Thread by @PBienne

Demain, qui gouvernera le monde ? Les Etats-Unis ? La Chine ? L’Inde ? L’Europe ? Le G20 ? L’ONU ? Les multinationales ? Les mafias ?
Faut-il laisser le pouvoir sur le monde aux religions ? Aux empires ? Aux marchés ? faut-il le rendre aux nations en refermant les frontières?🤔🌎

Un livre de @jattali à lire Un pour être renseigné sur la marche du monde m, sur les innombrables institutions que les hommes ont créées pour que le monde marche bien avec une partie historique passionnante 🙏et une proposition de gouvernement mondial trés discutable🤔

Extraits (partie prédictive):

Le marché sera de plus en plus mondial, alors que la démocratie, là où elle existe ou existera, restera locale. Ce qui rendra de plus en plus dérisoire le prétendu pouvoir des Etats, y compris les plus puissants.

Le monde ressemblera de plus en plus à une gigantesque Somalie, pays sans Etat stable, en guerre civile depuis plus de 20 ans, où s’entretuent des seigneurs de guerre, des pirates, des milices ou des provinces comme le Somaliland et le Puntland se considèrent comme

indépendantes, où le tiers de la population dépend de l'aide humanitaire et où la seule force stable est un maigre contingent militaire envoyé par là par l'union africaine.
Le sort du monde risque même de s'apparenter à celui du «nombril du monde», nom que ses habitants donnèrent

à une île que les Européens ont baptisé l’île de Pâques : après des siècles d'abondance, sur cette terre de cocagne, la démesure des puissants a conduit à la guerre civile, à la destruction des ressources naturelles et finalement à la disparition de leur précieuse civilisation.

On peut aussi parfaitement imaginer que les institutions financières privées (banques, banques « fantôme » ou autres fonds d'investissement), aujourd'hui hors de contrôle continuent de se développer sans que les gouvernements ou les institutions internationales puissent maîtriser

leur prolifération. Elles pourraient alors choisir de se localiser dans les zones de non-droit et d'y développer toutes les opérations qui leur sont interdites dans les pays organisés. On verrait alors le système financier prendre de plus en plus de risques pour s'assurer

davantage de profit sans que les rares instances de contrôle, nationales ou internationales, aient les moyens d’en connaître la réalité planétaire. Ce système financier entretiendrait pour un temps la croissance du monde, par des crédits illimités, en gardant pour lui-même

l'essentiel des profits et en transférant les risques aux épargnants et aux contribuables. Se côtoieraient alors dans ces zones de non-droit financier des filiales d’institutions financières régulées dans leur pays d'origine et les institutions financières au service de la

criminalité. Les unes et les autres pourraient même se confondre à terme.

La démographie et le deuxième domaine où un problème local peut déraper en problème mondial ; c'est le deuxième risque systémique mondial.
En principe, la démographie mondiale semble sous contrôle, après

une formidable croissance pendant des siècles, L'Humanité devrait plafonner à environ 9 milliards de personnes en 2050, puis ce nombre devrait redescendre à environ 8 milliards à la fin du siècle. La Terre pourrait aller nourrir durablement ses habitants.
Mais si la fécondité

des pays du Sud, en particulier celle des pays africains et Moyen-Orientaux ne continue pas de baisser jusqu'à atteindre moins de deux enfants par femme et si la politique de l'enfant unique est remise en cause, en particulier en Chine, dès 2050 la population mondiale pourrait

atteindre les 11 milliards d'habitants, voire 15 milliards en 2100. Il ne serait alors plus possible de produire assez de nourriture ni de trouver assez d'eau pour nourrir une telle population. Les pays les plus sérieux pourraient décider de ne plus partager leurs ressources

avec ce dont la démographie n'est pas maîtrisée ; ils refuseront non seulement l'immigration en provenance de ces pays mais aussi l'exportation de leurs propres produits agricoles. A terme des guerres seraient inévitables, en particulier pour le contrôle de l'eau potable.

D'autres problèmes locaux liés à la population peuvent avoir des conséquences planétaires et constituent des risques systémiques mondiaux - ainsi d'une maladie contagieuse. Là encore, ce qui se joue dans un pays précis peut avoir des conséquences pour l'humanité. La libre

circulation laisse craindre la probabilité d'une ou plusieurs pandémies partant d'un lieu quelconque est devenant une menace majeure pour l'existence même de l'humanité.

