Bon, j'hésite depuis une heure, mais ça je ne peux pas laisser passer.
Je ne vais pas rentrer sur les sujets légaux (protection sociale/retraites, pénalisation des clients etc), ce n'est pas ma compétence et je ne sais pas du tout ce qu'il conviendrait de faire.
En revanche cette idée de "normalisation" de la prostitution, de "sex work is work", que la violence viendrait des mots, et que les "abolitionnistes" participeraient à la légitimation de cette violence, ça c'est surréaliste. Et je suis poli.
J'ai eu une expérience (courte parce que c'est abominable) de la prostitution dans un pays où elle est légale et "normalisée".
J'en avais déjà parlé ici (attention, ça parle sexe et violence avec des mots pas issus de l'université. Mais c'est ça aussi la prostitution).
Alors, c'est twitter, on va mettre les disclaimers : il y a plein de façons de se prostituer, du bordel, du bar, de l'escort via Internet, de la camionnette au bois de Vincennes. Tous les modes et toutes les expériences ne se valent pas.
Mon point n'est pas de regarder du côté des prostituées, mais bien du côté client.
Et on ne va pas trop s'attarder sur le furtif du soir ou l'affectueux du dimanche.
Grosse surprise : les mecs qui achètent du cul, achètent... du cul. Ils veulent se faire dégorger le poireau ; rarement découvrir les raffinements de l'érotisme en se faisant accompagner sur ce chemin par une geisha bac+8 aux techniques ancestrales.
Alors il y a une incohérence à nous seriner toute l'année du #menaretrash et comme par magie oublier le "client" dans le travail du sexe alors que c'est là où vous allez trouver le pire de la "masculinité toxique" dont vous parlez tous les jours.
Parce que les "clients", ils ne sont pas "fiers" d'acheter du cul. Ils savent au fond d'eux ce qu'ils font. Ils savent qu'à 50 ans enculer une femme de 19 ans, ça manque un peu d'éthique. Donc ils cherchent à se justifier. Le plus courant que j'ai entendu c'est "elle me kiffe"
ça va souvent avec "elle c'est une cochonne mais une cochonne, elle adore ça". Je peux vous dire que quand vous avez discuté avec "la cochonne" avant le lever de rideau, ce n'est pas tout à fait la même musique. Mais ça fait aussi partie du boulot de déculpabiliser le client.
Car elles savent que c'est un frein à l'achat.
Tout le discours "pro-sexe" vise d'ailleurs à déculpabiliser le client, qui comme par magie participerait à l'émancipation de la femme et la détabouisation (oui, un néologisme) du sexe, ahlala vieilles convenances bourgeoises.
"Oh ça va, enfoncer une bite dans le fond d'une gorge, c'est pareil que de se faire livrer ses packs d'eau". "Tu vas bien chez le kiné ou chez le masseur, c'est pareil hein !". 'Louer un vagin = louer ses bras"
Et vraiment, on ne veut pas - quand on est un peu progressiste -
que les mecs n'éprouvent plus de culpabilité dans l'achat de sexe. J'ai vu ce que ça donne quand c'est "normalisé", bah c'est terrible. Vous voyez les gens qui traitent déjà les serveurs ou les vendeurs comme de la merde ? "Le client est roi !". Transposez ça au cul.
Et cette histoire de "pouvoir" que la prostituée acquerrait avec la légalisation, c'est de la pure fiction. C'est un monde où la violence est omniprésente. Allez discuter à la Jonquera ou dans les bordels allemands.
Alors quand je lis ça je rigole (mais bien jaune le rire) :
Les clients deviendraient abusifs à cause du discours des "abolitionnistes" !? Ouais, et les violences conjugales, c'est à cause des féministes aussi ?
Reprendre tel quel ce discours, c'est 1. rabattre pour les proxos "mais si chérie, c'est que de la cam', et ça rapporte plus
...que vendeuse chez H&M" et 2. élargir le marché "les femmes qui font ça sont consentantes, émancipées et "stunning & brave", n'hésitez plus messieurs".
