« *De manière persistante*, le chômage des jeunes de 15 à 24 ans est en France au moins deux fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population. L’emploi des jeunes est une préoccupation constante du Gouvernement, qui met en œuvre *de longue date*... »
🤔
une intervention légitime mais parfois mal proportionnée de l’État
Dans un contexte déjà défavorable, la nécessité
de répondre aux menaces pesant sur l’emploi des jeunes
« Le début de la pandémie justifiait que le Gouvernement prenne une série de mesures en faveur des jeunes »
« initialement doté pour 2020 et 2021 de 6,5 Md€, dont 5,3 Md€ de mesures gérées par le ministère chargé du travail, a été annoncé le 23 juillet 2020. »
impact du plan sur les principaux dispositifs
« Lors de la présentation initiale du plan, le Gouvernement estimait qu’au total près d’un million de jeunes bénéficieraient d’un accompagnement en 2021. »
Un plan sans équivalent dans des pays comparables, sauf au Royaume-Uni
L’insuffisante prise en compte des besoins et des capacités des territoires
« Ces objectifs de volumes à atteindre localement n’ont qu’à la marge tenu compte des disparités territoriales. »
Grand classique du duo Bureaucratie et Technocratie : ignorer la réalité.
Malgré une forte mobilisation pour la mise en œuvre du plan, un succès à relativiser
Une forte mobilisation du service public de l’emploi
dans un contexte perturbé
« Dans leur majorité, les services déconcentrés ont su piloter les actions de façon serrée, avec de fréquentes réunions et des remontées d’indicateurs rapides. »
Un succès inégal
Un calibrage parfois approximatif
« Ces travaux prévoyaient, à horizon de la fin de l’année 2020, une hausse du nombre de jeunes chômeurs comprise entre 250 000 et 300 000 par rapport aux 572 000 jeunes chômeurs sans aucune activité à fin 2019. » 😳
Sur l'articulation avec les politiques de formation.
Étrangement, le paragraphe passe sous silence qu'un jeune en formation n'est pas sans activité, et permet donc d'amortir la hausse du chômage.
Le recours aux contrats aidés : « La réactivation
d’un tel instrument n’allait donc pas de soi »
« en amplifiant l’existant, le plan ne proposait pas de réponse à la question des « invisibles » »
« Certaines mesures ont pu les concerner, mais n’ont mis en jeu que des montants très faibles »
De nombreux dispositifs n’atteindront pas leurs objectifs
On ne peut pas dire que c'est un échec, juste ça n'a pas marché.
A part l'apprentissage, dont on peut se demander si on n'en a pas perdu le contrôle : 661 880 pour un objectif de 284 422.
« Ces premières évaluations suggèrent ainsi que la mesure aurait favorisé un déplacement de l’emploi des jeunes vers des CDD longs et des CDI, sans conduire à une hausse globale de leur taux d’emploi. »
Hausse des apprentissages : « forte baisse des contrats de professionnalisation (- 48 % entre 2019 et 2020) »
« l’insertion dans l’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur est déjà très bonne et n’est améliorée qu’à la marge par l’apprentissage »
¯\_(ツ)_/¯
La Garantie jeunes a vu sa performance se dégrader pendant la crise
Une situation de l’emploi des jeunes préservée,
l’impact spécifique du plan à relativiser et son coût
à maîtriser
Le taux de chômage des jeunes ne s’est pas aggravé
en sortie de crise
« le chômage des jeunes a même évolué plus favorablement en France que dans certains pays rencontrant moins de difficultés pour assurer leur insertion sur le marché de l’emploi. »
Le coût du plan tient principalement aux aides à l’embauche, notamment à celle versée aux employeurs d’apprentis : 5Md€ de prévu, contre une prévision initiale de 1,2Md€
C'est à mettre en regard des 0,25 Md€ prévu pour la vie étudiante.
Le dispositif nous pète à la gueule.
« le coût total des mesures avoisinerait in fine 9,7 Md€, dont près de 6 Md€ pour les seules aides à l’embauche en contrat d’apprentissage »
6Md€, c'est le budget annuel de 12 universités de recherche intensive de très grande taille.
Or les aides à l'apprentissage ont été « surtout au bénéfice de diplômés dont l’insertion sur le marché du travail n’est le plus souvent pas problématique. »
« L’effet net sur l’emploi en volume est donc vraisemblablement faible. »
¯\_(ツ)_/¯
« les mesures visant à favoriser la poursuite d’études supérieures ont porté leurs fruits »
« Les effets de ces mesures paraissent à tout le moins aussi forts, à court terme, que ceux des mesures prises par le ministère du travail. »
Conclusion : « Ce changement d’échelle n’était pas justifié par la seule réponse à la conjoncture, en tout cas pas sur tous les territoires, et nécessite d’être en partie réexaminé en sortie de crise. »
Recommandations
Bref, on retiendra de tout ça qu'encore une fois très loin du discours d'agilité et de startup-nation, le gouvernement a été bureaucratique et technocratique.
Des choses ont marché, mais de façon mal maitrisée, et en particulier l'apprentissage.
"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.