Charlotte Piret Profile picture
Apr 13 128 tweets 26 min read
Bonjour à tous,

Aujourd'hui, c'est le 111e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
C'est aussi le jour des interrogatoires de Salah Abdeslam et Mohamed Abrini (alias l'homme au chapeau). Derniers interrogatoires sur le fond de ces accusés.
Hier, les deux hommes qui sont venus récupérer Salah Abdeslam à Paris après les attentats ont livré leur récit de cette nuit.
C'est signé @sophparm et c'est à lire ici > franceinter.fr/justice/proces…
Le LT du jour est à suivre sur ce compte
@sophparm se charge de vous raconter l'audience à l'antenne de @franceinter
L'audience débute. "Monsieur Oulkadi, venez à la barre s'il vous plait", demande le président à l'accusé qui comparaît libre et dont l'interrogatoire qui était prévu hier a été décalé à aujourd'hui en raison de l'heure tardive de fin d'audience.
Ali Oulkadi, pull et pantalon sombres, a été en contact avec l'accusé Hamza Attou dans la nuit du #13Novembre : "ces contacts c'était essentiellement pour des stupéfiants".
Hamza Attou dealait en effet du cannabis dans Molenbeek.
Ali Oulkadi est l'un des trois accusés qui a véhiculé Salah Abdeslam après les attentats du #13Novembre 2015. En l'occurrence, il l'a transporté d'un quartier de Bruxelles à l'autre, à son retour en Belgique le 14 novembre.
Ali Oulkadi s'est d'abord inquiété de ne plus voir Brahim Abdeslam qu'il fréquentait quotidiennement.
"Mais à aucun moment, je n'ai pensé à un attentat", s'écrie l'accusé à la barre.
Ce n'est que le lendemain, en voyant Salah Abdeslam à Bruxelles "qu'il m'a dit pour Brahim".
Le #13Novembre 2015, Ali Oulkadi est dans un café. A la télé est diffusé le match de foot. "Puis j'ai vu des gyrophares et marqué "Paris", mais j'ai pensé à un vol, un braquage ..."
Président : "et vous pensez qu'on va faire une émission spéciale pour un vol à Paris?"
Le 14 novembre, Hamza Attou, alors en présence de Salah Abdeslam appelle Ali Oulkadi depuis un phone shop.
Ali Oulkadi : "je suis encore au lit, je joue avec ma fille. Il m'appelle me dit de venir à Bockstael. Moi je pense que c'est pour des stupéfiants".
Président : "et il ne vous dit pas qu'il est avec Salah Abdeslam?"
Ali Oulkadi : "non rien"
En arrivant au rendez-vous, il découvre Salah Abdeslam : "directement, je vois à son visage qu'il y a quelque chose qui va pas. Je m'attendais à une mauvaise nouvelle, je pense à Brahim".
Ali Oulkadi : "je demande [à Salah Abdeslam, ndlr] : "il est où Brahim?". Mais il me dit "chut, on va parler dans un café". Je trouve ça bizarre. Il nous dit de laisser nos téléphones dans la voiture, je trouve ça encore plus bizarre. Mais bon, j'ai envie de savoir"
Ali Oulkadi : "dans le café, [Salah Abdeslam] me dit que Brahim est mort, qu'il a participé aux attentats.
Et, je suis désolée si ... mais moi j'ai senti quelqu'un en détresse à ce moment-là. Il me dit : "je suis dans la merde, les appartements, tout est à mon nom".
Ali Oulkadi, ému, peine à livrer plus de détails : "monsieur, le président, j'ai même du relire mes dépositions parce que c'est assez flou. Je me souviens surtout de la phrase : "Brahim, il est mort, il a participé à tout ça".
Ca, ça m'a marqué.
Ali Oulkadi : "après [Salah Abdeslam] a commencé à me poser des questions sur ce que j'avais vu dans les médias. Il me demande combien d'assaillants sont morts. Et mes réponses semblent pas lui convenir. Il me dit : "t'es sûr?, t'es sûr?"
Président : "quand [Salah Abdeslam] vous dit qu'il était à Paris, vous posez plus de questions."
Ali Oulkadi : "peut-être, mais j'en ai pas le souvenir"
- vous n'en avez pas le souvenir? Vous comprenez que c'est compliqué à concevoir, ça.
- je vous promets
Ali Oulkadi: "je lui pose la question "tu vas faire quoi maintenant?" Il me dit "est-ce que tu peux me déposer à Anderlecht?" Il monte côté passager, je prends la direction d'Anderlecht. Mais il me dit de tourner à gauche."
Finalement, il le laisse dans le quartier de Schaerbeek"
Ali Oulkadi : "à ce moment-là, [Salah Abdeslam, ndlr] me dit adieu, il me dit que je vais plus le revoir. On s'est fait une accolade, deux accolades même. Il nettoie la voiture et la poignée et puis il s'en va."
Président : "on a vu sur une vidéosurveillance que vous vous arrêtez puis vous repartez dans l'autre sens. Et que donc vous n'êtes pas allé jusqu'à la planque de la rue Henri Bergé à Schaerbeek."
Mais l'ADN d'Ali Oulkadi a été retrouvé sur une fourchette dans cette planque.
Ali Oulkadi : "j'aurais pu y aller, j'ai déjà été dans des appartements avec des potes. Mais là non. Et j'ai même pas envie de savoir où se situe la rue Henri Bergé ... et encore moins la maison [où se trouvait l'une des planques de la cellule terroriste, ndlr] en elle-même".
