116e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015. Dernière journée consacrée à l'examen des expertises psychiatriques et psychologiques des accusés. Dernière journée également avant une pause d'une semaine.
Aujourd'hui, il sera question des accusés Mohamed Amri, Ali Oulkadi, Muhammad Usman, Adel Haddadi, Farid Kharkhach, Mohamed Bakkali et Yassine Atar.
LT à suivre ici.
Et je vous retrouve dans quelques minutes dans le journal de @BrunoDuvic sur @franceinter
L'audience reprend avec l'audition de la psychiatre Ariane Casanova, qui est la seule entendue aujourd'hui.
Elle débute avec l'accusé Adel Haddadi dont elle retrace le parcours jusqu'à son départ pour l'Etat islamique.
"Il se laisse conduire en Syrie", analyse la psychiatre Ariane Casanova au sujet de l'accusé Adel Haddadi dont elle retrace le parcours biographique étape par étape selon le récit que lui en a fait l'accusé, via le truchement d'un interprète.
La psychiatre Ariane Casanova évoque maintenant "l'activité d'élevage d'oiseaux" de l'accusé d'Adel Haddadi dont elle dit savoir "qu'une telle activité peut être rémunératrice entre différents pays."
Me Clémenceau, avocat d'Adel Haddadi : "dans mon souvenir, le contexte dans lequel vous avez rencontré Adel Haddadi était particulier ..."
Psychiatre : "c'est dans la galerie Saint-Eloi [de l'instruction antiterroriste, ndlr] et c'est plus confortable que dans certains parloirs"
Ariane Casanova : "ce qui m'a beaucoup impressionnée c'est que, et il n'est pas le seul c'est souvent le cas chez les personnes longuement incarcérées, il voulait absolument raconter".
Me Clemenceau : "il y a quelque chose de mystérieux dans le départ d'Adel Haddadi [vers l'Europe puis la Syrie, ndlr] car il n'y a pas d'étape intermédiaire ..."
Ariane Casanova : "j'ai mis ça tout de suite sur la perspective économique de l'élevage d'oiseaux"
La psychiatre Ariane Casanova poursuit son exposé avec l'accusé Mohamed Amri, rencontré en septembre 2016.
"C'est quelqu'un qui a un léger accent en lien avec sa trajectoire personnelle", note d'emblée la psychiatre, "l'élaboration de sa pensée n'amène pas de commentaire".
La psychiatre évoque la consommation de cannabis de Mohamed Amri "pour la défonce, selon l'expression qu'il emploie".
"Il se dit être un musulman normal, il fait le ramadan et ses prières".
"Pas de difficulté sur le plan psychiatrique, pas d'abolition du discernement, il est accessible à une sanction pénale", conclut la psychiatre au sujet de l'accusé Mohamed Amri.
Me Topaloff (PC) :"je suis étonnée, on parle d'un gros consommateur de cannabis depuis l'âge de 14 ans. Et vous ne décelez pas de failles?"
Psychiatre :"on n'a pas le même parcours professionnel, Me. Je ne sais pas quel âge vous avez mais ...
-on doit avoir à peu près le même âge
Ariane Casanova : "j'ai travaillé pendant longtemps en région parisienne, peut-être que j'ai une déformation professionnelle, mais 5 à 6 joints par jour, bon ..."
Me Topaloff (PC) : "j'en apprends tous les jours".
Ariane Casanova poursuit au sujet de Mohamed Amri : "il est ordinaire, il a commis un vol. Il n'y a pas de gros trouble du comportement pendant l'adolescence. Non, je ne peux pas aller dans votre sens ..."
Me Topaloff : "je n'allais pas dans un sens, je posais des questions."
La psychiatre poursuit encore avec l'expertise de Yassine Atar, exposé qu'elle continue assise après déjà plusieurs heures à la barre.
"En fait, monsieur Atar revient à plusieurs reprises sur le fait que s'il est actuellement incarcéré, c'est lié à sa famille, ses cousins."
Ariane Casanova au sujet de Yassine Atar : "c'est comme s'il était victime d'un système dans lequel lui-même n'aurait pas vraiment agi".
Ariane Casanova : Yassine Atar "est dans une organisation mentale dans laquelle il est capable de décrie une forme de logique et il attend qu'il y ait une solution pour prouver que tout cela est une succession d'erreurs".
Mais pour Yassine Atar non plus, la psychiatre Ariane Casanova n'a pas décelé "d'altération ou d'abolition du discernement", explique-t-elle en conclusion de son rapport.
