2-4 septembre 1870
L’Empire chute dans la défaite et une révolutionnette proclame la République
racontons un peu
1)En septembre 1870, l’Empire (le second 1851-1870) était en guerre contre les Allemands unis derrière les Prussiens.
Le 2 septembre, l'armée essuyait la terrible défaite de Sedan.
Napoléon III était fait prisonnier
2)La nouvelle connue à Paris, passé l’effet de stupeur, c’est la colère et l’appel à renverser l’Empire qui s’exprime dans la rue
La foule se masse devant le palais Bourbon et réclame que le corps législatif (nom de la chambre basse sous l’Empire) proclame la République
3)Dans son livre (passionnant) Emmanuel Fureix rapporte les gestes d’iconoclasme et de marquage politique de l’espace qui accompagnent la journée : la foule s’en prend aux aigles impériaux, aux "N" présents dans l’espace public, aux effigies de l’empereur et de sa famille
5)La chasse aux images de l’Empire a lieu aussi dans les départements à l’arrivée de la dépêche. Le maire de Vibaudan (Var) déplace le buste de l’empereur de sa mairie pour le placer… dans la prison !
6)Le 4 septembre à Bordeaux, la foule abat une imposante statue équestre de l’empereur (allée de Tourny) et la jette dans la Garonne
7)Et dans le même mouvement, des tissus rouges sont accrochés aux fenêtres, aux bâtiments, aux vêtements.
Des œillets rouges, vendus en masse, sont arborés aux boutonnières
8)On graffite même un « La République est proclamée » sur les colonne du Palais Bourbon, prophétie que l’on espère performative car au même moment, dans l’hémicycle, les députés, même les républicains hésitent, tergiversent…
9)Et oui… ils ont pas l’air bien décider à proclamer la république !
Alors pourquoi me direz-vous, ils sont pourtant républicains ???
10)Ils craignent qu’à proclamer alors la république, la défaite ne lui donne un bien triste baptême… on est en guerre tout de même...
puis ils ont peur du désordre, de l’agitation sociale, en un mot, de la révolution
11) Aussi se contentent-ils de décréter la fin de l’Empire, de désigner un gouvernement de défense nationale, mais sans proclamer la République ! (je vous jure !!!)
La foule, furieuse de tant de couardise, envahit l’assemblée.
12)Au même moment, les socialistes, les internationalistes, les républicains révolutionnaires se portent à l’Hôtel de Ville de Paris !
Ils y accrochent le drapeau rouge et s’apprêtent à proclamer leur république... à savoir la République sociale et démocratique !
13)Inquiets de cette tournure des événements qui les doublent clairement sur leur gauche, les députés républicains Gambetta, Ferry prennent dare-dare le chemin de l’Hôtel de Ville, y font enlever le drapeau rouge (faut pas déconner), accrocher le tricolore
14) Et proclament donc enfin du balcon de l’HdV, le 4 sep 1870, la République. Mais pas la Sociale…
(on retiendra trop souvent l'image d'Epinal de cette proclamation, oubliant les péripéties qui l'ont précédées)
15)on pourra se rappeler que c’est la 2eme fois que la proclamation de la république à l'hôtel de ville de Paris s’accompagne du rejet du drapeau rouge (et du programme social qu’il porte). (précédent 25 fev 1848)
16) A noter que la situation est aussi tendue en Province. Parfois plus qu’à Paris même
A Lyon notamment, une Commune (et oui, avant Paris) est proclamée, le drapeau rouge flotte place de la Comédie et à la Guillotière
17) D’aucuns peuvent s’étonner de cette proclamation finalement facile de la République, ce d’autant que les résultats du dernier plébiscite de l’Empire lui avaient été très favorables
Mais l’on oublie que c’est plus le plébiscite qui est surprenant que la chute du régime!
18) En effet, l’opposition républicaine reprenait nettement du poil de la bête depuis le milieu des années 1860
19)Les républicains les plus modérés, qui étaient prêts à se couler dans le régime, avaient gagné d’élections en élections des places de députés
Aux élections de 1869, les républicains emportaient Paris
20)Avec l’assouplissement du régime de la presse, les journaux républicains florissaient
Ainsi La Marseillaise qui atteint plus de 100 000 exemplaire à la fin de l' empire. Et compte les plumes de Hugo, Delescluze, Pyat, Vallès
21)Les républicains réformistes s’étaient donnés un programme avec le programme de Gambetta à Belleville
22)Les républicains révolutionnaires n’étaient pas en reste même s’ils ne parvenaient pas à se faire élire.
