Je suis trop en avance pour mon 1er writober, donc j’en fais un 2e. Si le premier prend le point de vue de Cole, le second prend celui de Sybelle (toujours la suite de umademusa.net/c-aull/). Les images sont tirées du film d’animation «J’ai perdu mon corps», de Jérémy Clapin.
#Writober -1- C’est l’ultime test pour qu’il me prouve sa fidélité, mais plutôt que de plonger ensemble dans le cœur du volcan, il se contente de me regarder tomber. Il reste à côté de cette écervelée de droïde elfe. De ۞l’autre côté du rêve۞, la triste réalité triomphe toujours.
#Writober -2- Plongeant vers le cœur de Mélio, des jets protecteurs de lave en fusion m’entourent pour ralentir et protéger ma descente vers la chambre magmatique. Je deviens la déesse des volcans et du feu. Je suis maintenant la seule juge pour ۞la pesée de l’âme۞. De quiconque.
#Writober -3- Au۞crépuscule des chimères۞, je m’allie aux forces de la nature. Après une errance de 253 millions d’années, la domination des êtres au sang chaud prendra bientôt fin. Je contemple avec un grisant effroi les ruisseaux de lave qui se fraient un chemin dans la roche.
#Writober -4- À chacun sa technique pour traverser discrètement un mur, que ce soit la dématérialisation cellulaire ou l’usage d’une combinaison d’invisibilité. Mon ۞passe-muraille۞ à moi n’est point discret, nous jetons des boules de magma sur tout ce qui résiste. Tout explose.
#Writober -5- Une journaliste s’enquiert de Sydnéa, ville que nous avons rayée de la Terre. «Comment en tant que femme pouvez-vous être aussi cruelle?» Je ne lui explique pas que je n’ai aucun ۞trouble dans le genre۞. Quand je survivrai, unique, le genre ne signifiera plus rien.
#Writober -6- Assise ۞au bord du gouffre۞, sur quelque roche volcanique tiède au toucher, je contemple le magma qui rugit en lui comme mon sang bouillonne en moi. Au bord du gouffre, je sens la vie et la mort battre en moi, en même temps. Je suis prête à me battre.
#Writober -7- L'eau et le feu sont souvent opposés. L’eau est souvent vue comme la force la plus puissante. Pourtant je regarde la lave de mon volcan chéri réduire en misérable vapeur une ۞vague scélérate۞ qui pensait pouvoir éteindre sa colère. Jamais elle ne s’éteindra. Jamais.
#Writober -8- ۞Laissez rentrer les monstres۞ ont-ils chuchoté lorsque la Légion Occidentale Australienne a envahi Mercure pour massacrer mon peuple. Les mercenaires que nous avions engagés n’étaient pas assez payés pour mourir. Maintenant, je vais les faire mourir gratuitement.
#Writober -9- Elle me dit que c’est dangereux mais très rapide. Elle me parle de ۞l'horizon des événements۞, de relativités restreinte et générale auxquelles je ne comprends rien. Si on doit frôler un trou noir, alors frôlons-le! Je n’ai jamais peur de ce que je ne comprends pas.
#Writober -10- Elle ne comprend pas le lien qui m’unit à Mélio. Le doux crépitement de sa lave m’apaise. N’importe qui peut venir s’y fondre. Il est mon refuge contre les dangers du monde. Il m’éduque sur la puissance de la nature. Il est ma ۞bibliothèque de l’entre-monde۞.
#Writober -11- Je dois comprendre mon pouvoir. Je ne peux pas me contenter d'envoyer des boules de magma depuis une planète éloignée. Je dois pouvoir contrôler et déchaîner la fureur des éléments sur chaque planète, afin que l'univers devienne mon۞Jumanji spatial۞. Être déesse...
#Writober -12- Elle vit au-delà de۞la porte des étoiles۞ de la Voie lactée. Il se dit que la Chamane, faute de pouvoir détruire cette porte afin de se rendre inaccessible, cultive et élève sur sa planète tout ce qui est mortel, pour nourrir ses bébés de visiteurs trop curieux.
#Writober -13- L'۞autoroute pour l’enfer۞ ne porte pas bien son nom. L’unique voie qui mène à la Chamane est jonchée de corps d’animaux que de magnifiques simili-roses digèrent, corps et âmes. Aucune âme ne s’en échappe. L’enfer serait sûrement plus doux que ce silence éternel.
#Writober -14- Accoudée à son comptoir de glaces bariolées, elle attend, rongée par l’ennui, les visiteurs ayant déjoué ses pièges. Elle revêt la forme d'une jeune étudiante blasée, innocente. Et pourtant, d'un regard, elle vous glace d'effroi. Elle est ۞chamane et croque-mort۞.
#Writober -15- Qui suis-je? Où erré-je? Elle répondra à une unique question, moyennant un sacrifice, ou deux, ou 455. La concoction que je dois avaler ne comporte aucun tableau nutritionnel et sent horriblement mauvais. C’est elle qui m’emmènera au ۞palais de la mémoire۞.
#Writober -16- Je ne vois point d’êtres omniscients de l’au-delà, me voilà plutôt devant 455 Terriens qui essaient de gagner de l'argent au prix de leur vie. La Chamane me dit que si je survis sur ۞l'île des morts۞, alors je trouverai ma réponse. Si je ne meurs pas moi-même.
#Writober -17- Allongée, les yeux fermés, dans ce lit, je les entends hurler. Des éclaboussures de sang picotent ma peau nue. Des lames de couteaux frôlent ma silhouette immobile. Puis la nuit, puis le jour, et je m’éveille autour d’os pendus, dans une étrange ۞salle de réveil۞.
#Writober -18- Elle se verse une boule de glace bariolée. «As-tu trouvé ta réponse?» Encore couverte de sang, je fixe une rose fuchsia à ses pieds, qui se met à grandir le long de son corps, pour l’enlacer et l’étouffer. Oui, j’ai réussi mon۞rite de passage۞, mais pas la Chamane.
#Writober -19- Le vaisseau vibre brutalement, se prenant encore une maudite ۞capsule temporelle۞. Des fois, mes ancêtres m’exaspèrent, ne se doutant pas que seuls leurs descendants percuteront leurs capsules. Enfin bon, c’est toujours amusant de faire un sudoku du 20e siècle.
#Writober -20- Un ۞couloir sans fin۞ de vingt mètres de long avec une porte au bout, ça n’existe pas, ça n’existe pas. Un Martien parlant français, latin et javanais, ça n’existe pas, ça n’existe pas. Et pourquoi pas ? Faut vraiment que j’arrête d’ouvrir des capsules temporelles.
#Writober -21- Il semble dormir paisiblement. Je pointe mon laser au fluorure de deutérium vers son cœur malade. «Cette fois-ci, infâme traître, par le laser tu périras!» Il me répond «oui chérie…» plutôt que de saisir une arme. Une ۞hallucination auditive۞ peut être mortelle.
#Writober -22- Il pense avoir été malin en se cachant dans ۞le pays où l'on n'arrive jamais۞. Comme si des montagnes impénétrables, des loups invulnérables, des voies introuvables, des obstacles invraisemblables, peuvent me détourner de mes buts. Le trouver. Le tuer.
#Writober -23- Quand j’étais ado, je gardais précieusement une ۞chrysalide fendue۞. Je ne pensais pas que le massacre de mon peuple et de ma famille par la Légion Occidentale Australienne me métamorphoserait en assassin sanguinaire, sans aucun espoir de métamorphose ultérieure.
#Writober -24- Pour m’échapper, ils foncent vers le۞vide cosmique۞du Bouvier. Je suis certaine que l’idée de rejoindre ce vide les terrorise. Je comprends maintenant que tout est fait de matière. Je ne fais qu’une avec l’univers, et le vide me remplira tout comme je l’occuperai.
#Writober -25- Aveuglés par les reflets bleutés de mes longs cheveux nacrés, étourdis par les intonations enfantines de ma voix, ils me sous-estiment toujours, jusqu'à ce que les particules de lumière de mon laser les éjectent de ۞l’œil du cyclone۞ vers le typhon de ma fureur.
#Writober -26- «Elle se nomme Sybelle Roy. C’est l’assassin la plus crainte de toute la galaxie. Or, voici qu’on la retrouve chez elle, cataplectique et horriblement essorillée». La chamane relit avec dépit ces lignes. Plagier ۞Sur le seuil۞ avec une touche de H.P. Lovecraft?
#Writober -27- «Alors, ce voyage spirituel, bien ou bien? Ton ami était dans cette grotte et son réveil fut un grand soulagement. Il pensait que tu l’avais tué tout comme tu as rêvé que tu me tuais.» La chamane pointe des۞peintures souterraines۞qui décrivent le rêve de Sybelle...
#Writober -28- Et je retrouve mon «ami» dans ۞le phare maudit۞. Il s’élève à 10 000 lieues au-dessus du noyau de sa planète, transperçant des sphères abritant des êtres qui n’auraient jamais eu l’idée de rejoindre la surface. Ses invités sont plus maudits que le phare lui-même.
#Writober -29- La Chamane prétend que je fabule, que je ne commande pas à la matière. Et pourtant je concentre mon esprit sur ces mignons bourgeons de fleurs piranha et je les vois éclore, grandir et enlacer mon ennemi en un instant. Je sens la ۞naissance d'une mère۞ en moi.
#Writober -30- Je feuillette son ۞atlas des brumes et des ombres۞, qu’elle a nonchalamment déposé sur cet autel. C’est un galimatias ésotérique navrant. Je sais que l’être humain est fondamentalement un loup primitif sans nuance. Tendez-lui la bonne perche et il vous le prouvera.
#Writober -31- Elle aime ça me tester. Elle me tend une feuille, un crayon et souhaite que je produise une ۞écriture automatique۞. Je laisse ma main droite s’exprimer. « Tue-là, tue-là, tue-là, tue-là... » Je n’ose pas lui rendre ma copie, sinon elle va savoir ce qui l’attend...
Mon #Writober 2021 s’inspire des mots de @nanochimeres, tout comme en 2020. J’espère pouvoir écrire la suite de l’histoire débutée lors du writober 2020 (finalisée dans la douleur lors du nanowrimo : umademusa.net/c-aull/). Les images sont tirées de la série télé «Foundation».
#Writober -1- La légendaire lumière qui brille au bout du tunnel m’accorde enfin un accès à l’autre côté du cauchemar. Je souhaite oublier ˁl’autre côté du rêveˀ, où je n’ai jamais su laquelle de mes soupirantes m’a imposé ce dernier soupir. Au-delà du réel, l’aventure continue.
#Writober -2- Ces 42 juges ne sont pas très sympas. Ils ôtent la plume de la balance au prétexte que je n’ai même pas de cœur. C’est organiquement vrai, je n’ai plus que mon cerveau. La ˁpesée de l’âmeˀ est un échec et ils me renvoient ainsi vers un sarcophage, oups, un cercueil.
Ma première pensée est que ça va changer de Max Pecas... et ma seconde est que, de toute façon, tout le monde est mort à la fin de l'histoire inspirée par le film de Max Pecas. 😁
#1J1T (1) 23 juin 2023. Le sismographe indique un séisme de puissance 9 sur l’échelle de Richter, en plein dans la faille de San Andreas. La Californie est sans doute rayée du monde. À quoi bon s’inquiéter? Ça fait plus d’un an que tout le monde est mort là-bas. Et ailleurs.
#1J1T (2) Je pointe un doigt désespéré vers ce hublot d’où j’ai vu et dominé Eyjafjöll, jeune volcan de 700 000 ans, déplaisamment imperméable à toute domination. Les enfants que je n’ai pas eus savent enfin où j’ai prié quand le vol CDG vers RKV a atterri pour la dernière fois.
#1J1T (1) On pense que la vie c’est s’amuser, mais on soigne son stress avec des pilules. On pense que la vie c’est oublier ses soucis, mais on lit son quotidien quotidiennement. Moi, Juliette, je m’arrête aux premières parties de phrases. Et en passant,«on» est un sombre crétin.
#1J1T (2) «Se mec, cé mon mec à moi!» L’illettrée de base s’appelle Patricia, elle pense que mon mec, c’est son mec. Pourtant, Fred, il est à moi : pectoraux saillants jamais défaillants, ondulants sur mon buste brûlant. Fred c’est mon mec, alors excusez-moi, il m’aime juste moi.
Je pensais écrire l'histoire d'un demi-dieu viking condamné à retourner sur Terre, puis finalement ça risque d'être digne de mon histoire basée sur Mars Attacks.
#1J1T (1) La bureaucratie abat l’épée de Damoclès sur mes frêles épaules. Je viens de passer quelques années en orbite de Rhô de Cassiopée, à ne pas observer grand-chose je confesse. Les mauvais élèves sont envoyés sur Terre. Je suis une mauvaise élève. Je suis envoyée sur Terre.
#1J1T (2) Maudit planificateur! Je suis sur Terre, certes, mais quand et où? J’étais une bonne élève à l’école, j’ai évité le cours où les nuls s’entassent, soit l’histoire terrienne. Je regarde ce bout de village et ma crème glacée à la flouve odorante et mélilot me semble loin.
#1J1T (1) Pourquoi le choisir, lui? Parce qu’il incarne la perfection de l’humain moyen. Il parle simplement. Il comprend à moitié un concept complexe. La vérité sort de la bouche de celui qui n’a rien à vendre, bien qu’il ait pour mission de vendre mes mensonges aux ignorants.
#1J1T (2) C’est moi le gars à gauche. J’explique à mon héraut d’armes que nous renversons les États corrompus, grâce à lui. Il ne sait pas que nous avons répandu un virus mortel aux 666 coins du monde. Il sait juste qu’il doit lutter contre les vaccins, soient mes vrais ennemis.
W r i t e v e r juin 2021. Je redoute la volée de bois vert, mais peut-être que, en restant sous le radar... Voici mon histoire, sur des mots choisis par @Ieletaitunefois, et peut-être @FantastiQueer. Sur des images du film "Le Garçon et le Monde" d'Alê Abreu.
(1) (Marche) : Les délicates notes d’une marche funèbre engourdissent mes tympans. Je suis réveillée, ou peut-être que je suis réveillé. Une voix suintant le dégoût me demande de me concentrer sur la lumière fixe. « Madame, la lumière! » Sa voix s’étrangle en m’appelant madame.
(2) (Bal) : Machinalement, je touche ma poitrine et je sens des seins, qui étaient les siens, puis les miens. J’ose une question. «On est en quelle année?» Sa voix trahit du mépris. « 2351! » J’ai donc réussi, j’ai échappé à la purge du bal des 41. Je pense à mes amis décimés...