« Les dispositifs de soutien ont été nombreux mais leur montée en puissance a été tardive, et ils ont atteint les étudiants de manière inégale (I). La gestion de l’urgence a mis en évidence les défauts structurels du système de soutien à la vie étudiante (II) »
Infographie sur la progressive montée en charge des difficultés rencontrées par les étudiants, au fur et à mesure qu'elles s̴o̴r̴t̴a̴i̴e̴n̴t̴ d̴a̴n̴s̴ l̴e̴s̴ m̴éd̴i̴a̴s̴ étaient relayées par les acteurs de terrain.
« La séquence des mesures de soutien témoigne cependant d’un retard dans la prise en considération par l’État des difficultés que la crise posait, de manière étendue et prolongée, à un grand nombre d’étudiants. »
« Cet élargissement paraît tardif et se situe en retrait par rapport à d’autres aides sociales d’urgence décidées par l’État pour des jeunes non étudiants en
situation de précarité. »
« Ce choix de cibler les étudiants boursiers, qui constituent par nature un public plus facilement identifiable car bénéficiant déjà d’aides, n’était pas assis sur une analyse approfondie de la précarité et des besoins induits par la crise sanitaire. »
La crise a particulièrement touché les étudiants étrangers, que nous avons abandonnés, et ultramarins, qui ont été aidés par le ministère des outre-mer.
Aide à la perte d’emploi ou de stage gratifié : « la DGESIP avait estimé à 510 000 le nombre d’étudiants
susceptibles d’en bénéficier115. Or, seuls 23 429 d’entre eux ont pu finalement recevoir cette aide. »
« Leur complexité explique le faible impact du dispositif. »
« faute d’une connaissance fine de la population étudiante par le ministère et le CNOUS, ce dispositif, au demeurant complexe, ne pouvait pas atteindre sa cible. »
Le repas à 1 euro : une mesure généralisée tardivement à l’ensemble des étudiants
« Le dispositif du repas à 1 euro semble, en temps de crise, avoir atteint sa cible. »
La question se pose de sa pérennisation, avec un CROUS déficitaire.
Une gestion de l’urgence qui a mis en évidence les défauts structurels du système de soutien à la vie étudiante
« Dans son rapport public annuel de 2015, la Cour avait souligné les défauts structurels du système de soutien à la vie étudiante »
Des lacunes dans la connaissance de la vie étudiante
En gros, heureusement que @OVE_National fait le boulot, parce que sinon l'Etat s'en fout.
Un renforcement dans l’urgence de la coordination
des acteurs
« *En l’absence de pilotage de la politique de vie étudiante*, la crise a accentué la montée en puissance des établissements d’enseignement supérieur / de manière variable »
« Absence de pilotage » 😳
« un chantier de réflexion devrait donc être ouvert par le MESRI / sur le rôle des œuvres universitaires et l’organisation globale des politiques de soutien à la vie étudiante au regard de l’objectif de lutte contre la précarité étudiante. »
Un rattrapage indispensable en matière de santé
Malgré « L’insuffisance des moyens des services de santé universitaires » « Ces services ont fait preuve d’une réelle capacité d’adaptation »
« La mise en œuvre de l’annonce par le Premier ministre du recrutement de 80 psychologues en 2021 par les SSU134 a été freinée par le manque de locaux et les conditions salariales proposées. »
« La DGESIP ne connaît pas le nombre exact de psychologues recrutés. »
Très étrange, puisque Mme Vidal était affirmative sur ces recrutements.
Le dispositif Santé Psy Étudiants (SPE), original et utile, mais sous-dimensionné en regard des besoins
« Son déploiement sur le terrain a cependant été freiné par la lourdeur de sa gestion administrative et financière pour les universités »
Que s'appelerio « Bureaucratie »
Monté en puissance de la demande, mais baisse de l'offre de soin : « un probable manque d’attractivité du dispositif pour les psychologues libéraux en termes de rémunération, qui en limite d’autant la portée »
La nécessité de renforcer à l’avenir la pertinence des aides
« Les mesures qui ont le mieux fonctionné pendant la crise sont les dispositifs préexistants, notamment les bourses sur critères sociaux / Il est donc
indispensable que les BCS couvrent bien les publics prioritaires »
Conclusion : « La crise a révélé des précarités étudiantes dont la nature exacte et l’ampleur étaient, jusqu’alors, ignorées des pouvoirs publics »
Il faut comprendre « volontairement ignorés », vu qu'on en parle en permanence.
Recommandations :
Bref, le gouvernement a été mauvais, en retard et pas la hauteur, avec un réflexe bureaucratique plutôt qu'une volonté de résoudre les problèmes.
Heureusement que les acteurs de terrain se sont mobilisés malgré tout pour aider de leur mieux, sinon on aurait été très mal.
"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.