J19 au #proces13novembre. Premier jour des témoignages des victimes du Bataclan. Une femme partie civile est accompagnée de son jeune fils. Elle semble lui expliquer qui est qui, lui montre de loin la place des magistrats, des avocats @CNEWS
À la barre, Jean-Charles qui était ce soir là à l’apérock café. Il assure avoir vu « 4 terroristes, et j’insiste sur le chiffre 4, c’est pas des rumeurs » #proces13novembre@CNEWS
« Je suis ardéchois, on a toujours un couteau sur soi, pour couper du saucisson… mais ce soir là je l’avais pas… » On sent le remord dans sa voix, même si un couteau face à 3 kalachnikovs… #proces13novembre@CNEWS
Irmine témoigne maintenant. Au moment de l’attaque, elle est juste à côté de l’entrée dans la salle de concert avec un ami, Fabian. « A un moment donné je me retrouve au sol, j’entends une voix aiguë, juvénile, crier : la France a rien à faire en Syrie! » #proces13novembre
Irmine entend aussi « le premier qui bouge je le tue ! On a aucune envie de bouger, on a e vie de rentrer sous terre, on n’a qu’une envie c’est ne pas être touché. Je suis dans un gouffre. J’entends des bruits de pétard » #proces13novembre@CNEWS
Irmine « et puis j’entends un homme qui crie, comme une voix qui m’appelle : sortez vite. Ils rechargent, sortez vite ! Je suis prostrée, toujours face au sol. Terrorisée. Et il recommence : c’est le moment ou jamais ! » #proces13novembre@CNEWS
« Je me lève, je vois l’imperméable de mon ami, ses chaussures. Sa tête est méconnaissable. J’essaie de stopper l’hémorragie, de rassembler les éléments mais ça ne sert à rien ». Elle pleure « j’essaie de le tirer par les jambes mais ça ne marche pas » #proces13novembre@CNEWS
« Je me dis que je ne peux pas le laisser, et puis je pense à mes enfants, mon mari. Je me dis qu ils ont besoin de moi et donc je cours et je sors ». #proces13novembre@CNEWS
Irmine explique avoir été touchée superficiellement, « j’ai eu quelques points de suture ». Le président rectifie « vous avez été blessée sérieusement, vous avez reçu des éclats… » Ça n’est pas la première victime a minimiser ses blessures à la barre. #proces13novembre
Le président lui demande si elle a des séquelles « des cicatrices de peau, de cœur et d’âme » #proces13novembre@CNEWS
Jean-Marc, 40 ans. Très ému à la barre. Il lit un texte. « Je suis venu au Bataclan avec 5 amis, sur place de on connaît une 15e de personnes ». Au moment de l’attaque il cherche à sortir pour aller fumer « je tombe nez à nez sur trois silhouettes, leurs armes crachent du feu »
« J’ai vu des personnes recevoir des balles, tous les gens se sont mis à hurler, tomber parce qu ils étaient touchés ou parce qu’ils trébuchaient. Je retourne vers la scène, prostré » #proces13novembre@CNEWS
« Toutes les personnes qui faisaient le moindre bruit étaient prises pour cible. J’avais que le son, pas l’image. J’étais face contre terre. J’ai vu la chaussure d’un terroriste, j’ai senti des douilles tomber sur ma tête » #proces13novembre@CNEWS
« Le téléphone d’une personne juste à côté de moi s’est mis à sonner. Elle a été prise pour cible. Le mien s’est mis à vibrer, comme il touchait le parquet, ça résonnait donc j’ai essayé de bouger » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai fait le mort jusqu’à la fin de l’attaque, j’avais le sentiment d’être complètement à découvert. Les gens hurlaient de douleur (…) on était soulagé de pas être la cible de la balle suivante tout en sachant que c’était au détriment de quelqu’un. C’est inhumain »
« Je suis sorti vers 23 heures. J’ai constaté l’ampleur du massacre, j’étais stupéfait. Un policier a dû me hurler dessus pour que j’avance. J’ai passé le reste de la nuit à chercher des réponses ». Ses amis sont tous Indemnes sauf une amie blessée #proces13novembre
« Pourquoi est ce que moi j’étais en vie, je n’ai pas été blessé, je n’ai perdu personne sur place… j’avais pas de raison de me plaindre. Je pensais qu’une fois le choc passé, ça irait mieux. De ces questions découle de la colère » #proces13novembre@CNEWS
« Colère contre les assaillants, contre mon propre pays, contre moi même d’être encore en vie (…) aujourd’hui j’ai envie de me débarrasser de cette colère » #proces13novembre@CNEWS
On vient d’entendre le témoignage à couper le souffle de Clarisse. Littéralement. Je l’ai écoutée en apnée. En 2015, elle a 24 ans, c’est une jeune étudiante fauchée. #proces13novembre@CNEWS
