60e journée d'audience aujourd'hui au procès des attentats du #13Novembre
Le compte-rendu d'hier au sujet, notamment du "clan Clain", avec les illustrations de @ValPSQR est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
L'audience ne débute qu'à 14 heures aujourd'hui en raison d'un mouvement de grève des magistrats et greffiers.
A noter par ailleurs que Salah Abdeslam et Osama Krayem sont toujours absents du box et qu'il faudra le temps des sommations d'huissier désormais habituelles.
Aujourd'hui, la soeur aînée des Clain et sa fille ainsi que la mère du terroriste du Bataclan Foued Mohamed-Aggad doivent témoigner à l'audience.
LT à suivre ici.
L'audience reprend. Mais comme indiqué précédemment elle est immédiatement suspendue le temps des sommations d'huissier à Salah Abdeslam et Osama Krayem absents.
L'audience reprend en l'absence donc de Salah Abdeslam et Osama Krayem depuis le 25 novembre.
Le président souhaite prendre tout d'abord la parole "pour manifester notre soutien aux collègues qui se mobilisent pour obtenir une nette amélioration du fonctionnement judiciaire".
Le président précise toutefois qu'il n'a "nullement l'intention de se plaindre" des conditions de ce procès du #13Novembre 2015
"Mais je sais depuis 40 ans que je fais ce métier que conditions de travail dans lesquelles nous exerçons ce métier ne sont pas toujours les meilleures"
Me Frédéric Bibal, apporte lui aussi son soutien à cette mobilisation au nom des avocats de parties civiles,
Enfin, Me Martin Vettes, avocat de Salah Abdeslam s'ajoute à ces voix au nom de la défense.
Le président demande à établir la connexion avec l'établissement pénitentiaire où est actuellement détenue Anne-Diana Clain, soeur aînée de frères Clain.
Apparaissent à l'écran la cellule de visioconférence et une chaise vide.
"Madame Clain arrive" assure une agent pénitentiaire
Après quelques minutes d'attente, Anne-Diana Clain arrive à l'écran.
"J'ai 46 ans, je suis incarcérée à Réau".
"Vous êtes la soeur de deux accusés qui ne sont pas présents", indique le président, "on a des éléments laissant penser qu'ils sont décédés, mais pas de confirmation".
Anne-Diana Clain : "je suis déçue qu'ils aient participé à cette monstruosité. Je pense que j'ai du mal à que ce soit vraiment pour moi un fait réel le fait qu'ils soient responsable de tels actes. A l'époque, j'ai cru au complot."
Anne-Diana Clain : "pour moi ils n'étaient pas mêlés à ça et juste là pour lire la revendication. J'ai cru. Mais avec le temps passé en prison et les reportages que j'ai vus, j'ai compris que c'étaient des terroristes. Donc je suis déçue. Mais cela reste mes frères."
Président : "vous avez beaucoup évolué dans vos dépositions. Vers la fin que vous avez dit ue vous n'étiez pas pour ce genre d'itinéraire. Que pouvez-vous nous en dire?"
Anne-Diana Clain : "on est convertis depuis 1999. On était en recherche spirituelle depuis pas mal d'années"
Anne-Diana Clain: "on s'est convertis les uns après les autres. C'était une recherche familiale. Il y a eu moi, Fabien, sa femme, mon petit frère, ma petite soeur. Et ma mère en dernier. Et on est entrés dans un islam radical car je pense que ça nous a été présenté dès le départ"
Anne-Diana Clain : "on était dans l'extrême pratiquement depuis le début. On était tous persuadés que c'était ça l'islam. Dans l'extrême. Dans la guerre, le fait de pouvoir dominer le monde entier parce que les musulmans doivent faire la guerre."
Anne-Diana Clain : "mes frères étaient chanteurs. Ils ont toujours chanté des anasheeds religieux, mais ça s'est aggravé une fois qu'ils étaient là-bas.
Quand Jean-Michel est parti, c'était 8 mois avant la proclamation de l'Etat islamique."
Président : "mais avant qu'ils partent, ils avaient déjà des propos violents et haineux envers les mécréants?"
