Juste les gens de la @PrimairePop, j'aimerais juste vous dire une chose suite au #DebriefPrimairePop. Le vrai problème avec vous, et je vais être cash, mais il faut vous le dire c'est un problème de classe.
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1/N Dès le début, votre refrain classique : les autres "veulent perdre", vous voulez "gagner sinon rien", la seule façon c'est d'être ensemble, et vous attendez des autres candidats qu'ils prouvent "que leur stratégie va les faire gagner". There Is No Alternative.
2/N Ici, le ton impérieux est méprisant constamment pour le militantisme politique et partisan rangé à une bataille d'intérêts d'appareils, s'accompagne d'un ton capricieux "je veux gagner en fait rien d'autre".
3/N Le problème c'est que dans les partis classés "à gauche", ce qui les définit en premier ne sont pas leurs appareils, mais les intérêts POLITIQUES qu'ils défendent. La république radicale, le communisme, l'écologie, le réformisme radical, le libéralisme...
4/N Or Marx le dit, mais c'est facile à comprendre quand on milite : la lutte des classes est politique, et inversement. Ce qui veut dire que dans ces partis on peut classe ceux qui défendent les intérêts du capital, et ceux qui défendent les intérêts des travailleurs.
5/N Or ça, ça ne demande pas d'être fin analyste : le @partisocialiste depuis au moins 2012 (d'autres diront 1983) est du côté du Capital, @yjadot est la figure libérale de @EELV ce qui se reflète dans un programme très réformiste qui portait la retraite à points il y a peu.
6/N De l'autre côté, c'est un autre monde foisonnant : la @FranceInsoumise qui porte une réformisme radical à la Jaurès, les trotskystes du @NPA_officiel, de @RevPermanente, de @LutteOuvriere, le réformisme coco historique du @PCF, autant de candidats du côté des travailleurs.
7/N A partir de ça, il faut comprendre que les divergences programmatiques ne sont pas des caprices, mais des oppositions politiques indépassables en l'état entre d'un côté le pôle libéral (qui a trahi #DebriefSpacePS) et le pôle populaire qui veut tout changer en profondeur.
8/N Historiquement, elles n'ont jamais été dépassées que par l'orientation du pôle libéral vers le pôle du rupture, avec une position claire contre le capitalisme par exemple (Congrès d'Epinay, Mitterrand, 1972). Et ont permis des unions temporaires (d'ailleurs jamais au 1e tour)
9/N A partir de là il faut rappeler une chose : après des décennies où le pôle populaire dominait avec le @PCF et un réformisme radical à la SFIO puis PS, les années 80 du néolibéralisme et la chute de l'URSS ont mis à bas le pôle populaire, tout en ravivant la lutte des classes.
10/N Jusqu'à ce qu'en 2012 puis en 2017, l'action conjointe de @JLMelenchon, du @PCF et du trosktysme français actif (et autres révolutionnaires anarchistes, communistes etc) permettent de lui redonner une force, une identité, et des scores impressionnants : 11% puis 19,5%
11/N Je vous ai entendu dire "@JLMelenchon avait la même stratégie en 2017 et pourtant il a perdu", "cette fois on veut gagner" donc il a une posture et ne peut pas garantir la victoire. Or, historiquement, politiquement pour le camp de la rupture, de la gauche donc, c'était une
12/N ...victoire immense ! L'espoir pour des milliers de travailleur.ses, de voir la société changer. La tristesse de rater le second tour était grande, mais la voie et l'horizon étaient ouverts. La classe ouvrière trouvait un relai politique fort et prêt à gouverner.
13/N Que l'on soit insoumis ou non, et depuis les manifs Loi Travail de 2016, #NuitDebout, les #GiletsJaunes, la gauche respirait par la gauche, par ce qui en restait. Et c'est d'autant plus le constat en 2021/2022. Que retenir des cinq dernières années ?
14/N D'une part le quinquennat Macron auquel était rallié la gauche libérale (PS et EELV) au début a poussé au bout l'agenda néolibéral contre le peuple, mettant l'écologie à côté, poursuivant les intérêts privés les plus destructeurs et autoritaires. La bourgeoisie la plus dure.
15/N D'autre part, les luttes ont poussées comme des champignons, boostées par une lutte des classes exacerbée et explosive, une situation climatique intenable. Ainsi, on a vu continué de se constituer une société civile militante et révoltée, qui proposait et agissait.
16/N Mais dans quelle direction ? Prenons qques exemples. D'abord le climat. Les grèves climatiques ont commencé dans un climat angélique. L'idée était que l'ennemi étaient les gouvernants et l'humanité, auxquels il fallait demander de changer ou juger, sur un terrain moral.
17/N Ce n'est pas le terrain de la gauche. Mais peu à peu, les militants climat se sont détachés de leur ligne liberale ou réformiste pour adhérer à l'idée fondamentale, distinguant deux camps : l'écologie doit aller contre le capitalisme, qui est la cause de la catastrophe.
18/N Les gilets jaunes, eux, ont prouvé le chemin inverse. Face à une petite bourgeoise culturelle et urbaine qui méprisait des prolos antiecologie, présumés racistes et révoltés contre les "élites", les gilets jaunes ont su montrer leur radicalité sur une base économique tout en
19/N ...ralliant des franges importantes de la classe moyenne inférieure et une bonne partie des étudiants (y compris ceux de la petite bourgeoisie), contraignant la gauche bourgeoise à se positionner. Encore une fois, deux camps.
