[Thread] Je suis né pour la météo. En janvier 1999, à l'âge de 9 ans, j'ai commencé à noter le temps, tous les jours, toutes les 30 minutes, jour et nuit.
Nan, je ne suis pas fou (enfin, je crois😅).
C'est un peu un "Qui suis-je ?" personnel partagé avec vous. A dérouler 👇
Janvier 1999. Voici mes plus anciennes archives. J'avais 9 ans. Je venais de découvrir word (c'est quand même sacrément moche, mais on est tous passés par là !).
Depuis ce jour, je passe plusieurs heures par jour à regarder le ciel. J'en ai fait mon travail et ma passion.
Dès 10 ans, mes techniques ont incroyablement évolué (j'avais une bonne vue😂).
Au travers de graphiques et tableaux, je notais méticuleusement le temps qu'il faisait toutes les heures.
Bilans, dossiers, moyennes, photos, couleurs, rien ne m'échappait ! Un travail de fourmi !
En réalité, c'est presque flippant.
A partir de mes 12 ans, je notais le temps qu'il faisait toutes les 1/2 heures, jour & nuit. Je fais des nuits blanches pour suivre les évènements (je le fais encore). Ce qui me vaut 10 classeurs complets, toujours prêt de moi, dans mon bureau.
Dès l'âge de 16 ans, après 8 ans de négociation avec mes parents, je deviens chasseur d'orage. Je ne note plus le temps qu'il fait de chez moi, je sors l'observer sur le terrain.
Ma 1ère photo d'orage le 22 juillet 2006 à 2h du matin.
Sur @infoclimat : infoclimat.fr/photolive-phot…
Le 29 avril 2007, à l'âge de 18 ans, ma photo d'orage est diffusée sur @lachainemeteo ! Quelle fierté ! Cette photo est encore accessible sur @infoclimat : infoclimat.fr/photolive-phot…
Tout cela est noté dans mes archives. Imprimé et soigneusement collé.
Mes archives se sont arrêtées en 2007, suite à l'automatisation par internet des relevés grâce à @infoclimat, à laquelle je suis adhérent depuis 16 ans.
Je vis maintenant mes rêves d'enfance : je suis agro-climatologue et chasseur d'orage.
Je vous laisse sur mes 1ers clichés 🤠
Autant vous dire : je suis "accompli" d'être dans les 21 finalistes sur 8900 photos de concours mondial Weather photographer of the Year 21
🔴Nous fonçons droit vers un épisode météorologique historique, dont les impacts agricoles sont détaillés dans ce fil. Cette fois-ci, les 40°C ne seront pas des pics isolés, mais concerneront des régions entières. Les seuils de vigilance Rouge pourraient même être atteints*.
Cela fait maintenant neuf jours que les critères de vague de chaleur sont dépassés en France. Il est désormais certain que cette canicule durera au moins 14 jours, ce qui en fait la plus longue canicule pour un mois de juin.
➡️Celle de 1976 s’était étalée du 23 juin au 6 juillet (14 jours), mais avec une intensité bien moindre.
➡️Celle de juin 2005 avait duré 11 jours.
➡️La plus longue canicule française reste celle de juillet 1983, du 9 au 31 (23 jours).
Des températures minimales incroyables sont attendues en Méditerranée, entre 25 et 29°C à l’aube, en lien direct avec une mer qui bat actuellement tous ses records de chaleur pour une fin juin. Des après-midi qui pourraient dépassés les 41°C-42°C.
Nos végétaux sont à bout de souffle. L’indice hydrique des sols s’est effondré. Cultures comme forêts sont désormais dans un état de vulnérabilité extrême, avant même de subir deux journées qui s’annoncent parmi les plus chaudes jamais observées en France.
Dans ce fil, je détaille les principales conséquences cultures par cultures.
*Météo-France est l’organisme officiel chargé d’émettre les niveaux de vigilance.
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[Maraîchage] La croissance (en condition irriguée) de tous les légumes tempérés sera ralentie (exemple : tomate, salade, aubergine et carotte). Les seuils de brûlures végétales seront dépassés plus au moins largement suivant la sensibilité et la région.
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[Céréale] L'échaudage se fera sur de très vastes zones pour la dernière céréale potentiellement sensible à cette période de l'année : l'orge de printemps. Sur deux jours, les champs les plus exposés (sol peu profonde, plein période de remplissage du grain etc.) pourront perdre plus de 5% du rendement potentiel.
[3/5]
[Thread] Le mois de juin est désormais un véritable mois d’été, aussi chaud que les juillet-août d’autrefois. Ce 11 juin, de très nombreuses stations affichent entre 35 et 37°C. Avec 24,63°C en moyenne nationale, jamais la France n’avait connu une telle chaleur aussi tôt dans l’année.
