Thread by @Grompf3

#Histoire
🇪🇸

Quelques mois après le début de la Guerre Civile d'Espagne, 2400 prisonniers sont exécutés sans procès et jetés dans des fosses.

Des gens parfois emprisonnés sur la base de leur affinité politique supposée.

Mais ce massacre n'est pas dû aux franquistes...

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En juillet 1936, après la victoire de la gauche aux élections, un soulèvement militaire a lieu, avec l'appui d'une partie de l'armée et de la police, d'une bonne partie de la droite, de divers mouvements réactionnaires et/ou fascisants.
La Guerre Civile débute.
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Le gouvernement républicain peut encore compter sur une partie de l'armée et des forces de police, mais aussi sur des milices liées aux syndicats et aux partis de gauche.
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Dans la zone restée fidèle à la République, certains en profitent pour régler des comptes et/ou faire la révolution. Ce qui implique pour eux de se débarrasser de ceux qui sont considérés comme ennemis de cette révolution : clergé, bourgeois, politiciens de droite, etc.

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Le gouvernement républicain essaie tant bien que mal d'éviter les exactions.

Essaie.

Tant bien que mal.

En automne, Madrid, la capitale, semble menacée par l'avancée des troupes putschistes emmenées par le général Franco, le futur Caudillo.
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À Madrid l'inquiétude grandit. Et la colère aussi, contre les potentiels complices.

Les historiens débattent encore sur le déroulement exact des événements et sur les responsabilités des uns et des autres.
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Le fait est qu'il y avait à Madrid des milliers de personnes emprisonnées sur la base de simples soupçons de connivence avec les putschistes : des personnes réellement impliquées dans le coup d'État, des sympathisants monarchistes, des religieux, des notables, des patrons, etc.
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Il est décidé d'éloigner ses prisonniers jugés "sensibles" de Madrid.

J'ai évoqué le chiffre de 2400, mais il y a débat. Certains historiens parlent de 2000. D'autres de 4000...
lavozdegalicia.es/noticia/televi…

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Mais le fait est que ce sont des centaines de prisonniers qui ont été sortis de leur prison, emmenés dans des camions, fusillés et jetés dans des fosses, près de la localité de Paracuellos.
es.wikipedia.org/wiki/Matanzas_…
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La panique à l'approche des troupes franquistes. L'exaltation. La colère.

Mais pour mener à bien une telle opération, il faut aussi de la planification et de la froideur.
Les exécutions semblent avoir été menées par des milices ouvrières.
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Santiago Carillo, celui qui deviendra le chez du Parti Communiste espagnol en exil, et qui jouera un rôle important dans la politique espagnole après la dictature, est alors un des responsables de la police à Madrid.
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Il a toujours dit qu'il ne savait rien, qu'il n'a appris les événements qu'après coup. Mais les historiens n'en croient rien et relèvent des incohérences dans son récit. Son rôle exact fait débat, mais il semble que, à minima, il savait.
fr.wikipedia.org/wiki/Santiago_…
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Les franquistes se sont ensuite abondamment servi de cette épisode pour leur propagande.
Les prisonniers assassinés ont été qualifiés de martyrs et le massacre de Paracuellos est devenu un symbole de la "terreur rouge" dans le récit des vainqueurs de la Guerre Civile.
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huffingtonpost.es/entry/ocurrio-…
Encore aujourd'hui, Paracuellos est utilisé par l'extrême-droite espagnole pour relativiser les horreurs commises pas les putschistes et la répression menée par la dictature franquiste.
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Soyons clair : il n'y a pas de comparaison possible.

Déjà, en terme de chiffres, la répression côté franquiste on est dans un autre ordre de grandeur. Et après la guerre, il a fallu encore subir la dictature.
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Ensuite, côté franquiste, il y a eu clairement des encouragements en haut lieu.
Vous prenez un épisode comme celui-ci. Des milliers de civils qui fuient les combats, bombardés à la fois par l'aviation et par la flotte.
es.wikipedia.org/wiki/Masacre_d…
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Bref, il ne s'agit pas de relativiser, ni de servir d'une horreur pour en justifier une autre.

Mais je voudrais vous embêter avec 1 ou 2 questions.

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Comment aborderiez-vous de tels événements ? Comment faudrait-il en parler ?
Je vous l'ai dit, cet épisode a été utilisé par la propagande franquiste et il est encore de nos jours utilisé par l'extrême-droite.
Alors ? Comment en parler ?
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Et quel regard porter sur les personnes impliquées ?
Laissons de côté ceux qui ont planifié. Pensons aux exécutants. Il semble donc que le sale boulot ait été accompli par des milices ouvrières.
Vous vous imaginez, vous engager pour combattre le fascisme...
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Imaginez-vous avec un fusil.
Auriez-vous osé protesté ?
Auriez-vous pris la défense d'un potentiel fasciste ?

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