Bonjour. Jour N•34 du #proces13novembre. Les proches de victimes du Bataclan poursuivent leurs témoignages. Parmi eux, Patrick Jardin, inconsolable, a perdu sa fille. Il est attendu, sinon “redouté". Il assume son “rôle d'icône anti-Islam” (le Monde).

And Justice For All.
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L'audience est reprise. De nouvelles parties civiles se constituent. Elles étaient 1765 en début de procès. On dépasse allegrement les 2500 à présent. Ça devrait alleer en augmentant au fil des mois. Il en reste 8.
#proces13Novembre /1784
Juliette est la 1ère à se présenter. Elle est la tante de Lola, assassinée au Bataclan. Elle se présente comme une femme qui a grandi dans un pays, loin de la barbarie. "J'avais une grande foi en l'être humain, que je retrouve ici travers les témoignages"
#proces13Novembre /1785
Juliette parle de Lola à travers elle. Ou d'elle à travers Lola dit-elle. Elle est proche de sa soeur et de sa nièce Lola. Elle raconte une anecdote saisissante. La voiture d'Abdeslam a été retrouvée en bas de Lola. Le jour où elle appris sa mort ...
#proces13Novembre /1786
Juliette raconte son 13 novembre. LEs appels à la famille pour se rassurer et l'appel à Nadja, la mère de Lola qui lui apprend que sa fille est au Bataclan."L'envie de vomir, un massacre en direct à la TV, les questions qui vous assaillent" raconte-t-elle
#proces13Novembre /1787
Juliette raconte qu'Eric, la père de Lola a réussi à sortir. Sa fille, Lola est à l'intérieur. "Ai-je mis en danger Lola en l'appelant au Bataclan ?" se questionne la tante de Lola. Et la fatigue profonde. Toujours aucune nouvelle de sa nièce Lola...
#proces13Novembre /1788
Juliette retrouve ses parents, sa famille. Mais se persuade 24 heures après que Lola est morte. "Je dois faire semblant d'espérer" Je revois ma soeur, la mère de Lola, creusée par la fatigue à l'Ecole Militaire le dimanche 15 novembre.
#proces13Novembre /1789
On voit Lola en pied pendant le récit de sa tante. Lola, très jolie jeune fille, brune aux longs cheveux, en robe à fleur et tongs. Le lundi passe, "toujours sans nouvelles" dit Juliette dont le mari lui reparle des années noirs du terrorisme en Algérie.
#proces13Novembre /1790
"Tant qu'on a pas de corps, le travail de deuil est impossible" raconte Juliette, jusqu'au mercredi 18 novembre. Le décès est confirmé. "L'horreur et de le soulagement de le savoir enfin" poursuit sa tante.
ola a été tuée d'une balle dans la tête... #proces13Novembre /1791
Le 18 novembre dans l'histoire de Juliette c'est la confirmation du décès de Lola. Le véhicule d'Abdeslam retrouvé là où habite la mère de Lola. Et l'assaut à Saint-Denis contre Abaoud et Akkrouh, membre de l'organisation terroriste qui a tué Lola...
#proces13Novembre /1792
"Notre famille devient les jours qui suivent une famille star du deuil. Lola a tout pour elle, elle est belle, elle est la dernière identifiée, son portrait circule. Je me sens dépossédée, Lola ne nous appartient plus. Elle appartient à tout le monde... " raconte Juliette.
/1793
La médiatisation autour de Lola ne plaît pas nécessairement à Juliette: "les hommages les plus beaux sont pour moi les plus discrets. Le nom de Lola a été donné à une salle de cirque parisienne où elle prenait des cours et faisait des stages"
#proces13Novembre /1794
Juliette raconte que la famille n'a pas été invitée à venir voir le corps de Lola, une première fois à l'IML. La dernière fois où elle voit Lola, c'est dans son cercueil, avant l'inhumation, le 26 novembre. Elle décrit un être désincarné.
#proces13novembre /1795
Puis les obsèques de Lola au cimetière de Bagneux, 1000 personnes, petit cercueil blanc. Et ces heures entre chiens et loup. La sensation très étrange de laisser Lola là où elle est désormais..
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#proces13novembre /1796
Juliette raconte l'après, la reprise du travail, aux urgences de la maternité. Le stress post traumatique, le demi somnambulisme. Et les angoisses, souvenirs de cris de douleur poussés par de familles à l'IML...Les patients qu'on chouchoute, rescapés du 13
#proces13novembre /1797
Juliette dit à présent se sentir coupable d'avoir 2 enfants contrairement à sa grande soeur Nadja qui n'en a plus... La soeur de Juliette se tient très à l'écart du procès. "Pour moi, ça n'a pas été facile de témoigner. Je ne me sens pas légitime..."
#proces13novembre /1798
Le récit de Juliette est très long. Elle détaille la façon dont elle a traversé la période qui a suivi le décès de sa nièce Lola. Notamment les investigations qu'elle a mené sur FB pour savoir dans quelles conditions Lola est décédée au Bataclan...
#proces13novembre /1799
Juliette a livré son expérience de Tante.
Elle finit par lire un texte qui parle de Lola.
Elle avait 17 ans, seulement. C'était elle.
#proces13novembre /1800 Image
Rony, le grand-père de Lola, est à la barre. Juif d'Alexandrie. Il rend hommage à la façon dont a été donnée ici la parole. Il se réfère à Lévinas pour évoquer justice, "c'est par l'écoute et ensuite par la parole que nous pourrons établir une "relation" avec la Vérité." /1801
Rony évoque la douleur d'un père, Eric, poussé par la foule, qui n'a pas pu retourner au Bataclan.
"Il nous a dit :'je me reprocherai toute ma vie de n'avoir pas pu sauver Lola."
C'est en effet une histoire terrible...
#proces13novembre /1802
Rony se réfère à Delphine Horvilleur, "Vivre avec nos morts".
"J'ai appris avec @rabbidelphineH
dit-il que le mot Cimetière en hébreu est lié à la notion de lieu de vie. C'est dur d'apprendre à vivre avec les morts. Surtout avec celle là, la mort de Lola.
#proces13novembre /1803
La mort de Lola m'a fait réfléchir dit Rony
"À la diaspora, l'exil, à Yvan mon fils handicapé, apprendre à vivre avec la différence. Et le 13 novembre, un cataclysme qui envahit vos vies. Les larmes incontrôlables. La tentation de l'exil intérieur... "

#proces13novembre /1804
C'est un homme abimé, un grand père si triste, la voix enrouée, qui rend hommage à sa petite-fille.
"Lola était la plus jeune. Elle est tombée la 1ère sous l'éclair de la Kalachnikov. C'est injuste, absurde, insensé, barbare. Elle était lumineuse, c'était l'innocence même" /1805
Rony, le grand père de Lola: "L'émotion est là, la douleur du souvenir de sa présence vous anéanti. Se battre pour continuer à vivre sans Lola.. Tous les ans à l'approche du mois de novembre, l'angoisse monte. C'est si dur d'exprimer cette cassure en moi" #proces13novembre /1806
"Je dois continuer à vivre et à faire vivre Lola pour mes petits enfants.
Lola ma belle Lola, je t'aime. Rony. Voilà..."
conclut cet homme, la voix noué, dans un demi sanglot, avant de quitter la barre.
Son témoignage était très émouvant
#proces13novembre /1807
"Je m'appelle Hacène Ayad, je suis le père de Thomas Ayad tué au Bataclan le 13 novembre 2015" débute ce père de famille. "Témoigner pourquoi ? Nos angoisses, nos fêlures sont de l'ordre de l'intime. Et l'intime ne se partage pas, me semble-t-il..."
#proces13novembre /1808
"Mais ici poursuit Hacène, est le dernier lieu qui nous reste pour être entendu, pour déposer ce fardeau qui plombe nos existences. Le dernier lieu qu'il nous reste pour inscrire Thomas dans l'Histoire. Le seul moment qu'il nous reste pour expliquer qui était notre fils."/1809
Hacène raconte à présent dans quelles circonstances il appris le décès de son fils Thomas, dont il est sans nouvelles dans les premières heures qui suivent l'attaque au Bataclan. Puis l'annonce. Le Décès. Thomas est mort. "Mon épouse et moi hurlions, le monde s'effondrait." /1810
"C'est à moi qu'a incombé la terrible charge d'annoncer la mort à Christelle,( son épouse)" dit Hacène. Il s'interrompt, la voix fêlé. Les yeux plongés sur son texte, parlant d'une explosion de "douleur insupportable qui me pétrifia le sang et qui me le pétrifie encore" /1811
Puis l'IML, un pansement sur la tête de Thomas. "Je pensais qu'il avait pris une balle dans la tête. Cette image m'a longtemps hanté" raconte Hacène. Et puis la crémation, le cimetière où est enterré son grand père et..."
Jules Vernes souffle une personne dans la salle /1812
Une foule immense à l'enterrement, des artistes incognito aussi, ses collègues d'Universal Music, des gens sous la pluie... raconte Hacène. "Nous étions profondément touché, troublé et ému."
#proces13novembre /1813
Hacène raconte désormais à la barre, avec un plan du Bataclan Café, à l'entrée de la salle de concert, comment Thomas a été tué. Delphine et Arnaud, 2 témoins, ont éclairé les circonstances. "Il a du se lever par réflexes quand il a vu les assaillants" ...
#proces13novembre /1814
Hacène explique que les secours ont tenté de réanimer son fils. Thomas, grièvement blessé, avait été transféré vers un poste médical avancé mais sans succès.
#proces13novembre /1815
Puis Hacène brosse le portrait de Thomas, fou de vie, grand sportif, fan de musique, collectionneur de guitare, tué là où il aimait travailler.
@JustienBiber, @officialKeef (des Stones) et James Hatfield de @Metallica lui avait notamment rendu hommage.
#proces13novembre /1816 ImageImageImage
Hacène poursuit son récit. Il évoque Christelle, l'épouse de Thomas, ses grands parents, ses neveux et nièces. "Toute la famille a été profondément affectée par son décès" dit son père qui témoigne ici, en leur nom à tous, avait-il précisé en préambule.
#proces13novembre /1817
Hacène raconte que tout s'est arrêté d'un seul coup après la mort de Thomas:"Nous avions mon épouse et moi perdu le gout de vivre, de voyager, de recevoir des amis, nous sommes devenus les ombres de nous même. Je me suis impliqué dans l'asso @13onze15." #proces13novembre /1818
"Ce que j'attends du procès dit Hacène, est qu'il permette de reconstruire une vision globale des événements, une histoire collective qui fera sens dans notre démocratie. J'attends aussi des réponses sur les responsabilités des uns et des autres."
#proces13novembre /1819
"Il semblerait que nous savions que des attentats allaient intervenir à Paris Que le Bataclan avait fait l'objet de menaces. Peut-on nous dire ce que l'Etat a fait pour prévenir ses attentats ? poursuit Hacène.
#proces13novembre /1820
"Et comment alors, de fait, nos institutions, la police, les renseignements, nos hôpitaux se sont-ils organisés en prévision de ce qui était annoncé ?" questionne Hacène avant d'être interrogé par son avocate Me @Virginie_Le_Roy sur le sens qu'il donne à son couple mixte. /1821
" Mon épouse est catholique. Je suis musulman, issu d'une famille algérienne de 8 enfants commence Hacène. Musulman mais pas pratiquant. J'ai grandi dans une banlieue sordide, j'ai connu la discrimination mais l'école a été mon ascenseur social..."
#proces13novembre /1822
"Je veux dire aux assassins du 13 novembre, aux accusés poursuit Hacène, que leur Islam n'est ni le mien, ni celui de mes parents ,ni celui de 1 milliard et demi de musulmans. Sachez que ce n'est pas la religion qui fait l'homme. C'est la société..."
#proces13novembre /1823
Relancé par son avocate @Virginie_Le_Roy, Hacène développe longuement sa vison de la religion et assène à son tour une leçon d'Islam aux accusés qu'il prend à partie. Sur les écrans de la salle d'audience, un plan montre les accusés, sans franche réaction.
#proces13novembre /1824
"Salah #Abdeslam a dit que la France avait été attaquée. Qu'il n'y avait rien de personnel. Que les bombes de la coalition étaient aveugles et tuaient sans distinction, hommes femmes et enfants. Nous savons comment fonctionne votre argumentaire " tonne Hacène à la barre. /1825
"Ce sont nos enfants que vous avez assassiné. Ce n'est pas la France. Vous êtes incapables de vous regarder. Vous appartenez à un groupe de malfrats en quête de pouvoir et de territoire. Vous vous servez de l'Islam pour véhiculer une idéologie mortifère." poursuit Hacène /1826
"Je vous rappelle que les 1ères victimes de vos croisades sont les musulmans eux-mêmes. Avez vous seulement lu le texte sacré du Coran ? questionne Hacène dont la voix monte. Vous avez pris en otage les musulmans. Vous nourrissez l'extrême droite..."
#proces13novembre /1827
"Il existe un Islam des lumières. C'est celui auquel je souscris. Vous, vous avez attaqué une population civile innocente. J'espère que les âmes des 131 victimes du #13novembre2015 vous hanteront jusqu'à votre mort." continue le père de Thomas, de colère.
#proces13novembre /1828
Aux accusés, Hacène enfin, le père de Thomas assassiné :

"Vous serez jugés ici par la justice des Hommes.
Quant à la justice divine, vous verrez vous même et plus tard avec Dieu. Mais cela ne nous regarde plus."

