C'est chaud quand même, de voir à quel point Greenpeace ment sans plus aucun complexe. On refait le point proprement sur cette histoire #thread #nucléaire #greenpeace #déchets
C'est du niveau des antivax : pas besoin que le témoignage soit vraie, que le propos soit scientifiquement fondé, tout est recevable tant que ça va dans le bon sens pour La Cause.
Explications ?
2⃣
Selon Greenpeace, Orano et EDF 🇫🇷 expédient des déchets radioactifs en Russie 🇷🇺 en faisant passer cela pour des des matières à recycler (citation : « les matières annoncées recyclables, en réalité, ne sont pas recyclées »).
3⃣
En réalité, nous parlons ici d'uranium de retraitement, ou « Uranium de recyclage issu du traitement » (🔸URT🔸).
4⃣
Le combustible nucléaire usé, en France, après avoir produit de l'énergie pendant 3 à 5 ans, est traité, et c'est une spécificité française quasi-exclusive (les Russes le font un peu aussi, les Japonais également, la Chine s'y met).
5⃣
Ce traitement consiste à dissoudre le combustible, et séparer d'un côté les déchets « ultimes » (dont aucune réutilisation n'est prévue ni envisageable) et les matières valorisables.
6⃣
Sur une 1000 kg d'uranium enrichi « frais » chargé dans un réacteur, après traitement, on récupère :
⚠️10 kg de plutonium, que l'on recycle (10 kg de plutonium, grâce au recyclage, produisent autant d'énergie que contenue dans 10 000 tonnes de pétrole)
7⃣
☢️40 kg de produits de fission, des déchets ultimes hautement radioactifs à vie très longue
♻️950 kg d'uranium très faiblement enrichi dit URT, que l'on peut recycler.
8⃣
Le recyclage de plutonium permet déjà de consommer 10% d'uranium naturel (sorti de la mine) en moins, et le recyclage de l'uranium permettrait encore de gagner 15% supplémentaire, soit 25% de minage et de consommation de ressource naturelle en moins au total.
Pour recycler l'URT, il faut le ré-enrichir, comme si c'était de l'uranium naturel. Donc le passer en centrifugeuse. La France n'a pas (on pourrait si on y mettait les moyens) de centrifugeuses adaptées, alors on le sous-traite à la Russie.
C'est de cela, dont on parle, pas d'un « trafic d'uranium usé ». Recycler l'URT, on l'a fait de 1994 à 2013, on l'a stoppé parce que ce n'était pas rentable. Et, officiellement, aussi pour des raisons environnementales.
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Aujourd'hui, sous la pression conjuguée du marché et des objectifs de développement durable, EDF et Orano 🇫🇷 reprennent le recyclage de l'URT, toujours sous-traité aux industriels russes 🇷🇺 (et pour une faible fraction aux néerlandais 🇳🇱, y'a un thème dans ces drapeaux).
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EDF a déclaré son intention de reprendre l'enrichissement pour 2023, et je retrouve des traces de cette annonce dans un document d'État, public, de 2018.
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C'est donc un fait connu depuis au moins 4 ans, contrairement à ce qu'affirme Greenpeace, selon qui « ils aimeraient les [ces exportations] garder secrètes ».
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Enfin, j'insiste sur le fait que ce n'est pas un « trafic déguisé de déchets nucléaires », mais bien le transfert de matière ♻️valorisable♻️, l'URT, pour récupérer de l'uranium enrichi.
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Et comme dans tout contrat d'enrichissement, l'industriel qui procède à l'enrichissement est responsable de la gestion des résidus, l'uranium appauvri.
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C'est vrai quand on sous-traite l'enrichissement à un industriel étranger ; c'est vrai quand un électricien étranger sous-traite à Orano l'enrichissement de son uranium, c'est juste une pratique standard et internationale.
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Notons enfin que l'uranium appauvri est très peu radioactif et son entreposage ne constitue aucune difficulté environnementale ou sanitaire notable.
Alors, à quoi joue GP ? La sortie de cette prétendue enquête exclusive, qui reprend des éléments pour partie publics et pour partie qu'ils connaissent depuis février, à en croire leur vidéo, aujourd'hui, est-ce plus qu'un contrefeu aux (décevantes) annonce de Macron ?
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Et surtout, ne serait-ce pas un nouveau cap franchi dans la désinformation ? Les gens n'ont plus assez peur des déchets, inventons-en des nouveaux ?
On commence à trop parler de recyclage des matières nucléaires, nions cette possibilité ?
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Il y a un énorme problème avec cette ONG quasi-sectaire, qui, plus que les intérêts de l'environnement ou des populations, défend SES intérêts.