Anne-Diana Clain : "ils avaient le sourire, bonjour à tout le monde. Je ne vois pas le côté haineux. Mais c'est vrai que c'était nous les croyants qui avaient compris."
Anne-Diana Clain : "c'est une fois en prison que je me suis rendue compte qu'il y avait plein d'interprétations du Coran. Mais à l'époque, je le voyais pas comme ça. Je n'ai pas cherché à comprendre. Et mes frères non plus."
Anne-Diana Clain : "au début de l'Etat islamique, on ne pensait pas du tout que c'était un Etat terroriste. Il m'a fallu du temps pour réaliser. Même Al-Qaïda, je ne le voyais pas comme des terroristes. Il a fallu que je rentre en prison pour comprendre."
Anne-Diana Clain : "on était tellement radicalisés. On n'avait pas la télé, on ne regardait pas les informations. Même quand il y a eu l'attentat [du #13Novembre 2015 ndlr], j'ai pas vu l'ampleur de la gravité des choses. Pour moi, c'était un complot."
Anne-Diana Clain au sujet des attentats du #13Novembre 2015 : "à l'époque je pensais que la France bombardait des civils là-bas et que eux faisaient la même chose. J'ai cru ça. Et en même temps, je croyais au complot. C'est contradictoire. C'était assez flou dans ma tête."
Président : "vous avez semble-t-il un libre arbitre aujourd'hui et une capacité de raisonnement. Comment expliquer que vous n'ayez pas eu ce recul avant?"
Anne-Diana Clain : "on était dans pratique religieuse extrême. Et c'était une vérité absolue. Pour moi tout était vrai."
Anne-Diana Clain : "maintenant c'est clair que j'ai pris une grosse claque quand j'ai compris que les hadiths étaient des interprétations et que chacun pouvait y mettre ce qu'il voulait.
Mais c'est vrai que pour l'attentat de Charlie Hebdo, j'ai cautionné."
Le président lit le texte d'un chant écrit par les frères Clain : "il nous faut taper la France, il est temps de l'humilier. Il nous faut de la souffrance et des corps par milliers."
C'est écrit dans quelle religion, ça ?"
Anne-Diana Clain : "je ne sais pas ...."
Président : "il y a eu des vidéos d'exaction de l'Etat islamique ..."
Anne-Diana Clain : "je regardais pas les vidéos. J'étais ignorante, une mère au foyer. Je m'occupais de mes enfants."
- mais vous aviez des contacts ?
- c'était purement familial. Ils me disaient de venir
Président : "qui était sur place de votre famille?"
Anne-Diana Clain : "mes frères, mes belles-soeurs, ma petite soeur avec sa famille, tous les enfants de mes frères, ma mère, ma plus grande fille et ses enfants, ma fille Fanny ... c'est vraiment toute la famille quoi."
Anne-Diana Clain : "j'ai des nouvelles. J'ai eu une lettre de la Croix-rouge cette semaine. Et j'ai des nouvelles par mes enfants quand ils viennent me voir au parloir. J'ai eu sept décès, je les ai appris au parloir. J'ai des nouvelles de ma fille et son fils en Syrie."
Anne-Diana Clain : "je pense que mon mari n'était pas autant radicalisé que mes frères. Mais il a été la cause de notre conversion.
Après, mes frères fréquentaient des gens sur Toulouse ... des salafistes quoi. Ce qui a fait qu'on est entrés dans un islam radical."
Anne-Diana Clain: "je pense que pour les musulmans extrêmes comme j'ai pu l'être à l'époque, je suis devenue une mécréante. Il y a plein de hadiths auxquels je ne crois plus du tout. Du coup, même avec mon mari en ce moment c'est pas trop ça parce que pour lui je m'égare en fait"
Anne-Diana Clain : "avec ma fille qui est en prison [Jennifer qui doit être entendue à l'audience après elle ndlr], on s'écrit. Donc j'essaie un peu de lui faire comprendre à quel point on a pu être trompés sur plein de sujets. Mais je pense que de vive voix ce sera mieux."
1ere assesseure: "vous dites que vous êtes partis en Syrie pour vivre votre religion. Qu'est-ce qui vous en empêchait en France?