Suspension.

#proces13novembre /1829
L'audience a repris.
Probablement pour répondre aux propos tenus par Hacène, plus haut, Salah #Abdeslam a demandé la parole :
"Les juifs se conforment à la Torah, les Chrétiens à l'Évangile, et les musulmans au Coran et à la tradition prophétique" dit-il

#proces13novembre /1830
Salah #Abdeslam:
"Si quelqu'un vous disait je suis un sportif mais je ne pratique pas de sport, est ce que cela aurait du sens? Il en va de même pour quelqu'un qui dit:"Je suis musulman mais ne ne pratique pas. "

(Plus tôt, Hacène s'était dit musulman, non pratiquant) /1831
"Je ne force personne à devenir musulman conclut Salah #Abdeslam. Vous avez votre législation, votre religion et vos valeurs et on ne vous en veut pas pour ça. Nous on pratique notre religion et notre législation chez nous, c'est tout ce que j'ai à dire".
#proces13novembre /1832
Le pdt Périès indique que "l'on reviendra là dessus lors de prochains interrogatoires" avant d'appeler un nouveau témoin à la barre. Il s'agit de Virginie, rescapée du Bataclan. Elle était avec 8 amis. Une jeune fille blonde, à lunettes, au visage rond .
#proces13novembre /1833
Virginie raconte la fusillade, le chaos, la fuite et les corps qu'il faut enjamber pour atteindre la sortie de secours. Un montagne a-t-elle dit, un Everest. Et ce dilemme, immense : "Je rampe je suis piétinée. Je grimpe, je risque une balle."
#proces13novembre /1834
Pour fuir, Virginie a enjambé des corps au Bataclan. Elle s'en excuse à la barre. "Fuir sans les blessés" ... vers l'extérieur. Et tout de suite, au delà de ses propres visions d'horreurs, de la culpabilité, la crainte d'être sans nouvelles de Claire.
#proces13novembre /1835
Claire, l'amie de Virginie a été tuée. Elle en a fait un joli portrait, très sensible. Puis elle a du se reconstruire, à son tour. Difficile reconstruction.
Pour autant, Virginie a offert une image très digne d'elle, face à la Cour, 6 ans après les faits
#proces13novembre /1836
Virginie a eu ce mot pour les accusés : "Je peut-être les décevoir mais je pense qu'ils ont bien plus en commun avec moi, 30naire, féministe et athée ...que les syriens qu'ils prétendaient sauver."

#proces13novembre /1837
Avant de poursuivre : "j'espère qu'ils seront jugés pour ce qu'ils sont, des paumés à la recherche de leur égo. Et que jamais un seul enfant ne cherchera à leur ressembler."
C'est ainsi que Virginie a conclu
#proces13novembre /1838
À présent Zoé, britannique, témoigne à la barre. Zoé est la soeur de Nick dont avait parlé de façon très poignante les jours derniers sa compagne Helen.
Helen dans la salle d'audience pour écouter Zoé qui vient de faire référence à leur histoire.
#proces13novembre /1839
"Nous savons que Nick a fait barrage de son corps pour protéger Helen et qu'il est mort au Bataclan dans les bras de celle qu'il aimait. Il n'est pas mort seul. Et nous en serons éternellement reconnaissants à Helen" dit Zoé.
#proces13novembre /1840
Nick avait 35 ans. Il travaillait pour le merchandising des @EODMofficial. Zoé, sa soeur, décrit un être qui irradiait, très entouré : "Dans les jours qui ont suivi sa mort, nous avons reçu de très nombreux messages, d'amis d'enfance ou d'une semaine."
#proces13novembre /1841
"Les 35 ans de vie que Nick a mené furent authentiques" poursuit Zoé avant de s'adresser à son tour aux accusés : "Vous les accusés, avez écouté des victimes et des proches de personnes dont vous avez blessés les corps et les esprits. Et cela vous l'avez entendu. "/1842
"On ne lutte pas contre le poison avec du poison dit Zoé. J'espère simplement qu'un seul mot que vous auriez entendu ici raisonnera lorsque vous aurez à faire à votre conscience. Nous ne sommes pas en guerre contre vous. Vous êtes en guerre contre vous ! "
#proces13novembre /1843
Zoé: "M. Abdeslam, votre frère est également mort brutalement et violemment. Ça a changé la vie de votre famille. Vos parents marchent sur le même chemin que mes parents. J'espère que vous regarderez au fond de votre coeur et vous vous direz que ça n'en valait pas la peine" /1844
"Vous avez dit agir pour la Syrie. J'ai été en Syrie. Et celles et ceux que j'ai rencontré rejettent vos actes poursuit Zoé. Quant autres accusés, dites nous comment vous en êtes arrivé à faire ces choix catastrophiques. Ce n'était pas le chemin que vous vouliez emprunter" /1845
"Nous savons que la radicalisation est un phénomène complexe qui nait aussi dans les failles de nos sociétés continue la soeur de Nick. Nous devons vous et nous questionner et apprendre quelque chose de ce procès" dit encore Zoé, très humaniste.
#proces13novembre /1846
À présent c'est Alain, le père de Guillaume qui s'exprime. Guillaume est la 131ème victime du Bataclan. Un jeune homme meurtri psychiquement, rescapé du 13 novembre 2015, qui s'est suicidé, 2 ans plus tard, le 19 novembre 2017...
#proces13novembre /1847
Lorsque la fusillade éclate, Guillaume est pris de tremblements raconte son père Alain. Il a été réconforté par une fille dans la fosse. Alain la remercie profondément devant la Cour. Puis il raconte la fuite de son fils, les monticules de corps et les cris qui le marquent /1848
Alain dit encore que son fils Guillaume a ignoré les consignes des policiers, une fois évacué. Il a regardé la fosse. "Nous l'avons retrouvé, couvert de sang. Il nous a dit : "la vie d'avant c'est fini. Ma vie ne sera plus jamais la même' Sa vie n'a plus jamais été la même
/1849
L'après Bataclan est une longue descente aux enfers, en 2 temps. D'abord du 14 novembre 2015 jusqu'en juin 2017. Alain raconte son fils, puissamment marqué, qui peu à peu s'enferme dans un mutisme sur le 13 novembre. Il n'en parle plus jamais. Mais perd goût à la vie //1850
Le second temps, à partir de juin 2017, c'est la chute de Guillaume dans "un délire hypocondriaque et dans une dépression profonde, sur fond de stress post traumatique" ainsi que les psychiatres l'ont diagnostiqué. Il pensait être atteint d'un cancer
#proces13novembre /1851
Alain, son père, raconte son désemparement absolu. Guillaume est convaincu d'être malade. Il veut être soigné. Il y a les hurlements en pleine nuit. Et ce jour où ses jambes ne le retiennent plus. Il est transféré dans un établissement spécialisé...
#proces13novembre /1852
L'état de Guillaume se dégrade de jours en jours raconte Alain son père. Le récit est très dur. très poignant. Car Guillaume ne veut plus rien entendre, il est convaincu d'être atteint d'un cancer. Il affirme que cela n'a rien à voir avec la psychiatrie.
#proces13Novembre /1853
"Guillaume est allé faire des IRM, toutes les spécialités et évidemment, à chaque fois il n'y avait rien relate Alain dans un dépit profond. C'était comme ça tout l'été jusqu'à ce que son état s'aggrave fortement au moins d'août."
#proces13Novembre /1854
Quel effondrement. Personne ne le voit venir. Sauf les parents de Guillaume, Ils n'ont aucune prise sur lui. "le 24 août dit son père Alain nous l'avons emmené aux urgences à Saint-Anne. Jusqu'à sa mort, il ne sortira plus de son parcours hospitalier..."
#proces13Novembre /1855
Guillaume, c'est l'histoire d'un être qui s'éteint, dans l'obscurité. Sans main tendue. Qui ne sort plus de sa chambre où il prend tous ses repas. Alain, son père, explique qu'il a dit ses craintes de suicide aux psychiatres de Saint Anne. Sans être écouté
#proces13Novembre /1856
Alain raconte encore qu'aucun médecin n'est venu voir Guillaume dans sa chambre, le 13 novembre 2017, 2 ans après le Bataclan. "Le 19 novembre, on a retrouvé Guillaume, pendu dans sa chambre..." dit son père.
Quelle terrible sort. Quelle terrible histoire.
#proces13Novembre /1857
"Guillaume avait écrit une lettre dit encore son père Alain. Il avait écrit être persuadé d'être atteint d'un cancer à l'oesophage .... Et après des médecins nous ont dit: 'j'ai été berné et un autre : 'je n'ai rien vu venir'. "

Quel échec...
#proces13Novembre /1858
"Nous ne sommes pas égaux face à ces événements. L'histoire de mon fils me pousse à vous dire que les blessures psychiques devraient être mieux appréhendées et comprises dit Alain son père...
pour éviter d'autres Guillaume "
#proces13Novembre /1859
Avant de céder la parole à Christophe, son autre fils, le frère de Guillaume, Alain remercie celles et ceux qui parlent des 131 victimes du 13 novembre 2015 et non des 130... Ainsi nous avons la certitude que Guillaume ne sera jamais oublié."
#proces13Novembre /1860
Christophe, tout en douleur et colère, a brossé le portrait de son frère Guillaume dont il a dit aussi, citant un clerc à l'enterrement, qu'il n'avait pas voulu mourir, "mais qu'il avait voulu arrêter de souffrir."

#proces13novembre /1861
"Une personne plus tôt a dit qu'elle avait du mal à admettre que celle qu'elle aimait soit devenue la 130ème victime.
Guillaume est la 131 ème victime. Et pour nous, c'est important qu'il en soit ainsi." a conclu son frère Christophe.
#proces13novembre /1862
Une lettre a été lue, rédigé par la mère de Guillaume.
J'en retiens ceci :

"Le terrorisme l'a tué à petit feu.
Le terrorisme l'a tué en 2 ans."

Guillaume, meurtri au plus profond,
victime à retardement, avait 31 ans.

#proces13novembre /1863 Image
Joëlle a suivi. Elle a évoqué la mémoire de Jean-Jacques, son mari qu'elle a perdu au Bataclan, "mort seul, face contre terre à la sortie du Bataclan." Il avait 68 ans. À la barre, Joëlle était entourée de ses deux filles pour lui rendre hommage.
#proces13novembre /1864
Patrick à présent. Le père d'Alban, assassiné au Bataclan. C'est un témoignage difficile. Car il prétend, contre l'instruction et les constatations policières, que son fils a été tué par arme blanche, un oeil arraché...
Il n'est pas assisté par un avocat.
#proces13novembre /1865
Patrick est interrompu par le président Périès. "Tout ce que vous dites ici, vous l'avez écrit. Les lésions que vous décrivez ne sont pas avérées, l'oeil crevé par ex. Laissez moi rétablir ce qu'il en est du dossier. Il faut remettre les choses en ordre."
#proces13novembre /1866
"Votre fils est décédé par lésions balistiques dit le président Périès, se référant aux cotes précises du dossier d'instruction. Aucune plaie au niveau de l'appareil génital, (comme Patrick l'a affirmé à la barre) notamment. Pas d'éventration non plus."
#proces13novembre /1867
"Il y a les examens médicaux qui ont été effectués et il y a aussi les témoignages de celles et ceux, survivants, qui n'ont pas fait état de la moindre scène de torture. On ne voit pas pourquoi les témoins, traumatisés, auraient caché ce genre de choses."
#proces13novembre /1868
"Par ailleurs poursuit le président Périès, aucune arme blanche n'a été trouvé à l'intérieur du Bataclan. D'autres part le témoignage du policier auquel vous faites référence n'était pas au Bataclan. Votre fils est décédé suite à 2 balles dans le thorax"
#proces13novembre /1869
"Ce policier a également dit devant que la commission d'enquête que diverses personnes auraient été décapités, que des sexes féminins auraient été lacérés. Pourquoi aurait on caché ce genre de choses ! s'agace le président Périès. "
#proces13novembre /1870
"Je me demande dans quelles conditions ont été réalisées ces auditions qui peuvent s'apparenter à des faux témoignages" ponctue le président Périès qui met un terme à l'échange...