Et son intérêt, c'est de susciter des dons, donc justifier de son rôle protecteur.
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Et si, pour être un pompier remarqué, il faut des incendies violents... Qu'il en soit ainsi.
Greenpeace milite pour un nucléaire plus polluant, car c'est à travers ça qu'elle existe, et que les dons les font vivre.
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Ils ne cherchent pas à réduire les impacts sur les populations et l'environnement, au contraire. Plus le nucléaire pose problème, plus ils sont légitime, mieux la boutique tourne, c'est aussi simple que ça...
Bonne soirée.
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⚠️ Correction !
J'ai cru dans ce thread que c'était de l'URT qu'EDF, via Orano, faisait enrichir par les Russes pour récupérer l'enrichi ensuite et l'utiliser dans nos réacteurs.
Ça viendra, mais ce n'est pas de ça dont il est question ici, semble-t-il.
En fait, ce sont simplement les russes qui rachètent de l'URT à Orano pour l'enrichir et l'utiliser eux-mêmes, dans leurs réacteurs. Donc qu'ils gardent l'uranium enrichi et l'appauvri tombe d'autant plus sous le sens.
Orano est un producteur d'uranium sur la scène internationale, et dans ce cas particulier, les Russes ont choisi d'acheter de l'uranium recyclé plutôt que fraîchement sorti de la mine, probablement parce que le coûts menacent de grimper.
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En réponse aux dernières inepties de Cormand, rappelons simplement que :
▫ l'énergie nucléaire n'a en effet rien d'une énergie de transition, que c'est le gaz qui a ce statut chez les libéraux ET les écolos tradis ;
▫️ l'énergie nucléaire a le potentiel d'être durable dans tous les sens du terme et est même d'autant plus pertinente et vertueuse (fermeture du cycle), donc acceptable, dans une logique de pérennité et de long terme ;
▫️ que des études qui montrent qu'un scénario 100% renouvelable est possible existent, oui, mais « souhaitable » c'est beaucoup moins étayé (neutralité dans la démarche scientifique) ;
On donne trop peu de valeurs numériques au sujet des rejets prévus à #Fukushima-Daiichi à partir de demain.
Je plaide aussi coupable, manque de temps pour fouiller les données, etc.
Voici un petit rattrapage :
Il s'agit de la contribution de chaque radionucléide à l'exposition interne des populations de référence (les plus exposées) aux rejets.
Deux choses sautent aux yeux.
1) Le rôle du tritium, qui ébranle et agite tant les foules, est minime. C'est, pour rappel, un radionucléide que l'organisme ne piège pas bien, donc vite évacué, et aux rayonnements très faiblards. Donc malgré des quantités importantes, il irradie très peu.
L'indépendance, c'est à dire la capacité à être autonomes, en autarcie, sur notre approvisionnement en énergie, c'est un leurre. L'utilisation de l'énergie à une échelle supérieure à ce qui se faisait au XVIIIè siècle, ça demande es infrastructures.
Moyens de conversion, de transport, de distribution... Ça vaut tant pour l'électricité que les carburants liquides et gazeux ; d'origine fossile ou biologique. Toutes ces infrastructures demandent des ressources qu'on ne produit pas et ne produira jamais entièrement localement.
Toujours dans la frénésie actuelle sur le sujet de l'#uranium au #Niger et le risque pour l'approvisionnement de la France pour son #nucléaire, je me suis livré à un petit exercice rétrospectif sur la production des mines Orano. Vous allez voir, c'est pas inintéressant.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques informations préalables :
🔹Orano n'est pas l'unique fournisseur d'EDF, loin de là. Mais je me concentre dessus parce que :
🔹🔹C'est probablement le principal, en tout cas l'un des principaux
🔹🔹C'est un groupe français,
donc à mes yeux, c'est une façon valable de regarder "l'approvisionnement de la France", même si moins pertinent que de regarder directement l'approvisionnement d'EDF pour son parc
🔹🔹Les infos sont faciles à trouver (rapports RSE en ligne)
Ce qu'ils ne disent jamais, c'est que les conséquences environnementales sont quasi-nulles et conséquences sanitaires nulles.
J'y ai été confronté encore dernièrement.
Lors d'un événement à Cherbourg le mois dernier, en présence de plusieurs élus, un représentant de l'ACRO a longuement brodé sur les rejets de l'usine de la Hague.
En s'appliquant à embrouiller le public non initié.
Vas-y que le tritium ce sont les plus forts rejets du monde et largement plus qu'à Fukushima, vas-y que l'usine rejette de l'iode 129 et du carbone 14, vas-y qu'il suffirait de quelques investissement pour réduire de moitié la dose due a l'iode...