Si des valeurs similaires ont pu être relevées ponctuellement par le passé, c’est leur fréquence et leur précocité qui deviennent alarmantes.
Nos pics de chaleur gagnent du terrain sur le calendrier, menaçant directement les stades sensibles des cultures agricoles. Voici un thread à dérouler pour comprendre certains enjeux.
[1/5]
[Blé] En ce moment, les grains de blé se remplissent : c’est cette étape cruciale qui détermine une grande partie du rendement.
Mais cette phase est très sensible aux fortes chaleurs (au-dessus de 30°C) et à la sécheresse. On parle alors d’échaudage.
Aujourd’hui, de nombreuses parcelles pourraient déjà avoir perdu 0.5 à 2 % de rendement. Cela peut sembler anodin, mais jour après jour, l’impact s’accumule… et devient significatif.
Ces nouvelles cartes sont disponibles gratuitement sur agrometeorologie.com
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[Maraîchage] La tomate est extrêmement sensible aux températures élevées pendant la floraison, en particulier entre l’apparition du bouton floral et la nouaison (formation du fruit). Des températures trop élevées altèrent la viabilité du pollen, inhibent la germination du tube pollinique et peuvent empêcher la fécondation. Résultat : pour les quelques tomates qui sont éventuellement déjà en fleurs, celle-ci peuvent avorter sans former de fruits.
Cet indicateur est aussi disponible sur Il sera étendu à une cinquantaine d'espèces. agrometeorologie.com
[3/6]
Pour tous les rageux qui mettent des postes complètement stupides sous @JMJancovici : oui, la forêt est en train de crever. C'est exact et c'est indéniable.
J'en ai marre de lire des conneries alors je vais apporter les VRAIS chiffres.
Thread 👇
[1/6]
[2/6] J'en ai marre d'entendre toujours les mecs arguments des personnes qui ne sont même pas du milieu et qui ne creusent pas leur sujet.
Oui, les surfaces forestières ont doublé. Mais c'est la SANTE de cette forêt qui nous importe.
[3/6] Eh bien regardons l'état de santé. Notre forêt a entamé un important cycle de dépérissement depuis 6 ans notamment dû au changement climatique et aux maladies sur arbres fragilisés par la sécheresse répétées.
➡️+80% de bois mort.
➡️Patch de mortalité visible par drone
Mon tweet a visiblement déclenché une invasion de climatosceptiques version comptoir PMU, experts autoproclamés du climat.
On reprend point par point, chiffres à l'appui, et je démonte les arguments les + absurdes que j’ai lus aujourd’hui. Accrochez-vous. Pas de quartier. 1/7
"Il a déjà fait plus chaud en mai"
Oui. Mais là, on est le 1er mai. Et en 95 ans de mesures, JAMAIS il n’a fait aussi chaud début mai. On explose tous les précédents, et DE LOIN. Et demain, on grimpe encore… avant la chute. 2/7
"Tu vends la peur avec un événement ponctuel."
Bah non. La récurrence de ces événements fait la climatologie. C’est quoi que t’as pas compris dans "récurrence" ?
À Paris en mai :
➡️ 2% de >30°C entre 1951-1980
➡️ 8% depuis 2000
Soit 4× plus. Voilà. 3/7
Je travaille sur de nouvelles modélisations de biogéographie (= aire de répartition des cultures) pour un réchauffement actuel (RCP6.0) jusqu'en 2100.
Thread sur l'olive, le niébé, le coton, la patate douce.
Voici l'olivier ⬇️ Un futur grand cru d'huile en Alsace en 2070 ? 1/4
[Coton] Le sud-ouest et la vallée du Rhône auraient la faculté de produire du coton français (!) dès 2040. En terme de création de filières (le plus long), 2040 c'est demain ! Attention, cependant, le coton a besoin d'eau. 2/4
[Niébé] C'est un haricot africain qui gagne énormément de potentiel. Vu que c'est une légumineuse, il serait intéressant d'en développer les débouchés et les habitudes alimentaires.
Le plus long n'est pas de planter, mais d'habituer les consommateurs et créer des débouchés. 3/4
[1/5] Paris vient de vivre l'année la plus humide depuis le début des mesures à Montsouris (1886, soit près de 150 ans) avec provisoirement 900.9 mm. C'est l'occasion de voir comment le changement climatique affecte la ville en une série de graphiques issus d'@infoclimat.
[2/5] Depuis 1886, au niveau des précipitations, on ne voit pas de tendance se distinguer (certains rapports montrent une légère hausse de +1 ou 2%).
D'ici 2050, on est dans l'incertitude au niveau annuel. Par contre, nous auront (à priori) une accentuation saisonnière.
[3/5] Au niveau de la température, ça monte sur tous les indicateurs :
➡️la température moyenne annuelle.
➡️le nombre de jours supérieurs à 20, 25 et 30°C.
➡️Extrême de l'année.