Président : "pourquoi Salah Abdeslam vous appelle vous et vous implique?"
Ali Oulkadi : "si on m'avait pas appelé ou si j'avais pas répondu, je ne serais pas en face de vous. Cette question me hante. Je suis dans ce procès comme tout le monde, moi aussi j'attends des réponses".
Interrogé au sujet de sa relation avec Salah Abdeslam, Ali Oulkadi : "j'aimais bien sa présence, le défier aux échecs par exemple, mais on ne se fréquentait pas. On s'appelait pas pour se voir, par exemple".
Ali Oulkadi était plus proche de l'aîné, Brahim Abdeslam.
1ere assesseure : "vous vous rendez-compte que vous êtes en train d'aider quelqu'un qui est impliqué dans les attentats de Paris"
Ali Oulkadi : "à aucun moment, je me dis que je suis en train d'aider un terroriste. J'avais l'impression d'avoir une personne en détresse."
1ere assesseure : "vous êtes interpellé quand?"
Ali Oulkadi : "le 22 novembre"
- entre le 14 et le 22 novembre, vous pouvez nous décrire dans quel état vous êtes?"
- c'est une semaine floue pour moi. Mes proches me disent : "ça se voyait que t'étais pas bien".
Ali Oulkadi : "des fois, j'arrivais à me convaincre de me rendre. Mais je repoussais. Je me disais : je vais y aller le soir, puis le lendemain. Mais j'ai pas eu la force. J'étais à deux doigts de le dire à mon frère et je sais qu'il m'aurait emmené au commissariat. Je regrette."
Ali Oulkadi : "j'avais peur. Je pense à mes enfants, mes parents, tout ça. Je me rendais pas compte de l'importance des informations que j'avais."
Ali Oulkadi évoque "la dernière fois que j'ai vu Brahim Abdeslam" : une banale soirée où ils ont "joué aux cartes, toujours le même jeu".
Puis, la soirée continue dans un bar mais Ali Oulkadi repart en voiture. "Je lui ai fait aurevoir", il agite la main, "et voilà".
Ali Oulkadi : "je sais que j'ai mal réagi, je ne me reconnais pas. D'habitude, je suis quelqu'un qui analyse bien les situations."
Assesseure : "et aujourd'hui, en ayant réfléchi?"
- j'aurais réagi au quart de seconde. Mais à l'époque, j'étais pas prêt.
Ali Oulkadi :"pour moi, un terroriste c'est Ben Laden. C'est ça l'image que j'ai à ce moment-là. Et là, je vois Salah, le petit du quartier, toujours souriant, sympathique. Et je me dis qu'il est dans la merde, que tout ça le dépasse. C'est ce que je pense à ce moment-là"
Nicolas Braconnay, avocat général : "Brahim Abdeslam, vous avez dit que c'était votre meilleur ami"
Ali Oulkadi : "non ..."
- Ah vous l'avez dit plusieurs fois !
- non, c'était l'un de mes meilleurs amis. Mais mon meilleur ami, celui à qui je me confie c'est mon cousin Mohamed.
Ali Oulkadi : "Salah Abdeslam, j'ai ressenti qu'il avait mis les pieds dans un truc qui le dépassait. Mais à aucun moment une quelconque revendication ou fierté.
Mais quand j'entends qu'à Amri et Attou il a dit qu'il avait une ceinture, je me dit qu'il la joué un rôle devant moi"
Ali Oulkadi : "si vous saviez à quel point je m'en veux, à quel point je regrette. Je demande des excuses à tout le monde, principalement aux victimes. Avec le recul, bien sûr que je me rends compte : j'ai transporté un type qui a participé à un massacre de 131 personnes."
Ali Oulkadi : "j'aurais pu faire qu'il soit arrêté plus vite. Mais sur le coup, j'avais peur ..."
Nicolas Braconnay (avocat général): peur de quoi? de Salah Abdeslam?
- non, après j'ai eu peur de lui. Quand j'ai vu qu'il était impliqué, je me suis dit : "il sait où j'habite ..."
Ali Oulkadi : "mais sur le coup, j'avais surtout peur d'être mêlé à cette histoire en fait".
Ali Oulkadi : "avant les attentats, Brahim Abdeslam fréquentait beaucoup un gitan. Et on s'inquiétait. On lui disait : "arrête de fréquenter ce gars-là, tu vas être dans la merde".
Sans nouvelles de Brahim, Ali Oulkadi pense donc qu'il est mêlé à une affaire avec ce "gitan"
Ali Oulkadi, la voix tremblante : "si je me retrouve ici à cette barre, si j'ai fait 31 mois de détention, si ma vie a été gâchée ce jour-là, si je n'arrive pas à me reconstruire depuis, c'est uniquement à cause de Salah et Brahim Abdeslam. Et ça, je voulais qu'il l'entende."
Ali Oulkadi au sujet de Brahim Abdeslam : "c'est difficile de se dire que pendant un an, le gars prépare des attentats, il va aller tirer sur des gens sur une terrasse alors que lui-même était propriétaire d'une terrasse. C'est insensé. Je leur en veux énormément."
Me Dosé, avocate d'Ali Oulkadi : "votre épouse a dit à la barre "tant qu'il me le disait pas, pour lui ça existait pas vraiment".
Ali Oulkadi : "oui, je pense que je ne voulais pas l'accepter. Je me disais : "ça va passer ..." On ne va pas faire le lien avec moi."
Me Dosé : "c'est votre dernière interrogatoire. Qu'est-ce que vous vous voulez dire?"

