La loi portant statut des #juifs du 3 octobre 1940, convient :
Art. 1er. - Est regardé comme Juif, pour l'application de la présente loi toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands-parents de même race, si son conjoint lui-même est juif.
Art. 2. - L'accès et l'exercice des fonctions publiques […] sont interdits aux Juifs. […]
Art. 5. - Les Juifs ne pourront, sans conditions ni réserve, exercer l'une quelconque des professions suivantes : directeurs, gérants, rédacteurs, […] entrepreneurs de presse, de films, de spectacle, de radiodiffusion […].
Art. 7. - Les fonctionnaires juifs visés à l'article 2 cesseront d'exercer leurs fonctions dans les deux mois qui suivront la promulgation de la présente loi.
Cette législation anti-juive conduira au recensement, à l’identification, à la localisation des juifs français (les étrangers sont déjà recensés et localisés).
Combinées à la prétention du gouvernement de Vichy de garder entre les mains de ses fonctionnaires toute action administrative et policière concernant les juifs dans les deux zones, ces mesures se sont révélées redoutables,
quand, de 42 à 44 l’Allemagne a mis en oeuvre la « solution finale ». Les policiers allemands en France n’auraient pas pu trouver, arrêter et déporter 76 000 Juifs (1/3 français, 2/3 étrangers) sans le concours actif de l’administration française et de ses personnels.
En somme, « le principal argument des défenseurs de Pétain était de dire qu'il avait protégé les Juifs français. Il n'a désormais plus lieu d'être », avait expliqué Me Klarsfeld
Jusqu'ici, les historiens ne pouvaient en effet se référer, sur ce sujet, qu'au seul témoignage de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Vichy, Paul Baudouin.
Ce dernier, dans un livre de 1946, écrivait que lors du conseil des ministres du 1/10/40, « le gouvernement avait étudié ...le statut des Israélites. Et c'est le maréchal qui s'est montré le plus sévère, insistant pour que la justice et l'enseignement ne contiennent aucun Juif ».
Or, un document original de l'Etat français de Vichy établissant le nouveau statut des Juifs en 1940 qui a été annoté puis durci de la main même du maréchal Philippe Pétain, a été découvert en 2010.
Dans le détail, la découverte porte sur les annotations faite au crayon par le maréchal à même le "projet de loi".
Celles-ci remanient profondément sa nature, déjà extrêmement antisémite. Une fois réécrit, il le devient encore davantage.
Le document initial prévoyait en effet d'épargner les descendants de Juifs nés français ou naturalisés avant 1860. Une mention rayée par Philippe Pétain.
Selon Serge Klarsfeld, l'intervention de Philippe Pétain s'explique par sa volonté de « montrer que la France méritait d'être inscrite parmi les premières nations dans le nouvel ordre européen, et de faire des Juifs les boucs émissaires de la défaite.»
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