20/N Ainsi, d'un côté une gauche de rupture, populaire se trouvait gonflée et accompagnée de mouvements populaires forts, radicaux, révolutionnaires, de l'autre les restes de la gauche bourgeoise se retrouvait à contre-courant de l'Histoire, contestés et rejetés partout.
21/N En effet, malgré leurs ralliements tardifs (retraites, gilets jaunes), les Jadot, Hidalgo, PS et compères ont maintenus leur position de douce contestation face au gouvernement et au sein de la bourgeoisie, sans jamais rejoindre les causes populaires qu'à demi-mots.
22/N En attendant, les effectifs des groupes révolutionnaires augmentaient, la @FranceInsoumise s'imposait comme l'opposition politique de gauche, évitant les élections intermédiaires qui ne montrent rien d'autre que la puissance d'un réseau d'élus locaux.
23/N Face à cela, deux scénarios : soit la gauche bourgeoise se jetait dans le bain, faisait son congrès d'Epinay, assumait une rupture avec le libéralisme voire le capitalisme, donnait des gages à la classe ouvrière et aux mobilisations. Au moins pour @EELV.
24/N Dans ce cas, une certaine forme d'union à court ou moyen terme se dessinait, autour par exemple d'un axe @sandrousseau/@JLMelenchon, avec le @PCF en soutien +/- critique, qui tendait vers les classes populaires.
25/N Or @sandrousseau a perdu la primaire @EELV, la ligne libérale et patronale y a gagné (vernie de discours sociaux sur les allocations mais jamais sur la lutte fiscale ou de propriété), le @partisocialiste de @faureolivier a voulu maintenir une position macro-compatible
26/N ...alliée à un ralliement aux dérives identitaires et réactionnaires des délires du gouvernement sur l'islamogauchisme, le séparatisme, alors même qu'une union de riposte commune aurait aussi été possible sur ces sujets là (proposée par @ericcoquerel au rdv de @yjadot).
27/N Ainsi, au moment de la présidentielle, le paysage est fragmenté en un nombre de candidatures classique à gauche, divisée en deux blocs : gauche bourgeoise et gauche populaire. De part et d'autre des divisions inutiles (@partisocialiste/@EELV), (@FranceInsoumise/@PCF)
28/N mais ancrées dans la rancoeur des situations politiques tendues de la dernière décennie, et un leadership incontestable, sondages, légitimité populaire, programmatique, force de résistance à Macron à l'appui : @JLMelenchon. Quoi qu'on en pense.
29/N Pour essayer de gagner, il faut et fallait donc une chose : rallier la force des mouvements populaires à cette expression politique majoritaire du camp de la rupture. D'une part les intégrer (Parlement de campagne), d'autre part s'ouvrir au delà de la FI (Union Populaire).
30/N Tout ça en relation fraternelle avec les candidats de l'extrême gauche trotskyste, et l'espoir initial d'un ralliement d'un @montebourg assez silencieux. Voilà un camp formé prêt à la bataille et qui l'a mène drapeau en tête depuis 1 an, voire 5 ans.
31/N Il a ses chances plus que jamais vu la situation sociale et la radicalisation du vote populaire avec une stratégie : le faire s'exprimer en convaincant les abstentionnistes populaires. Pas en séduisant les petits bourgeois du centre gauche qui ne feront pas l'élection.
32/N ... Et iront soit chez Macron, soit chez Mélenchon avec la force du vote utile. Jadot servira de tampon utile aussi. Enfin, il faut que vous sachiez une chose ⬇️
33/N Ce camp en a vu d'autres, les travailleurs.ses en ont vu d'autres. Eux savent comme le combat est long, difficile, quand vous voulez tout changer face à la bourgeoisie. La politique ils ont compris eux que c'était un rapport de force, et que tout nous est défavorable.
34/N ...que le capitalisme est plus fort que jamais, le fascisme pointe pour le soutenir. Qu'il n'y a donc de défait que lorsqu'on refuse de se battre. Mais que pour autant il faut mettre toutes ses chances de notre côté, et je crois que l'ambition et l'ampleur de la campagne
35/N ... De @JLMelenchon montre que jamais on a autant voulu gouverner, arriver au pouvoir pour changer la vie. Et qu'on a aussi des chances dans une crise capitalistique. On sait que le chat ne s'arrêtera pas après 2022, que des générations viendront encore après nous pour
36/N ... Relever le drapeau et montrer la voie de l'espoir. Malheureusement vos motivations, tant que vous refusez à voir la structure de classe de la société et de la politique vous bloqué dans cette situation :
37/N @JLMelenchon vous dérange en tant que personne, vous souhaiteriez une autre pour représenter la FI (spoil : personne ne voulait et c'était le mieux qualifié), et vous êtes frustré de ne pas avoir là "gauche au pouvoir". Ça vous rassurerait tellement.
38/N Que ce soit le gouvernement allemand ou américain, vous vous dites que c'est mieux que rien. Vous pensez que l'Europe est un détail alors que c'est la seule façon stratégique de mettre en place un programme de rupture. Même si vous étiez pour Sanders vous pensez
39/N ...qu'il a fait au mieux de rejoindre Biden et qu'il remporte des victoires aux USA avec le #BuildBackBetter rogné mille fois. C'est ça l'union entre deux blocs de classe sans horizon commun de transformation : l'infini reniement pour plaire à la petite bourgeoisie.
N/N Nous, peu nous importe de la bousculer, de la gêner, de parler trop fort ou trop radical : c'est à la classe ouvrière que l'on s'adresse, aux classes populaires, à ceux qui triment. Et ce sont eux qui nous feront gagner, sinon rien. Car sans eux on ne changera rien.

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