#proces13novembre /1871
Patrick Jardin s'avance à la barre. Un père inconsolable qui a perdu sa fille Nathalie au Bataclan qui multiplie depuis les discours vengeurs à l'endroit de l'Islam.
"Ma fille a été tuée par des monstres et je pèse mes mots. "
#proces13novembre /1872
"Des monstres oui, j'ai le droit de le dire ne tant que père. Sans exaspérer les avocats de Salah Abdeslam.
Dans sa bouche, l'Islam a tout d'une secte mortifère dont il se réclame pour tuer des koufars, des mécréants, ce qui s'apparente à des crimes de guerre" dit-il /1873
"Je l'entends se plaindre comme une pleureuse. On croit rêver poursuit Patrick Jardin. S'il était condamné pour crime de guerre, il aurait été exécuté. Nous aurions économisé les frais de justice ..."
Ce père de famille ne cache pas ses mots.
#proces13novembre /1874
"Si ça ne tenait qu'à moi, j'enverrai Abdeslam rejoindre les 72 vierges qu'ils convoite tant" poursuit Patrick Jardin qui poursuit sa charge, fustigeant la lâcheté des assassins, "des petites frappes de banlieue au cerveau cramé par le cannabis."
#proces13novembre /1875
À ses yeux, il n'y a pas de prise de conscience en France. Il cite un sondage sur la décapitation de Samuel Paty qui n'aurait pas assez choqué dans la communauté musulmane dit Patrick Jardin, poursuivant sa charge politique et dit ensuite...: "je ne fais pas de politique" /1876
"Si vous ne faites pas de politique comme vous le dites, ne citez pas de sondages" l'interrompt le président Périès. Patrick Jardin poursuit sa charge tous azimuts contre les autorités. "Il manque dans ce box les politiques qui doivent la sécurité aux citoyens."
/1877
Patrick Jardin charge M.Valls notamment, la négligence du gouvernement, du ministre Cazeneuve. "On attend pas que les terroristes fassent un carnage. C'est ça gouverner"dit cet homme qui dépose littéralement sa colère face à la justice de son pays.
#proces13novembre /1878
Patrick Jardin, toujours politique, très droitier, pointe en substance les failles du renseignement, les fichés S qui circulent facilement, les retards d'intervention, "les artisans du désastre administratif français", Sentinelle qui n'est pas intervenue.
#proces13novembre /1879
Patrick Jardin poursuit sur l'armée et sur "ces gendarmes qu'on a empêché d'intervenir" dit-il. "J'ai compris que nous étions gouverné par des hommes sans honneur. Ce n'est pas le lieu pour en parler, je le sais. Mais on doit savoir pourquoi ces massacres ont eu lieu." /1880
"Je n'oublierai jamais cet hommage insipide aux Invalides. Et le fonds de garantie...J'ai de la chance d'avoir perdu ma fille ...puisqu'en France il y a le fonds de garantie" ironise Patrick Jardin. Oui je suis en colère...dit il encore."
#proces13novembre
"J'adore mon pays, le plus beau pays du monde mais malheureusement dirigé par des personnes dénuées de la plus élémentaire empathie" poursuit Patrick Jardin, inconsolable. Mais au fond, assez calme à la barre.
Il cite tous les attentats qui ont marqué la France /1881
"Je sais on va encore me traiter de facho, d'islamophobe, ça les amuse. Si j'étais d'ultra droite comme ils disent, ma douleur serait-elle moindre ?" questionne Patrick Jardin. Il attaque George Saline , le père de feu Lola, qui a écrit avec le père du kamikaze du Bataclan /1882
"Je regrette que la peine de mort ait été supprimé" expose encore Patrick Jardin qui assume son propos, sachant dit-il qu'il "va choquer". Il tape tous azimuts. Une charge à la mesure de sa colère, profonde.

#proces13novembre /1883
"j'attends que les Français prennent conscience de ce qu'est devenu la France et prennent les mesures pour se protéger puisqu'apparemment dans ce pays, on ne peut compter que sur soi." a conclu en substance encore Patrick Jardin.
#proces13novembre /1884
"Merci Monsieur pour cette déposition... qui n'était pas politique ponctue le président Périès. Merci de votre confiance en la justice... dont on va respecter le premier principe ici, celui de la présomption d'innocence."

#proces13novembre /1885
"Présomption d'innocence insiste le juge Périès, au delà d'attributs légèrement insultants, comme vous avez pu le faire. Ça n'apporte pas grand chose. Je vous laisse le soin de l'apprécier."

Pour être honnête, l'échange a été courtois. Ce qui a été dit l'a été sans entrave/1886
Au fond, ce #proces13novembre raconte la France et toutes les sensibilités qui la traverse. D'une victime à l'autre, elles s'y sont exprimées sans entrave.
La seule limite ce sont les faits. Ce que rappelle toujours le président de la Cour. C'est son honneur.
Audience levée /1887
Bonjour à toutes et tous. Jour n•35 du #proces13novembre . Poursuite aujourd'hui des témoignages de proches endeuillées de victimes des attaques. Mais également de policiers / secours intervenus les premiers sur les scènes terroristes. Bientôt la fin d'un Grand Chapitre
/1888 Image
Simon est le 1er à la barre. Le Gérant du Petit Cambodge, le restaurant en face du Carillon, dont les clients ont été visés par la cellule du 13 novembre 2015. "Une clientèle ouverte, plus ou moins politique, métissée, une France tolérante.." dit-il.
#proces13novembre /1890
Le jeune homme d'une voix douce, sur un ton presque scandé, les yeux plongés sur son texte, dit encore la sociologie de ses clients qui "écoutaient les idées, les idées des autres, toujours prêts à en découdre mais avec des mots, qui étaient leurs armes"
#proces13novembre /1891
Simon explique que son restaurant a rouvert très vite, "le 24 mars 2016, notre 2ème premier service. C'était important. Ne pas rouvrir aurait été céder et concéder une victoire qui ne sera jamais acquise"
#proces13novembre /1892
Le Petit Cambodge, dit Simon porte encore les stigmates invisibles, chez les salariés et les clients, de cette soirée du 13 novembre 2015. "Les attentats sont partout" dit-il sobrement.
#proces13novembre /1893
Aux yeux de Simon, l'objet du Petit Cambodge est de "restaurer" dans tous les sens du terme. C'est sa conception sociale de ce que doit être son restaurant, un lieu d'inclusion dans un quartier cosmopolite.
#proces13novembre /1894
Le petit Cambodge, lieu d'inclusion dans un lieu cosmopolite, malgré les septiques post attentats dit Simon " que nous sommes prêts à accueillir à notre terrasse pour partager nos idées. Ce soir-là une certaine innocence a disparu et c'est à nous de la faire revivre" /1895
Une déposition pleine d'humanité a souligné le président Périès à l'issue du témoignage de Simon. Le gérant du Petit Cambodge a eu cette anecdote: "Au Carillon, dans le temps, le patron avait servi des cafés à Jacques Mesrine. Il n'aurait jamais fait ça.."
#proces13novembre /1896
Guillaume à présent. Il vient parler de son petit frère Romain, assassiné à la Belle Equipe, le petit copain de Lamia, dont on entendu la mère les semaines passées.
Un être solaire. Aventurier, passionné, qui rencontre Lamia donc, par son intermédiaire...
#proces13novembre
Guillaume revient sur la dernière fois qu'il parle à son frère, "le gamin", le 11 septembre 2015, grosse enguelade. Et puis le 13 novembre arrive. Guillaume voyage en Colombie à ce moment là. En ascension, il est pris de crampe, il pense qu'il va mourir...
#proces13novembre /1898
"Il n'y a pas de hasard, il est 16h en Colombie, il y a 6 h de décalage. On m'appelle alors, j'espère que t'es pas à Paris puis on m'annonce l'attaque à la Belle Equipe où étaient Romain et Lamia" raconte Guillaume. Et là le monde s'écroule... longtemps.'
#proces13novembre /1899
"A Bogota, je suis déboussolé, 1 clochard m'entend parler français, me tend sa bible, un extrait, un dialogue entre 2 frères qui se disputent.. Un signe encore. On s'enlace. Je comprends que mon frère ne me quittera jamais" poursuit Guillaume très humain.
#proces13novembre /1900
"Parler de Romain et de Lamia m'a permis de les faire exister ici. Ce que je voulais dire, c'est qu'ils ont aimé, ont été aimé. L'amour qu’ils ont donné raisonne encore en nous tous les jours. C'est ce que j'attendais de ce procès" conclut Guillaume.
#proces13novembre /1901
Romain à présent. Un jeune homme. Il était au Bataclan. Dans la fosse. Le souffle court, il raconte la fusillade qui éclate et des choses qu'il fait dans le chaos, "un peu déguelasse" confie-t-il "Je pense 1 peu tard à mon ami qui est resté dans la salle"
#proces13novembre /1902
Romain poursuit son récit, sur le même ton. Presque essoufflé. 6 ans après les faits. L'évacuation. "Surtout ne regardez pas..." et la très bonne nouvelle à ce moment là, son ami s'en est sorti. Il est resté au Bataclan pour aider tant qu'il pouvait...
#proces13novembre /1903
Romain n'est pas assisté d'un avocat. Il n'en a pas ressenti le besoin. Il pensait être passé à autre chose. Il n'a pas de psychologue non plus "j'me dis que c'est peut-être une connerie." Impression étrange, Romain oscille entre sérénité et fragilité... #proces13novembre /1904
Romain parle du sentiment culpabilité qui l'habite."On a fait des choses déguelasses pour s'extraire du chaos. Et puis, suis-je vraiment une victime ? Je suis sorti sans égratignures, après qques minutes. Voilà j'en ai fini" conclut-il dans un rictus gêné
#proces13novembre /1895
Les parties civiles qui souhaitent encore témoigner le feront en mars prochain, indique le président Périès. Environ 80 victimes, 80 histoires, 80 13 novembre...

Suspension de séance.