La mère de tous les problèmes c’est que de nombreux activistes trans parmi les plus médiatiques refusent toute limitation au postulat « transwomen are women ».
C’est leur point de départ donc tout accommodement contraire en fonction de cas particuliers est vécu comme une remise
en cause de ce postulat (et donc de leur identité et donc de leur existence), et du coup rejeté sine die.
Ca pose un 1er pb concret : comme ce postulat ne peut fonctionner avec la déf. usuelle de Femme (Humain adulte femelle), il faut donner au mot Femme une autre définition.
C’est un rabbin qui est copain comme tout avec un prêtre. Ils discutent souvent de leur charge, de leurs rites, de leurs spécificités. Un jour le rabbin reconnaît qu’il est très intrigué par le cérémonial de la confession…
- oh bah rav, au nom de l’enrichissement interreligieux, viens dimanche après la messe dans le confessionnal, tu te cacheras à mes pieds et tu comprendras mieux.
Dimanche midi, voilà donc notre rabbin qui se faufile dans le confessionnal, curieux de ce qu’il va découvrir.
Une femme entre
- Bonjour mon père, je viens vous voir car j’ai pêché.
- et pour quel pêché demandez-vous le pardon du Seigneur ?
- j’ai trompé mon mari
- combien de fois ?
- 3 fois
- alors vous ferez 10 Je vous salue Marie et laisserez 50€ dans le tronc de l’église
Mais s’échiner à faire jouir sa partenaire, ne serait-ce pas en creux lui refuser la capacité à le faire elle-même ? Et ainsi perpétuer la vision patriarcale millénaire de la non-autonomie sexuelle des femmes ?
Dans le doute, je m’échine pas. Trop peur de faire partie du pb.
Et ça sous-entendrait que c’est mieux si c’est moi qui le fais. C’est le comble du mansplaining !
Conclusion : ne pas faire jouir sa partenaire, c’est de gauche !
(Si on chope le vote des mecs qui ne font pas jouir leur femme, on peut inverser la destinée de la Présidentielle)
Allez, on va remettre une pièce dans le jukebox, parce que plusieurs échanges hier avec des linguistes m'ont convaincu qu'ils ne comprennent absolument pas en quoi ils participent activement à la casse de l'éducation publique.
Maria Candea ici présente est une prof d'université
carrière universitaire brillante, thésarde, maitresse de conférence, bref, le haut du panier de l'université, sa place (et salaire) garantie et ce grâce à des compétences qu'elle s'efforce de déclarer superflues.
Elle est co-autrice avec @laelia_ve (parcours brillant similaire)
d'un bouquin qui a eu son petit succès media et qui reprend à peu près les mêmes idées que la tribune de Libé d'hier (ohlala l'orthographe est un outil de contrôle social, ohlala le conservatisme bourgeois ohlala)
Cette tribune, c'est un énième universitaire -constatant l'effondrement général de la maitrise de l'orthographe et de la grammaire - qui préconise de, non pas de la réformer, mais de s'en foutre un peu.
Je n'invente rien :
Plus fort encore : "Dans cette perspective, il suffit de définir un degré de tolérance acceptable et un rapport moins fétichiste à l'orthographe."
Mais alors, qui va fixer ce degré de tolérance ? On ne saura pas. Mais faudra pas non plus être en dessous. Retour à la case départ.
Bon, c'est pas de gaité de cœur, mais il va encore falloir faire mon Viktorovitch sur ce thread du patron de Binge France. Mais ce ne sera pas un thread sur la linguistique, parce que j'y connais rien.
Le premier est accepter que le genre est une "identité en soi", indépendante du sexe. Or le genre, on ne sait toujours pas ce que c'est. C'est donc normal que les gens s'interrogent avant de signer
Ici les def actuelles du genre, aucune ne correspond à ce dont il est question :