Je m’appelle Mathias Wargon. Je suis né dans un monde où les morts étaient presents parmi les vivants. Un monde où la seconde guerre mondiale n’était pas tout a fait terminée. Un monde peuplé d’absents, où on parlait encore leur langue quasiment éteinte. Un monde 1/6
où il n’etait pas rare que des gens d’à peine soixante ans, aient un numéro tatoué sur l’avant bras. Un monde où ma mère, enfant caché, attendait encore son père Szmuel Brzoska arrêté par la police française, interné à Drancy, disparu dans un camp en Pologne. 2/6
Un monde où les enfants connaissait le vélodrome d’hiver pourtant détruit avant leur naissance. Un monde où des enfants nés dans les années soixante rêvaient qu’ils étaient poursuivis par la police. Un monde d’où des grands tantes et des oncles avaient disparu. 3/6
Un monde où les mot deportés, camps, faisaient partie du vocabulaire courant. Un monde où les enfants partis en colonies de vacances savaient qu’il fallait finir les croûtons de pain distribués par le mari de la directrice. Un monde où on savait qu’il avait été dangereux 4/6
d’etre juif. Un monde où les images de deportés décharnés, ou de tas de cadavres etaient connues par tous. Alors quand j’entends aujourd’hui ceux qui parle de nazisme, de génocide, de déportation, de solution finale ou de Nuremberg, utilisés a tort et a travers, par 5/6
des politiques, des militants de causes diverses, c’est comme un crachat sur les tombes pour ceux qui en ont une et à la mémoire de ceux qui n’en ont même pas. Quand je vois ceux qui trouvent des excuses à ceux qui ont organisé ca, l’enfant d’hier devenu adulte est en rage. 6/6
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