#proces13novembre /1896
Michel C. est à la barre. Ancien policier de la BAC75N, aujourd'hui formateur. L'un des premiers à être intervenu sur la scène terroriste du Bataclan.
"Le service commençait à 22:20. J'étais en retard. Sur le périphérique je vois des girophare partout..."
#proces13novembre /1897
Michel poursuit. Il raconte que le Commissaire C. de la BAC75N est parti en trombe. "Nous on débarque à Oberkampf, équipé en mode lourd. Néanmoins il nous manque du matériel, 2 casques et 2 gilets pare balles. Equipé, Je participe à une colonne improvisée"
#proces13novembre /1908
Michel C. "Detonations, claquements secs. Nous sommes à 180 mètres du Bataclan. On peut être touché facilement à 400 m par une kalash sans visée. On est arrivé quelques minutes après le commissaire C. il demande de l'aide, vite. Les ondes sont affolés..."
#proces13novembre /1909
Michel C. "Nous n'établissons pas de périmètre de sécurité. le rythme est très élevé depuis le début. Il y a nos hommes à l'intérieur du Bataclan. Et des victimes se sauvent, de façon très dégradé. On est une colonne de 15 effectifs. On gèle les entrées."
#proces13novembre /1910
Michel C, BAC75 "au Bataclan, on parle au commissaire C. Il nous dit, ça tire, on ne sait pas où il sont, il faut y aller. Moi je pense qu'on va y passer. J'écris à ma compagne. Je lui dis 'je t'aime'. Moi je suis derrière le bouclier lourd. "
#proces13novembre /1911
Michel BAC75 :"Quand on entre, plus de bruit. Je suis ébloui par un projecteur. Derrière les portes battantes, on marche sur des chargeurs de kalach. Il y des corps entreposés les uns sur les autres. Plus on avance, plus on gagne du terrain. Plus on fait sortir des gens." /1912
Michel BAC75N: "à l'intérieur, notre attention est attiré par un enfant , près du stand merchandising. On l'extrait. Nos yeux sont habitués à la lumière. Là je regarde la fosse. Une colonne longe sous une coursive. Une autre vers le bar. On cherche les assaillants." /1913
Michel BAC75N: "Puis, le commissaire C. Personne valide, levez les bras. Le silence absolu est rompu. On se fait insulter aussi, 'qu'est-ce que vous foutez ?'. Le sol est glissant, jonché de corps. Mouvement de foule. Je suis bousculé. Je bouscule et ordonne 'au sol" /1914
Michel BAC75N "Les spectateurs, auprès desquels je m'excuse, nous obéissent. Les valides sortent les uns après les autres. Ne restent dans la salle que les invalides et ceux qui n'ont pas souhaité se lever. Ma colonne progresse le long de la coursive.Vers la scène." /1915
Michel BAC75N: "durant notre progression, une femme m'agrippe la jambe. me supplie de l'aider" La voix de Michel vacille, il étouffe un sanglot. "Je la braque, la regarde.. puis lui dit , ne vous inquiétez pas mes pompiers vont arriver. Nous poursuivons notre progression" /1916
Michel BAC75N: "je suis secouriste tactique en zone de guerre. Je lache mon arme, descend dans la fosse et effectue des points de compression, garrots et paking (doigts nus enfoncés dans la chair) je me retrouve à faire du secourisme dans une zone potentiellement piégée.." /1917
Michel BA75N : "à ce moment là des collègues de la BRI arrivent sur les lieux. Avec un bouclier RAMSES. qui ne roulera pas sur les corps. C'est impossible. Moi je fais un dégagement d'urgence, la victime est face au sol. Il faut la retourner ! Et aller au plus vite." /1918
Michel BAC75N: "À ce moment là je croise je croise le médecin de la BRI, affolé qui nous dit stop, le bâtiment n'est pas sécurisé, vous arrêtez tout tant que la zone n'est pas sécurisée. On reprend les évacuations quelques minutes après. "
Le chaos. Fou.
#proces13novembre /1919
Michel BAC75N: "Le RAID et la BRI prennent position à l'intérieur du Bataclan. Ordre lui est donné d'aller reconnaitre les bâtiments voisins, des terroristes auraient été vus dans les rues alentours. il s'agissait de victimes retranchées. La tension était à son extrême..." /1920
Michel BAC75N: "Nous n'avons trouvé aucun terroriste à l'extérieur. Dedans, l'assaut a été donné. On reprend à ce moment là les évacuations du Bataclan. Je croise des collègues que j'ai formé hallucinés, choqués. Puis laissons la main au secours..."
#proces13novembre /1921
"Dans un premier temps c'est le silence. Mes vêtements son maculés de sang. Je n'avais pas de gants. J'ai fait des points de compression...poursuit Michel BAC75N. qui raconte que les CRS évacuent tout le monde, eux compris. Seuls les RAID BRI secours restent sur zone ..." /1922
Le policier raconte qu'il ont mission de sécuriser les bus...éventuellement de faire la circulation !! Michel, le policier BAC raconte qu'il est ensanglanté. Surréaliste.
"Nous sommes de retour à la base vers 3h. On nous redemande de remonter une colonne en urgence..." /1923
"Un homme d'origine maghrebine aurait tiré dans la rue, juré de venger ses frère. Il est retranché chez lui. Nous intervenons. Notre matériel, un pied de biche pour fracturer la porte... Nous l'arrêtons. Il avait un pistolet glock." #proces13novembre /1924
Michel BAC75N conclut en présentant ses excuses aux victimes, précisant qu'il aurait "aimé en faire plus...".
Le récit policier d'une nuit, qui oscille entre sidération, urgence et relative désorganisation.
"Faire la circulation ensanglanté"
surréaliste..
#proces13novembre /1925
Interrogé par le pdt Périès, Michel BAC75N, raconte avoir sorti à titre personnel, environ 10 personnes du Bataclan. LA 15aine d'hommes de la BAC se divisent la tache. Fixation de la menace sur la scène, et évacuation secours dans la fosse.
#proces13novembre /1926
Michel BAC75N raconte que dans ses A/R au Bataclan, coursive droite, il a revu la femme qui lui avait agrippé la jambe. Elle est morte quelques instants plus tard.
#proces13novembre /1927
Michel BAC75N dit s'être constitué PC pour "faire évoluer les process. C'était le désordre ce soir. La radio était affolée, on a emprunté des véhicules qui n'étaient pas les notres, on a effectué une mission qui n'était pas la notre, à cette époque..."
#proces13novembre /1928
Michel BAC75N raconte qu'au moment de l'assaut lui et ses hommes sont dans le hall d'entrée du Bataclan. Il sait que l'assaut a lieu car on lui dit. "Notre mission est de faire le tampon entre les effectifs locaux et effectifs d'intervention " #proces13novembre /1929
"On arrive sur place à 22:05. On nous bloque d'abord et quand on rentre au Bataclan, il n'y a personne dit Michel, BAC75N. Les effectifs RAID et BRI ont mis un certain temps à arriver. Je ne veux pas faire de polémique. Mais ils ont mis un temps certain"
#proces13novembre /1930
"Une personne nous interdit d'avancer à 180 mètres du Bataclan, et en même temps, en onde on entend, 'ils sont en train de tuer tout le monde. Il nous faut du monde, vite ! On progresse par bonds vers le Bataclan. ça tire encore." raconte Michel BAC75N
#proces13novembre /1931
Michel raconte l'absurdité de la situation: "On progresse par bonds vers le Bataclan. Ça tire. On croise une femme qui balade son chien. Je lui dis de décamper
- écoutez, je promène mon chien tous les soirs, vous n'allez pas me dire ce que j'ai à faire...!
#proces13novembre /1932
"Pour moi, il y avait au minimum 300 à 400 spectateurs sur les lieux au moment où nous entrons dans le Bataclan" précise le policier.

Ce qui indiquerait qu'autour de 22:30 près de 1000 personnes avaient fui le Bataclan après le 1er assaut terroriste.
#proces13novembre /1933
Le policier, ex BAC75N, été questionné par le pdt ses assereures. Michel est interrogé par son avocat.
"On nous a demandé de ne pas parler de cette intervention dans un 1er temps. Devoir de réserve. Si tu parles ce sera un manquement au devoir..." raconte-t-il /1934
"En parler était vu comme une faiblesse. Je suis sorti de mon devoir de réserve, puis rappelé à l'ordre. Mais des politiques ont saisi notre ministre, M. Valls. Et des rapports nous ont été demandé, en urgence... le 16 février 2016" dit le policier #proces13novembre /1934
"Les jours qui ont suivi on avait enchainé les perquisitions , on enfonçait des portes, dans le feu de l'action, ne pas y penser c'est normal poursuit le policier. Quand la pression retombe, les remords apparaissent. Sur nos choix tactiques..."dit-il
#proces13novembre /1935
"Qui doit vivre qui doit mourir ? c'est un choix difficile à porter. Et qui vous pèse dit le BAC75N. Je pense à cette femme qui m'avait agrippé la jambe. Je suis désolé mais à ce moment là, je ne pouvais pas la sauver. Je suis navré" dit-il la voix éteinte #proces13novembre /1936
Le policier est interrogé sur les dégagements d'urgence par une avocate. Quels choix effectuer. "Evaluation du risque, état de la menace à l'instant T. Le choix tactique était de préserver leur vie, en les portant, les trainant..."
dit Michel.
#proces13novembre /1937
C'est Alain à présent qui prend la parole. Un policier de la BAC75N également. Il raconte son arrivée en service. "Les gars dépêchez-vous. On se fout des équipages. Direction le 10e arrondissement. Ça tire. J'arrive au Carillon, des corps, des secours."
#proces13novembre /1938
On leur dit ensuite de prendre la direction du Bataclan. Leur patron y est. Alain, équipé d'un casque maintien de l'ordre, gilet pare balle et arme de service. "J'ai aidé un collègue à s'équiper en lourd dit-il. On progresse en colonne vers la salle de spectacle. " /1939
"On fait des A/R avec des barrières en guise de brancard pour évacuer les 1ers blesses, à l'extérieur. Il y a cette femme, un demi visage arraché, une image accroché à ma mémoire, raconte le policier. Puis nous entrons dans la salle de spectacle..." #proces13novembre /1940
"1er contact avec le Commissaire C : 'À l'intérieur c'est un carnage, ceux qui ne veulent pas y entrer, restez. On est tous entrés...poursuit d'une voix hésitante le policier. Et là des cadavres, des corps amoncelés. Je ne sais pas combien de personne j'ai évacués ..." /1941
"J'ai en tête, un jeune homme que j'ai évacué. Il m'a dit que nous étions des héros. Je lui ai dit de tenir bon raconte le BAC75N. Puis nous sommes sortis, avons été félicité par notre commissaire. Des autorités sont arrivés et des échanges, pas forcément en bons termes ..."/1942
"Puis François Hollande est arrivé. Nous avons quitté les lieux. Fin de soirée pour moi à 6:30. Le lendemain j'ai raconté l'histoire à mon épouse qui ne m'a pas vraiment cru. Des collègues de service nous ont traité de mytho" détaille Alain... /#proces13novembre /1943
Alain, 26 ans de police et 21 ans de BAC: "Je n'avais jamais vu autant d'horreur. Et pour la 1ère fois je me suis senti une cible. Au moment où nous étions à l'intérieur, les terroristes étaient au 1er étage." Il se réfère au témoignage de @DavidFritzGoep, le "chilien" /1944
"Mes 2 fils m'ont dit que j'étais un héros. Je leur ai dit non, je suis un homme ordinaire qui a fait quelque chose d'extra-ordinaire raconte Alain. Je leur ai dit cette nuit il y avait 3 K7. Sur la 1ère, il y a le commissaire C. qui intervient le 1er"./..
#proces13novembre /1945
"Sur la 2ème, il y a nous, la BAC, poursuit Alain. Et sur la 3ème K7, il y a la BRI. Et bien vous voyez les enfants, moi j'ai disparu" dit-il plein d'humilité. On sent un professionnel encore très remué, 6 ans après les faits.
Un policier, un homme...
#proces13novembre /1946
Le président Périès interroge Alain sur ses collègues qui l'avaient traité de "mytho". Il ne rentre pas t dans les détails. Il dit avoir regardé la chaine @gulli pour évacuer tout cela. Regrette qu'une collègue se soient vantée d'être intervenue, sans y être vraiment... /1947
Alain est un policier de la BAC qui a pu évacuer au moins 5 personnes dans le chaos absolu. Ce que souligne le président Périès, avant, malicieux, de lui donner ce conseil :

- Faites attention au côté subversif de @gulli !

Rires en salle d'audience.

