Éclairage et synthèse @pole_emploi sur les abandons de recrutements : ces fameuses « offres d'emploi non pourvues » qui fondent l'essentiel de notre politique d'emploi et de professionnalisation.
Fait intéressant : même pour les offres non pourvues, il y a eu des candidatures (dans 87% des cas), mais qui n'ont pas satisfaits le recruteur.
Ca casse un peu l'image entretenue par nos dirigeants des "fainéants qui ne veulent pas travailler".
Autre fait intéressant : les difficultés de recrutement touchent surtout les petites structures, y compris celles qui ont... 0 salariés.
Recruter est un métier, et on peut supposer que ces structures ne le maitrisent pas très bien.
Encore : environ la moitié de ces abandons de recrutement concernent des contrats précaires qui n'auraient donc pas modifié le niveau d'emploi.
De plus, l'échec d'une entreprise pour recruter est une opportunité pour une autre de le faire.
Au final donc, ces fameuses offres non pourvues ne représentent pas grand chose, concernent pour moitié des emplois précaires ne diminuant pas le chômage, et en plus relèvent en partie de la responsabilité de l'entreprise.
Un bel épouvantail !
Et ça date de 2017...
Ici celle de 2022 qui vient de sortir. On va pouvoir regarder comment ça évolue.
« Entre juin et septembre 2021, la majeure partie des offres déposées à Pôle emploi ont été pourvues dans des délais proches de ceux enregistrés en 2018. »
« comme en 2018, les trois quarts des recruteurs reconnaissent également que les conditions de travail du poste proposé (rémunération peu attractive, pénibilité du travail, déficit d’image...) peuvent décourager les candidats potentiels. »
Donc 90% des employeurs regrettent de ne pas avoir de candidatures correspondant à leurs attentes, mais 75% reconnaissent que c'est en raison de la nature du poste.
¯\_(ツ)_/¯
Sans savoir si c'est significatif, on voit une modification des difficultés de recrutement, d'après les employeurs, en 2017 et 2022.
Pour deux tiers, ce sont les services aux particuliers et les petites entreprises qui sont touchés.
Pas de changement de ce côté là.
Les chiffres n'ont tellement pas changé, que le texte de commentaire a été en grande partie conservé...
Bref, strictement aucun changement durant la dernière mandature sur le plan des emplois non pourvus en France.
Que de baratin pour rien...
Je termine en disant qu'il faut être sacrément gonflé ou aveugle pour se plaindre de la prétendue fainéantise de ses concitoyens, tout en se faisant livrer de la bouffe de nuit sous la pluie et pour pas un rond par les-mêmes qui soit-disant refusent de travailler.
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"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.