Thread by @PerseusLeGrand

Machiavel et la Blockchain, une histoire d'amour ?

- THREAD -

Pour ma participation au #knowledgeweek1 de @AwkTim, je vous propose un thread mêlant blockchain et philosophie !

Dans une ère où le numérique s’installe de plus en plus à nos côtés, et où la démocratisation des nouvelles technologies va de pair avec notre train de vie, de nouveaux enjeux naissent et portent en leur sein bon nombre de questionnements philosophiques.

La philosophie s’avère être un domaine vaste englobant une multitude de questionnements visant à une compréhension du monde et de la vie au travers d’une réflexion critique, rationnelle et profonde.

Nicolas Machiavel, humaniste florentin de la Renaissance, est un théoricien de la politique, de l’histoire et de la guerre qui a cherché à fonder une philosophie « politique » en s’ancrant dans l’étude de la personne humaine telle qu’elle est réellement.

D’un autre côté, la blockchain, nouvelle technologie en pleine expansion, révolutionne le monde dans de nombreux domaines.

Au-delà de l’aspect technologique et matériel, la blockchain révolutionne les échanges et les relations humaines. Au travers de ces changements pour le moins fondamentaux, la politique semble être un domaine qui ne sera pas épargné par la montée en puissance de la blockchain.

I- La confiance, élément central controversé

La confiance des hommes envers les dirigeants n’a cessé de diminuer au fil des années. Néanmoins, le peuple semble accorder encore trop de confiance envers les diverses décisions étatique.

En effet, selon Machiavel, la perduration du pouvoir par un dirigeant ne peut s’effectuer seulement par bonté, tolérance ou encore pacifisme.

« Un seigneur prudent, par conséquent, ne peut ni ne doit observer la foi quand une telle observance se retourne contre lui et quand les causes qui la firent promettre ne sont plus...

...Et si les hommes étaient tous bons, ce précepte ne serait pas bon; mais parce qu’ils sont mauvais et ne l’observeraient pas envers toi, toi non plus, tu n’as pas à l’observer envers eux » (Le Prince)

L’élément central à relever dans cette analyse politique est le fait que les dirigeants ne veulent pas notre bien en priorité, et que si par pur altruisme ils le voudraient, ils ne pourraient perdurer au pouvoir.

L’homme doit cesser de s’illusionner, il est fruit de convoitise et de méprise en tant que citoyen.

Machiavel exprime tout au long de ses écrits le fait que la vérité doit « se conquérir », et qu’elle doit être utilisé intelligemment.

En somme, la vérité ne doit être révélée qu’au moment où cela arrange le dirigeant.

Cependant, sans vérité, aucune relation de confiance ne peut prospérer durablement. Tout n’est qu’illusion et mensonge, opportunité et appréciation.

Le problème dans tout cela est que l’humain, en tant qu’être social, en tant que citoyen, n’a pas vraiment le choix, et doit plus ou moins se soumettre à cette relation de confiance.

Le citoyen doit faire confiance pour perdurer en société. Il se doit d’accepter les risques qu’il peut rencontrer tout au long de sa vie, parce qu’il n’a pas le choix.

À moins que…

II- La blockchain, à l’aube d’un monde nouveau

Propulsée et démocratisée par le Bitcoin, la technologie blockchain fait aujourd’hui l’objet de nombreuses discussions en raison de son impact démentiel dans les domaines fondamentaux d’une société.

La blockchain permet aujourd’hui de garantir de manière concrète une exécution de transactions en total accordance avec les règles et volontés préalablement établies.

Ainsi, il est important de soulever le fait que la technologie blockchain permet de créer une relation de confiance saine au travers du numérique. Ce nouvel accomplissement numérique remet alors en question les différentes visions que le monde a connu en matière de transactions.

En effet, tous les systèmes que nous connaissions mêlaient au sein même des transactions ce que l’on appelle un « tiers de confiance », permettant de régir le bon déroulement de la transaction et la bonne conformité des règles établies.

L’exemple contemporain majeur sont les banques.

L’Etat, en tant que Léviathan dont la fonction est de maintenir l’ordre dans la société dont il assure la direction, demeure alors le précurseur et le garant de la stabilité du système.

Le problème est que, comme nous l’avons vu, il est impossible pour un citoyen d’avoir pleinement confiance en une institution, du fait des problématiques économiques, financières, institutionnelles et politiques.

La blockchain révolutionne cette relation de confiance, puisque chaque transaction émise dans cette technologie est valide au moment de son exécution.

Pourquoi ?

Tout simplement car son inclusion dans ce que l’on appelle un bloc de transactions, puis ensuite dans la blockchain, est concrètement conditionnée par cette validité. De plus, chaque transaction insérée dans la blockchain est infalsifiable.

Cet écosystème peut alors résoudre le problème de confiance que Machiavel exposait déjà il y a près de 5 siècles. De ce fait, le dirigeant ne demeure pas le régisseur de toutes ces transactions.

Le citoyen retrouve sa place de « souverain », puisque ce-dernier a la possibilité de gérer lui-même, sans tiers, ses transactions.

Chaque individu jouit alors d’une expansion de ses libertés individuelles, mais aussi et surtout d’un pouvoir d’appréciation majeur, pouvoir bien trop enseveli depuis plusieurs décennies.

Historiquement, les relations forts/faibles, supérieur/subordonné ont toujours perdurées afin de régir durablement les enjeux et les problématiques sociales auxquels les humains étaient confrontés.

Les différentes relations impliquant la notion de pouvoir ont très souvent abouti au jeu de la carotte et du bâton.

La carotte représente la récompense potentielle, alors que le bâton représente au contraire le mal potentiel.

Courez derrière la carotte, et vous pourrez jouir d’un avantage, d’un privilège. Ne courrez pas, et vous en subirez les conséquences.

Alors que ce jeu peut paraître anodin dans certains cas, la perduration des déséquilibres de pouvoir abrupte semble inquiétante à de nombreux égards.

La relation « dominant/dominé » se retrouverait alors altérée dans un contexte politique grâce à la technologie blockchain.

En somme, la blockchain a de belles années devant elle, et peut révolutionner complètement la vision que nous avons de la politique.

Même si son intégration peut paraître difficile, la perduration de nombreuses libertés fondamentales semble être un atout central qui s’avèrera sans nul doute être la clé de voûte de conflits politiques.

Fin.