#proces13novembre /1948
"Je ne souhaite à aucun fonctionnaire de France, et même du monde de subir ce que nous avons subi. En course poursuite, en intervention, on ne subit pas. Au Bataclan, on a subi quelque chose que je n'avais jamais vu et imaginé" dit Alain de la BAC #proces13novembre /1949
On sent vraiment un policier, primo intervenant, BAC au moment des faits, qui ne cache pas son tourment interne. "J'ai du mal avec les films violents, où l'on se tire dessus. Je me suis souvent endormi avec le visage arraché de cette femme que j'avais vu."
#proces13novembre /1950
Alain est un homme grand et fin, le visage rougi, vêtu d'un pull jaune qui parle à voix calme :"peut-être que parler devant vous me soulage. Tu seras peut-être plus gentil après me dit ma nouvelle femme...on oubliera jamais. On vivra avec jusqu'à la fin de nos vies." /1951
Alain raconte que certains de ses collègues lui ont dit : les gars on aurait aimé être avec vous. Moi je leur ai répondu que j'aurais préféré ne pas y être. J'ai dit à un journaliste du Monde. On est des rescapés des rescapés du Bataclan. Des oubliés de l'administration.."
/1952
L'avocat du policier, Me Bernardini, souligne que dans le narratif média du 13 novembre, l'intervention de la BAC a été occulté. "On a eu 1 échelon et 500 euros pour nous récompenser dit-il. Bien pas bien ? Si on me demande, je pense que non..."
Suspension
#proces13novembre /1953
Emmanuel, policier BAC75N arrive à la barre, "après 6 ans de silence plus ou moins imposé." Il pose le ton.
Et raconte son 13 novembre. A la TV, on aannonce des fusillades. Il appelle son chef : "c'est la merde, ça tire de partout. Dépêche toi..."
#proces13novembre /1954
"Je suis le dernier à arriver à la base. On monte dans un scénic, hors d'usage. Avec mon coéquipier, on a plus d'équipements lourd raconte Emmanuel. On descend le bd Magenta à contre sens vers République. On retrouve nos collègues sur place et on avance."
#proces13novembre /1955
"La confusion est totale. Un collègue 'voie publique' nous crie : ça tire alors qu'il nous voit progresser vers le Bataclan. On sait. Je croise le regard d'un autre collègue, sidéré. On apprend que le patron est à l'intérieur." poursuit le policier.
#proces13novembre /1956
"Une autorité sur place nous dit ne bougez pas. Vous ne bougez pas. Mais finalement. On y va quand même raconte le BAC75. Je me souviens du claquement des culasses de fusil à pompe des collègues. Là je me dis, On y est..." poursuit-il
#proces13novembre /1957
Emmanuel " On entre. Je croise le regard d'un collègue qui pointe son arme. Il est livide. J'me dis...ça pue. Et puis le patron : Les gars c'est un carnage, c'est un carnage, y a au moins 2 terroristes. On y va ! On entre, je suis milieu de colonne.
Emmanuel, BAC75N : "Quand je pousse les portes, je vois une jolie jeune femme qui ressemble à une kinésithérapeute qui m'avait soigné. Il faut que j'en sois sur. Ce n'est pas elle. Égoïstement j'ai un ouf de soulagement..."
#proces13novembre /1959
"Et puis la fosse poursuit le policier...Les vivants sur les morts, les morts sur les vivants, on ne sait plus qui est qui. C'est un carnage. Là... les gros frissons. Il cite des collègues...'J'en ai vu des trucs déguelasses mais là...un autre, c'est ouf, c'est ouf... /1960
Emmanuel, BAC75N, le ton enlevé, décrit la scène et "une femme qui marche vers nous, la joue arrachée. Elle marche vers nous. Elle nous dit.. .aidez moi aidez moi...j'peux vous dire que ça vous glace le sang..."
#proces13novembre /1961
L'évacuation des valides commence. Emmanuel raconte qu'il mettait en joue les valides qui sortait et palpait une personne sur 3. Il a ce flash, ce spectateur qui se lève et qui crie : 'Les enculés, les enculés !'
je ne sais pas ce qu'il est devenu...
#proces13novembre /1962
Emmanuel, policier, raconte une évacuation d'urgence d'un spectateur blessé aux jambes. "On le tire par les bras. Mon collègue trébuche,et tombe en arrière."
S'en suit une petite enguelade entre les 2 hommes.
Il faut imaginer l'état de nerf absolu ...
#proces13novembre /1963
Emmanuel parle de l'arrivée à un moment donné de tireurs haute précision, sous la coursive droite. "On tient notre point de surveillance face à la scène."
Dans un contexte où les assaillants peuvent défourailler à tout moment. Dingue. Il faut le dire...
#proces13novembre /1964
"Puis l'ordre nous est donné de prospecter à l'extérieur du Bataclan, rue Amelot, des terroristes seraient prêt à agir à l'extérieur poursuit Emmanuel. Son récit est haletant. "On fouille, on fouille on ne trouve rien. On revient à l'entrée du Bataclan "
#proces13novembre /1965
Emmanuel: "On évacue de très nombreuses personnes refugiées, via des échelles qu'on installe. On fait des palpations sommaire. On tri les valides, les invalides. Il y avait beaucoup de monde." poursuit-il.
#proces13novembre /1966
Emmanuel donne une note d'ambiance. Un policier d'élite (BRI ou Raid, il ne sait plus) lui dit : "Collègue il est où le gars qui commande l'unité ?? Ça vous donne une idée de l'affolement, ou plutôt de la confusion" commente le policier.
#proces13novembre /1967
Puis le refoulement par les CRS, l'incompréhension, le ton qui monte, la pression, l'arrivée des autorités, "Hollande, Hidalgo, qui ne nous saluent même pas. Les bras m'en tombent à ce moment-là" dit le policier.
Puis le retour à la base.
#proces13novembre /1968
Et à nouveau une intervention dans la nuit, la formation d'une nouvelle colonne pour aller déloger un individu très menaçant, de type nord africain, armé et retranché dans son domicile. Il est 6h00 du matin ce 14 novembre.
L'individu est appréhendé...
#proces13novembre /1969
Emanuel dit avoir écrit un peu + tard à sa soeur en Martinique, lui raconte le chaos du Bataclan. "Avec le décalage horaire, c'était la seule personne avec qui je pouvais parler, voilà pour ma nuit" conclut le BAC75N.

Intense replongée au Bataclan, point de vue policier /1970
"Le samedi soir on reprenait le travail dit Emannuel. Le sentiment qui m'habitait...j'avais une haine profonde. quand vous entrez dans une telle salle, vous laissez une part de vous même. La reprise des perquisitions a été un exutoire pour moi..."
#proces13novembre /1971
Emmanuel parle de ses flashs, de cet homme qu'ils récupèrent sous des corps, livide, la lèvre tremblante...
"On nous a demandé de ne pas entrer en contact avec les victimes, de ne pas parler à la presse, de ne pas faire de rapport..."
#proces13novembre /1972
"Pourquoi on a pas pu entrer en contact avec les victimes ? questionne le policier à la barre, avant qui décrit cette autre scène en plein chaos :

- Michel y'a un gamin là...!
- ouais j'ai vu
- On le sort de là
#proces13novembre /1973
"On a extrait le gamin, enlassé dans les bras d'une femme, décédée. Bah voilà j'aurais bien voulu avoir de ses nouvelles en 6 ans..." déplore Emmanuel. Il raconte avoir vu son grand père au procès. Il aimerait avoir des nouvelles de Gaëlle, touchée à la joue.
Un homme quoi
/1974
Me @AurelieCoviaux, l'avocate de Gaëlle, assure à ce policier, qui dit sa vérité, qu'elle transmettra son msg à sa cliente. "Je voudrais saluer mes collègues. Notre cohésion c'était nous, la BAC75N. Notre hiérarchie ne nous a pas soutenu" conclut Emmanuel
#proces13novembre /1975
Une lettre a été lue à la barre. Ecrite par un autre policier de la BAC75. Un homme qui a sombré dans l'alcool et dans le jeu. Une dépression.
Ce procès souligne qu'on est collectivement passé à côté de l'intervention cruciale de la BAC75N.
Pourquoi ?
#proces13novembre /1976
Fin des débats pour aujourd'hui.
Bonsoir à tous.
#proces13novembre /1977
Bonjour à tous.
Jour n•35 du #proces13novembre. Et ces images puissantes partagées par @Arthur_Dvx, le Bataclan, un instant avant le massacre. Le pdt de @lifeforparis, rescapé, pose à la barre cette question cruciale: fallait-il montrer l'horreur pour approcher la vérité ? /1978
C'est @Arthur_Dvx qui témoigne le 1er . Le président de l'association @lifeforparis. Il s'exprime également au titre de rescapé.
cette vidéo est projetée en salle d'audience. /1979
"Il y avait 3 raisons de passer cette vidéo dit Arthur Denouveaux.
- C'est quoi aller un concert ?
- Qu'est ce que les terroristes voient quand ils entrent et qu'ils tirent sur la foule ?
- Fallait-il montrer l'horreur pour approcher la vérité ?"
#proces13novembre /1980
Arthur raconte comment il s'est échappé alors que la fusillade commence au Bataclan. Il parle de souvenirs parcellaires, de sensations, "je me souviens d'avoir rampé sur des corps, j'ai croisé des amis anglais, dont Patrick qui, sorti, retourne à l'intérieur sauver son ami /1981
Arthur parle d'une voix calme, entrecoupée de brèves respirations. Il raconte a accompagné les Eagles of death metal jusqu'à un taxi. Est rentré chez lui. A suivi la prise d'otage à la TV.
#proces13novembre /1982
"Le moment où je réalise dit Arthur, c'est la Cérémonie aux Invalides. Quand votre nom n'est pas lu, vous prenez conscience que ça aurait pu être vous. Que vous n'êtes pas mort à la place des autres..."
#proces13novembre /1983
Arthur Dénouveaux :
"Il y a un triple demi le 13 novembre.
- le deuil de ceux morts à votre place.
- le deuil de ce que vous étiez
- le deuil de ce que vous étiez aux yeux des autres
Ce sont des changements non résolus, 6 ans après les faits..."
#proces13novembre /1984
Arthur : "Sur nous les victimes, on a pas partagé la même souffrance mais on a souffert pour la même cause. On s'est dit à @lifeforparis, aider les autres, c’est s’aider soi même. C'est ce qui a présidé à la création de l'association."
#proces13novembre /1985
Arthur : " On a beaucoup parlé de la culpabilité du survivant. Moi je ressens la responsabilité du survivant.
Survivre, après le 13 novembre, c’était lié à ce qu’on faisait, pour les autres, et ne pas seulement être...victime..."
#proces13novembre /1986
"Qu’est ce qu’être victime ? s'est questionne @Arthur_Dvx au nom de @lifeforparis. Etre victime nous met en dehors de la société. Il y a une brisure dans la continuité de votre vie. Le fil ne sera pas renoué..."
#proces13novembre /1987
"Il y a aussi une sacralité de la victime. Ces 5 semaines de témoignage ont pu ressembler à quelque chose d'assez liturgique commente @Arthur_Dvx. Les
victimes ont été choisies certes à l’aveugle mais pas au hasard. On a été sacrifié pour une cause."
#proces13novembre /1988
Arthur évoque également les fantasmes de la société autour du 13 novembre. Et tout ce que chacun a voulu projeter sur cette tragédie. "Ça fait mal..." déplore le président de l'association @lifeforparis
#proces13novembre /1989
"Les injonctions ont énormément pesé dit en substance Arthur. Une parole apaisée, vous êtes trop naïfs. Une parole vengeuse, vous vous mettez à l'écart d'un récit collectif. Nous en tant que victimes on veut redevenir 'moyen'..."
#proces13novembre /1990
Puis Arthur s'interroge sur le sens du récit collectif face à la Cour. "Il a fondé une communauté. Il a irradié dans la société. C'est cela être actif. L'écueil dans le cadre d'un attentat de masse, c'était la redite.
ici on a eu droit à la redite."
#proces13novembre /1991
"Il est un peu tôt pour tirer un bilan dit @Arthur_Dvx . Mais on a compris l'importance de l’oralité. La parole venue du box des accusés nous a aussi incité à venir parler aussi."
#proces13novembre /1992
"À titre personnel j’ai une vision plus claire de ce qu’est le terrorisme dit Arthur. Pour moi c'est la tranquillité impossible. Les Etats et les services en alerte permanente. Et les victimes, intranquilles, sont dans une boulimie de vivre..."
#proces13novembre /1993
"Il y a aussi une grande question au coeur de ce procès dit Arthur. Fallait-il absolument chercher à ne pas choquer ? Très peu d'images ont été montrées. A-t-on toujours besoin de prendre ces précautions ? Je pense que la question mérite d’être posée.."
#proces13novembre /1994
Sur ce point le président Périès a répondu, clairement : "On y réfléchira. J'avoue que je me suis posé la question pendant les témoignages. Ce n'est pas nécessairement tranché. On a encore le temps pour cela."
#proces13novembre /1995
À défaut d'images, une bande son a été diffusée. Et c'est 1 premier pas dans ce sens. L'enregistrement entendu en salle d'audience, c'était en quelque sorte les voix du massacre. Celles des terroristes à l'intérieur du Bataclan. Glaçant mais pas seulement.
#proces13novembre /1996
On y entend les voix jeunes des assaillants. Leurs revendications. Leurs injonctions, "tout le monde à terre" ou encore , "nous on est des hommes, on a pas besoins d'avions...". Ce qui frappe c'est le silence à ce moment là. Peu de cris. Juste leurs voix..
#proces13novembre /1997
La voix des assaillants et les tirs, les claquements secs... ... "vous pouvez remercier votre président Hollande" et des tirs à nouveaux..."le 1er qui bouge, c'est une balle dans la tête." Des tirs. "vous tapez les musulmans? c'est terminé tout ça !"
#proces13novembre /1998
La bande son est glaçante mais elle complète l'image. On en apprend plus sur ces instants de terreur au Bataclan. Le silence ...entre les tirs et les acrimonies des assaillants. Parfois un cri d'agonie. Puis une énorme déflagration. Le policier vient d'abattre le kamikaze. /1999
À l'issue de cet enregistrement, @Arthur_Dvx a remercié le président Périès d'avoir permis sa diffusion, soulignant que cette bande sonore permettait de comprendre autre chose aussi, à côté de ce qui a été dit par celles et ceux venus témoigner.
Important
#proces13novembre /2000
Avant l'enregistrement, voici également ce qu'Arthur Dénouveaux a aussi exprimé. Il a parlé des assassins.
"Nos bourreaux nous ressemblent. Tout le monde les considère comme des hommes. C'est ce qu'ils sont des hommes. Mais l’humanité du mal, n'est pas une excuse..."
/2001
Arthur, face à la Cour. "On nous dit, vous auriez pu être à leur place. Mais la réalité, c’est que c'est d'abord difficile d’assumer qu’on a été victime. Ce qu'on dit nous, en tant que victime c'est : juger des êtres humains implique l'exigence de vérité"
#proces13novembre /2001
"On a aussi beaucoup dit souligne Arthur...'vous n’aurez pas ma haine'. La vérité, c'est que c'est pas toujours facile à atteindre précisément ce 'vous n'aurez pas ma haine'
Ce qui montre qu'on est pas des robots, qu'on est des êtres humains."
#proces13novembre /2002
Je retiens ceci de ce qu'a exprimé @Arthur_Dvx avec densité, justesse et mots choisis. Son regard :