Enfin d'autres problèmes considérables seront liés aux migrations. Tout converge pour que plus d'un milliard

de personnes quittent leur pays de naissance. Un tiers bougeront à l’intérieur du Sud ; un tiers à l'intérieur du Nord ; un tiers du Sud vers le Nord. La population deviendra urbaine pour plus des deux tiers. Aucune règle internationale, aucune institution internationale n'est

en charge de gérer les migrations ni de donner du sens au statut de citoyen du monde.

Un autre problème local pourrait devenir planétaire : la guerre. Certes un conflit mondial ne semble pas menacer mais, après six décennies relativement pacifiques à l'échelle du globe, on

peut on ne peut exclure son retour.
Par exemple, si une guerre conventionnelle venait à éclater entre l'Inde et le Pakistan et que, pour mille raisons possibles, cent armes de quinze kilotonnes au total (ayant alors chacune la même puissance que celle d’Hiroshima) venaient à ètre

tirées par chacun des deux belligérants mais les gens , elles feraient environ 20 millions de victimes directes, mais on ne pourrait espérer que la tragédie reste confinée : en moins de 15 jours, un nuage de suie et de fumée recouvrirait l'ensemble de la planète et perdurerait

pendant une décennie, provoquant une baisse globale des températures, une réduction des précipitations et un raccourcissement des périodes de végétation. S’en suivrait une famine mondiale qui pourrait exterminer 1 milliard d'êtres humains.

La pénurie de certaines matières

premières , terres rares ou sources d'énergie, à quoi aucun gouvernement, aucun G20, aucune institution internationale ne prépare sérieusement L'Humanité, pourrait avoir des répercussions globales tragiques.

Un autre risque systémique global pèse sur l’humanité et elle y est

tout aussi peu préparée : la modification du climat.
La disparition d'une part significative de la vie en raison d'un choc climatique paraît impossible. Pourtant, à cinq reprises durant les 650 derniers millions d'années, des événements climatiques majeurs ont provoqué la

disparition de plus la moitié des espèces vivantes. Seule leur très grande diversité d’ alors a permis à une fraction d’entre elles, de résister et à la vie de repartir. Ce ne serait plus le cas aujourd'hui.

Il arrivera à l'humanité ce qui advient à tous pays ont de telles

circonstances : dans un sauve-qui-peut général, les plus puissants cherchont refuge dans des lieux isolés, îles ou bunkers ; pour les autres, le premier recours sera l'assurance, substitut aux états en termes de protection ; quand ils auront compris que l'assurance est

impuissante et que la fuite est impossible, restera la distraction sous toutes ses formes. Ces deux types d'entreprise seront devenus les maîtres des marchés mondiaux.
Le marché et la démocratie seront alors dénoncés comme responsables de l'essentiel des nouvelles menaces et de

l’impuissance générale à les détourner. L’assurance et la distraction ne suffiront pas rassurer les peuples. Le chaos les conduira à une demande d'ordre, fût-il totalitaire et à la victoire sans doute provisoire de mouvements identitaires promettant la stabilité, érigeant à

nouveau des frontières et niant la démocratie.

Comme on a vu émerger les idéologies totalitaires dans les années 1920, on en verra apparaître d'autres qui tenteront d'imposer de nouvelles règles de vie pour esquiver certaines menaces
En réponse aux risques systémiques

mondiaux , on verra notamment surgir une idéologie écologique planétaire prônant la réduction de la production pour diminuer la consommation d'énergie et atténuer les risques de pollution et imposant des restrictions en tous domaines au nom de la frugalité et du long terme.

Par ailleurs, une idéologie religieuse, ou plusieurs, tentera elle aussi d'imposer des règles conformes aux exigences d'un au-delà où résidera selon elle, l'unique espoir de salut.
Ces deux idéologies fondamentalistes, écologique et religieuse, convergeront l'une et l'autre,

diront que le destin des hommes est réglé d'avance et que le vrai maître du monde est ailleurs - nature ou Dieu. L’une et l’autre, en quête de pureté, dénonceront l'Occident. L’une et l'autre diront penser au bonheur à long terme des hommes.

Pourrait même émerger un jour une idéologie associant les deux doctrines, un fondamentalisme religieux écologique à la fois, un Oxymoron comme le fut le national-socialisme.