Ali Oulkadi : "je repense à l'audio diffusé il y a deux semaines dans le Bataclan où on entend les tirs, ça m'a glacé le sang. J'imagine ce qu'elles ont pu vivre."
Ali Oulkadi : "je voudrais remercier du fond du coeur les parties civiles qui viennent me dire bonjour, me demander comment ça va. Qui me fond sentir que je suis Ali. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me faire chaud au coeur, ça me fait ma journée."
Ali Oulkadi : "je ne mérite pas qu'on m'a traité de terroriste pendant des années. J'ai souffert. J'ai rien demandé de tout ça. Et en plus, j'ai embarqué avec moi mes parents : mon père, la première fois qu'il est venu me voir en prison, il avait perdu la moitié de son poids."
Ali Oulkadi : "ma fille me demande : "papa, pourquoi tu vas travailler en France?" Elle croit que je viens travailler, j'arrive pas à trouver les mots pour lui dire."

Il se tourne vers le box.

"Salah si tu n'avais pas décidé de m'appeler ce jour-là, je ne serais pas ici."
Fin de l'interrogatoire d'Ali Oulkadi.
L'audience est suspendue avant l'interrogatoire de Mohamed Abrini, annonce le président.
L'audience reprend après la pause avec l'interrogatoire de Mohamed Abrini, alias "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles.
"Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour", entame Mohamed Abrini, invité à s'expliquer sur la nuit du 12 novembre.
Ce 12 novembre 2015, Mohamed Abrini revient de région parisienne où il a accompagné les commandos terroristes dans ce qu'il a lui-même appelé "le convoi de la mort". Il rentre dans la nuit à Bruxelles. "Le lendemain, je vais à mon restaurant, puis signer le bail d'un appartement"
Le soir du #13Novembre 2015, Mohamed Abrini va dans un bar "regarder le match". "Et je vois sur les écrans de télé les attentats de Paris".
Président : "et là, vous comprenez ..."
- Oui, bien sûr. Mais je suis étonné, les appartements avaient été loués pour une semaine.
Mohamed Abrini : "je suis dans un état que je ne sais pas expliquer. Donc je sors du café et je marche."
Le président : "vous allez où?"
- je ne sais plus exactement. Je dois être au quartier ... "
Le président rappelle à Mohamed Abrini qu'il a déclaré avoir rencontré Mohamed Bakkali le #13Novembre 2015
"J'ai été interrogé des millions de fois, j'ai dit beaucoup de bêtises. On m'a posé tellement de question sur Mohamed Bakkali alors que je le connais même pas !"
Mohamed Abrini est ensuite pris en charge par le reste de la cellule terroriste resté à Bruxelles et les rejoint dans la planque de la rue Henri Bergé à Schaerbeek.
"On reste deux-trois semaines dans la planque. C'est un peu agité par rapport aux événements et Abaaoud je pense"
Président : "il vient de se passer les attentats, il y a de nombreuses victimes. De quoi vous parlez?"

Mohamed Abrini : "on parle de ça. Ils parlent de scinder le groupe pour ne pas tous rester dans un appartement. C'était un peu le bordel dans l'appartement"
Président :"Osama Krayem et Sofien Ayari reviennent de Schiphol, ils vous parlent de ce qu'il s'est passé?"
Mohamed Abrini : "je ne les connais pas. Je me doute qu'il va se passer des choses. Mais je ne sais pas quoi. En plus Krayem, il parle anglais et arabe. Moi pas ..."
Pendant son interrogatoire, Mohamed Abrini se frotte les yeux à plusieurs reprises.
"Monsieur le président, ce serait pas possible de baisser un peu la luminosité parce que j'ai des problèmes aux yeux ..."
Le président tamise l'éclairage du box. "C'est mieux?"
- oui, merci.
Mohamed Abrini évoque l'arrivée de Salah Abdeslam dans la planque, à son retour de Paris : "il était épuisé, blanc. Je vous dis la vérité : moi j'étais très content de le voir. Je pensais à sa mère que je connais très bien."
Mohamed Abrini au sujet de Salah Abdeslam : "Ibrahim El-Brakraoui l'a engueulé. Il lui a dit : "pourquoi t'as pas pris un briquet ou une clope pour te faire exploser?" Il l'a engueulé, ça a duré 10 minutes. J'essayais d'arranger un peu la situation. Puis il est parti dormir."
Le président : "s'il l'a engueulé comme vous dites c'est parce que Salah Abdeslam a dit que sa ceinture n'avait pas marché?"

