Ce que décrit ce tweet est un phénomène découlant du Santéisme ou Healthism.
Mot que j'ai découvert grâce à Carla Nagels, qui s'appuie sur ce concept pour expliquer les dérives de l'autonomisation du citoyen et l'émergence des pratiques anti-scientifiques et antivax.
Il n'y a pas bcp d'articles en médecine sur le sujet.
74 results PubMed
Il surgit en 1980 dans l'article d'un économiste "Healthism and the medicalization of everyday life"
qui pose déjà les pièges de l'injonction au bien-être plaçant l'individu au centre pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7419309/
"Dans la mesure où le Santéisme façonne les croyances populaires, nous continuerons à avoir une conception et une stratégie de promotion de la santé apolitiques et donc, en fin de compte, inefficaces"
BOUM!
Et Robert Crowford a écrit cela il y a 42 ans.
42 fucking années.
On voit aussi que le santéisme va de pair avec la médicalisation.
Pour comprendre les champs que cela recouvre, vive la page Wiki : des premiers projets de santé publique jusqu'à la surmédicalisation/pathologisation, en passant par le contrôle social. fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9di…
La médicalisation est donc un concept plus sociologique que médical.
Je trouve personnellement que les médecins se posent peu la question du pourquoi de leur pratique et son inscription dans la société.
Pourtant il est utile d'avoir cette lecture pour éviter de mal soigner.
Quant au concept d'Healthism/santéisme il est à la mode depuis les années 2000.
La population s'est emparée du contrôle de sa santé en contrôlant ses habitudes de vie, c'est le boom du culte de la minceur.
Et ce sont les articles sur la nutrition qui parlent le plus de healthism
Sur le site d'une nutritionniste américaine, on peut lire une critique du Healthism
Un système de croyances qui place la santé comme propriété et responsabilité de l'individu, ignorant les #SDOH
Il juge la valeur des personnes en fonction de leur santé.
Dans un article de 2004 @trishgreenhalgh nous apprend que
"le healthism est souvent associé à une mauvaise relation soignant-patient et est une source d'irritation et de stress pour les pros de santé. Il est étonnamment peu étudié" doi.org/10.1093/bmb/ld…
Le healthism permet aussi d'étudier l'hésitation vaccinale.
Le processus de prise de décision dépend du niveau d'engagement des personnes envers le healthism et la culture du risque et de leur niveau de confiance dans les autorités sanitaires et la médecine conventionnelle.
Carla Nagels, criminologue auditionnée récemmt à la Chambre, y a rappelé le concept de santéisme appliqué à l'hésitation vaccinale.
Le santéisme et dés/mésinformation favorise les positions antivax depuis les années 90
Alors résumons 1/ la santé comme graal absolu 2/ la santé néolibérale et individualiste du marche ou crève 3/ la santé je-sais-mieux-que-les-médecins-j'ai-tout-lu-j'ai-pas-besoin-d'un-vaccin 4/ la santé personnalisée aidée d'outils technologiques
ça vous fait penser à qui?
La réponse très bientôt ^^
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Déjà il y a un gros problème avec le titre, qui ne correspond pas à ce qu'on lit plus loin.
L'expert du GEMS n'affirme pas que le CST est inutile. Il rappelle que c'est avant tout un outil économique européen (relance du tourisme) et qu'il doit être adapté au risque.
Je te rappelle twitter que le vaccin a surtout été markété en Europe comme moyen de retrouver une liberté sociale: restaurant, voyages, vacances, youhou yolo et fuck la pandémie.
utilisés par certains détracteurs des mesures du gouvernement.
On voit que ce discours percole bien dans le public 😬
Or, c'est assister à un rassemblement de masse,surtout en lieu clos, qui favorise la contamination.
Le CST est là pour diminuer le risque de l'événement.
2/n
Dire "c à cause du CST" est aussi le témoin des difficultés du public à
- évaluer le risque
- adapter son comportement au risque
- comprendre la prévention, surtout en situations inédites, telles que celle que nous vivons avec la covid19
- établir un rapport de causalité