Bonjour à tous! De retour au palais de justice pour la 10e journée du procès des attentats du #13novembre2015 Aujourd'hui, on entendra le témoignage d'un commissaire de la Bac, intervenu spontanément avec son chauffeur au Bataclan. Il a abattu l'un des trois terroristes
Ensuite, l'ancien chef de la BRI, Christophe Molmy, qui a coordonné l'assaut contre les deux autres terroristes du Bataclan viendra témoigner #13novembre2015
Christophe Molmy avait raconté @20Minutes les coulisses de cet assaut, assurément le plus périlleux de sa carrière, pour notre série. Le premier épisode est à retrouver ici : 20minutes.fr/justice/308664…
Tous les accusés sont dans le box, la salle s'est bien remplie. "L'audience est reprise, veuillez vous asseoir", lance le président de la cour d'assises spécialement composée Jean-Louis Périès. #13Novembre2015 @20Minutes
Le commissaire de la bac nuit est à la barre. Costume cravate sombre, cheveux ras, poivre et sel. Il témoigne anonymement. #13novembre2015
Commissaire Bac: « Ce soir-là, nous avons fait le max de ce que nous pouvions faire et nous sommes même allés au-delà de nos capacités opérationnelles. Nous aurions aimer faire bcp plus et ce poids de la culpabilité et des regrets accompagnent ts les policiers depuis ce jour »
« C’était un vendredi somme tout banal même si en tant que policier on sait bien que le vendredi et le samedi sont un peu plus tendu. » Ce commissaire a pris son service vers 18h. Il est en tenue. #13novembre2015
A 21H25, il reçoit un appel pour lui faire part d'une explosion au Stade de France. "Le caractère de l'attentat n'était pas apparent". Qqs instants plus tard, il apprend qu'il y a une fusillade bld Bichat. Mais là encore, pas de notion d'attentat, il explique que c'est classique
Il raconte la confusion qui règne à ce moment, il commence à partir vers le stade de France, puis fait demi-tour, à chaque fois tente de se rapprocher des derniers faits. A 21h47, il apprend les premiers tirs du Bataclan, il décide alors d'y aller. #13novembre2015
« Ns n’étions pas descendu depuis 30 sec que c’était déjà apocalyptique. » Ce commissaire raconte avoir immédiatement vu des corps devant le Bataclan Café. #13novembre2015
Le commissaire de la bac raconte que lorsqu'il s'approche des portes, celles-ci s'ouvrent d'un coup et une masse de personnes sortent. "Cette masse, elle a un visage et une voix. Le visage, c’est une femme châtain totalement prostrée qui a la terreur sur son visage." 1/2
2/2 "La voix, poursuit-il, c’est celle d’un homme qui nous dis « vite vite, y a ma femme à l’intérieur »" #13Novembre2015
Avec son chauffeur, brigadier, il s'engage ds le vestibule "avec la seule certitude c’est qu’il y a des terroristes qui sont dedans et massacrent des gens. (...) On a échangé un regard et j’ai dit ‘il faut qu’on y aille’. Il n’a pas répondu ms j’ai vu qu’il la validait."
A ce moment-là, tous deux sont persuadés qu'ils ne feront jamais le chemin inverse, qu'ils y resteront. #13novembre2015
"En arrivant vers le bar, j’ai entendu une voix, avant de voir le terroriste, qui était celle de Samy Aminour et qui a hurlé à un otage couche toi au sol. Il est arrivé en marchant, presque résigné, les mains sur la tête et il a commencé à s’agenouiller", poursuit le commissaire.
"Pour nous la réaction était évidente. Pour nous; c’était le seul survivant à ce moment là[il pense avec son collègue que tous les spectateurs sont morts]. Mais il ne fallait pas se précipiter.", poursuit-il. Il est à 25 mètres du terroriste, stabilise son arme. Et tire.
"A cette distance, j’ai préféré tirer dans son corps, plutôt que dans sa tête." Il ignore alors que Samy Aminour à une ceinture explosive. Il tire 4 fois, son brigadier 2. Car il faut économiser les cartouches. Le terroriste s'écroule.