"Le terrorisme rapproche celles et ceux qui lui survivent.
Le terrorisme porte en lui les germes de son échec"

Vu de la salle d'audience, c'est très vrai
#proces13novembre /2003
Philippe Duperron, président de @13onze15, s'est exprimé à la barre, complétant le témoignage d'Arthur. "C'est le rôle de l'asso que de faire entendre nos voix auprès de tous les acteurs. Et nous avons, avec @Arthur_Dvx la volonté de rapprocher nos deux associations." /2004
Néanmoins le pdt de @13onze15 se distancie de @lifeforparis. Montrer ou non les images des attentats? "Ce serait ajouter de la douleur à la douleur dit-il. Même si ce procès n'est pas destiné aux parties civiles et qu'il est là pour faire apparaître la vérité, la plus vraie"/2005
Negar Haeri, avocate de l'accusé Mohamed Amri, interroge Philippe Duperron. "Les associations ont-elles préparé leur victimes adhérentes à ce qu'elles vont bientôt entendre, au risque d'être choquées, blessées ?
On ne pourra pas toujours anticiper ce qui sera ressenti..." /2006
"Nous avons sensibilisé nos adhérents sur les enjeux de ce #proces13novembre. Nous leur avons dit ne pas sur-investir ce moment, de ne pas se tromper de sujet." a réponde en substance le pdt de @13onze15 à la Cour... et à @NegarHaeri.
#proces13Novembre /2007
A présent Matthieu Langlois, ancien médecin du RAID, qui d'abord précise ce qu'est le rôle d'1 médecin du RAID. "Il y a au minimum, toujours un médecin au plus près des unités d'intervention, specialiste des traumatismes en zones dangereuses et hostiles"
#proces13novembre /2008
"Le rôle du médecin du RAID, formé physiquement et psychologiquement, est de soutenir un assaut. Anticiper les tuerie de masse et prises d'otages massives. Sortir les victimes de ces zones de danger et les diriger vers les secours et hôpitaux" détaille Matthieu Langlois /2009
"Le 13 novembre on est déclenché vers 21:50. Motif attentat terroriste sur Paris, sans autre précision raconte le médecin du RAID. Echange avec Jean Michel Fauvergue, le patron du RAID à ce moment. On sera 6 médecins. On part vers 22:30 vers le Bataclan."
#proces13novembre /2010
"Je ne sais pas ce qu'on va découvrir sur place. Pendant le trajet j'essaye d'avoir du recul, de la sérénité. D'expérience, ce sera précieux dit Matthieu Langlois. Sur place je me rends compte que la réalité va être beaucoup plus dur que les entraînements"
#proces13novembre /2011
"Mon rôle est d'être médecin. Je ne m'occupe pas de la partie intervention mais j'en tiens compte pour construire la partie secours. On progresse en colonne. Plus on avance vers l'entrée, plus la situation est chaotique. Je pense aux circuits d'évacuation." dit le médecin" /2012
Le récit du médecin du RAID (au moment des faits) est circonstancié, précis. On sent ceci dit, une légère fébrilité dans son exposé. "On rentre, on progresse entre les corps, vers la fosse. Lieu des 1ères analyses. Sachant que 2 terroristes sont à l'étage"
#proces13Novembre /2013
"C'est encore plus compliqué que ce qu'on avait pu anticiper. On a pas le choix. Il faut aller chercher les victimes pour les sauver. On ne peut pas attendre que l'assaut soit donné et que le Bataclan soit sécurisé..." détaille le médecin du RAID
#proces13Novembre /2014
L'ensemble des opérations de secours effectuées par les médecins du RAID doivent être validées par le commandant des opérations, le patron du RAID. Les rôles sont répartis. Mission, évaluer. Les morts, la gravité des blessés. Et organiser la boucle d'évacuation, la "noria" /2015
"Organiser le nid de blessés" dit techniquement Matthieu Langlois. "Le rôle psychologique du médecin m'a énormément marqué ce soir là, l'importance de la confiance qu'on transmet non seulement au policier et aux victimes...le lien humain. Sans casque..."
#proces13Novembre /2016
Les opérations de secours, d'évacuation de la fosse, à 2 médecins du RAID, durent environ 40 minutes. "On apprend à ce moment là dit Matthieu Langlois que plus de 80 spectateurs sont réfugiés sur la zone du toit du Bataclan. Il faut les évacuer...
#proces13Novembre /2017
À ce moment la situation est très instable. L'assaut n'a pas été donné. Psychologiquement, c'est très dur. Il y a 4 échelles pour évacuer ces 80 personnes. "Fort heureusement, il y a peu de blessés là haut" poursuit Matthieu Langlois. Urgence à les faire sortir de cet enfer /2018
L'assaut est donné pdt les évacuations dit Matthieu Langlois Des médecins du RAID soutiennent l'assaut. Qui se déroule bien. L'opération se termine après l'assaut. "Je sais pourquoi on s'est entrainé pdt tant d'années. On a fait notre maximum" conclut-il
#proces13Novembre /2019
"À ma connaissance une opération similaire d'évacuation de civils, avant un assaut, sur un théâtre non sécurisé, ça n'avait jamais été fait, dans le monde entier" dit Matthieu Langlois, médecin du RAID le #13novembre2015, répondant aux questions du juge Périès. /2020
"On est dans du dégradé, on est sous la menace. Il faut être rapide sur l'évaluation, rapide sur l'extraction, rapide sur les soins apportés dans ce contexte" poursuit Matthieu Langlois.

Quelle maîtrise. Quel sang froid.
C'est très impressionnant.
#proces13Novembre /2021
- Ceux que vous avez évacué ont-ils tous été sauvés ? demande le président Périès.
- Prioriser, "trier" est un exercice très humain répond Matthieu Langlois.
#proces13Novembre /2022
Le médecin donne alors l'exemple d'une femme blessée à la tête, très gravement atteinte. "J'ai du faire évacuer avant elle d'autres victimes qui avaient plus de chance ... J'ai appris qu'elle avait succombé à ses blessures, à l'hôpital..."
#proces13Novembre /2023
Précision d'importance du docteur Langlois, médecin du RAID au moment des faits. Il n'est pas armé lors de son intervention. Il opère sur un théâtre non déminé. Il évacue les blessés dans les conditions qu'il a décrit et sans discuter les ordres donnés.
#proces13novembre /2024
"Cette soirée a été très riche d'enseignements. Cela aurait été une erreur de ne pas partager notre expérience avec les forces de police du monde entier qui ont unanimement salué notre travail ce soir-là, médecins compris" dit le docteur Langlois.
#proces13novembre /2025
- Le juge Périès, (faisant référence à des témoignages tronqués):
- Avez vous vu des blessés par arme blanche ?
- Le docteur Langlois : non.
- Avez vous vu des personnes décapités ?
- Oui. Une personne. J'ai vu la tête du kamikaze...

#proces13novembre /2026
Audience suspendue.
#proces13novembre /2027
Place à Denis Safran, médecin anesthésiste réanimateur, médecin chef de la Brigade Recherche Intervention (BRI) qui a donné l'assaut au Bataclan.
#proces13novembre /2028
Le médecin chef BRI, 67 ans au moment des faits :"J'ai toujours mon matériel d'intervention dans ma voiture. Prêt à partir en cas d'alerte BRI." Il est averti par l'un de ses amis avocats des attentats. La préf de police de Paris ne répond pas non plus.
#proces13novembre /2028
Il est averti par son pager. Après avoir rejoint le 36 (Qui des orfèvres) en 2 tons "comme on dit" nous partons vers le Bataclan. En tenue de BRI, il a un sticker police et médecin. Il rejoint sa colonne d'assaut devant le Bataclan. Ayant constaté le chaos
#proces13novembre /2029
Le docteur Safran découvre la vision d'horreur en entrant au Bataclan. La colonne d'intervention est en phase exploratoire des lieux. On lui indique de rester à l'entrée de la fosse, à disposition du chef de colonne.