Mohamed Abrini : "c'est la version hollywoodienne que les médias nous servent. Mais le gars, il a pas osé le faire, c'est tout. La vérité, elle est là."
Mohamed Abrini au sujet de la renonciation de Salah Abdeslam : "un homme, il peut douter. Moi aussi, j'ai montré des signes de radicalisation mais je savais au fond de moi que je peux pas aller tuer des gens. Je pense que je ne suis pas le seul comme ça".
Mohamed Abrini : "moi le djihad 1.0, j'adhère. Aller combattre.
Donc, oui, je montrais des signes extérieurs faisant croire que j'étais à fond. Mais en fait non. Et l'histoire se répétera pour le #22Mars "
Le président lit un extrait du testament de Mohamed Abrini retrouvé dans une planque. Il y est question du "châtiment d'Allah" pour la France.

Mohamed Abrini : "des récits similaires, vous pouvez en trouver sur Internet. Et dans les caches, il y avait des exemples"
Assesseure s'étonne que Mohamed Abrini soit parti à Paris "avec une telle somme" (autour de 300 euros) alors qu'il prévoyait, selon lui, rentrer en train.
Mohamed Abrini : "j'ai déjà marché en rue avec 100 000 euros en poche !
- à ben super !
- oui, mais je vous parle d'avant.
Mohamed Abrini explique que quand il quitte la région parisienne, Abdelhamid Abaaoud lui "donne un numéro de téléphone pour que je réintègre la cellule à Bruxelles. Mais je le jette". Alors, le #13Novembre 2015 au soir, l'un des membres de la cellule vient le récupérer.
Camille Hennetier (avocate générale) : "lorsque vous arrivez dans la planque, vous découvrez tout le matériel nécessaire à la fabrication de TATP"
Mohamed Abrini : "c'est Najim Laachraoui qui a préparé ça rue Henri Bergé. Et quand ça a été prêt, ils ont mis ça dans des valises"
Mohamed Abrini à nouveau au sujet de son testament : "ce n'est pas quelqu'un de convaincu qui a écrit ça. Je sais que je ne vais pas commettre des attentats. Si ça correspondait vraiment à ce que je pensait, ce serait quelqu'un qui a Paris ou Bruxelles aurait été jusqu'à la mort"
Mohamed Abrini au sujet des entraînements en Syrie : "le mot entraînement me fait rire.
Ils scotchaient des chargeurs 2 par 2 pour arroser, je suis désolé pour les victimes, il n'y a pas besoin d'entraînement pour ça. Vous pensez qu'ils visaient les gens? Ils arrosaient quoi."
Camille Hennetier (avocate générale) :"vous dites que vous n'êtes pas capable de tuer des gens et on vous garde dans la cellule et on vous prévoit pour le #22Mars "
Mohamed Abrini : "pourquoi ça vous étonne? Par rapport à des livres ou des films que vous avez vus je pense"
Fin des questions de l'avocate générale. "Les parties civiles", annonce le président.
"Monsieur le président, l'interrompt Mohamed Abrini, "je ne répondrai pas aux parties civiles. Je suis arrivé à un point où j'ai répondu tout ce que je pouvais répondre."
Mohamed Abrini : "il y a des avocats [de parties civiles, ndlr] qui se lèvent ... parfois ils n'ont aucune question, ils veulent juste se voir à l'écran ou je ne sais pas.
Donc je ne répondrai à aucune question. Je peux m'asseoir?"
Le président : "ils sont debout ..."
Mohamed Abrini reste debout.
Me Sylvie Topaloff se lève : "le #13Novembre au soir, vous dites que vous êtes surpris de voir que les attentats arrivent si vite. Mais quand vous voyez les cibles, vous êtes surpris?"
Elle poursuit avec d'autres questions. Silence de Mohamed Abrini.
Me Constance Dewavrin, se lève à son tour : "le choix que vous faites de cesser de répondre aux questions quand on arrive aux avocats de parties civiles, cela revient à dire aux parties civiles que vous refusez d'échanger avec eux.
Attention à l'effet de mode ..."
Mohamed Abrini dans le box : "je n'ai rien contre vous, mais chaque fois qu'un avocat va se lever, il va essayer de me convaincre ... mais je ne répondrai à aucune question."
Les questions des avocats de parties civiles se poursuivent, mais Mohamed Abrini ne veut "pas faire d'exception". Et continue donc à se taire.
Mais le président reprend la parole, pour une question qu'il avait oubliée.
Président : "est-ce que vous avez été surpris des cibles choisies?"