Président : "est-ce qu'il vous a donné des éléments sur son frère, Oussama Atar?"
Ariane Casanova : "non"
- pas même son prénom ?
- non, je l'aurais noté.
- Oussama Atar était grosso modo le numéro 3 ou 4 de l'Etat islamique
- il n'a pas donné d'éléments sur son frère
Me Raphaël Kempf évoque l conclusion de l'expertise dans laquelle la psychiatre annonce "clore l'entretien" devant les preuves avancées par Yassine Atar pour innocence : "vous avez été fatiguée par Yassine Atar ?"
Ariane Casanova : "moi je travaille sur la clinique du sujet."
Me Kempf cite la conclusion de l'expert psychologue qui a aussi examiné Yassine Atar : "il dit lire
le Coran, le livre de Dupond-Moretti et faire la cuisine"
Ariane Casanova : "à l'époque Dupond-Moretti était l'avocat de Merah, je pense"
- comme de beaucoup d'autres gens ...
L'experte psychiatre poursuit avec l'expertise de l'accusé Mohamed Bakkali, avant une suspension annoncée par le président.
"C'est quelqu'un qui a une aisance orale qui n'existe pas forcément chez tout le monde. Il entre dans les explications, les détails."
Ariane Casanova évoque la trajectoire professionnelle de Mohamed Bakkali et "son activité dans la contrefaçon de vêtement", sa "consommation de cannabis de 16 ans à 20 ans", son activité de loisir : "le foot".
Ariane Casanova : "l'entretien se termine pour dire qu'il est contre le meurtre d'innocents qui est contraire à l'islam. Il dit être prêt à assumer ce qu'il a fait : la location d'appartement notamment.
C'est un entretien qui ne laisse supposer aucun dysfonctionnement psychique"
Nicolas Braconnay : "vous évoquez la facilité qu'avait monsieur Bakkali à s'exprimer. Il ne nous en a fait que peu profiter car il a choisi de faire usage de son droit au silence"
Ariane Casanova : "je l'ai examiné en 2018, est-ce qu'il s'est passé quelque chose de particulier?"
Dans le box, Mohamed Bakkali acquiesce. Il a expliqué précédemment à cette audience qu'il avait été injustement condamné à 25 ans de réclusion dans le procès de l'attentat du #Thalys et ne voyait donc pas de raison de se défendre ici.
Me Topaloff (PC) : "Mohamed Bakkali a revendiqué un islam fondamentaliste ou rigoriste, ce qui ne veut pas dire djihadiste. Ca ne vous est pas apparu?"
Ariane Casanova : "il a dit que ses soeurs étaient plus religieuses que les garçons mais non, je n'ai pas ..."
Me Abraham Johnson, avocat de Mohamed Bakkali : "il n'a pas parlé de fondamentalisme mais d'orthodoxie dans sa pratique et contrairement à ce que ma consoeur Topaloff a affirmé : ses soeurs ne sont pas voilées de la tête aux pieds"
L'audience est suspendue avant la suite de l'audition de l'experte psychiatre Ariane Casanova pour les trois derniers rapports d'expertises d'accusés.
L'audience reprend avec le rapport d'expertise de Farid Kharkhach, toujours par la psychiatre Ariane Casanova qui évoque "des symptômes dépressifs réactionnels qui ont ressurgit après sa séparation" avec sa femme.
Ariane Casanova au sujet de Farid Kharkhach : "il va préciser qu'il a entendu le mot radical pour la première fois devant un magistrat en Belgique".
Me Fanny Vial, avocate de Farid Kharkhach indique que son client "dit que lorsqu'il est interpellé et en garde à vue pendant 2 jours, cet état de stress va le conduire à avoir des propos qui ne correspondaient pas à sa pensée et même contraires à ce qu'il voulait dire".
Le rapport d'expertise suivant concerne l'accusé Ali Oulkadi pour lequel la psychiatre souligne le concernant également "une consommation d'alcool et de cannabis : deux à trois joints de soir, malgré les mises en garde de sa compagne".
Ali Oulkadi qui n'a "pas eu de traumatisme spécifique", "est issue d'une famille harmonieuse", indique encore la psychiatre.
"Il n'a pas de trouble de la personnalité ni de trouble psychiatrique au moment des faits".
Me Judith Lévy, avocate d'Ali Oulkadi rappelle sa stupeur quand il apprend la mort en kamikaze de son ami Brahim Abdeslam. "A tel point qu'il lui enverra 7h plus tard un texto ..."
