Historiquement, le report d'une mobilité à pied vers une mobilité en voiture s'est faite en remplaçant des trajets de 1 km à pied par des trajets de 10 km en voiture. Cela a entraîné une explosion du nombre de km parcourus par personne.
La mobilité est un enjeu social et économique (16% du budget des ménages soit environ 4500 € en moyenne...). C’est le premier secteur en termes de consommation d’énergie et le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre en France.
Le secteur des transports devrait baisser 5 à 6 fois plus vite qu’aujourd’hui ses émissions de gaz à effet de serre pour s’aligner avec les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone.
Sur le plan sanitaire, les accidents de la route tuent environ 3000 personnes par an. Le secteur est également un des principaux contributeurs à la pollution atmosphérique, entraîne une forte sédentarisation, et est la principale source de bruit dans notre espace public.
Partie 2 : Les avantages du vélo
Sobre, bon pour la santé et la sécurité sociale, inclusif, rapide, plébiscité par les français, limitant l'artificialisation des sols, pas cher pour vous et pour la collectivité : les arguments sont nombreux !
Alors que l’automobiliste est souvent identifié comme une vache à lait, en réalité, la société subventionne 55% à 70% des coûts liés à l’usage de la voiture. Le vélo est un moyen incroyablement peu couteux pour permettre à de nombreuses personnes de se déplacer.
Il est attendu par les français : 83% des Français sont favorables au vélo.
Il est bon pour la santé et pour la sécurité sociale. Le vélo permet de lutter contre la sédentarité précoce des enfants, l’insécurité routière et de pollution de l’air aux abords des écoles. Les bénéfices sont presque 30 fois supérieurs aux risques.
Par son extrême sobriété, il limite l’artificialisation des sols, la consommation de ressources et la place occupée dans l’espace public.
Le vélo peut permettre de soulager les systèmes de transports en commun dans les zones les plus denses où peu de possibilités d’extension ou d’amélioration du réseau (nombre de trains, cadences…) existent.
Partie 3 : Sportif, lent, réservé aux hommes riches, blancs et célibataires... Et si on déconstruisait quelques idées reçues ?
Le vélo est un moyen de déplacement rapide. Au départ du centre de Paris, le cycliste est à moins de 15 minutes du périphérique. Cette vitesse est encore plus sous estimée en zone rurale.
Le vélo n’est pas un emblème des riches, c’est un vecteur de réduction des inégalités. Plus on est riche, plus on se déplace loin et en voiture.
Le vélo est aussi un formidable outil d’inclusion pour les personnes à mobilité réduite. Aux 🇳🇱 16% des personnes à mobilité réduite se déplacent à vélo grâce à des infrastructures sécurisées. 65-75 ans sont les personnes adultes qui utilisent le plus le vélo.
Le vélo n’est pas réservé aux sportifs et aux sportives en lycra. On peut être un père de famille, une business woman tirée à 4 épingles ou allergique au sport et se déplacer à vélo quotidiennement.
Le vélo s’adapte aux usages : il permet d’emporter des charges lourdes ou de se déplacer en famille.
Partie 4 : Quel est le potentiel du vélo pour décarboner notre mobilité ?
Spoiler : il est énorme et très largement sous-estimé.
Le vélo est la machine la plus efficace jamais créée. Imaginez une voiture avec laquelle vous pouvez rouler 1300 km avec seulement 1L d'essence. C'est le vélo.
La question n’est pas de savoir si chaque personne peut ou doit faire du vélo pour chaque trajet, mais plutôt comment peut-on organiser la société pour permettre à une partie non négligeable de la population de se déplacer à vélo lorsque certains déplacements le permettent.
Or, les marges de progressions sont énormes :
➡️74 % des actifs utilisent leur voiture pour se rendre au travail.
➡️ 50% des déplacements de moins de 1 km sont effectués en voiture.
➡️ 72 % des déplacements de moins de 5 km sont effectués en voiture.
➡️Quel que soit le type de territoire, de la commune isolée en zone rurale, à la grosse agglomération, au moins 20 % des déplacements font moins de 1 km.
➡️En moyenne, sur l’ensemble du territoire, 35 % des déplacements font moins de 1 km.
➡️Quel que soit le type de territoire, plus de la moitié des déplacements font moins de 5 km. Sur l’ensemble du territoire, 73 % des déplacements font moins de 5 km.
➡️En fonction des types de territoires, seulement 5 % à 25 % des déplacements font plus de 10 km.
A l'usage, le vélo est un des meilleurs moyens pour se déplacer (après la marche) d'un point de vue des émissions de gaz à effet de serre. En terme d'infrastructure, les besoins sont minimes par rapport aux autres moyens de transport (même si existants).
Ces données montrent que viser 30% de part modale vélo ne serait pas utopiste ! Il est temps de prendre conscience que le vélo pourrait constituer une alternative très sérieuse pour une grande partie de nos déplacements.
Le potentiel de baisse des émissions de gaz à effet de serre lié au vélo est énorme. De l’ordre de 10% à 45% des émissions du secteur des transports. Ce potentiel est aujourd’hui largement sous-estimé car la sobriété n'est pas bankable dans notre débat public.
Partie 5 : Comment faire du vélo un moyen de déplacement pour toutes et tous ?
A plus long terme, la France mise plus sur la voiture électrique que sur le vélo pour faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre. La Stratégie Nationale Bas Carbone limite à 15% la part des déplacements en vélo en 2050. Malgré les modes émergents comme le #VAE
Pour aller plus loin, il faudrait accepter de s'attaquer un peu au mode dominant : la voiture. Tout discours consistant à refuser d'opposer les modes revient à favoriser le statut quo (donc la voiture).