Mohamed Abrini : "bien sûr, je suis fan de football, j'ai joué en club. J'allais dans des bars. J'ai été à des concerts, pas le même style de musique, mais quand même. Donc oui, j'ai été surpris."
Me Orly Rezlan, avocate de Mohamed Bakkali : "quand vous avez quitté l'appartement de Schaerbeek, c'est quand il a été décidé que ce n'était plus un lieu sûr?"
Mohamed Abrini : "c'est ça ..."
- est-ce que vous avez vu Mohamed Bakkali?
- je l'ai vu dans aucune cache.
Les avocats de Mohamed Abrini font quelques observations spécifiques, mais n'ont pas de question pour leur client.
"Je voudrais juste rajouter quelque chose, reprend Mohamed Abrini, pour moi le #13Novembre 2015 ne devrait jamais avoir eu lieu. Je suis sincèrement désolé."
Mohamed Abrini : "ça vaut ce que ça vaut, mis je tenais à présenter mes excuses. Ca me dépasse. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas tout ce qu'il se passe. Avant, même dans la guerre, il y avait des règles à respecter. Je n'ai même pas les mots. Il y a trop de colère en moi."
Fin de l'interrogatoire de Mohamed Abrini.
L'audience est suspendue avant le dernier interrogatoire de la journée, celui du principal accusé, Salah Abdeslam.
L'audience reprend pour l'interrogatoire de Salah Abdeslam.
Dans le box, il essaie d'ajuster son micro: "si vous m'entendez pas, dites-le moi".
Président :"c'est bien, si on doit vous entendre, c'est que vous comptez vous exprimer ..."
- oui, je vais m'exprimer aujourd'hui.
Salah Abdeslam : "si j'ai fait usage de mon droit au silence, c'est parce que je ne me suis pas senti écouté. Après, je comprends que l'exercice qui est le vôtre et celui de la cour n'est pas un exercice facile."
Salah Abdeslam : "j'ai l'impression que depuis le début, les gens ne veulent pas accepter qui je suis vraiment. On a cette image qui a été faite de moi dans les médias, qui ne correspond pas à qui je suis. Et cela dérange. Donc je vais m'exprimer et essayer de faire le maximum."
Président : "si je comprends bien, vous êtes d'accord pour vous exprimer, y compris sur les jours qui ont précédé le #13Novembre 2015?"

Salah Abdeslam : "il a des choses sur lesquelles je vais pouvoir m'exprimer. Et je le ferai"
Président : "à quel moment avez-vous été au courant du projet des attentats ?"

