On porte plainte parce qu’on n’en peux plus. On porte plainte parce qu’on a mal. On porte plainte parce qu’on croit qu’on sera peut être entendu.e. On porte plainte parce qu’on veut protéger les autres. On porte plainte parce qu’on veut que ça s’arrête
On porte plainte la peur au ventre. On porte plainte en espérant que le commissariat. Que la gendarmerie. On porte plainte avec le cœur qui bat. On porte plainte en espérant qu’il n’y aura pas de répercussion .
On porte plainte en se disant à chaque seconde que chaque mot de notre déposition sera pesé, peut été moqué, utilisé conte nous. On porte plainte en se disant soit même est ce que je suis bien sûre de moi. Est ce que je suis sure de tout cela
On porte plainte et on découvre après qu’il va falloir payer un avocat, que pour se défendre il y a un coût. On porte plainte et on découvre que aussi le coût sur l’entourage, la vie perso, la vie personnelle #OnNePortePasPlaintePourLargent
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Au début je me suis dit je ne vais rien dire.
Ca ne va pas, cette couv, mais on parle de nous au moins, enfin on parle de “ça”.
On n’oublie pas l’affaire.
Mais ça ne va pas. Ca ne passe pas. Et je vous explique ici pourquoi (Thread @ParisMatch#metoomedias )
On me l’a envoyée de partout, cette Une. Du Nord de la France, de Californie, du Loir et cher.
“t’as vu ?”
Il y a cet homme qui se balade dans la rue et qui est donc en photo dans tous les kiosques de france.
Il y a ce titre : “paria”.
Le poids des mots, le choc de la photo.
Qu’est ce que ça dit, cette photo placardée partout en France ?
Ca dit qu’un homme accusé de crime par des dizaines de femmes, pardon, par des dizaines et dizaines de femmes, peut encore aujourd’hui se promener tranquille dans les rues de notre belle France.
Nous sommes donc 23. 23 à avoir pris du temps, à avoir tourné 7 fois notre témoignage dans notre tête, à avoir hésité, stressé, angoissé.. 23 à avoir décidé de parler à la police de notre pays.
Je n’en connais pas la majorité, j’ai découvert après coup que certaines étaient mes collègues, des amies même, de vingt ans -on ne s’était rien raconté à l’époque, le silence commence déjà là, quand tu as tellement honte que tu ne le dis même pas à ceux que tu aimes.
“T’as rien à y gagner dans cette histoire, tout à perdre.” Même après metoo, bientôt 4 ans après, même avec cette fameuse “libération de la parole” qui serait partout, je voudrais vous dire aujourd’hui a quel point cela n’a pas été facile pour beaucoup d’entre nous de parler .
Ca n'arrive pas qu'aux autres. Il était 23h, je rentrais de diner avec une copine, mon mari finissait de regarder un film. