1/ Pour effectuer dans la tenue de ce compte, un véritable tournant, je vais ouvrir, enfin, un vrai thread. Il sera consacré, selon le principe de l'accumulation non raisonnée, au fameux théorème vériste.
Sans autre commentaire.
2/ Le théorème vériste dit en substance que plus un énoncé est faux, séparé du réel, de l'expérience sensible, plus il dit la poursuite du même, et plus cet énoncé est chargé des mots "vrai", "réel", "véritable", "authentique".
3/ Un premier usage, totalement cynique, fait penser à ces prix Nobel de la paix qu'on remettait autrefois aux pires crapules dictatoriales quand elles consentaient à signer un accord de paix après avoir beaucoup tué.
Ici, pour cette mesure tirée du programme de Le Pen.
4/ Rare, mais si vrai: le théorème vériste élevé au carré par redoublement du caractère véritable.
5/ Le plus souvent, l'usage du théorème vériste se limite à dynamiter le langage en faisant de la triangulation: utiliser le vocabulaire de l'adversaire pour recouvrir une politique rigoureusement opposée aux valeurs de celui-ci...
6/ En revendiquant d'être de vrais défenseurs d'une véritable émancipation, les tenants du néolibéralisme managérial en mutation autoritaire et illibérale entendent habituer les citoyens à l'idée que le camp émancipateur est une trahison du bon peuple.
7/ L'usage du théorème vériste à des fins de mensonges si gros qu'ils ne prétendent même pas être crédibles est presque rassurant. Ainsi, le vrai plaisir de retrouver d'authentiques bureaucrates, dont la fonction exclusive est de nuire et de manger des petits fours.
8/ Dans la bureaucratie ministérielle, on adore le mot "sujet", non pas pris dans son sens lié à la subjectivation, mais comme catégorie de "pensée" permettant de délimiter l'action politique. Une alternative donc deux possibilités:
"Ce n'est pas un sujet."
"C'est un vrai sujet."
9/ Avant d'user du "clash" pour effectuer sa mue autoritaire et illibérale, le "lean" management visait à fabriquer le consentement par le storytelling, à partir d’énoncés ouverts, euphémisés, cotonneux, à la logique évanescente, niant tout antagonisme.
10/ Ainsi, on maquille la démolition méthodique des systèmes de solidarité publique au nom d'un "progressisme" qu'au passage, on fera haïr aux victimes: les classes populaires et les classes moyennes menacées de décrochage, alimentant le ressentiment.
11/ Le théorème vériste est lié à un système idéologique qui se fonde sur la prétention à "l'innovation" dans le temps même où le capitalisme de profit, fondé précisément sur la fabrication de "nouvelles" marchandises, disparait au profit du capitalisme financier.
12/ Le capitalisme financier n'a plus rien à faire de la production marchande: il envoie du rêve, du désir de consommation. Il se fonde sur la réputation.
Aussi, le théorème vériste est-il au cœur — au véritable cœur — de la com' c'est-à-dire du vide de pensée, du néant.
13/ Au fond, la communication, c'est ce qui reste quand on a enlevé toute pensée, tout sens, toute politique. Un véritable moyen pour transmettre d'authentiques mots d'ordres.
14/ L'usage le plus destructeur du théorème vériste s'articule avec ce principe néolibéral: il n'est pas de problème créé par le néolibéralisme dont il ne prétende être la solution.
15/ "Premier" intéressante variante.
16/ Le théorème vériste est si puissant que le "vrai" peut même être éludé, n'être pas explicite, se nicher au sein de la rhétorique pétainiste du "sursaut". Il est là dès qu'un prédateur se prétend protecteur des brebis.
17/ Un véritable RT.
Passons…
18/ Que faire quand 20 ans d'une même politique de bureaucratisation a mené manifestement à la destruction pure et simple? Il faut rendre alors les victimes responsables et dire que jusque-là, ce n'était pas encore le véritable changement.
19/ Jusqu'ici, la destruction n'était que de façade…
"Clysterium donare, Postea seignare, Ensuita purgare." disaient les médecins de Molière. Voilà le véritable usage du théorème vériste.
20/ Je reviens à la merveilleuse tribune du bureaucrate qui a pris en charge le programme de Macron pour le supérieur à la dernière présidentielle et entend signaler que son 06 ne sonne pas beaucoup pour la prochaine.
Rompre avec le déni de réalité. Un programme, donc.
21/ La bureaucratie à l'état pur, au plus loin du travail de recherche et de l'enseignement, au plus loin de la paillasse et des amphis, confiant tous les leviers de décision à une caste de managers de la science, médiocres…
22/ Le "vrai parti" du calife à la place du calife, comme En Marche: une start-up de marketing politique en façade d'un vide total de militants et d'idées.