Ariane Casanova : "cela peut servir à avoir une forme de réénoncé de la réalité des faits"
"Et enfin, l'expertise de Muhamad Usman", annonce le président d'un air semblant réjoui.
La psychiatre Ariane Casanova relit les premières lignes de son rapport et se souvient : "ah ça ça a été pas facile du tout ... y compris pour l'interprète [en langue pakistanaise, ndlr]
Ariane Casanova au sujet de Muhammad Usman : "il n'y avait pas de possibilité d'avoir un échange de regard avec lui. C'est quelqu'un qui est resté recroquevillé sur lui-même, la tête penchée."
Me Karim Laouafi, avocat de Muhammad Usman :"il y a un rapport à l'intime différend selon les cultures. Vous le prenez en compte lors de votre expertise?
Ariane Casanova : "dans une évaluation assez globale, oui. Mais quand je lui demande si ça va en cellule, là il me répond"
La psychiatre semble vraisemblablement agacée, par les questions de Karim Laouafi : "le mot empathie est un mot que je n'emploie même pas ..."
Puis, "écoutez Maître, si vous voulez faire l'expertise à ma place ...."
Fin de l'audition de la psychiatre Ariane Casanova. L'audience est suspendue jusqu'au lundi 2 mai puisqu'il y a pas d'audience la semaine prochaine.
"Profitez d'une bonne respiration d'ici là" salue le président.
115e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015 et suite aujourd'hui des auditions d'experts qui ont été chargé des expertises psychiatriques et psychologiques des accusés.
Le compte-rendu de la 114e journée avec les premiers experts à la barre est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
Et LT à suivre ici.
On débute avec l'audition d'un psychiatre belge, entendu en visioconférence depuis Bruxelles.
Gérard Charles a été chargé de l'expertise psychiatrique de l'accusé Sofien Ayari. "On s'est entretenu en français. Un interprète en arabe était prévu mais il n'est jamais venu."
Cette semaine sera consacrée à l'examen des expertises psychiatriques des accusés. En l'occurrence aujourd'hui celle de Mohamed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, soit les trois accusés qui ont véhiculé Salah Abdeslam après les attentats.
LT à suivre ici.
A très vite.
L'audience reprend, en l'absence habituelle d'Osama Krayem.
Les bancs des avocats sont très clairsemés, en défense comme en parties civiles.
La première experte psychiatrique s'avance à la barre, Magali Bodon-Bruzel s'est chargée de l'expertise de l'accusé Hamza Attou.
113e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre ... et encore la suite de l'interrogatoire de Salah Abdeslam, resté à nouveau inachevé hier soir.
L'audience débute avec la suite des questions des avocats de parties civiles à Salah Abdeslam.
Me Truong. "Si vous aviez pu, vous seriez allé en Syrie ?"
Salah Abdeslam, T-shirt gris à manches longues : "oui, je serais parti en Syrie. Pour ne pas revenir, en fait".
Aujourd'hui, c'est le 111e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
C'est aussi le jour des interrogatoires de Salah Abdeslam et Mohamed Abrini (alias l'homme au chapeau). Derniers interrogatoires sur le fond de ces accusés.
Hier, les deux hommes qui sont venus récupérer Salah Abdeslam à Paris après les attentats ont livré leur récit de cette nuit.
C'est signé @sophparm et c'est à lire ici > franceinter.fr/justice/proces…
Le LT du jour est à suivre sur ce compte @sophparm se charge de vous raconter l'audience à l'antenne de @franceinter
Aujourd'hui, pour la 108e journée d'audience, la juge d'instruction belge Isabelle Panou est de nouveau attendue.
Elle était déjà venue témoigner de longues heures devant la cour d'assises. On était alors au 5e jour d'audience ! (à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…)
A tout à l'heure après ce qu'on appelle désormais la "suspension Krayem", soit la suspension nécessaire pour permettre à un huissier de constater le refus de comparaître de l'accusé Osama Krayem.
Au procès des attentats du #13Novembe 2015, c'est aujourd'hui le 106e jour d'audience.
Et l'audition d'un nouvel enquêteur belge sur la manière dont les attentats, puis la fuite des deux terroristes survivants des terrasses ont été coordonnée depuis la Belgique
L'audience débute. Connection établie avec Bruxelles. Grand écran déployé. Et apparaît à l'écran une enquêtrice belge déjà entendue à plusieurs reprises tout au long du procès.
Son audition va porter sur la coordination depuis la Belgique des attentats et après.