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Le Bayern de Nagelsmann: comment créer puis exploiter des incertitudes chez l’adversaire⬇️

Le football est un jeu qui se joue à 11 contre 11, ce qui signifie que pour créer des différences lorsque vous avez le ballon, il faut pouvoir créer des situations d’incertitudes pour l’adversaire.

Un bon nombre d’équipes sont capables de créer ces situations d’incertitudes mais très peu sont capables de les répéter de façon constante sur plusieurs matchs d’affilée.

Le Bayern de Nagelsmann en est déjà capable malgré que les joueurs commettent encore quelques imprécisions techniques ne permettant pas d’exploiter complètement les différences faites par leurs positionnements et leurs permutations.

En prenant deux exemples qui sont intervenus dans deux matchs différents, je vais vous montrer comment le Bayern crée des incertitudes chez l’adversaire puis comment ces incertitudes sont exploitées.

Première vidéo:

Sur l’image ci-dessous, on voit que Goretzka s’apprête à faire la passe. Il s’est intercalé sur la même ligne que ses deux centraux, lui permettant d’être en dehors de la densité pour avoir le temps de faire la passe. Ce positionnement permet également de libérer Davies.

L’adversaire le plus proche de Goretzka ouvre l’intérieur du jeu en se décalant pour bloquer la ligne de passe vers Davies. Ici, il se décale parce qu’il estime que Musiala est trop loin pour être touché. Le Bayern crée de l’incertitude.

Au moment de la passe de Goretzka vers Musiala qui n’est pas sur l’image, on voit que Kimmich décide d’aller côté ballon. Il se proposera ensuite en tant qu’option de passe pour Musiala.

Musiala a donc deux options de passe lorsqu’il reçoit le ballon mais décide plutôt de se retourner et de faire face au jeu. Avec son décrochage, il a attiré un joueur, créant donc de l’espace à exploiter plus haut.

Son adversaire direct avait un choix à faire. Soit le suivre et créer de l’espace plus haut sur le terrain pour le Bayern, soit ne pas le suivre et prendre le risque qu’il arrive lancé. Création d’incertitude de la part du Bayern.

Après s’être retourné, Musiala trouve Davies. Cette passe attire le pressing du joueur le plus proche de Davies et crée encore un peu plus d’espace pour Musiala qui s’y engouffre. Même principe qu’au-dessus, création d’incertitudes.

Davies trouve Kimmich qui envoie une balle piquée pour trouver Musiala dans l’espace.

Musiala rate son contrôle et fait perdre un petit peu de son avantage au Bayern mais réussit à trouver Davies qui est venu en soutien.

Müller décroche et force son défenseur le plus proche à prendre une décision: le suivre et prendre le risque d’être éliminé ou lui laisser le temps de contrôler et de prendre une décision. Il décide donc de sortir. Nouvelle incertitude.

En sortant sur Müller, il laisse un 2 contre 1 à l’opposé avec Lewandowski et Gnabry face au latéral gauche. Le génie de Müller rentre en action et cette petite déviation permet d’accélérer le jeu et force le latéral à prendre une décision rapide.

En effet, si le latéral ne sort pas sur Lewandowski, le polonais file au but. Il se doit donc de fermer le chemin vers le but même si cela ouvre l’espace pour Gnabry. Nouvelle incertitude.

Lewandowski contrôle dos au but puis se retourne. Le milieu s’est rapproché du Polonais, permettant au latéral de revenir pour couvrir Gnabry mais la prise de décision des deux joueurs du Bayern est tellement rapide qu’il n’a pas le temps de revenir à temps sur l’allemand.

Lewandowski trouve donc Gnabry dans le dos de la défense adverse et son centre en retrait n’est pas loin d’être repris par un coéquipier.

Deuxième vidéo:

Le premier élément important est le mouvement de Stanisic. Il rentre à l’intérieur du jeu pour obliger son adversaire le plus proche à le suivre. Cela libère alors de l’espace côté droit pour Upamecano si la balle revient à lui.

On arrive donc au deuxième élément et probablement le plus important de toute l’action parce que c’est celui qui va permettre au Bayern de créer des supériorités numériques et donc d’obliger l’adversaire à prendre des décisions. Upamecano élimine son adversaire direct.

En éliminant son adversaire, Upamecano oblige le joueur qui était sur Stanisic à sortir, laissant Stanisic tout seul à l’intérieur du jeu. Upamecano le trouve, ce qui fait sortir le joueur qui était sur Kimmich. Stanisic trouve alors Kimmich seul.

Kimmich reçoit donc le ballon et Goretzka (non Kimmich comme indiqué sur la photo) crée une situation de 2 contre 1 avec Davies. Cela force donc le milieu de Cologne à prendre une décision. Une mauvaise décision au final car il permet à Goretzka de recevoir seul au coeur du jeu.

Une fois que Goretzka (et non Kimmich) fait face au jeu, les positionnements de Gnabry et Lewandowski permettent de créer un 2 contre 1 face au joueur de Cologne. L’adversaire doit donc prendre une décision et laisse Lewandowski seul pour recevoir la passe de Goretzka.

En recevant le ballon, Lewandowski attire 2 joueurs, ce qui libère Müller qui s’était fait oublier côté droit en prenant la place que devrait normalement occuper Stanisic ou Gnabry.

Le latéral qui sort sur Lewandowski et libère Müller est forcé de prendre une décision: sortir sur Lewandowski pour fermer l’espace vers le but ou ne pas laisser seul Müller dans son dos. Il s’occupe du danger le plus immédiat et laisse Müller tout seul.

Lewandowski a le temps de trouver Müller dans le dos du latéral et le centre de Müller se transforme en passe décisive pour Gnabry à l’opposé.

Les supériorités numériques, les différences individuelles et les permutations entre joueurs obligent l’adversaire à prendre des décisions.

Ces incertitudes permettent au Bayern de gagner du temps sur leur adversaire, ce qui leur permet d’exploiter les différences faites par ce que je viens d’évoquer précédemment.

Ces incertitudes permettent au Bayern de gagner du temps sur leur adversaire, ce qui leur permet d’exploiter les différences faites par ce que je viens d’évoquer précédemment.

Mais dans les phases d’attaque également, temps et espace ne peuvent pas être dissociés, tout comme les différents principes permettant de créer des différences pour l’équipe avec ballon.