Quelques remarques sur les réactions récentes survenues quant au “silence des féministes” sur les femmes afghanes ⬇️
1. Bien que parés des meilleures intentions, certains se sont récemment offusqués du silence gardé par les néoféministes vis-à-vis des femmes afghanes.
Manque de pot c’est la première fois qu’elles l’ouvrent.
2. Pas grave puisque si elles y sont toutes allées de leur post Twitter sur leurs “soeurs afghanes”, ces “féministes” protègent effectivement en France des idées qui, ailleurs, enferment, vulnérabilisent et parfois tuent des femmes.
Et c’est bec et ongles qu’elles le font.
3. Et là est l’occasion formidable de non seulement les mettre face à leurs contradictions idéologiques mais aussi peut être de ranimer les combats d’un féminisme universaliste qui, disons le, a de plus en plus de mal à se défendre.
4. Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de critiquer le néoféminisme par nostalgie maladive. Le féminisme peut et doit être renouvelé car de grands combats restent à mener.
Mais ne le laissons pas aux mains de celles qui n’ont de féministe que leur bio Twitter.
5. Il faudra pour cela bien sûr toujours dénoncer leur indulgence voire leurs liens étroits avec l’islam politique qu’elles déguisent sous l’apparat d’un soit-disant antiracisme.
6. Rappeler que toutes ont défendu Barakacity plutôt que Mila et qu’elles se sont toutes positionnées contre une loi qui protège désormais les femmes des certificats de virginité et autres mariages forcés.
7. Rappeler aussi qu'elles contaminent d’idées misogynes les jeunes femmes en parlant à tout va sur leurs réseaux du voile comme d'une émancipation ou de la pudeur à la piscine comme d'une liberté.
8. Et rappeler donc pourquoi les “larmes” qu’elles ont pour leurs sœurs afghanes ne sont que le pendant des crachats qu’elles leur balancent à la figure en parlant de la burqa comme d’un “choix”.
9. Mais s’il est indispensable de les dénoncer, il est encore plus essentiel d’expliquer pourquoi.
10. Car il faudra aussi rappeler de quoi le voile est le nom, avec des assises intellectuelles solides. Pas pour l’interdire, mais pour le critiquer, le dénoncer et enseigner tout haut ce qu’il est et ce qu’il a toujours été : un symbole d’oppression.
11. Il faudra expliquer encore et toujours que ce même voile est plus islamiste qu’il n’est musulman, qu’il n’a jamais été rien d’autre qu’un instrument d’asservissement des femmes et que si son port doit rester autorisé, il doit pouvoir être critiqué sans entrave.
12. Il faudra aussi expliquer que peu importe qu'il soit frériste, taliban ou iranien, qu'il se déploie en Afghanistan ou en France, l'islamisme ne sera jamais complètement l’ennemi des intersectionnelles mais toujours celui des femmes.
13. Il faudra ré-enseigner les liens irréductibles entre féminisme et laïcité qui, poursuivant le même objectif d’égalité, ne peuvent aller l’un sans l’autre et comment, pour gagner leurs droits, les femmes ont dû, de tout temps, dénoncer les dogmes.
14. Enfin, il faudra rappeler que parce qu’il est un mouvement d’insoumission, le féminisme qui se laisse dicter des leçons par une religion ou un fondamentalisme, peu importe lequel, n'est pas féministe.
15. Là est l’occasion de nous réapproprier les bases du vrai féminisme : celui qui, Afghanistan ou France, doit s'émouvoir de la moindre atteinte aux droits des femmes.
Ce féminisme-là ne pourra être qu'universaliste.
Lui aussi devra être mené bec et ongles.
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1. Je suis abasourdie par le silence général de militantes soit-disant féministes sur cette tragédie.
2. Une femme violée publiquement dans les rues de Paris en France et pas un geste, pas un mot, pas même le commencement d'un début d'émoi de leur part.
Sûrement trop occupées à parler blanchité et safe spaces.
3. Cette tragédie devrait TOUS et TOUTES nous révolter.
En particulier celles qui se targuent de faire la guerre aux violences sexuelles.