<THREAD> (tout petit)
On parle beaucoup de convertir le réseau gaz naturel européen, je vous ai beaucoup parlé des difficultés techniques du transport et du stockage, que je rappelle ici:
Maintenant penchons nous sur les consommateurs de ce réseau, plus particulièrement, les brûleurs.
Alors ça peut être plein de choses . Le brûleur de votre cuisinière, plutôt simple et ou le brûleur de votre turbine à gaz, si vous en avez une, vous en avez une?!
Le rôle est le même, assurer une bonne combustion. Je ne vais pas rentrer dans les détails, bonne proportion comburant/ carburant, bon mélange... Pour garantir une bonne génération de chaleur, limiter les émissions indésirables (suies, NOx...) Et pour cela ça peut être sacrément
Et pour cela ça peut être sacrément compliqué un brûleur. Bref, passons. On va se pencher sur un basique: la vitesse de flamme. La vitesse de flamme est la vitesse de l'extension du front de flamme dans une réaction de combustion.
Pour que la flamme dans votre brûleur soit stable, c'est à dire quelle ne soit pas soufflée vars l'échappement, ou qu'elle ne vienne pas cramer votre brûleur il faut un équilibre. Il faut donc un équilibre entre la vitesse des gaz (air et carburant) et la vitesse de flamme.
Je l'ai faite très simple, mais la mécanique des fluides est assez complexe autour de la flamme, pour en contrôler la forme, le mélange... Des turbulences mais pas trop. Bref c'est optimisé. Que se passe-t-il si on change de gaz?
Je vous passe la température de flamme plus élevée (oups les matériaux), je vous passe les niveaux de NOx plus élevés qui vont avec (oups l'atmosphère), on regarde la vitesse de flamme. A ma gauche le méthane, à ma droite l'hydrogène (en fonction du mélange air)
Et oui... un facteur 10. La vitesse de flamme de l'H2 est dix fois plus rapide que celle du méthane. Du coup vos brûleurs optimisés...ne le sont plus. Ils sont même inutilisables. Il faut donc...changer TOUS les brûleurs si on voulait passer au 100% H2.
Alors évidemment, si on fait du mélange, d'après les spécialistes des brûleurs qui trainent dans le bureau d'à côté on peut monter monter à 15 -20% d'H2 en volume moyennant quelques réglages (et pas changement de brûleur).
Sauf que le plan de l'H2 en mélange est loin d'être une bonne idée. La densité énergétique volume de l'H2 est bien plus faible celle du méthane du coup à énergie transportée égale faudra augmenter les débits partout aussi. L'intérêt écologique devient très bof pour la peine.
NB: pour H2 pur faudrait multiplier les débits par 4 au passage. Irréaliste.
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Bon, après ces rappels du réel, on fait quoi? Ce n'est pas qu'une histoire de pognon. Arrêter d'importer c'est faite du mal à beaucoup de monde et pas que la Russie. J'ai vu aussi des gens dire "pas grave si on a froid, on est contre Poutine".
Ceux-ci n'ont manifestement pas compris ce qu'il se passerait. Ça ne serait pas des soirées sous le plaid à la bougie à se raconter des histoires. Ça serait un peu plus compliqué que cela.
Les échanges sont interconnectés. Le jour où dans le groupe, tu en as un, gros fournisseur, qui deviens méchant, bah... Tu lui dis qu'il arrête, mais tu ne peux pas l'éjecter. C'est un fait. Faut trouver le levier mais ce qu'il te fournit qui t'est vital n'en est pas un.
<THREAD> Introduction à la compression de l'hydrogène.
Le but de ce thread n'est pas de vous démontrer quoi que ce soit sur la pertinence de l'hydrogène dans sa globalité, mais de vous donner un aperçu de ce qu'il implique sur une fonction: la compression.
Je vous garantis un thread sans équation. Pas de thermodynamique, c'est lundi matin, on va éviter de se faire mal...Mais c'est un domaine complexe la compression. Très complexe avec des gaz dangereux.
Alors déjà: pourquoi le comprimer?
Pour le déplacer, tout simplement déjà, l'envoyer dans des tuyaux, dans des capacités, dans des réacteurs chimiques... Tout ceci oppose une résistance à l'écoulement, souvent, donc faut lui donner de la pression pour le bouger. Par exemple ici:
C'est quoi ça ? Qui peut pondre un truc pareil. Transport par pipe ou bateau c'est pareil en coût. Roule ma poule. Pétrole ou gaz.
C'est quoi le plan? Noyer les gens de chiffres et graphs plus ou moins pertinents pour qu'ils ne se posent pas de questions et adhère aux conclusions de l'auteur ? Parce que ce truc là n'a aucun sens. Est-ce le seul?
Pour le charbon on a pas compté les coûts de logistique portuaire, on le précise, car on est des mecs sérieux. Par contre la liquéfaction du gaz, balek puisqu'on dit que par pipe ou bateau c'est pareil. Fumisterie.
Pour l'instant je n'ai vu personne, absolument personne parler de l'odorisation de l'hydrogène alors qu'on le fait pour le gaz naturel. C'est même assez contraignant. Faut produire le tétrahydrothiophène pour cela. Personne ne s'est demandé pourquoi on s'embête avec ça ? 🤨
Évidemment le tétrahydrothiophène est un dérivé du teuc pourri là, le pétrole, donc on va pas odoriser l'H2 avec puis en plus aller balancer ça dans une pile ... Elle va pas aimer. On peut odoriser avec quoi? Non parce que si on veut mettre l'H2 proche des gens, va falloir.
Alors on va me dire que c'est un détail, que les ingénieurs vont trouver un truc... peut-être mais je note juste qu'on fait sans quelquechose d'obligatoire pour un gaz moins inflammable et explosif. Alors l'enthousiasme général H2... méfiance.
Pour être clair, je côtoie l'Oil&Gas du puits jusqu'à la production de ses dérivés et je ne m'estime pas compétent pour dire que la solution c'est ceci ou cela. Par contre certains n'ont jamais approché une usine et le font. Moi je peux juste éveiller à la complexité.
Quand je dis, 30% du baril n'est pas destiné à être cramé, chose omise par certains, c'est déjà très simpliste. C'est quoi un baril? C'est quoi le pétrole?
Quand je dis qu'une part est destinée à la pétrochimie, c'est également simpliste car ça dépend où. Des fois c'est du gaz la matière première, comme aux US ou au M-O...