Thread by @Grompf3

"AU MOINS Y'AVAIT DE L'ORDRE ! LES GENS FILAIENT DROIT !"

Vous avez déjà entendu ce genre d'arguments au sujet des régimes autoritaires ?

Je vais vous raconter 2-3 anecdotes qui m'ont été transmises au sujet de la dictature franquiste.
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🇪🇸
#histoire #espagne #dictature

Je me centre ici sur des anecdotes qui m'ont été racontées par des proches, j'insiste.

Il y aurait à dire sur les grosses "affaires".
Du genre cette "donation" d'un manoir à Franco, manoir que l'État n'a pu récupérer que récemment...
20minutes.fr/monde/2929883-…
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elpais.com/espana/2020-11…
...Ou alors passez cet article au travers d'un traducteur en ligne pour vous faire une idée.

Mais ayez en tête que sous une dictature, vous n'avez pas des médias qui vous révèlent les dessous des gens de pouvoir.
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Je reviens à mes anecdotes.
Ici vous en avez une.
Toute simple.
Des histoires comme ça, d'amendes complètement abusives, j'en ai entendu plusieurs. Je n'ai pas compris si les flics percevaient une commission ou s'il détournaient l'argent des amendes.
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https://twitter.com/Grompf3/status/1514737760816582666

Mais bon, la pratique existait.
Et si ça vous arrivait, vous fermiez votre gueule, hein.
Vous vous mettiez pas à gueuler "C'EST LA DICTATURE" face à un représentant de la Guardia Civil.
Non, non. Vous vous écrasiez.
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On cause d'ordre...

Mais en fait la corruption était omniprésente. Les gens la voyaient sous leurs yeux.

Dans une base militaire dans une colonie en Afrique, une connaissance qui y avait fait son service me décrivait les détournements de marchandises à tous les étages.
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De simples soldats détournaient du pain pour se payer les services de femmes qui se prostituaient pour la nourriture.
Et, de leur côté, les officiers détournaient le carburant des avions pour le revendre.
Les stocks ne correspondaient jamais aux registres.
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Ou alors, plus près de chez moi, tel officier s'était fait construire une maison dans le village et une bonne partie du matériel arrivait tout droit de la base militaire. Ça ne se cachait pas plus que ça.
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Ça faisait partie de la vie.

Les émigrés qui faisaient de longs trajets en train se faisait quasiment rançonner par les employés des chemins de fer. Imaginez des villageois, peu habitués à quitter leurs villages, embarqués dans des voyages loin de chez eux...
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...parfois avec leur famille. Ils étaient des proies.
Dans un train bondé, il pouvait par exemple arriver qu'un voyageur paie le contrôleur pour que celui-ci leur fasse de la place et invente une histoire de réservation, virant de leurs sièges une famille installée.
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La dictature, ce n'était pas seulement une répression contre des militants politiques.

Et c'était très éloigné des récits vantant l'ordre et la sécurité, récits qui circulent de nos jours.
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Il n'y avait pas de journaux pour sortir au grand jour les magouilles des gens de pouvoir.
Mais tout le monde était confronté à un système fait de petites et grandes magouilles, qui se faisaient au vu et au su de tout le monde, mais que l'on évitait de nommer à haute voix.

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Aujourd'hui, les gens lisent les gros titres des journaux, y repèrent des "affaires" et en concluent que c'est la chienlit, que tout le monde vole... Et qu'avant c'était mieux.
Mais le "avant", c'était une époque où les affaires étaient tues.
13/13

rtve.es/noticias/20191…

Plusieurs personnes m'ont fait remarquer qu'il existait des anecdotes bien plus graves que ça. Mais, volontairement, je n'ai pas abordé les formes de répression visant celles et ceux qui étaient considérés comme des ennemis du régime.

Vous trouverez facilement des récits sur la torture, les enlèvements d'enfants, etc.
J'ai voulu me centrer sur des anecdotes du quotidien, auxquelles M et Mme Tout-le-Monde pouvaient se trouver confrontés.