➡️les modes s’opposent dans le temps que nous leur consacrons pour nous déplacer.
➡️ les modes s’opposent entre eux dans le partage de l’espace public (80% de l’espace public est réservé à la voiture).
➡️Les modes s’opposent dans le partage du budget alloué par la collectivité
Toute la difficulté d’une bonne politique de mobilité est de permettre à tout le monde de choisir son mode de déplacement et de l’inciter à utiliser le mode de déplacement le plus bénéfique pour la société.
Les difficultés commencent quand la liberté d’usage d’un mode (par exemple le vélo) requiert un peu de contrainte sur le mode le plus présent dans l’espace public : les véhicules motorisés.
Opposer les modes revient à encourager un mode plutôt qu’un autre, espérant amener les usagers à changer autant que possible leurs habitudes.
Voici quelques propositions concrètes pour construire une France cyclable 🚲🏅 :
➡️Mettre la pression sur nos décideurs locaux
➡️ Doter les territoires de financements et de moyens humains à la hauteur des enjeux
➡️ Aménager un réseau de transit vélo de 100 000 km de pistes cyclables sécurisées, capacitaires et qualitatives
➡️ Concevoir l’espace public à hauteur d’enfant
➡️Développer l’intermodalité avec le train
➡️Créer une filière industrielle autour du vélo
➡️Développer des boucles de logistique vélo.
➡️Bâtir une culture et expertise vélo à tous les niveaux s’appuyant sur les meilleurs standards
➡️Mettre en cohérence les documents d’urbanisme, les projets commerciaux, d’habitat
➡️Mettre fin aux projets d’infrastructures routières
Le détail et les ordres de grandeurs de chaque actions sont proposés dans l'article.
C'est tout pour ce thread merci pour votre patience après cette longue lecture 🤣
J'ai pris un peu de temps ce matin pour compiler quelques infos sur la sécheresse 🚱🏞️en cours.
🔴❗️⚠️Résumé : c'est la merde
Petite synthèse en fil 🧵⤵️.
Une image vaut 1000 tweet. Comparaison des vues satellites entre Juillet 2021 et 2022. Le contraste sur le Nord Ouest est saisissant pour des régions peu habituées au phénomène.
Autre image qui m'a marqué, ce reportage du JT qui montre des pompiers qui puisent dans les piscines des particuliers pour lutter contre les incendies. Belle allégorie de l'anthropocène à conserver pour les manuels d'histoire du siècle prochain.
Proposition de loi pour l'obligation du port du casque à vélo. Débat n°3487. Quelques arguments CONTRE ⤵️
Préambule : Je suis cycliste du quotidien, utilitaire, touristique. Sur route, en forêt et dans les champs. Je porte un casque presque systématiquement (hors oublis et vélo en libre service). Pourtant, je suis contre l'OBLIGATION LEGALE du port du casque à vélo.
0.5% des cyclistes aux Pays-Bas portent un casque. Pourtant il s'agit d'un des pays où la pratique est la plus développée. Pourquoi ?
➡️Dans une pratique quotidienne (domicile-travail, faire ses courses, ...), le casque n'est pas un facteur déterminant en terme d'accidentologie.
Les transports en commun en zone rurale : comment les collectivités organisent à la dépendance à la voiture. Analyse d'un petit cas d'usage normand.
THREAD ⤵️
Avez-vous déjà essayé de vous déplacer vers ou depuis une zone rurale sans voiture ? N'ayant pas de voiture (par choix climatique), j'ai l'habitude de prendre très régulièrement mon vélo dans le train. Lorsque ma destination est à moins de 20 km d'une gare, ça se fait très bien.
Lorsque le territoire n'est pas desservie en train, tout se complique. Exemple ici avec un trajet Paris - Buais les Monts, 3H40 de 🚗 hors bouchons, stationnement etc. Voyons maintenant les alternatives 🚲🚌🚆.
On a encore eu le droit, à l'occasion du direct Tour de France #TdF2020 du jour au discours sur le casque à vélo qui devrait être obligatoire.
Ce débat a déjà eu lieu 100 fois. Pourquoi c'est une grossière erreur en THREAD ⤵️
Bernard Hinault @LeTour, @voecklerthomas, @francetvsport, @LLuyat, merci ne ne pas calquer vos ressentis de cyclosportifs à 50 km/h sur des trajets du quotidien à 15 km/h. Appuyez vous sur des données scientifiques, c'est votre responsabilité de journalistes ou de consultants.
0.5% des cyclistes aux Pays-Bas portent un casque. Pourtant il s'agit d'un des pays où la pratique est la plus développée. Pourquoi ?
➡️Dans une pratique utilitaire (domicile-travail, faire ses courses, ...), le casque n'est pas un facteur déterminant en terme d'accidentologie.
Transition écologique et lutte contre le changement climatique : THREAD sur l'incohérence entre les objectifs affichés par l'Etat et les moyens donnés aux territoires ! Exemple à travers l'élaboration de Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). ⤵️⤵️⤵️
D'abord un peu de contexte réglementaire : toutes les intercommunalité (ou EPCI) de plus de 20 000 hab doivent réaliser un Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). En gros, un plan d'action sur la transition écologique réunissant tous les acteurs du territoire.
En moyenne, il faut 2 ans de concertation et d'ingénierie pour produire un document d'une centaine de pages pour son diagnostic et 100 autres pages pour les volets stratégie et plan d'action.