#proces13novembre /2030
"Le temps ne compte plus dans ce genre de situation. La priorité c'est d'identifier les victimes et de porter secours" dit le docteur Safran de la BRI. Le sol était jonché de débris. Il faut aider dans ces circonstances les extractions de blessés.
#proces13novembre /2031
"Nous entrons dans un lieu où on peut nous tirer dessus à tout moment. Le but, procéder à une extraction la plus rapide possible. Le bâtiment peut être piégé. Des assaillants peuvent être cachées.." explique le docteur Safran.
#proces13novembre /2032
Le docteur Safran fait référence à la "golden hour" . Cad que les victimes par balles soient conduites le plus rapidement possible vers les hôpitaux. Lui dit "là c'était la golden minute". Les blessures sont profondes et provoquent hémorragies et détresses respiratoires.
/2033
Les brancards manquent à ce moment là. C'est le docteur Safran de la BRI qui préconisent l'utilisation des barrières Vauban pour évacuer les blessés. Reste que la mission n°1 du médecin BRI est de prendre en charge les blessés de son unité.
#proces13novembre /2034
Le docteur Safran se précipite vers le 1er otage. Constate que les otages, après l'assaut, n'ont pas été blessés. Seul un BRI a été touché à la main. Evacué lui aussi. Il n'a donc plus à s'occuper de membres de la BRI. Sa mission, s'occuper des civils.
#procès13novembre /2035
La mission du docteur Safran devient exploratoire. À la recherche de blessés. Ce sera l'essentiel de sa nuit raconte-t-il avec une voix qui semble sortie d'un film français des années 80, celle de Claude Brasseur presque.
#proces13novembre /2036
"L'objectif, l'obsession du médecin que je suis c'est de prendre en charge le plus rapidement possible les victimes, malgré ce que certaines ont ressenti. Le bâtiment peut sauter à tout moment. Nous travaillons sous la menace" insiste le docteur Safran.
#proces13novembre /2037
"Impossible d'évaluer le nombre de victimes que nous avons extraite...compte tenue de la masse de gens que nous trouvons sur place, dans la fosse. Les uns sur les autres. Combien sont blessés ? S'il y en 10 ou 100 ça change tout" indique le doc Safran.
#proces13novembre /2038
"Une jambe touchée au dessus du genou. Un garrot et vous sauvez la personne. Quand la blessure est trop complexe, vous ne pouvez agir sur place. Mon outil le plus utile a été ma paire de ciseaux dit le doc Safran. Découper les vêtements pour prendre la bonne décision" /2039
Il y aussi les gestes salvateurs à effectuer dans ce chaos pour permettre aux rescapés d'arriver "sauvable" à l'hôpital détaille encore le doc Safran. "On est dans une situation de guerre, similaire à celle qu'on trouve sur les théâtres d'opération."
#proces13novembre /2040
Echange sur le verbe "trier" entre le pdt Périès et le doc Safran. "Terme difficile qui peut blesser". Le doc Safran explique que le mot a été inventé en 1880 par la médecine militaire. Très utilisé par les anglo-saxon, pragmatiques. Il s'agit de priorisation des victimes /2041
C'est une leçon de médecine de guerre que donne en réalité à la Cour le docteur Safran de la BRI, à l'aide d'exemple concrets. "Il y a des blessés, qui peuvent attendre même quand une balle traverse le poumon."
Périès: C'est un miracle!
-non c'est bizarre
#proces13novembre /2042
"J'ai utilisé mes ciseaux toute la soirée raconte le doc Safran pour voir qui saignait et où, quelle était la nature des blessures, où étaient les urgences pour organiser les extractions et dire aux policiers : Celui là, celui là, celui là, etc."
#proces13novembre /2043
"Qu'aucun policier de la BRI n'ait été blessé, c'est une chance extraordinaire" dit le doc Safran.
- Un miracle ? demande le pdt Périès "même si ce terme religieux n'est pas forcément le plus approprié ici..." commente-t-il aussitôt
- Je dirais chance dit le docteur Safran
/2044
Interrogé sur la façon dont il s'est rendu au Bataclan, le doc Safran: "Vous savez dans ces conditions, le gyrophare aux 2 tons, c'est une conduite très rapide, et en même écouter la radio, regarder le téléphone. J'ai suivi bêtement suivi les instructions"
#proces13novembre /2045
"C'était la guerre dans Paris insiste le médecin. Mais personne sur place n'était dans un état de sidération. Non on s'est adapté. J'aurais préféré avoir de plus de brancards certes. Mais on s'est adapté. On peut pas installer un hôpital dans chaque salle de spectacle..." /2046
"On doit faire bcp d'exercices, se préparer, faire des retex (retours d'expérience) mais ce que l'on rencontre sur le terrain ne ressemble jamais à ce que à quoi vous vous êtes préparé. La vertu est de savoir s'adapter à l'instant T" expose le doc Safran
#proces13novembre /2047
Interrogé par Camille Hennetier (Parquet) sur les évacuations, le doc Safran :
"Je ne saurais vous dire qui a donné l'ordre d'évacuer le plus de personne possible. Je ne veux pas refaire l'histoire. Mais je peux dire que cela a été une bonne initiative."
#proces13novembre /2048
À présent, @MartinHirsch, directeur de l'@APHP.
"Il y avait un exercice préparatoire ce jour là dit M. Hirsch, les complotistes ont exploité cela. j'ai d'abord cru à une méprise pensant que l'alerte relevait d'un de ces exercices préparatoires."
#proces13novembre /2049
Martin Hirsch déclenche le plan blanc à 22:34 le #13Novembre2015 pour une 12aine de groupes hospitaliers en IDF avec une cellule de crise par hôpitaux. La cellule de l'AP joue le rôle de cellule régionale. En coordination avec le SAMU.
#proces13novembre /2050
M. Hirsch explique que nombreux personnels se sont spontanément présentés. Préoccupation, les personnels doivent circuler dans Paris, les lits doivent être prêts, les places préparées et réservées.
5000 appels ont eu lieu dans les 36h qui ont suivi les attaques
#proces13novembre
M.Hirsch détaille : 5 hôpitaux ont pris en charge 2/3 des blessés ce soir là. Parmi 364 blessés traités, une 100aine sont urgence vitale absolue.
Mobilisation des hôpitaux également avec des réserves. en cas d'autres attentats et/ou événements
#proces13novembre /2052
M.Hirsh détaille :
4 décès dans les transferts.
188 interventions chirurgicales
10 salles d'OP à la Salpêtrière.
Une greffe coeur rein a été effectué dans la nuit.
Ce qui a évité un décès supplémentaire
#proces13novembre /2053
La voix de M. Hirsch vacille lorsqu'il évoque la façon dont les personnels soignants ont été réconfortés dans ces moments de chaos hospitalier. Il est ému. Il évoque également la solidarité entre personnels de santé. tout le monde voulait aider, participer
#proces13novembre /2054
M.Hirsch précise qu'aucun chirurgien n'a estimé opérer dans des conditions de médecine de guerre. "Les blessures étaient des blessures de guerre, causés par des armes de guerre, causant des trauma de guerre. Mais Le volet opératoire n'a pas été celui d'un théâtre de guerre" /2055
2 impressions de M.Hirsch. D'abord sur la mobilisation des soignants dans un contexte où les victimes avaient le même âge, la même culture qu'eux. Il y a eu vrai processus d'identification. Une médecin a été tuée au Petit Cambodge rappelle @MartinHirsch ..
#proces13novembre /2056
La 2ème impression, plus sombre. 1 voiture croisée cette nuit là, avec à l'intérieur 4 jeunes gens qui riaient se remémore @MartinHirsch.
Et une conviction "dans les grandes crises, les hôpitaux de l'Assistance Publique sont un pilier de la République"
En effet. Fierté.
/ 2056
"Dans les exercices hospitaliers pré attentats, ce niveau de victimes, 364, sur la seule nuit du 13 novembre, ça faisait partie des hypothèses hautes. Je n'aurais su vous affirmer que c'était possible avant que nous ne réalisions" indique @MartinHirsch
#proces13novembre /2057
"Nous n'avons pas eu de difficulté à s'assurer que les blessés auraient accès à des soins d'urgence, critique et accès aux blocs le 13 novembre" dit Martin Hirsch.

Voilà pourquoi ce soir là les chirurgiens n'ont pas opéré en condition de guerre comme il l'avait dit
/2058
Frédérique Aline, 1ère assesseure du pdt Périès interroge, avec ce timbre si singulier, Martin Hirsch sur la difficulté d'identifier les blessés pris en charge. De nombreux proches avaient fait le 13 novembre et les jours suivants, le tour des hôpitaux.
#proces13novembre /2059
"La moitié des blessés n'avait pas d'identité sur eux. Et n'étaient pas en mesure de la donner une fois pris en charge répond @MartinHirsch. Il raconte que lui-même avoir été appelé par une partie civile, une de ses connaissances pour savoir si son proche était chez lui .../2060
"Comprenant, après recherche, que cette personne n'était pas chez nous (cad dans les hôpitaux mobilisés) dit M.Hirsch d'une voix découpée...c'est qu'elle était décédée...Je lui ai pourtant laissé faire le tour des hôpitaux."
#proces13novembre /2061
"Je sais que c'est très cruel poursuit et admet @MartinHirsch. Mais je ne pouvais pas prendre le risque que l'information soit démentie dans un sens ou dans un autre. Je n'en avais pas la possibilité."
#proces13novembre /2062
Supension.
C'est ici que je quitte la salle d'audience. Merci à toutes et tous pour vos encouragements, sans cesse renouvelés.
Lisez @ChPiret et @aureliesarrot pour continuer à suivre les débats en LT.
Bonsoir.
#proces13novembre /2063
Bonjour à tous. Jour N•36 du #proces13novembre. Important, après la diff d'un audio Bataclan hier, sur demande de @Arthur_Dvx, le pdt de la Cour dit s'interroger sur l'opportunité "de diffuser d'autres éléments, visuels ou sonores".
Dire et montrer le terrorisme.
À suivre /2064
Marie-Claude Desjeux, conclut sa déposition. Elle est présidente de la @FENVAC. Elle est questionnée par Me Kempf (Défense) sur son client, Yacine Atar. Elle a, souligne-t-il, déposé un mémoire devant la chambre de l'Instruction évoquant des charges lourdes et multiples. /2065
Or, a semblé sous-entendre Me @raphkempf, le regard sur son client, porté par Marie Claude Desjeux, est peut-être prématuré, voire inopportun à ce stade
(Il ne l'a pas dit, c'est ma lecture)
Elle a simplement répondu que sa démarche lui avait paru normale
#proces13novembre /2066
François Zimmeray, de l'association française des victimes du terrorisme (@afvt_org) a suivi Marie Claude Desjeux. Je retiens sa référence à Elie Wiesel.
Soyez le témoin du témoin. "Qui écoute un témoin de cette tragédie le devient à son tour."
#proces13novembre /2066
François Zimmeray de l'@afvt_org a également eu ces mots :
"Il ne s'agira pas simplement de lutter contre la radicalisation.
Il faut fracturer, il faut casser les discours de complaisance à l'endroit de la radicalisation."
#proces13novembre /2067
Didier Ollat, 51 ans, chirurgien orthopédiste à l’hôpital d'instruction des armées de Bégin, le #13novembre2015, est à la barre.
Il a 29 ans de service. Grande expérience des blessures balistiques et de chirurgie de guerre.
#proces13Novembre /2068
"La balle stérilisée par le feu du canon est un mythe" dit Didier Ollat qui détaille le schéma chirurgical de guerre.
Il ne faut pas refermer les plaies immédiatement et juguler le processus infectieux. (7 jours)

#proces13novembre /2069
Puis démarre le processus de réparation osseuse, pose de fixateurs externes pour réduire les fractures(8 semaines) voire greffes osseuses dans un 2nd temps, détaille le chirurgien militaire. Enfin, le processus de réhabilitation fonctionnelle pdt 9 mois.
#proces13novembre /2070
"7 jours, 8 semaines et 9 mois, c'est le schéma classique. On dit aux patients qu'ils en ont pour 1 à 2 ans , avec le risque d'amputations expose le chirurgien militaire. Ce qui entraine des traumatismes sur le plan psychologique pour les blessés "
#proces13novembre /2071
Le docteur Ollat a précisé qu'une 50aines de blessés par balles du #13novembre2015 avaient été soignés dans 2 hôpitaux d'instruction des armées en Ile de France, Bégin et Percy.
#proces13novembre /2072
"Un fixateur externe est utilisé lorsqu'il y a un foyer infectieux. C'est une source de traumatisme en soi. Un tube qui sort de votre bras ou de votre jambe peur-être difficile à supporter" détaille le chirurgien.

Une idée de la difficulté d'un parcours de réhabilitation /2073
Frédérique Aline, 1ère assesseure, interroge le chirurgien sur "la douleur suspendue", décrites par des victimes, touchées qui couraient encore
"C'est 1 mécanisme temporaire, pas systématique, qui permet d'enclencher l'instinct de survie"
Très interessant
#proces13novembre /2074
Le docteur Baubet à présent, psychiatre à l'hôpital Avicennes de Bobigny. Il est spécialiste de l'enfance et de l'adolescence. Il a traité des victimes du #13novembre2015. Et en soigne encore.
#proces13novembre /2075
"Qu'est ce qu'un expert peut dire après tout ce qui vient d'être dit dans cette salle d'audience par les victimes et proches de victimes ? se questionne le psychiatre. Tout a été dit sur la douleur liée à un attentat terroriste." dit-il d'emblée
#proces13novembre /2076
Le traumatisme se situe du côté du psychique expose le docteur Baubet. C'est différent de l'angoisse, cela touche l'effroi (la sortie de la tranquillité). "La mort, les blessures graves et les sévices sexuels entrainent des traumatismes".

#proces13novembre /2077
Victimes, témoins et proches de victimes peuvent souffrir de traumatismes selon l'acception large du docteur Baubet. "La particularité des événements dont on parle est celle de l'intentionnalité de ces traumatismes."
#proces13novembre /2078
"Un traumatisme intentionnel, c'est être humain qui commet ces actes. Ça provoque un ébranlement profond qui touche à l'existentiel. Une rencontre avec le réel de la mort " poursuit le psychiatre qui abonde son exposé d'extraits littéraires.
#proces13novembre /2079
Le psychiatre a notamment cité l'Iliade ou le poème de la force de Simone Weil

"Un homme désarmé et nu sur lequel se dirige une arme devient cadavre avant d'être touché. Bientôt il a compris que l'arme ne se détournera pas..."

#proces13novembre /2080
Le psychiatre se positionne sur la question de montrer ou non certaines images des attentats.

"montrer fait souffrir les victimes, jouir les bourreaux. Ça ne permet pas à ceux qui n'étaient pas là de réellement se représenter ce qui a été vécu."

#proces13novembre /2081
Qu'est-ce que le traumatisme ? C'est le sens de l'exposé du docteur Baubet.
- Les manifestations du trauma.
Angoisse, sentiment d'abandon, de haine et d'être incompris.
- Le deuil avec la perte définitive d'un être aimé
- Le deuil chez l'enfant notamment
#proces13novembre /2082
"le deuil d'un parent n'est jamais anodin pour un enfant, ça multiplie par deux le risque de suicide" expose le psychiatre face à la Cour.