Salah Abdeslam : "à partir du moment où je vais rencontre Abdelhamid Abaaoud le 11 novembre"
Salah Abdeslam : "mon frère m'avait expliquer son séjour en Syrie, quelques mois après son retour. Il va m'expliquer ce qu'il a vu là-bas. Je vais garder cette information-là. Je vais réfléchir et je vais lui demander de me trouver un passage pour que je puisse aller en Syrie."
Salah Abdeslam : "après, il [Brahim Abdeslam, ndlr] m'explique que c'est risquer de partir, que les combats là-bas font rage. Et que c'est mieux de l'aider à travailler. Et travailler c'est quoi ? C'est de l'aider à aller chercher des personnes [les membres des commandos, ndlr]"
Salah Abdeslam : "puis, il revient vers moi et me dit "tu dois te mettre l'idée dans la tête qu'à un moment, il faut que tu sois prêt à partir [en Syrie, ndrl]. Moi, je vais continuer ma vie normalement et attendre le feu vert pour partir. Mais tout va changer".
Salah Abdeslam : "je vais rencontrer Abdelhamid Abaaoud et me raconte le projet de faire des attaques en France. Il me dit pas les cibles, simplement que je devrai porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. C'était un choc pour moi"
Salah Abdeslam : "je fais comprendre que je suis pas prêt pour ça, mais il [Abdelhamid Abaaoud, ndlr] va finir par me convaincre et moi je vais accepter.
Après, j'ai réfléchi et j'ai senti que j'étais pas vraiment prêt pour ça ...
Et ensuite, il y aura les attaques."
Salah Abdeslam : "je vais sortir vers l'objectif qu'on m'a donné. Je vais me rendre dans un café dans le 18e, je vais commander une boisson. Je vais regarder les gens autour de moi. Et je me dis : je vais pas le faire.
Là, je vais prendre la voiture, j'étais dans un état ..."
Salah Abdeslam : "je savais pas quoi faire. J'ai roulé avec la voiture. Et là voiture est tombée en panne, elle s'est arrêtée. Je me suis mis sur le côté, j'ai pris peur parce que j'ai vu une voiture de police passer et comme j'étais mal garé, j'ai essayé de la redémarrer."
Salah Abdeslam : "alors, je suis sorti de la voiture et j'ai marché. Après, c'est un petit peu confus : j'ai acheté un téléphone, j'ai pris un taxi et j'ai jeté la ceinture explosive. Mais sur la chronologie, je ne sais pas ce que j'ai fait en premier. C'est un peu confus."
Salah Abdeslam : "j'appelle Mohamed Amri. Pourquoi j'appelle Mohamed Amri à ce moment-là? Parce que c'est le seul numéro que j'ai en tête. Et celui de ma famille, mais je peux pas appeler ma famille.
Alors je vais insister. Je vais être un peu autoritaire."
Salah Abdeslam : "je vais lui dire que je suis dans la merde qu'il faut qu'il vienne. Quand je vois qu'il est ferme et qu'il me dit qu'il travaille, alors je vais appeler Hamza Attou puis mon cousin [à Paris, ndlr] qui me dit :"il y a les attentats". J'ai dit : "ah bon?"
Salah Abdeslam : "j'ai pris un taxi. Je me dis qu'il faut que je me débarrasse de la ceinture [explosive, ndlr], je trouve un endroit qui m'a l'air un peu discret. J'enlève ma ceinture, le bouton poussoir, la pile. Je la cache du mieux que je peux, pour pas qu'on la retrouve".
Salah Abdeslam : "je vois des jeunes, je demande s'il y a un endroit où je peux dormir. Un jeune me dit qu'il y a un immeuble où la porte est toujours ouverte. Je vois un Quick [en réalité, un MacDo, ndlr]. J'ai pas faim, mais je sais que je dois prendre des forces."
Salah Abdeslam : "et après j'attends que [Mohamed, ndlr] Amri vienne me chercher. Voilà ce que je peux vous dire sur le fond, monsieur le président."
Le président insiste : "vous ne saviez pas qu'Abdelhamid Abaaoud était en Belgique?"
Salah Abdeslam : "il faut comprendre que moi je suis pas allé en Syrie. Je l'ai connu avant, on a fait les 400 coups. Mais après, lui il a changé. Donc l'amitié qu'on avait, elle existe plus"
Salah Abdeslam : ["Mohamed, ndlr] Abrini a dit que je devais partir en Syrie comme Ahmed Dahmani. Mais pas en même temps que lui, ça n'a jamais été le cas. J'avais pas de projet avec Ahmed Dahmani.
Et puis Abdelhamid Abaaoud va me convaincre ..."
Salah Abdeslam : "les avocats de parties civiles m'ont dit : "les victimes sont prêtes à tout entendre", donc je vais tout dire. Quand je vais à Bobigny [dans la planque, ndlr]. Moi, je suis pas au courant du Bataclan. Je suis au courant de ce que je dois faire moi, c'est tout"
Salah Abdeslam : "même mon frère [Brahim Abdeslam, ndlr], je sais qu'il a une ceinture explosive, une kalachnikov. Mais je ne sais pas sa cible."
Président : "vous savez pour les terrasses?"
- non
- une salle de concert?
- non
- le Stade de France
- oui, ça je sais ...
Salah Abdeslam : "au départ ce n'était pas moi qui devait déposer [le commando, ndlr] au Stade de France. Après ça a été décidé que ce serait moi.
Le matin, je suis parti avec mon frère et il m'a montré le café dans le 18e où je devais me faire euh ... faire mon action"
Salah Abdeslam sur son désistement selon lui le #13Novembre 2015 : "je roule, je stationne la voiture, je rentre dans le café. Je m'installe, je commande une boisson. Je réfléchis, je regarde les gens, je comprends que je vais pas le faire. Je reprends la voiture, je roule."
Salah Abdeslam interrogé sur l'attentat du Stade de France : "tout ce que je sais c'est que je devais les déposer au Stade de France et qu'ils devaient se faire exploser."
Président : "qui donne les instructions? Abdelhamid Abaaoud?
- et Brahim [Abdeslam, ndlr] est à côté
Salah Abdeslam au sujet de son retour en Belgique : "je m'exprime très peu dans la voiture, je suis dans un état que j'ai jamais connu dans le passé, un état où il y a une absence de discernement à un moment. Et je crois que c'était aussi l'état de Amri, Attou et Oulkadi."
Président : "dans la voiture, vous leur dites que vous voulez venger votre frère?"
Salah Abdeslam : "non, je n'ai pas dit ça. Ca n'a pas de sens. Mon frère a fait une oeuvre... une opération martyr pour venger des frères musulmans. Mais je ne sais pas s'il est allé jusqu'au bout"
Salah Abdeslam explique avoir été surpris en entendant les informations sur les attentats : "moi je ne connais que ceux qui étaient dans la planque à Bobigny [pas le commando du Bataclan, ndlr]. Donc quand je vais entendre un nombre supérieur à ce que je sais, je comprends pas"
Président : "pourquoi vous partez du 18e vers le sud de Paris?"

Salah Abdeslam : "je dois me débarrasser de la ceinture, donc je dois trouver un endroit approprié. Donc je prends un taxi, j'ai pas beaucoup d'argent. Donc je dois abandonner le taxi, je marche, je marche ..."
Président : "il n'y a pas de raison particulière pour aller dans le sud?"

Salah Abdeslam : "non, je dois bouger. Je dois pas attirer l'attention. Je suis dans l'imprévu. Total".
Salah Abdeslam, lorsqu'il retrouve ses copains venus le chercher de Bruxelles et se confie sur les attentats : "j'ai vu moi en eux la sidération. Ils ne savaient pas quoi faire, quoi dire. Ils étaient sans voix".
Salah Abdeslam rejoint Bruxelles, véhiculé par Mohamed Amri et Hamza Attou. Il rejoint alors le reste de la cellule dans une planque de Bruxelles et là, affirme que sa ceinture n'a pas fonctionné "J'avais pas n'importe qui en face de moi, mais je ne veux pas m'exprimer sur ça"
Salah Abdeslam au sujet de la nuit du #13Novembre 2015 : "je suis perdu. Je ne sais pas quoi penser. Je prends conscience de l'ampleur des événements. J'ai besoin de temps pour que les idées reviennent en place."
Président : "quand il y a des dizaines de morts, c'est facile non?"
Salah Abdeslam évoque les 3 contrôles dont ils font l'objet sur la route du retour de Paris, sur le deuxième barrage : "j'étais dans un état où je cachais ma peur, mais j'avais peur à ce moment-là. Les gendarmes étaient armés, il y avait beaucoup de pression."
Président : "il va y avoir un troisième contrôle ..."
Salah Abdeslam : "oui, c'est là qu'une journaliste [de la RTBF, ndlr] va m'interviewer. Je vais répondre à quelques questions ...."