La ceinture explose au moment où le terroriste tombe sur scène. Mais le commissaire pense un temps qu'il s'agit d'une grenade lancée par ses complices ou de matériel sono qui explosent. #13novembre2015
La victime mis en joug par Samy Aminour juste avant l'intervention du commissaire et de son brigadier s'en est sorti. Il a profité de ce moment pour prendre la fuite. #13novembre2015
A ce moment-là, les deux policiers essuient des tirs nourris des deux autres terroristes. « On a pris qqs secondes pour dire au revoir à nos proches. Pour nous, c’était écrit, notre dernière heure était venue. » Son témoignage est très très fort. #13novembre2015
Finalement, les tirs cessent peu à peu. Son rôle de commissaire reprend le dessus sur celui de primo-accédant. Il décide de sortir pr voir si les renforts sont arrivés. Devant il retrouve une partie de son équipe. Ils sont positionnés dvt avec 2 fusils à pompe.
La BRI n'est pas encore là. Lui, entend depuis l'extérieur, les terroristes tirés au coup par coup. Il décide d'y retourner. Ses hommes le suivent. « Si la 1ere fois, c’était un peu l’inconnu, cette fois je savais ce qu’il y avait derrière, c’était encore plus terrifiant. »
Ils essuient des tirs, ne sont pas suffisamment équipés. « Nous n’avions que notre courage à opposer aux terroristes, c’était pas suffisant », explique ce commissaire. "C'était suicidaire (..) Si on avançait plus avant, on risquait de blesser les personnes à nos côtés."
Il ressort, échange avec la BRI qui est arrivé. Il ne sait pas si les terroristes sont partis, il faut fouiller les victimes qui sortent pour éviter qu'un terroriste se glisse au milieu. #13Novembre2015
Mais le commissaire décide de rentrer une troisième fois. « C’était insupportable pour moi, j’ai décidé d’aller ds la fosse pour aller chercher les victimes. » Il se souvient encore du visage du premier jeune homme à qui il vient en aide. #13Novembre2015
Cette opération a duré toute la soirée. Il est ému qd il évoque cet enft de 5 ans, caché sous un corps. Il était allé au concert avec sa mère, décédée. "Certains remercient, d’autres insultent. Bcp sont sidérés (...)"
"Je retiens cette parole d’un homme qui nous a dit merci, grâce à vous je vais revoir mes enfants", confie-t-il. #13Novembre2015
« Au petit matin, tout le monde est rentré chez soi, et ensuite tout le monde a essayé de revivre comme avant, conclut ce commissaire. On reste marqué à vie d’un tel évenement »
"C’est un exposé très complet et très impressionnant", reprend le président de la cour d'assises spécialemnt composée. Et le magistrat d'ajouter: "Votre intervention a très certainement réduit le nombre de victimes." #13Novembre2015
Commissaire Bac : « Avec mon équipier on se sentait en capacité d’intervenir. (…) C’était pas de la bravoure déplacé. Si on a fait cette intervention, on pensait qu’on pouvait la mener à bien, même s’il y avait des risques."
Commissaire Bac: "Si un tel évt survenait auj, psychologiquement on est préparé à intervenir. Et puis il y a une doctrine qui a été diffusée, il y a des formations. On sait exactement ce qu’on doit faire."
« Ma conception en tant que policier et commissaire c’est celui qui est sur le terrain qui décide. C’est pas un opérateur radio qui décide. (...) », précise-t-il cependant. #13Novembre2015
A-t-il des regrets sur ce soir-là? "Sur l’intervention en elle-même, je me dis que si on était pas ressorti après le 1er tir, on ne serait sûrement pas là pour en parler. 1/2
2/2 "Mais peut être qu’on aurait pu extraire des personnes qui étaient à quelques mètres de nous, les tirer. On aurait peut être pris une balle. Mais c’est un remord", poursuit le commissaire de la bac
A-t-il une idée du nombre de victimes blessé dans la fosse qu'ils ont évacué ? Commissaire de la Bac: « Aucune idée, tout ce que je sais c’est que ça a duré longtemps, plusieurs heures. » #13Novembre2015
Lorsque ce commissaire de la Bac et son collègue, brigadier, entrent, ils ne sont équipés que d'une arme de poing, 2 chargeurs de 15 cartouches, 1 gilet pare-balle léger. Ils ont du matériel ds le coffre ms n’ont pas eu le temps de s’équiper.