Anne-Diana Clain: "le but ultime c'étai de vivre dans un Etat où il n'y avait que des musulmans, pour nous préserver. C'est ce que j'ai cru à l'époque"
Anne-Diana Clain : "je pense qu'on a été victimes d'une idéologie. Mais on est responsables de nos actes et je ne cautionne pas du tout les actes que mes frères ont pu faire. J'ai du mal encore à faire face à leur rôle de terroriste, d'avoir fait autant de mal à autant de gens"
Assesseure : "vous avez vécu un an en Bulgarie. Pour quelle raison?"
Anne-Diana Clain : " on n'avait pas de papiers pour aller en Syrie. C'était mes frères qui se chargeaient d'en trouver."
- donc au moment des attentats du #13Novembre 2015, vous êtes en Bulgarie?
- c'est ça.
A noter qu'Anne-Diana Clain et sa famille (son mari et quatre de leurs six enfants) sera ensuite interpellée début juillet 2016 alors qu'ils tentent une nouvelle fois de se rendre en Syrie.
Leurs deux autres filles sont pour l'une incarcérée, pour l'autre dans un camp en Syrie.
Assesseure : "quand avez commencer à prendre du recul?"
Anne-Diana Clain :"en 2019, quand mes frères sont morts. Je l'ai appris à la télé. J'ai pris une grosse claque. J'ai eu un suivi avec des psychologues, un binôme de soutien. Ca m'a permis d'ouvrir les yeux."
Anne-Diana Clain au sujet de son mari : "c'était l'homme de ma vie et pour moi c'était lui qui décide."
Elle sourit. "J'ai changé d'avis, hein. Je ne suis plus du tout d'accord avec ça. J'ai l'impression d'avoir été une gamine."
Anne-Diana Clain explique que lorsque ses frères sont partis en Syrie, leur mère "a voulu partir avec eux. Elle a voulu rejoindre ses enfants et ses petits-enfants."
A l'époque, elle a déjà des problèmes de santé.
Elle décède d'ailleurs en Syrie quelques mois plus tard.
Me Chemla (PC) : "vous êtes sensée, vous vous exprimez remarquablement. On essaie juste de comprendre comment vous et toute votre famille avez basculé ?"
Anne-Diana Clain : "c'est pour cela que je vous ai dit qu'on a été victime d'une idéologie."
Me Chemla : "vous savez pourquoi votre gendre Kevin Gonot a été condamné à mort en Irak?"
Anne-Diana Clain : "il est condamné à mort pour avoir combattu en Irak. Mais ce que je sais c'est qu'il était dans un camp en Syrie et ils l'ont emmené en Irak pour le condamner à mort."
Me Szwarc (PC) : "vous avez dit que c'était dommage que vous frères ne soient pas là ..."
Anne-Diana Clain : "c'est dommage qu'ils ne soient pas confronté à la réalité de ce qu'ils ont pu faire. Qu'ils n'ont pas pu comprendre comme moi. Parce que c'est terrible en fait."
Avocat de partie civile : "vous avez fait du prosélytisme?"
Anne-Diana Clain : "oui, avec mes enfants?"
- et votre entourage?
- je ne voyais plus grand monde.
Elle ajoute : "je trouve dommage que les enfants paient pour les conneries des adultes."
Fin de l'audition d'Anne-Diana Clain. On se connecte maintenant avec la prison de Beauvais où est incarcérée la fille aînée d'Anne-Diana Clain, Jennifer qui doit aussi être entendue aujourd'hui.
La connexion avec la maison d'arrêt de Beauvais est établie. Mais Jennifer Clain n'est pas encore arrivée dans la salle de visioconférence. La cour patiente donc.
Finalement, le président annonce qu'il va falloir quinze minutes avant que la détenue arrive devant la caméra. "Donc on va faire une suspension de 15 minutes précises. Mais vous ne sortez pas passer une demi-heure sur les marches du palais comme vous avez l'habitude de le faire"
L'audience reprend avec l'audition de Jennifer Clain.
"Vous êtes en attente de jugement, c'est ça?" l'interroge le président.
Jennifer Clain : "oui, c'est ça."
- pour des faits de?