Le récit de cette scène est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/ce-qu-…
Salah Abdeslam parvient donc sans encombre à Bruxelles. "Et là, je suis désolé pour toi, Ali [Oulkadi, ndlr] mais je me dis que Mohamed Amri et Hamza Attou sont trop impliqués et donc je vais me servir de toi."
Salah Abdeslam : "quand je suis revenu en Belgique, ils s'attendaient pas à ce que j'arrive là [dans la planque de Schaerbeek, ndlr]. Je les mettais en danger et donc c'est pour ça qu'ils étaient en colère, parce que je suis venu là en prenant le risque de les griller."
Salah Abdeslam : "je n'ai pas l'expérience ni militaire, ni religieuse pour faire ce qu'eux [les autres membres des commandos, ndlr] ont fait. Ils avaient quelque chose que moi je n'avais pas. Cette détermination. Ils ont vu des choses que moi je n'ai pas vues ... "
Président : "vous êtes arrêté le 18 mars 2022. Quand vous êtes dans les caches, vous envisagez quel avenir?"
Salah Abdeslam : "j'ai toujours dans l'idée de partir en Syrie."
Salah Abdeslam : "mon arrestation a bousculé tous les plans".
Président : "mais avant votre arrestation, il n'y avait pas un projet prévu?"
- pas à ma connaissance. Je ne vous dis pas non, mais moi je ne savais pas. Bien sûr, la cellule fabriquais des choses [du TATP, ndlr]
Président : "dans la planque vous retrouvez Osama Krayem et Sofien Ayari qui reviennent de Schiphol ..."

Salah Abdeslam : "je savais pas. Moi j'étais à Paris et je savais même pas pour le Bataclan. Je savais juste pour ma mission. Les autres, je savais pas".
Le président suggère "qu'on s'arrête là aujourd'hui car il est tard".
Salah Abdeslam sourit : "avec moi, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Des fois je parle, des fois pas ...." Il se dit prêt à continuer aujourd'hui. "Il faudrait juste une datte pour rompre le jeûne à 20h45"
Interrogé à nouveau sur le projet terroriste, Salah Abdeslam insiste sur le fait qu'il ne connaissait pas "les cibles". "Je sais qu'il va y avoir des attentats, mais je sais que ma mission. Je sais que c'est une ceinture explosive que je dois porter mais c'est tout".
Première assesseure : "sur la route, vous ne discutez pas du projet, de ce que votre frère va lui-même faire?"
Salah Abdeslam : "le climat est très tendu. Assez froid. Abrini, il parle pas. Mon frère est à l'arrière, il envoie des SMS. Moi je suis concentré dans la conduite".
Salah Abdeslam toujours au sujet du trajet vers Paris, le 12 novembre 2015 :"on parle pas vraiment. Franchement, les combattants de l'Etat islamique ils parlent pas beaucoup. Et moi, je réfléchissais. Je pensais au fait que je devais me faire exploser."
Salah Abdeslam continue à répondre avec détails. A une question de l'assesseure, il répond toutefois : "j'ai donné des informations me concernant. Je pense que c'était utile. Mais je ne souhaite pas parler des autres, surtout que l'accusé est présent et il est dans le box".
Au sujet du bar dans lequel il était prévu qu'il se fasse exploser, "il était situé où?" interroge une assesseure.
Salah Abdeslam : "je ne peux pas vous dire exactement. Mais c'était un bar pas très grand, sur un coin, et quand je suis entré, il y avait beaucoup de monde"
Salah Abdeslam explique être "parti un peu tard faire le repérage avec mon frère" dans la journée du #13Novembre 2015. Une fois ce repérage effectué, ils rentrent à la planque de Bobigny. "Puis très vite c'est le départ".
Assesseure : "quand vous arrivez au Stade de France, le match a déjà commencé ..."

Salah Abdeslam : "je pense qu'on a pris trop de temps pour faire le repérage avec mon frère. On est rentrés trop tard"
Sur la route vers le Stade de France, "je suis avec les deux Irakiens et Bilal Hadfi. Bilal Hadfi va me dire de freiner devant un night shop, il va acheter des briquets. Il m'en donne un. Je viens de me souvenir de ça."
Ensuite, "je les dépose devant le Stade de France".
Salah Abdeslam au sujet de son renoncement : "il y avait des jeunes. J'ai vu ces gens danser, rigoler Après les victimes ont dit qu'elles étaient prêtes à tout entendre : j'ai renoncé par humanité, pas par peur.
Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer".
Fin des questions de la cour. Le président annonce : "on va arrêter là pour aujourd'hui, car cela fait quand même long. Et il va être 20h45 [heure de la rupture du jeûne, ndlr]".
"Demain, nous aurons les interrogatoires de Yassine Atar, Ali El Haddad Asufi et la suite de l'interrogatoire de Salah Abdeslam", annonce ainsi le président avant de suspendre l'audience.
Fin donc de cette incroyable 111e journée d'audience avec les longs, inédits et inattendus aveux de Salah Abdelam.
Le compte-rendu est disponible ici > franceinter.fr/justice/proces…

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Apr 7
Bonjour à tous,

De retour au procès des attentats du #13Novembre 2015 après une journée d'arrêt forcé pour cause de virus.