Depuis cet événement, explique le commissaire de la bac, "il n’y a pas un jour où je ne porte pas mon arme de service. Notamment dans les lieux clos, les cinémas, les salles de spectacle, c’est inenvisageable de ne pas la prendre." #13Novembre2015
Suspension d'audience.
L'audience reprend. C'est maintenant au tour de Christophe Molmy, ancien chef de la BRI qui a donné l'assaut du Bataclan de s'approcher de la barre. #13Novembre2015
Christophe Molmy commence son exposé par un exposé sur le fonctionnement et le périmètre d'intervention de la BRI. "Ce soir-là, on a accusé le coup de 8 attentats en 33'. (...) D'ailleurs, pendant qu'on intervenait au Bataclan, on avait peur que ca recommence ailleurs"
Christophe Molmy est averti des tueries sur les terrasses par un SMS de journalistes qui lui demande s'il est engagé sur cette opération. #13Novembre2015
Il salue l'action "héroïque" du commissaire de la Bac et de son brigadier. "Ils n'étaient pas formés, équipés pour cela"
"On a découvert une scène à laquelle personne n’était préparé", entame Christophe Molmy. Des centaines de corps sont couchés au sol, des personnes décédées, blessées et d'autres valides qui n'osent pas bouger." #13Novembre2015
Christophe Molmy: "Il y a cette image avec cette odeur de sang, très prégnant, qui prend à la gorge, cette lumière très très vive et cette odeur de poudre."
A 22h40, le RDC est évacué et les colonnes commencent à progresser dans les étages. C.Molmy explique dans son témoignage que si l'intervention est longue - ce qui a été régulièrement reproché - c'est pour plusieurs raisons. D'abord, ça ne tire plus depuis leur arrivée.
Ensuite, il faut sécuriser les lieux pour éviter les risques d'attentats. Il faut évacuer les victimes. « On a vu des otages sortir des faux plafonds, des compteurs électriques. Cinq ou six sortir des toilettes »
"à 23h15, le chef de colonne tombe sur une porte derrière laquelle on entendu hurler. Ils hurlent qu'ils sont sous le joug de deux terroristes qui menacent de tout faire exploser." Dès lors, on entre dans une configuration d'évacuation des victimes à celle d'une prise d'otages.
L'ancien chef de la BRI souhaite tenter un négociation. Mais rapidement cela ne mène à rien. Dès lors, il est d'avis de passer rapidement à l'assaut.
Molmy: « On avait la quasi certitude que la colonne allait se faire décimer. Parce que c’était un couloir, c’est la pire des configurations, il n’y pas bcp d’endroits pour se cacher. Pourtant, tout le monde était volontaire pour intégrer la colonne » #13Novembre2015
Il projette à l'écran des schémas de l'assaut qui permettent de mieux se représenter les lieux, la difficulté de l'assaut. La BRI tire peu, une dizaine de tirs au total car les otages sont au milieu, entre les terroristes et les policiers. #13Novembre2015
Ce live-tweet va s'interrompre pour cause de papier à écrire. Compte-rendu à suivre sur @20Minutes
Le président désamorce les questions sur le temps de l'intervention, qui viendront sûrement de certains avocats des PC, recentre le débat. « Ce n’est pas de moi que vont venir des critiques sur des dysfonctionnements éventuels des services », entame le président.
Molmy: "Bien sûr qu’il fallait aller vite, on était au milieu des corps avec les gens qui nous tiraient le pantalon. Donc qu’on savait qu’il fallait aller vite. Mais ca veut pas dire se précipiter."
L'ancien chef de la BRI explique qu'il fallait d'abord sécuriser les lieux. Le risque d'un surattentat était très important. S'assurer qu'il n'y a pas d'explosifs, de terroristes cachés parmi les victimes.

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17 Sep
Bonjour! De retour pour @20Minutes au palais de justice pour le 8e jour du procès des #attentatsdu13Novembre. Au programme: les constatations réalisées au Bataclan. Le président a averti en début de semaine qu'un extrait sonore de l'attaque et des images seraient diffusés.
La salle se remplit peu à peu même si elle est loin d'être pleine. De nombreux avocats ont dissuadé leurs clients de venir assister à l'audience d'aujourd'hui qui s'annonce particulièrement éprouvante. #13novembre2015
Les accusés ont pris place dans le box. L'audience ne devrait pas tarder à commencer. #13Novembre2015
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