Thread by @LibrairieRCamus

Appel du procès banquise. L'audience s'ouvre. #ProcesBanquise

Le parquet et le Mrap ont fait appel. Le premier jugement avait relaxé Camus. Pas de provocation à la haine, pas de groupe visé dans son ensemble, parties civiles déboutées.

Rappel : il s'agit du tweet "une boîte de préservatifs distribuée en Afrique, c'est", etc.

« Une boîte de préservatifs offerte en Afrique c’est trois noyés en moins en Méditerranée, cent mille euros d’économie pour la Caf, deux cellules de prison libérées et trois centimètres de banquise préservés. »

En première instance, Camus et ses avocats Rimokh & Bonichot ont dû faire face à six parties civiles. Pour lire les plaidoiries du premier jugement : #ProcèsBanquise

Rappel de propos de Camus en première instance : la question de la décroissance démographique n'est pas liée à celle du Grand Remplacement.

Le tweet est une plaisanterie ; si l'Afrique est choisie, c'est par sa vitalité démographique.

Camus parle.

Il intervient sur un point du résumé : ses interventions ne concernent pas plus souvent l'immigration que la croissance démographique, contrairement à ce qui a été dit dans le résumé du 1er jugement. Simplement les premières interventions sont plus remarquées que les 2nd.

C'est la croissance démographique en général qui le préoccupe ; pas seulement celle de l'Afrique.

Juge : vous reconnaissez que votre tweet vise l'ensemble des Africains ?
Camus : le terme utilisé dans ce tweet est géographique. Il n'y a pas "une race* en Afrique.

Juge : vous visez les migrants ?
Camus : je ne parle pas que des migrants. J'en parle pour les désastres en mer, tout ce qui peut limiter cette prise de risques me paraît salutaire. Mais la croissance démographique n'a pas de rapport particulier aux migrants, ni la banquise.

Plaidoirie du Mrap : jeune avocate. Renaud Camus serait raciste, complotiste, et théoricien du Grand Remplacement. C'est aussi une figure majeure de la littérature française contemporaine, ce qui rendrait d'autant plus grave ses propos.

Mrap : le tweet banquise a été public, a eu une large audience. Le tweet est injurieux, outrageant, il vise la communauté africaine, qui représente un groupe, une catégorie de personnes.

Mrap : l'Afrique émet 4% des gaz à effet de serre, mais est victime du changement climatique.

Mrap : Camus est collectionneur d'art africain. C'est un argument classiques la rhétorique raciste, de dire s'intéresser à l'art africain.

Mrap : il y a un préjudice moral subi par le Mrap.ils demandent donc [plusieurs milliers ?] d'euros.

Le Parquet, maintenant.

Dame noire d'un certain âge, qui parle bas et doucement.

Parquet : le tweet s'adresse à des personnes. Des personnes sont donc visées par ce tweet.

Parquet : pas d'injure dans le tweet. Mais les êtres humains visés sont réduits à du gibier de prison, à des êtres qui doivent se noyer (!!) ou qui détruisent la banquise. C'est donc outrageant.

Parquet : il n'y a pas d'humour, car Camus a souvent parlé de ce thème, sur un ton sérieux. Donc ce tweet lui aussi est sérieux (?).

Parquet : il faut donc condamner Camus, 6000 d'amende et .. (quatre ?) anées de prison avec sursis.

Plaidoirie de la défense.

Rimokh : ce tweet nous a laissé le temps de méditer un petit peu. Je le relis encore. Il faudrait tout de suite sortir d'un piège. Ce tweet est une plaisanterie faite par un écrivain sur Twitter. Face à nous 5 parties civiles, le parquet, qui demandent 6000€ euros et 4m sursis.

Quatre mois !

Rimokh : le Mrap a écrit dans ses conclusions que le tweet a été partagé des MILLIONS de fois. C'est ridicule. et c'est troublant : nous parlons de liberté d'expression. Combien d'adherents au Mrap ? Nous faisons face à des fantômes. qui déposent des conclusions standardisées.

Rimokh : beaucoup de choses fausses, de mensonges, du Mrap. Camus n'est ni complotiste, ni raciste. Il suffit de lire la deuxième page du Grand Remplacement. Camus dénonce un FAIT.

Rimokh : deuxième chose. Le premier jugement fait la distinction entre une stigmatisation (dire par exemple "les Juifs sont tous des [injure]") et parler d'un phénomène migratoire en Afrique. Ce n'est pas du tout la même chose.