Statistique troublante.
#proces13novembre /2083
"Un traumatisme concerne l'ensemble d'une famille de victime. Une famille sur 10 seulement bénéficie d'une approche familiale pour traiter les traumatismes" expose Thierry Baubet.
#proces13novembre /2084
Parmi les causes qui détournent les victimes d'un parcours de soins psychiatriques dit le doc Baubet il y a en autre "la crainte de ne pas pouvoir se faire comprendre. À quoi ça sert de parler à une personne qui n'y était pas ? La crainte d'être rejeté"
#proces13novembre /2085
Un exposé, celui de @TBaubet, extrêmement précieux relève le président Périès qui le questionne sur cet enfant du Bataclan qui a perdu sa mère et sa grand-mère. Il ne peut pas en parler (secret médical).
#proces13novembre /2086
Plus largement, le psychiatre explique qu'il faut suivre tous les membres de la famille concernée. "Être méthodique dans le départ. Tenir la route dans la durée." dit-il.
#proces13novembre /2087
Quels effets peuvent produire ce #proces13novembre demande l'assesseure Xavière Siméoni à @TBaubet .
- ça peut être très violent pour une personne qui n'aurait pas été suivi.
- Cela peut réactiver un trauma chez les autres. Mais si le trauma été soignée, ce sera temporaire./2088
Selon le psychiatre, "on assiste dans ce #proces13novembre à quelque chose d'historique qui sera analysé sous toutes les coutures. Il est probable estime @TBaubet que cela apporte aux victimes." Il insiste sur la dimension de communauté , avec une diversité de points de vue./2089
Sur le PTSD, (post traumatic stress disorder) une notion militaire au départ. Elle s'apparente à "la névrose d'effroi", un type de trouble anxieux sévère lors d'une confrontation à la mort notamment.
C'est ce qui est détaillé en ce moment par @TBaubet
#proces13novembre /2090
Me Frédérique Giffard sur les enfants nés après le traumatisme vécu par leurs parents.
"Ces parents doivent se dire qu'il est important de bien s'occuper d'eux-mêmes. Et être vigilant si des symptômes apparaissent chez l'enfant" répond le psychiatre
#proces13novembre /2091
Sur la défiance de certaines victimes sur d'éventuels soins psychiatriques, Me Frédérique Giffard cite Antoine Leiris, "Vous n'aurez pas ma haine", la lettre ouverte qu'il avait publié après l'assassinat de sa femme au Bataclan.
./...⬇️
#proces13novembre /2092
Leiris lu par Me Giffard "On devrait distribuer des gilets fluorescents à tous ceux qu'on a envie d'éviter. Le soutien psychologique en a ce matin-là, ce qui me facilite la tâche. Je ne veux pas leur parler. J'ai l'impression qu'ils veulent me voler. Me prendre mon malheur" /2093
Réponse du professeur @TBaubet: "La position c'est : ouverture et disponibilité des psychiatres dans le long terme. Et en effet ce n'est pas forcément le bon moment d'en parler au début. Ce que vous lisez ne m'étonne pas et je partage cette possibilité" #proces13novembre /2094
Ce fut un exposé extrêmement précieux du professeur @TBaubet.

Il résonne avec les mots brillants de @Arthur_Dvx qui disait hier :

"le terrorisme, c'est la tranquillité impossible".

- suspension -
#proces13novembre /2095
Le docteur Catherine Wong s'est avancée face à la Cour, médecin psychiatre. Une partie de son activité est d'être psychiatre conseil de victimes
Elle a vu 199 victimes pour 1400 heures d'entretien.
Elle présente à la barre le produit de ces entretiens.
#proces13novembre /2096
"Les gens ne sont pas né le 13 novembre" dit le docteur Wong. Il est important de connaître les antécédents. Il important ensuite de se pencher sur le narratif des victimes. "Certains d'entre elles parlent encore aux présent des faits." explique la psychiatre.
#proces13novembre
"La perte de l'insouciance est un trait commun aux victimes du 13 novembre. Il s'agit de solastalgie, une détresse profonde causée par les changements perçus comme irréversibles. Le sentiment qu'on ne verra plus jamais la vie pareille" dit Catherine Wong.
#proces13novembre /2098
Le 2eme trait commun, est le syndrome de Lazare. Ce sentiment qui vous habite que ce que vous avez vécu rend à tout jamais différent aux yeux des autres.
Ce qui provoque une grande douleur expose la psychiatre.
#proces13novembre /2099
Le 3ème trait commun est le syndrome du survivant en cas d'événements collectifs traumatiques majeurs explique Catherine Wong. Les victimes, souvent, ont parlé "culpabilité du survivant" , ce qui là aussi est source de détresse profonde.
#proces13novembre /2100
La psychiatre expose ce qu'est le PTSD (stress post traumatique) articulé autour du mécanisme d'intrusion. Une odeur, une image qui vous replonge dans l'événement que vous avez traversé à un moment totalement imprévisible. #proces13novembre /2101
"Plus on évite, plus le stress, plus le trouble s'accroit. Alors qu'il est parfaitement humain d'éviter les situations stressantes" explique la psychiatre.
Les concerts, le métro par exemple que bcp de victimes ont dit avoir évité après les attentats.
#proces13novembre /2102
La dépression est liée au manque de sérotonine dans le cerveau, liée à l'humeur. Le stress majeur est un gros consommateur de sérotonine. "La dépression, c'est comme une panne de voiture lancée. Elle ralentit, puis s'arrête. Lentement" image la psychiatre
#proces13novembre /2103
Catherine Wong évoque les scarifications: "Quand la douleur psychique est insupportable, on se fait mal pour déplacer la douleur, ne plus y penser. Le tatouage, il y en a eu bcp après le 13 novembre, est un équivalent de scarification. Souvenir indélébile"
#proces13novembre /2104
Le suicide étant l'étape ultime. Quand la douleur morale est trop grande, on met fin à ses jours. Comme Guillaume, la 131ème victime du 13 novembre, dont le père est venu raconter l'histoire. 1 PTSD aggrave grandement le risque de comportements suicidaires
#proces13novembre /2105
Là aussi, cet exposé de psychiatrie est extrêmement précis et, je dois dire, assez troublant, après 5 semaines de témoignages, brulants.
"Quand le cerveau est malade, comme c'est lui qui nous renseigne sur notre état de santé, il nous renseigne mal" dit le docteur Wong
/2106
"Un traumatisme d'une telle ampleur , celui du 13 novembre, poursuit Catherine Wong, on a du mal à le mettre en mots. C'est indicible. Et il y a une douleur liée à l'impossibilité de dire. Dire la douleur qui vous accable. Ce qui incite à ne pas consulter"
#proces13novembre /2107
"Le suicide, c'est choisir d'arrêter de souffrir "

Comment ne pas repenser à Guillaume ? Blessé psychiquement, il a peu à peu sombré jusqu’à se donner la mort, 2 ans après le 13 novembre.
Une victime du syndrome post-traumatique, largement détaillé ici.

#proces13novembre /2108
Une psychologue est à la barre.
Marie de Jouvencel, spécialisée en neuropsychologie. Elle détaille les mécanismes de la mémoire traumatique.

"Je revis dans le présent un événement du passé. C'est l'inverse du souvenir. Il s'agit de réminiscence "

#proces13novembre /2109
En situation terrorisante, la pensée est sidérée, le fonctions cognitives sont débordées et figées.
Et c'est parfaitement observable en imagerie cérébrale fonctionnelle.
C'est fascinant.
Et fascinant de se dire que cet exposé sert la vérité.
#proces13novembre /2110 Image
La neuropsychologue compare mémoire collective et mémoire de victime. La société civile veut continuer à parler du 13 novembre. La victime ne veut plus en entendre parle.r Dans la société civile peut s'installer un climat de peur. Pour la victime c'est la menace de mort . /2111
Tout renvoie ici à la question de l'identité. Et à la fondamentale reconstruction identitaire des victimes du #13novembre2015 a conclu Marie de Jouvencel, neuropsychologue.
À noter, les 3 experts "psy" ont été abondamment questionnés par les avocats des parties civiles. /2112
Fin des auditions cette semaine.
"On reprendra...mardi !!" sourit le président Périès.
(et oui un lundi ne sera pas de trop après 5 semaines de témoignages très éprouvantes.)
Ce fut un Everest. Et il y aura d'autres sommets...
Merci à toutes et tous.
#proces13novembre /2113

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Mar 1
Le désastre d'hier à Gaza aura de lourdes implications. Des palestiniens affamés par l'armée israélienne, son siège quasi complet, des soldats qui tirent sur une foule désespérée, quelle que soit la raison, ne trouvera aucune justification en droit humanitaire international. 1/10
On dira encore “oui mais le Hamas etc.” Quel que soit le comportement de l'ennemi pour Israël -et personne n'est dupe- rien ne justifie la commission de crimes de guerre. Or au delà des faits incriminés, le seul recours à la famine à Gaza est constitutive de crime de guerre. 2/10
Depuis un mois, aucun camion d'aide n'était entré au nord Gaza, dit l'ONU, où vivent près de 300 000 palestiniens. Priver une population de ses besoins vitaux (manger, se soigner), n'est + ni - qu'une punition collective, et la guerre contre le Hamas ne le justifie en rien. 3/10
Read 10 tweets
Feb 7
Je vous en parlais en décembre dernier. Soyons prudents mais on y va tout droit. Israël & Hamas (sous égide Qatar, Égypte, USA ET Arabie Saoudite) sont proches d'un deal. La fin de la guerre à Gaza est sur la table. En contrepartie, la libération de tous les otages israéliens 1/n
C'est une étape cruciale. Elle marquera le début d'un processus très long, très incertain, très dangereux, l'ébauche d'une équation prometteuse (osons le mot) mais avec tant d'inconnues qu'il serait bien aventureux de prédire son succès. Le but ultime : la solution à 2 États. 2/n
C'est tout le sens de l'offensive diplomatique US du moment. Je vais tenter de vous expliciter le process. Le + simplement possible. Essayons d'abord d'imaginer le principe des poupées russes🪆. À chaque étape, on découvre une nouvelle poupée, et donc une clé supplémentaire 3/n
Read 24 tweets
Jan 26
Afrique du Sud vs. Israël.
La Cour Internationale de Justice a rendu sa décision. Je vais tenter de vous livrer la lecture la + équilibrée qui soit, en regard des intérêts poursuivis par toutes les parties.
Spoiler : personne n'est perdant.
(sauf les civils innocents)
Thread 1/n
Commençons par Israël, poursuivi par l'Afrique du Sud devant la CIJ pour “comportement génocidaire”. L'objectif n•1 de Tel Aviv était de contrer toute injonction à cesser le feu.
Objectif rempli : La CIJ n'ordonne pas à Israel de mettre fin à son opération militaire à Gaza. 2/n
Toutefois, la CIJ rejette la demande de l'équipe juridique israélienne de “rayer l'affaire”. La Cour examinera “au fond” l'accusation de génocide. Cela prendra DES ANNÉES. En attendant, et en droit, Israël reste présumé innocent mais, en quelque, sorte est mis en examen. 3/n
Read 24 tweets
Jan 25
Afrique du Sud vs Israël.
La @CIJ_ICJ statue demain.
Prétoria requiert l'arrêt des opérations militaires israéliennes à Gaza au motif du “risque de génocide”. En encadré, mon analyse des plaidoiries sud africaines. En thread, mon regard sur le contre argumentaire israélien.🧵 1/n
Très attendue, la @CIJ_ICJ a la lourde responsabilité de statuer en droit sur une question cruciale. Non pas sur celle de “génocide” - il faudra des années pour en juger - mais sur celle de “plausibilité” que le crime des crimes soit commis par l'armée israélienne à Gaza. 2/n
Pour prévenir ce risque, bien réel selon elle, l'Afrique du Sud demande à la Cour d'imposer à Israël des mesures conservatoires. 1er point -très important- les 15 juges ne sont pas liés par cette requête. La Cour peut décider de rejeter, voire de prononcer d'autres mesures. 3/n
Read 25 tweets
Jan 23
2 mois de trève à Gaza en échange de la libération de tous les otages. C'est le deal proposé par Israël au Hamas.
Quelques reflexions.
Comme toujours, il y a les propos publics, ceux de Netanyahu, Premier Ministre aux abois, et ce qui se passe en coulisse. Et surtout à Gaza. 1/n
Gaza, où plus que jamais la situation confine à la dévastation humaine et matérielle. C'est ce que disent les images d'absolues destructions, les humanitaires qui travaillent sur place, la population civile au bord de la rupture, sous le feu meurtrier de l'armée israélienne. 2/n
Pour quels effets ? Mineurs en regard des objectifs affichés.
1/L'anéantissement du Hamas ? Seuls 30% de ses miliciens auraient été tués.
2/La libération des otages ? Aucun n'a été libéré sans accord.
3/ La démilitarisation de Gaza ? Très loin d'être achevée par les armes.
3/n
Read 17 tweets
Jan 11
Afrique du Sud vs Israël.
La Cour Internationale de Justice a commencé à examiner la plainte de l'Afrique du Sud contre Israël pour “génocide” à Gaza.
7 avocats mandatés par Prétoria ont plaidé ce jeudi. J'ai tout écouté. Je vous livre mes réflexions. 1/n
1er point. Ne pas s'attendre à une décision sur le fond avant plusieurs années.
Ce qui est en jeu à court terme, c'est la demande faite par l'Afrique du Sud de “mesures conservatoires” en vue de prévenir “des actes de nature genocidaire ou sur le point de l'être” à Gaza. 2/n
Selon Prétoria, aucun doute, “Israël s'est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza.” C'était la colonne vertébrale des plaidoiries. Tout a été évidemment très argumenté par les avocats. 3/n
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