[Mini-Thread] : on va débunker les articles qui pullulent disant « avec Omicron, la salive est meilleure pour le détecter ! »
Pourquoi c’est factuellement faux ?
Pourquoi ce n’est pas transposable en France ?
Et surtout : est-ce que mon chat sait saliver ?
C’est parti ! ⤵️⤵️
Petit rappel : on ne confond pas le SITE de prélèvement de la TECHNIQUE permettant la mise en évidence du virus.
Cf. une synthèse des reco actuelles en France
- « Autorisé » : 1er choix
- « Toléré » : si le site « autorisé » n’est pas possible
On commence avec la 1️⃣ère étude, au titre racoleur :
« Les écouvillonnages de salive sont l’échantillon de choix pour la détection d’Omicon »
(en analyse PCR)
Voyons les limites _et_ les conclusions erronées de cette étude (oui, je spoil)
Limite n°1 : les auteurs ont comparé des prélèvements de salive avec des « Midturbinate », ce qui veut dire « nasal » et pas « nasopharyngé » (NP)
➡️en France, on fait en priorité du NP
➡️on perd 1/4 des positifs en nasal vs. NP !
Pour illustrer :
- 1ère image : nasal (et encore, nasal profond, vous n’irez jamais aussi loin en auto-prélèvement)
- 2nde image : nasopharyngé (on est juste en haut de la gorge)
Ici, on voit que sur les effectifs :
- il n’y a pas de différence statistiquement significative de performances de détection entre le nasal et le salivaire pour Omicron (nasal > salivaire pour Delta)
- idem pour la quantité : il y a la même « charge virale » sur un écouvillon issu de la salive et nasal pour Omicron que sur de la salive Delta… mais en nasal Delta était ↗️
=> ce n’est pas la salive qui est mieux pour Omicron, c’est le nasal qui est moins bien que pour Delta!
La publi n°2️⃣ a cherché à déterminé la cinétique de détection du virus entre la salive et… un prélèvement nasal (vous savez désormais maintenant 1 limite déjà de cette étude)
Pour faire simple ici :
- les auteurs jouent entre les limites de détection / limites de sensibilité pour s’arranger avec les données
- toutes les cinétiques ne sont pas superposables entre le patients : parfois c’est le nasal le premier à être identifié !
Conclusion:
-aucune étude n’a montré que salive (PCR) > nasopharyngé (PCR)
au mieux on a salive (PCR) = nasal (PCR)
-je n’ai pas parlé des nombreuses études qui montrent que salive (PCR) > nasal (Ag).. mais parce que PCR > Ag !
Soyez 🧐
🚑Nouveau DGS urgent : lancement de la campagne de vaccination COVID ! 🚑
Qui ? comment ? où ?
On détaille ça 👇
Qui est concerné ?
Dès 3 à 6 mois après la dernière injection ou infection :
👉Mêmes populations cibles que précédemment (personnes avec baisse de l'immunité, femmes enceintes, professionnels en contact avec eux...)
👉 Mais toujours ouvert à toute personne en dehors de la cible prioritaire
Malheureusement, l'avis de la HAS datant de 2023 a été réutilisé et la campagne de vaccination COVID est calquée sur celle de la grippe ("on a + de chance d'avoir les gens que si on leur demande de revenir")...
Vous voulez une illustration du "Les hôpitaux ont des postes inutiles bien payés qui emmerdent les autres" ?
Alors laissez-moi vous raconter l'histoire d'un contrôleur de gestion (et sortez le popcorn)
Dans le gros CHU, ils ont pour le labo un "contrôleur de gestion"
💶 Un contrôleur de gestion dans un labo de CHU, c’est un peu le GPS du budget : il suit les dépenses, compare avec les objectifs, et alerte quand on sort
Sauf que, pour être pertinent il faut :
- être bon dans son domaine
- avoir des missions claires et utiles
- connaître le domaine pour éviter les biais
Cette histoire de lampe de bureau à 90€ me fit penser à une histoire que j’ai vécu à mes tous débuts à l’hôpital… ou comment le vers était déjà dans le fruit il y a 20 ans.
Comment un CHU paye 200€ un produit qui coûte 1€ ? je vous raconte mon histoire 🧶 (1/)
Il ya donc 15 ans, je suis jeune interne au CHU. Très impliqué, je me retrouve dans un protocole de mise au point d’un produit destiné à un service d’oncologie pédiatrique
On a fait les dosages, les mises au point, tout.. il reste à donner les tubes en question au service de soin.
Problème : ceux-ci doivent rester DANS le service (question de délais) et à +4°C
Aujourd'hui, je vais vous raconter comment la lecture d'un compte rendu biologique (ou un coup de fil à son biologiste si on ne sait pas) aurait fait gagner 1 radio, un échographie, 1 passage aux urgences et bcp, bcp d'argents dépensés pour rien
Mélanie a 15 ans. Depuis plusieurs jours elle est fatiguée et a mal au ventre.
Sa maman l'emmène chez le médecin, qui prescrit un bilan de débrouillage.
Sur la prise de sang effectuée le lendemain on retrouve :
- des enzymes hépatiques augmentées (4 à 5x limite supérieure)
- une CRP à 39
- des plaquettes à 87 G/L
- une hyperlymphocytose à 4,8 G/L avec un commentaire "en faveur d'un sd mononucléosique"
🚨Nouveau DGS urgent !🚨
👉 “oh surprise“ le COVID revient
👉 puisqu’on a renoncé à la prévention collective, la DGS s’alarme du faible taux de rappel vaccinal (et donc de l’échec de la campagne débutée en avril)