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Pour son assaut du Capitole, après deux défaites cinglantes, Macron, le Trump de la bourgeoisie barbarisée française, nomme donc un des N types du néolibéralisme managérial sans colonne vertébrale politique.
Il a délibérément perdu 50 jours pour arriver a proximité du 1 octobre — rentrée parlementaire — et obtenir par la menace d'un Shutdown, la reconduction d'un budget d'austérité (pour les programmes sociaux) et de prédation (pour la sphère actionnariale). lesechos.fr/monde/etats-un…
Ce faisant, Macron grimpe d'un cran encore dans l'illibéralisme et le piétinement des institutions — non que ce qu'il a fait soit inconstitutionnel, mais… illégitime du point du vue du sens des institutions. Il chie sur la vague antifasciste et sur le vote de rejet massif.
1) Qui vote FN et pourquoi?
Pourquoi la politique menée par les macronistes a-t'elle produit une croissance exceptionnellement ce vote?
Comment expliquer que des blocs national-identitaires puissants émergent de manière quasi synchrone partout en Occident?
2) Les travaux de sciences sociales font apparaître une conjonction de causes qui forment minimalement un triangle, dont aucun sommet ne doit être enlevé sous peine de corrompre gravement les possibilités de lutter contre la fascisation de la société. laviedesidees.fr/Front-national…
3) Première dimension, la vision racialisée du monde, sa et sa politisation par la « préférence nationale » et le droit du sang, racisme très justement rappelé par le superbe travail de Félicien Faury, qui ne doit pas être utilisé pour réduire au racisme. laviedesidees.fr/Felicien-Faury…
1° Que l'assaut du Capitole de Macron, notre Trump pour vieillards de la bourgeoisie barbarisée, soit conforme à la constitution n'indique qu'une chose: il est temps d'en finir avec la monarchie élective et de passer par une constituante pour instituer, enfin, une démocratie.
2° Engorger les points de passage de Paris.
Grève des transports.
Une démocratie, des libertés publiques, une juste répartition des richesses.
#PasDeDémocratiePasDeJO
3° Ressortir les casseroles, devant les mairies.
Reprendre là où nous en étions, au moment de préserver le système des retraites, il y a un an et quelques, pour reprendre le contrôle de nos vies, piétinées pour satisfaire des appétits prédateurs.
La catégorie du "terrorisme" est problématique parce qu'elle est une catégorie morale importée dans le champ de la justice, sans être une catégorie juridique, pour imposer le recours à un "droit" d'exception. mediapart.fr/journal/france…
On a vu pensant le mouvement de défense des retraites que les lois anti-terroristes sont utilisées pour interdire des "dispositifs sonores". On a vu Darmanin décréter que les scientifiques du climat sont "éco-terroristes".
On a vu Vichy et le régime nazi utiliser le mot "terroristes" de manière systématique contre la Résistance — la vraie, pas les pogroms du Hamas.
Dans ce moment de montée vertigineuse des haines identitaires, du suprémacisme, des massacres infligés au nom de religions révélées, du suprémacisme, de l'illibéralisme autoritaire, il n'y a pour qui est attaché à l'idéal démocratique, qu'un point stable: les principes.
En l'occurrence, les principes supposent de condamner le surcroit de barbarie dans la guerre, établit minutieusement après les atrocités du XXème: aucun crime de guerre ne peut être soutenu, au nom de quoi que ce soit — a fortiori en essentialisant tels ou tels.
Partout où il y a des dogmes, il y a des gardiens du dogme et, déjà, le germe de la haine de l'altérité. Il faut combattre toutes les hétéronomies et défendre l'institution de la démocratie comme auto-institution raisonnée par la société des règles collectives qu'elle se donne.
1) C'était une évidence de longue date pour qui a étudié l'émergence de Trump, d'Orban, de Berlusconi, l'extrême droite a désormais deux visages. Au vieux fascisme lepéniste s'ajoute une Alt Right managériale, technophile et obscurantiste...
Le macronisme. liberation.fr/politique/emma…
2) La radicalisation du JDD, l'organe central du macronisme qui produit désinformation et logomachie 'anti-woke' depuis des années n'est pas une bascule au FN, mais la trajectoire sans rupture du macronisme. lemonde.fr/politique/arti…
3) Le 'génie tactique' du Tea Party à consisté à hybrider droite néolibérale technophile et néoconservatisme suprémaciste et intégriste. Le mariage d'Enthoven et Bastié.
En France, les cadres du macrono-lepénisme sont prêts. huffingtonpost.fr/politique/arti…