant contrairement à la manière de le dire.

Le recours insistant à la sensorialité et aux images intérieures est ambigu. Quelqu'un qui n'aurait pas connaissance de Steiner ne verrait rien venir. Par contre quelqu'un qui connaît un peu voit de quoi il est question : la spiritualité

Le Chap 6 "Les médias sur écran et la santé" peut être résumé ainsi : Blablabla trouble du déficit de l'attention (pas de polémique mais attention à BigPharma), blablabla obésité galopante et tadadam une illustration qui justifie que je ne m'attarde pas. Seuls le vrais sachent 🤪

Ça reprend ici

https://twitter.com/MednumBBuzz/status/1421454424610951173?s=19