- terrorisme
- vous avez un lien avec des accusés ?
- mes oncles Fabien et Jean-Michel
Jennifer Clain : "moi, je n'étais pas au courant que les attentats allaient avoir lieu. Je l'ai appris le lendemain. Avec mes oncles, je n'en ai jamais parlé. J'ai juste parlé avec la femme de Fabien de la revendication. Elle m'a dit qu'il avait été obligé de la faire."
Jennifer Clain, 30 ans aujourd'hui : "j'étais en Syrie avec Daech de juillet 2014 à décembre 2017. J'ai vu quelques fois mes oncles. Je sais juste qu'ils travaillaient dans les médias. Peu après les attentats, je me suis disputée avec eux et je ne les ai pas vu pendant un an"
Jennifer Clain au sujet de Fabien et Jean-Michel Clain : "ils travaillaient à la radio au début. Et puis ils s'occupaient de tout ce qui était médias européens de Daech."
Président : "c'était du prosélytisme?"
Elle sourit. "Oui, clairement".
Président : "vous avez vu des vidéos d'exactions?"
Jennifer Clain : "tout ce qu'il s'est passé là-bas, j'ai vu. J'ai vu pratiquement toutes les vidéos que Daech a sorti."
- c'était des projections organisées?
- il y avait des écrans géants en plein centre ville de Raqqa.
Jennifer Clain : "il y avait aussi des exactions en plein milieu de la rue. Mais moi je n'y ai jamais assisté. Ceux qui ne voulaient pas voir ne venaient pas. Mais la majeure partie des gens qui étaient là-bas approuvaient. En tous cas au début. Et mes oncles approuvaient aussi."
Jennifer Clain : "sincèrement, tout le temps que j'ai passé à Daech, j'ai toujours cru que les médias avaient grossi ça [leur participation dans la préparation des attentats du #13Novembre 2015] et qu'ils n'avaient rien à voir là-dedans."
Jennifer Clain marque un temps d'arrêt puis explique : "je me suis fâchée avec mes oncles parce qu'ils m'ont menti sur un sujet grave. Ils ont fait arrêter par Daech des personnes que je connaissais parce qu'ils pensaient que ces personnes pouvaient se rebeller."
Jennifer Clain : "vers 2017, les étrangers se sont divisés en deux groupes. Beaucoup de personnes, dont moi, avaient vu que Daech n'était pas ce qu'ils prétendaient être. J'étais opposé à mes oncles sur ce sujet. Et je leur ai caché que j'allais partir de Daech."
Jennifer Clain : "le problème c'était pas les attentats ou quoi mais c'était que les dirigeants faisaient beaucoup de choses dans leur intérêt personnel plutôt que pour Dieu."
Président : "la corruption, quoi."
- voilà.
Président : "vous avez encore des contacts là-bas?"
Jennifer Clain : "avec ma soeur qui est dans un camp et la femme de Fabien aussi. J'ai reçu une lettre."
Président : "vous avez d'autres proches là-bas?"
Jennifer Clain : "J'ai mon mari qui est en Irak, dans une prison".
Quand je suis sortie de Daech, on était une vingtaine. Tous les hommes ont été arrêtés par les Kurdes donc ils sont emprisonnés là-bas."
Président : pourquoi vous avez voulu quitter Daech?
Jennifer Clain : dès le début, il y avait des choses qui m'avaient gênées. Mais c'est difficile de reconnaître qu'on a tout quitté et qu'on s'est trompé.
- c'était par rapport aux exactions?
- ça là bas, ça ne me gênait pas.
Président : "et incendier un pilote dans une cage?"
Jennifer Clain : "à l'époque, ça me semblait tout à fait normal. IL avait envoyé des bombes incendiaires qui faisaient exactement la même chose.
- C'est à l'imparfait.
- pratiquement tout est à l'imparfait concernant Daech.
Jennifer Clain : "chez Daech, je ne pensais plus par moi-même en fait. C'était seulement le groupe. Et puis je commençais à remettre en doute, c'était dangereux pour ma vie. Franchement, ça ressemble énormément au régime nazi. Même si à l'époque, je ne le voyais pas comme ça."
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Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."