En janvier 1870, les funérailles de Victor Noir avaient manqué de peu de se transformer en insurrection
23)La situation avait été quasi insurrectionnelle à Paris après l’annonce des résultats du plébiscite
(Paris qui avait très majoritairement voté non au plébiscite (138 000 voix sur 184 000, 6000 Parisiens ayant suivi les consignes d’abstention des blanquistes)
24)Ajoutez à cela une mobilisation ouvrière importante, dans un contexte de renforcement des internationalistes socialistes
Une vague de grèves sans précédent se produisit en 1869-70 dans les bassins miniers, à Paris
25) Tout ça pour dire que l’effondrement de l’Empire n’est pas une surprise qu’aurait seule permis la défaite.
Le fruit était quand même mur pour tomber !
26)Il faut savoir regarder sous l’écume des résultats électoraux !
27)La proclamation ne règle pas les tensions entre les républicains radicaux, révolutionnaires et le Gouv de Defense nationale, bien plus conservateur
Le 5 septembre, les révolutionnaires parisiens réclamaient l’élection d’une… Commune !
28)Mais nécessité de la guerre oblige, tout semble rentrer dans l’ordre assez vite…
(bon en vrai rien n'était réglé...)
29)Reste que pour finir, que va-t-on commémorer aujourd'hui ? Le 4 septembre ne réglait pas la grande question du 19e sc : Quelle république ? la sociale ou la libérale ??? Il la posait une fois de plus!
30)Les deux République ont été proclamées le 4 septembre 1870, chacune avec leur drapeau, leur programme, leurs possibles.
Les deux républiques étaient possibles.
Les deux s’affrontaient.
N’oublions pas cette histoire conflictuelle qui est celle de notre république
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Mais c'est malin ça!
Comment féminiser les noms de rues sans gêner les riverains habituer au nom de leurs rues?
en rajoutant des prénoms à des rues déjà existantes pour leur donner le nom d'une femme
ainsi, la rue Rodier devient la rue Claude Rodier (9e) (résistante déportée)
La rue Gonnet devient la rue Marguerite Gonnet (11e)
La rue Moret devient la rue Marguerite Moret (11e)
La rue Jacquier devient la rue Paulette Jacquier (14e)
La cité Bauer devient la cité Anne-Marie Bauer (14e)
petit fil sur des monuments aux morts de la guerre de 14-18
Pas les plus nombreux (les monuments patriotiques, ou civiques) mais les moins fréquents, inattendus, ceux qui évoque le pacifisme, les civils, les femmes...
commençons par quelques monuments pacifiste
Le monument de la commune de Gentioux, avec l'inscription " Maudite soit la guerre" et cet enfant, le poing levé
Massacre du 17 octobre 1961 à Paris… Il y a 60 ans N’oublions jamais. (fil à dérouler)
1)Le 17 octobre 1961 a eu lieu la répression d'Etat la plus violente qu'ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l'histoire contemporaine. Une répression longtemps occultée…
2)Rappelons un peu le contexte En janvier 1961 un référendum avait donné une très nette majorité (75 %) en France métropolitaine comme en Algérie en faveur du processus de paix.
Fil d’histoire sur le viol en France
Sa prise en compte par la justice, par les mouvements féministes, l’évolution de la loi…
(un peu long mais c'est important)
1) Il faut bien voir que les violences faites aux femmes, et notamment les violences sexuelles, ont mis très longtemps à être reconnues, judiciarisées. Des siècles d’impunité qui, même si les lois ont tardivement changé, pèsent encore lourdement de nos jours.
1) Si parfois la justice a bougé, c’est parce que les femmes s’en sont saisies. Parce que l’une des formes d’empowerment des femmes a été de se porter courageusement devant les tribunaux, d’y traîner leurs agresseurs, leurs violeurs.
envie de vous raconter en avance les Trois Glorieuses
27, 28, 29 juillet 1830
vous comprendrez pourquoi
1)Les Trois Glorieuses sont 3 journées insurrectionnelles lors desquelles le peuple parisien soulevé à viré le dernier frère de Louis XVI, Charles X, roi ultra, conservateur, nostalgique de l’Ancien régime
2) Bon posons un peu les forces politiques en présence en ce début de 19e siècle.
A droite les ultras. Nostalgique de l’ancien régime (social et politique).
A gauche, les libéraux, héritiers de 1789, prônant le libéralisme politique (et son suffrage censitaire) et économique