Rimokh : le premier jugement note que l'Afrique contient trop de nations, d'ethnies, de peuples, etc., pour dire qu'un seul groupe est visé dans le tweet.

Rimokh : ce qu'il y a derrière la plaisanterie de ce tweet, c'est une critique du phénomène migratoire, mais aussi une critique de la surpopulation mondiale. Pas d'obsession africaine chez Camus.

Rimokh : d'autre part, nous avons lu des choses inouïes de la part du Mrap, diffamatoires. Le tweet supposerait que les Africains seraient des insectes, le tweet serait génocidaire, le fait que Camus s'intéresse à l'art africain le montrerait, etc. C'est ridicule et diffamatoire.

Rimokh : Camus est harcelé pour son expression de Grand Remplacement. Le succès de cette expression vient du fait qu'elle est le fait d'un grand écrivain.

Rimokh : je ne peux pas m'empêcher de penser à Flaubert et à Baudelaire, tous deux accusés de porter atteinte aux bonnes mœurs. Je les imagine ici, les yeux écarquillés. Mon Dieu ! On ne leur disait pas que leurs propos étaient pre-génocidaires !

Rimokh : le premier jugement a noté que la caricature, même grossière, faisait partie de la liberté d'expression. Il n'y a pas, objectivement, d'injure dans le tweet de Camus. Pas de terme méprisant ou dégradant.

Rimokh : le Mrap sur-interprète en parlant de prolifération, de génocide. Vous ne trouvez pas ce tweet drôle ? Très bien, mais souvenez-vous tout de même que c'est une plaisanterie.

Bonichot : un mot sur la mesure perdue dans cette affaire. Dans toute société où la liberté d'expression est le principe, on a le droit de tenir des propos qui choquent.

Bonichot : les questions soulevées par ce tweet sont celles dont nous débattons tous les jours dans le cadre de l'élection présidentielle. Pourquoi Renaud Camus ne pourrait-il pas lui aussi s'exprimer sur la surpopulation ou les migrations ?

Bonichot : non seulement il n'y a pas d'injure dans le tweet, mais l'esprit du tweet n'est pas à l'injure : il est à la désolation.

Rimokh : nous demandons donc, en conclusion, la condamnation du Mrap à une sanction pécuniaire.

Camus s'exprime.

Camus : dans la plaidoirie du Mrap j'ai été qualifié de xénophobe, d'extrême-droite. C'est de l'insulte, de la polémique qui n'a rien à faire avec ça.

Camus : xénophobe ? Ma curiosité est absolument internationale, du Japon aux Amérindiens. Les officines comme le Mrap au contraire veulent la fin de l'étranger, le bidonville semblable partout.

Camus : ce tweet ne viserait que les populations africaines ? Mais le Mrap a choisi ce tweet ! Je déplore la décroissance démographique partout. L'avocate a dit que les Africains n'étaient pas responsables du réchauffement climatique : je l'ai dit et reconnu cent fois.

Camus : j'ai des polémiques constantes avec les gens qui veulent combattre le Grand Remplacement avec des politiques de natalité. Je dis au contraire que c'est absurde, que la croissance démographique est un malheur partout.

Camus : d'autre part la plaidoirie du Mrap est mécanique et conduit à des absurdités. Ce tweet ne porte que sur des gens qui n'existent pas, ou alors virtuellement, mais aucun être vivant n'est visé. Mais le Mrap parle de suppression raciale...

Camus : le Mrap lui-même a relevé que je m'intéressais à l'art africain. Une phrase incroyable : "dire qu'on s'intéresse à la culture des peuples contre lesquels, selon elle, on a un préjugé, est un argument classique des racistes". Or,

Les nazis se sont ils intéressés à l'art juif ? Non, ils parlaient d'art dégénéré, tout au contraire.

Camus : le Parquet a dit que je pensais que les migrants étaient tout juste bons à se noyer. Alors toute pitié à l'égard de tout homme serait un témoignage d'hostilité ? Non, je déplore hautement ces noyades.

Camus : le parquet dit que le tweet n'est pas humoristique car il porte sur un sujet sérieux. Mais enfin, toute la littérature, française, mondiale, est là pour montrer que l'humour est l'une des principales manières d'aborder les sujets sérieux.

Fin de l'audience. Délibéré 3 mars !

*graves

*classique

Pré-génocidaires*