Thread by @JeanLouisRocca1

1/9 #Chine La résolution (jueyi) que devrait prendre le comité central fait déjà couler beaucoup d'encre. C'est en effet la troisième fois seulement qu'un texte censé donner les clefs de l'histoire du Parti sera adopté, la première fois en 1945 (Mao), la seconde en 1981 (Deng)

2/9Mais les circonstances sont très différentes. En 1945, Mao annonce qu'il a définitivement pris le Parti et qu'une nouvelle ligne s'impose. Deng annonce en 1981 le virage des réformes : il doit la justifier par rapport à l'histoire du Parti. Pour Xi, c'est très différent.

3/9Pas de virage mais un constat, la Chine a réussi son retour. Quasiment aucune des politiques menées depuis 2012 ne sont nouvelles. Il s'agit d'inflexions, parfois importantes. Xi constate que la Chine a réussi, ce qui n'est pas faux au vu de la place qu'elle occupe.

4/9Le but est d'affirmer ce constat. Mais Xi n'est pas Mao ni Deng : 1-parce qu'il n'est pas révolutionnaire ; 2- parce que les temps ont changé. Adopter une résolution montre d'une part qu'il existe un consensus dans l'appareil comme dans la société pour une direction forte...

5/9...et d'autre part que la société n'est ni celle, misérable, des années 1949, ni celle déboussolée des années 1970. Il faut la convaincre. Cette résolution est donc un exercice de séduction. 1-regardez comme le PCC a réussi 2- Nous vous promettons de grandes choses..

6/9 La "prospérité commune", l'entrée des pauvres dans la classe moyenne, la fierté d'être chinoise. Le parti joue gros : il va falloir assumer et au vu des défis, des chantiers et des contradictions c'est pas gagné.

7/9Entre autres : on va remonter les filières mais on a pas les techniciens nécessaires car la formation professionnelle manque, on veut baisser la part du charbon mais on en a besoin, On veut augmenter les salaires les plus bas mais çà va coûter très cher.

8/9On veut baisser les prix de l'immobilier mais une chute signifierait une crise de financement des gouvernements locaux et une perte dramatique du patrimoine des urbains, la projection internationale des entreprises doit être forte mais plus elle est forte plus elle inquiète.

9/9Dans ce contexte, l'avenir du PCC se joue sur sa capacité à satisfaire les intérêts de la population. Pour Arendt une différence entre un Etat autoritaire et un mouvement totalitaire réside dans le fait que l'intérêt n'est plus le ressort du lien politique dans le cas 2.