« C’est difficile de retranscrire ce qu’on a vécu, difficile d’avoir croisé la mort » #proces13novembre@CNEWS
Elle s’exprime très bien. Avec humour. Elle raconte qu’avec ses deux copains ils se passent une petite fiole de whisky « petite feinte d’étudiants fauchés ». Pendant le concert elle regarde le visage des gens. « C’était une belle soirée » #proces13novembre@CNEWS
« Rapidement on a été à sec, le rock c’est la musique mais aussi des bières fraîches ». Elle décide d’aller en acheter à la supérette près du Bataclan. Elle discute avec le videur, il est 21h47 #proces13novembre@CNEWS
Clarisse n’a pas vu les terroristes arriver mais elle a compris qu’il se passait quelque chose de très grave en regardant le videur « il voit la mort » #proces13novembre@CNEWS
Elle comprend qu’elle ne peut pas s’échapper dans la rue car elle va se retrouver face aux terroristes. Elle retourne donc dans le Bataclan. « La je suis prête, j’attends de me faire tirer dans le dos. Je me demande si ça va faire mal, si je vais mourir directement »
Clarisse se souvient de tout ce qu’elle s’est dit « je me suis aussi demandée comment on sait si on est mort ? Peut être que je le suis déjà… » Elle rentre dans la salle, le concert bat son plein. « Je me dis qu’il fait que je prévienne les gens qu’il y a un problème »
« Je pousse les gens, je suis embêtée car je renverse des bières. Je crois que je dis : ça tire ! Et là les tirs se mettent à résonner et à se mêler à la musique. Les musiciens quittent la scène » #proces13novembre@CNEWS
« Dans mon malheur j’ai eu le temps de réfléchir, j’ai repéré une porte. Je me suis dit que mon salut passerait par cette porte. Mais elle était trop loin. Ça tirait en rafales de tous les côtés, c’était pas une prise d’otages, ils étaient là pour nous tuer » #proces13novembre
« Le son des rafales m’a mise en colère. Je me dis : je vais mourir à un concert de rock de rednecks, dans une petite salle pas connue… je vais juste faire la une de Ouest France. Et puis j’ai pensé au prix, 30,70 euros. J’espérais être remboursée » #proces13novembre@CNEWS
« Et puis une balle m’a frôlée, j’ai pensé à ma famille, mes parents, mon frère, m’a soeur. J’ai profité qu’ils rechargent pour courir jusqu’à la porte. Elle est fermée. On gueule « ouvre toi »!! un videur affolé nous ouvre » #proces13novembre@CNEWS
Clarisse s’engouffre la première, monte dans les étages, arrive dans une loge. « Je me suis dit : qu’elle mort de merde, je vais mourir dans une loge en placoplâtre. Et puis j’ai un flash, et je monte sur les toilettes et je défonce le plafond à coups de poing » #proces13novembre
Clarisse se faufile dans un faux plafond, elle rampe « je me dis si je meurs pas par des balles, je vais me faire électrocuter. Et là je vois un homme, Patrick. Je lui demande : est ce que tu pourras me serrer dans tes bras quand ils arriveront ? » #proces13novembre
« A partir de là, j’étais presque sereine. Les minutes passent. J’écris à mon père : je suis vivante, cachée dans le plafond. Les heures passent, l’attente fait place à l’inquiétude, on se demande si ça va durer longtemps » #proces13novembre@CNEWS
Clarisse entend les explosions, l’assaut de la BRI mais « personne ne vient nous chercher. On appelle la police pour dire qu’on est cachés (…) oui j’en suis sortie de ce Bataclan mais tout ne fait ne commencer » #proces13novembre@CNEWS
Clarisse passe d’abord par une phase de déni, le lendemain elle rigole avec ses parents. « Mais c’est impossible d’éviter la descente aux enfers ». Clarisse a eu des conduites addictive, bu de l’alcool, incapable de travailler. Elle se séparer de son compagnon. #proces13novembre
Elle s’adresse aux accusés « vous m’avez volé le plaisir des soirées insouciantes, de marcher dans la rue sans sursauter au moindre bruit, de plaisir d’aller au cinéma sans chercher la sortie, de vivre facilement et sans angoisse » #proces13novembre@CNEWS
Où l’on mesure à quel point l’instinct de survie a fait faire des choses extraordinaires à certains. Quelle force. #proces13novembre@CNEWS
Témoignage très dur d’Helen, grièvement blessée au Bataclan. Nick « l’amour de ma vie » est touché au ventre, il lui répète qu’il n’arrive pas à respirer. Elle essaie de l’aider mais « il meurt dans mes bras, je n’arrive pas à le réveiller ». Elle est en larmes #proces13novembre
