1/10 Comme promis, un petit thread pour revenir sur les grandes lignes de ma #thèse. Ou plutôt, pour commencer, sur ce qui fait du #Kilimandjaro un super objet de recherche (car je manque un peu de temps, il parait que j’ai une soutenance à préparer) 🧐
2/10 Mon idée initiale était de travailler sur l’histoire coloniale allemande, encore assez méconnue en France. Parmi les anciens territoires de l’empire allemand : l’Afrique orientale allemande, fondée en 1885 (actuels Burundi, Rwanda et Tanzanie continentale)
3/10 La question des frontières, des constructions des territoires, des représentations spatiales et des imaginaires m’intéressait tout particulièrement. Au début j’ai envisagé de travailler sur la manière dont les frontières de l’Afrique orientale allemande avaient été décidées.
4/10 Mais un tel sujet était trop ambitieux pour espérer approfondir correctement les multiples processus alors à l’œuvre. Un espace a attiré mon attention en particulier : le Kilimandjaro. (En photo, mon premier face à face avec mon sujet avant un séjour d’archives, juin 2018😍)
5/10 Le Kilimandjaro, plus haut sommet africain (5895m), se trouve aujourd’hui à la frontière entre Kenya (ancienne colonie britannique) et Tanzanie (ancienne colonie allemande). Une frontière rectiligne de la côte au lac Victoria, sauf, précisément, au niveau du massif.
6/10 Il est en outre très présent dans la culture populaire du 20e siècle, dès qu’il est question de représenter l’Afrique de l’Est, que ce soit chez Hemingway, Kessel (Le Lion), dans Out of Africa, chez Disney (le Roi Lion) ou même dans Harry Potter (oui oui !)
7/10 Il a été un symbole de l’empire allemand : son sommet est baptisé au début de la colonisation après le nom de l’empereur (Kaiser-Wilhelm-Spitze). À l’indépendance du Tanganyika (1961), un drapeau national y est planté, le sommet rebaptisé “Uhuru Peak”, pic de la liberté.
8/10 Et pourtant, le Kilimandjaro n’était pas vraiment connu des Européens avant le milieu du 19e siècle. Quant aux populations est-africaines, si elles connaissaient la montagne voire l’arpentaient, elles n’envisageaient pas une ascension sommitale comme une conquête.
9/10 La question était donc de savoir comment le Kilimandjaro avait été construit dans les représentations pour susciter ensuite un tel engouement impérial (puisque le tracé frontalier laisse envisager une sorte de scramble germano-britannique dans la région)
10/10 C’était un peu un pari, au tout début, ce sujet. Mais il s’est avéré payant, extrêmement riche, permettant de faire une micro-histoire globale de l’Afrique de l’Est, en croisant de multiples historiographies et thématiques de recherche. Je développerai mieux plus tard !
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Très heureuse d’annoncer la soutenance de ma #thèse "La fabrique du Kilimandjaro" à @ENS_ULM le 10 décembre !
Direction l'Afrique de l'Est, pour parler #exploration et #alpinisme, représentations et imaginaires géographiques, #impérialisme et #colonisation aux 19-20e siècles 🌍🏔️