Le récit de la très riche et dense journée d'hier est signé @sophparm et à retrouver ici >
franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, pour la 108e journée d'audience, la juge d'instruction belge Isabelle Panou est de nouveau attendue.
Elle était déjà venue témoigner de longues heures devant la cour d'assises. On était alors au 5e jour d'audience ! (à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…)
LT à suivre ici.
Et retrouvez @sophparm sur l'antenne de @franceinter

A tout à l'heure après ce qu'on appelle désormais la "suspension Krayem", soit la suspension nécessaire pour permettre à un huissier de constater le refus de comparaître de l'accusé Osama Krayem.
Read 87 tweets
Apr 5
Bonjour à tous,

Au procès des attentats du #13Novembe 2015, c'est aujourd'hui le 106e jour d'audience.
Et l'audition d'un nouvel enquêteur belge sur la manière dont les attentats, puis la fuite des deux terroristes survivants des terrasses ont été coordonnée depuis la Belgique
Tout cela sera à suivre en LT ici.

Et avant cela, vous pouvez retrouver le compte-rendu de la journée d'hier, signé @sophparm par ici >
franceinter.fr/justice/proces…
L'audience débute. Connection établie avec Bruxelles. Grand écran déployé. Et apparaît à l'écran une enquêtrice belge déjà entendue à plusieurs reprises tout au long du procès.
Son audition va porter sur la coordination depuis la Belgique des attentats et après.
Read 23 tweets
Apr 1
Bonjour à tous,

104e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.

Une journée très particulière car c'est aujourd'hui que doivent être diffusés les images de l'intérieur du Bataclan et les extraits sonores de l'enregistrement de l'attaque.
La décision de cette diffusée, réclamée par l'association de victimes @lifeforparis a été prise par le président à l'issue d'un long débat hier.

Tout cela est raconté dans le compte-rendu d'hier signé @sophparm et illustré par @ValPSQR > franceinter.fr/justice/proces…
Le LT de cette audience qui s'annonce éprouvante est à suivre ici.

Et retrouvez @sophparm dans le journal de 13h de @franceinter
Read 40 tweets
Mar 31
Bonjour à tous,

C'est aujourd'hui le 103e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre
Ca devait aussi être la suite de l'interrogatoire sur les faits de Salah Abdeslam mais comme le principal accusé refuse majoritairement de s'expliquer, on passe aux autres.
D'ailleurs, le récit de la journée d'audience mouvementée d'hier, illustrée par @ValPSQR est à retrouver ici >
franceinter.fr/justice/proces…
@ValPSQR Aujourd'hui, ce sont les interrogatoires de Mohamed Amri, venu de Bruxelles exfiltrer Salah Abdeslam dans la nuit du 13 novembre.
Puis de Mohamed Bakkali, Sofien Ayari et Osama Krayem ... sachant que tous les trois font usage de leur droit au silence.
Read 4 tweets
Mar 30
Bonjour à tous,

Aujourd'hui c'est le 102 jour d'audience et LA journée du procès des attentats du #13Novembre : celle de l'interrogatoire de, Salah Abdeslam sur les attentats eux-mêmes avec la question prédominante de savoir s'il a délibérément renoncé à se faire exploser.
Hier déjà, son copain d'enfance Mohamed Abrini s'est longuement expliqué sur ces faits.

Le compte-rendu de son interrogatoire signé @sophparm et illustré par @ValPSQR est à retrouver ici >
franceinter.fr/justice/proces…
Le LT de l'audience du jour est à suivre ici dans une heure environ.

Et @sophparm vous racontera ça à l'antenne de @franceinter
Read 68 tweets
Mar 28
Bonjour à tous,

Aujourd'hui, c'est le 100e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Pour la 100e fois, le président va annoncer la reprise de l'audience et la suite des débats dans ce procès qui doit encore durer jusqu'au 24 juin prochain.
Aujourd'hui, c'est aussi le début de la 28e semaine d'audience, une semaine particulièrement chargée puisque les accusés vont être interrogés sur les attentats eux-mêmes. La cour commencera par entendre Mohamed Abrini demain, puis Salah Abdeslam, Mohamed Amri, Yassine Atar etc.
Mais aujourd'hui c'est un enquêteur de la sous-direction antiterroriste qui doit être entendu sur l'arrivée des commandos terroristes dans leurs planques de région parisienne et les dernières heures jusqu'aux attentats.

LT à suivre ici.
Retrouvez aussi @sophparm à l'antenne.
Read 36 tweets

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