Helen explique que ce soir là, la seule raison pour laquelle elle est au Bataclan, « c’est pour voir Nick (qui vendait des tee shirts). On n’était plus ensemble mais on s’aimait toujours. La veille on s’est dit qu’on s’aimait toujours » #proces13novembre@CNEWS
Helen pense que les terroristes ont tiré dans sa direction car un spectateur s’était mis à les insulter « on lui demandait de ne pas parler » #proces13novembre@CNEWS
Les assaillants viennent vers eux, tirent. C’est à ce moment là qu’elle prend des balles dans les cuisses, Nick dans le ventre. Elle lève la main et demande « please, stop ! C’est peut être une coïncidence mais ils baissent leurs armes » #proces13novembre@CNEWS
Helen pleure beaucoup. « Je ne suis pas en colère, je ne cherche pas la vengeance. J’ai appris que la paix est à travers le pardon ». Elle porte un tee short noir avec écrit en grandes lettres blanches LOVE. ALWAYS. WINS #proces13novembre@CNEWS
Edith témoigne maintenant. Elle raconte l’attente interminable, cachée sous un strapontin du balcon. L’esprit qui divague, elle pense à la facture de cantine qu’elle n’a pas payé, au lait qu’il faut racheter pour sa fille de 3 ans #proces13novembre@CNEWS
« Et puis il y a cette question : est ce que ça fait mal de mourir ? Parce que l’attente c’est une torture inouïe. J’avais envie qu’ils me tuent maintenant, que ça cesse » #proces13novembre@CNEWS
Edith fait sourire la salle quand elle raconte que les revendications des assaillants, elle les a trouvées peu convaincantes, comme s’ils récitaient un texte « je les ai trouvé nuls, ils croyaient pas à leur laïus, même là dedans ils avaient pas de position, c’est lamentable »
Edith finit par quitter le balcon. Les policiers leur demandent de ne pas regarder. « C’est impossible, déjà la mare de sang, elle est colossale, elle est épaisse, noire. C’est un indicateur de ce qu’on va voir » #proces13novembre@CNEWS
« Le volume que représentent ces cadavres, tous ces corps enchevêtrés qui deux heures plus tôt étaient en train de danser. On essaie de ne pas marcher sur les corps tombés devant le bar, mais la zone est étroite, on n’y arrive pas » #proces13novembre@CNEWS
« Un médecin de la BRI a dit : les valides, levez vous ! Personne ne s’est levé. C’était une scène effroyable, c’est gravé dans mes rétines pour le restant de mes jour. Tous ceux qui ont vu comprennent » #proces13novembre@CNEWS
Edith « je vois le corps d’une jeune femme blonde ravissante. Y’avait juste ses membres qui n’étaient pas pliés dans le bon sens » #proces13novembre@CNEWS
Edith se souvient que son premier coup de fil n’est pas pour son mari mais un collègue, pour lui dire qu’elle ne viendrait sans doute pas travailler le lundi #proces13novembre@CNEWS
Edith tort ses mains. Se gratte les avant-bras, elle tremble beaucoup. « Et puis après, il y a l’après. On découvre les terrasses, le stade de france, le harcèlement de la presse, aller voir les amis à l’hôpital » #proces13novembre@CNEWS
« La vie recommence assez vite pour tout le monde, et c’est normal. Du coup je m’interroge : pourquoi moi ça ne va pas du tout ? Tous les jours je lis les noms des victimes, je me dis que j’ai pas le droit de me casser la figure, j’ai mal mais y a pas de raison »
« Et puis 9 jours après je sors dans la rue, non sans mal, je vois des voitures rouler sur l’avenue Gambetta et je me dis que la douleur pourrait cesser vachement facilement, si je faisais juste un pas vers les voitures » #proces13novembre@CNEWS
« Heureusement la raison a pris le dessus et je suis allée toquer à la porte des urgences psy. On m’a fait remplir un questionnaire avec des questions ahurissantes : est ce que j’avais uriné pendant le Bataclan ? Ce m’a pas mal perturbée » #proces13novembre
On lui diagnostique un stress post traumatique sévère « avec tout. Hypervigilance, problèmes d’élocution, perte de mémoire, colères, les abus quotidiens de tout ce que je pouvais trouver » #proces13novembre@CNEWS
« Tout pour faire taire les cris, les images. Les cris surtout. Et puis j’ai eu besoin de tout lire, de tout écouter, de mettre à mal les mensonges. Besoin de contrecarrer la culpabilité qui me rongeait » #proces13novembre@CNEWS
