Thread by @FauteuilColbert

Système de Combat Aérien du Futur (#SCAF)
Next Generation Fighter (#NGF)

Un 🧶 tentant de contextualiser les points de blocage quant à la notification des contrats aux industriels, au titre de la Phase 1B du #NGF, et d'une partie française peut-être prête à aller à la rupture.

➡️ Canard enchaîné (n° 5291, 6 avril 2022) : #SCAF - #NGF bute toujours sur la méthode de gestion du programme entre Dassault et Airbus (Allemagne). Dassault a menacé d'aller à la rupture (4 mars 2022).

➡️ Le 30 août 2021 avait été signé l'Accord Inter-Gouvernemental (AIG) portant sur la Phase 1B, avec un financement partagé, à parts égales, de 3600 M€, et devant permettre de mener les études détaillées entre 2022 et 2024. Il devait s'en suivre une phase 2 entre 2024 et 2027,

pour une enveloppe de 5 040 M€, à se partager à parts égales, portant sur la construction du futur démonstrateur. Mais les contrats n'ont pas été notifiés aux industriels depuis cette date : en raison des blocages opérés par les industriels allemands (Airbus en figure de proue..

avec l'appui du comité budgétaire du Bundestag qui a posé des conditions pour obtenir des garanties quant au partage industriel et de la propriété industrielle pour la phase 2. Comité qui n'a pas voté l’entièreté du budget pour les phases 1B et 2.

➡️ Le gouvernement allemand signifiait, pourtant, et publiquement (

https://twitter.com/BMVg_Bundeswehr/status/1503363953929375753?s=20&t=KVDrwlyaRGsuyOhxxu8dOg

) sa volonté de poursuivre le programme #SCAF - #NGF, malgré la volonté déclarée de passer commande de F-35A (14 mars 2022).

Dans un contexte de tensions avec le partenaire française dont l'un des principaux protagonistes a dit le plus clairement du monde qu'il irait jusqu'à la rupture : avec un soutien implicite du Sénat.

➡️ La France avait trouvé fin mars 2022 un allié en la personne de l'Espagne

qui semblait la soutenir dans sa volonté d'obtenir de l'Allemagne l'application des accords politiques passés et de mettre fin à la guérilla juridique menée par les sociétés allemandes (bfmtv.com/economie/entre…).

➡️ Retour exigence allemande (cf. Canard enchaîné) de devenir « co-propriétaire » de la propriété intellectuelle découlant des études du programme Rafale ; ce dernier servant de base - tout comme le M88 au futur réacteur à cycle variable - au démonstrateur du #NGF.

➡️ Cette réapparition est à soupeser au regard de l'accord qui avait été obtenu quant aux commandes de vol au titre de la phase 1B (latribune.fr/entreprises-fi…) : simple coup tactique ?

➡️ Apparition d'une critique allemande quant à l'insertion dans la fiche d'expression des besoins commune aux trois état-majors du développement d'une version embarquée.

➡️ Apparition d'une critique allemande quant à la capacité nucléaire du #SCAF - #NGF : le Canard enchaîné

fait le lien avec l'annonce (14 mars 2022) par le gouvernement allemand d'une future contractualisation d'une commande d'environ 35 F-35A.

➡️ Et comme certains le craignaient : une fois la capacité nucléaire renouvelée par accord de la nouvelle coalition allemande en faveur

d'un successeur des Tornado IDS (60) œuvrant au profit de la mission nucléaire / « nuclear sharing » (#OTAN / #NATO) - soit à terme ~20 B61-12 -, l'Allemagne s'attaque à la capacité nucléaire du #SCAF - #NGF et donc à la composante aéroportée française.

➡️ Il est à comprendre que les cinq années perdues pour le programme #SCAF - #NGF sont cinq années de perdues pour la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française qui doit trouver un porteur pour l' #ASN4G à l'horizon 2035. Certains calendriers ne peuvent pas

« glisser à droite » car la crédibilité de la dissuasion nucléaire repose notamment sur sa capacité à pénétrer les défenses adverses avec certitude et il n'est pas possible de laisser s'immiscer le doute que l'un de ses vecteurs serait en voie d’obsolescence à ce titre.

➡️ Il y a toujours eu un décalage entre l'introduction du successeur du Rafale (2035, dans l'épure initiale) et le choix du porteur devant mettre en œuvre l' #ASN4G dont les caractéristiques interdiraient l'emploi du Rafale. Et cela est discuté depuis avant 2017 : donc rien à

voir avec Berlin mais les retards accusés pour lancer le démonstrateur du NGF sont du fait de Berlin : déjà une année de perdue pour le vol du démonstrateur. Bientôt deux ?

➡️ Les coopérations industrielles franco-allemandes sur des programmes d'armement résultent de la volonté

du Président de la République, M. Emmanuel Macron, en campagne et sont pour le moment, à un instant « t », des échecs : car l'architecture industrielle sans cesse remet en cause les principes politiques négociés et arrêtés conjointement (maître d'œuvre unique), partage 50-50.

➡️ #SCAF - #NGF fut lancé dès 2017 : en tournant le dos à Londres sur le programme #SCAF - #FCAS... d'où le #Tempest.

➡️ Après avoir sabordé en bonne et due forme le programme #MAWS, avoir créé les conditions pour que le programme #MGCS suive la même voie (formation de #KNDS

puis introduction de Rheinmetall AG pas prévu au programme initial) : Berlin pourrait achever la coopération initiée avec la France dans le programme #SCAF au titre des exigences exhorbitantes et irrationnelles d'Airbus et de MTU.

➡️ L'Allemagne est-elle un partenaire de confiance ? Fiable ? Rationnelle ? Il y a ce sentiment - déjà connu avec MAWS - d'avoir perdu cette fois ci, non pas deux années, mais bien cinq ans : pour rien.

Certains objecteront que l'Allemagne défend ses intérêts industriels : quid de ces mêmes intérêts avec les commandes de P-8A Poseidon et F-35A ?