Edith se met à roder autour de l’école de sa fille, convaincue qu’elle va être la cible d’un attentat « je me suis rendu compte que je perdais un peu la boule. Je ne suis jamais allée au cinéma avec ma fille, j’ai menti pour lui faire croire que j’avais vu son spectacle de danse»
En août 2016, Edith tombe enceinte. Avant c’était un désir très fort. Mais la « avec ce que je prends, mère fantôme, mère défectueuse… j’ai avorté la mort dans l’âme. J’ai perdu mon boulot. J’étais mauvaise mère, mauvaise épouse, mauvaise dans mon boulot » #proces13novembre
« J’ai eu l’obligation de quitter Paris. Je n’ai plus les moyens d’y vivre. Ils m’ont TOUT pris. Pas ma santé, mais ils m’ont tout pris. Il y a des milliers de personnes encore dans ce piège. Je pense pas qu’on puisse guérir, on apprend à vivre maladroitement » #proces13novembre
Edith « y a des gens qui disent : allez ça fait 6 ans, passe à autre chose. Franchement j’aimerais bien » #proces13novembre@CNEWS
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Je reposte avec quelques précisions pour que tout soit plus clair #Palmade #dudroitdudroitdudroit
Je n’étais pas à l’audience #Palmade hier. Mais j’ai suivi les live tweets, et lu les dépêches et les articles. J’ai découvert que l’avocat des victimes avait commencé par demander que le prévenu soit jugé pour homicide involontaire.
Pour rappel, le débat a eu lieu pendant l’instruction, le parquet était favorable à des poursuites pour homicide involontaire, car une passagère enceinte de 6 mois a perdu son bébé. Pierre Palmade avait d’ailleurs mis en examen pour homicide et blessures involontaires.
Au procès de l'assassinat de Samuel #Paty commencent avec beaucoup de reytard les auditions des collègues du professeur. La principale du collège du Bois d'Aulne de l'époque s'avance à la barre. @franceinfo @FranceTV
"C’était ma 4e année. C’était un collège de 750 élèves, un gros collège. Globalement 7 classes par niveau. Environ 30 élèves par classe. J’avais une adjointe qui suivait les 6e et les 4e et moi les 5e et les 3e. On accueillait plutôt des élèves issus de CSP favorisés." #Paty
"Les 4e est un niveau un peu oublié, ils sont pas nouveaux, il n’y a pas l’échéance des examens. C'est vraiment l’entrée dans l’adolescence. Ils ont 13 ans, il y a plein de choses qui se passent. Je me suis rendu compte que c’était vraiment le niveau sur lequel il fallait agir."
Avant l'audition des parties civiles cet après-midi au procès de l'assassinat de Samuel #Paty, on entend en ce moment les policiers municipaux qui sont arrivés au moment où le professeur se faisait tuer. Ce jour-là, ils ont décidé de patrouiller à la sortie du collège.
Ils repèrent un groupe de jeunes. L'un d'eux, plus grand et habillé tout en noir, attire leur attention. Quelques instants plus tard, alors qu'ils circulent en voiture aux abords du collège, ils arrivent dans la rue où Samuel #Paty est en train d'être décapité.
Ils sont à quelques mètres du corps du professeur, le terroriste est toujours penché sur lui. L'un des policiers, stagiaire à l'époque, dit qu'il a cru qu'il s'agissait d'un masque, "c'était Halloween. j’ai pas trop compris. J’ai dit “c’est une tête ça ?”"
Longue file d’attente devant le palais de justice d’Avignon pour assister à la deuxième audition de Gisèle #Pelicot ce matin à partir de 11h #procesMazan @franceinfo @FranceTV
Au procès des viols de #Mazan, on va commencer l’interrogatoire sur les faits d’un groupe de 7 accusés dont Jerome V, revenu 6 fois au domicile des #Pelicot en 2020 @franceinfo
L’arrivée de Gisèle #Pelicot, applaudie.
A la barre, Jean T, 52 ans, jugé pour un viol sur Gisèle #Pelicot en 2018. Il reconnaît le rapport sexuel, mais conteste la qualification juridique. Il pense avoir été lui aussi drogué, après avoir bu un coca et assure qu'il recherchait un couple pour une relation à trois.
A Avignon, le soutien à Gisèle #Pelicot au détour d’une rue. #Mazan
Cet après-midi, Jérôme V. est interrogé par la cour criminelle sur personnalité, son parcours de vie. Il s'est rendu à 6 reprises chez Dominique #Pelicot dans un délai de 4 mois. #Mazan @franceinfo
"J’ai grandi dans une famille modeste
mon père représentait la figure de l’autorité, si y’avait le moindre problème, je bougeais pas. Il était très peu démonstratif, n’avait pas d’amis."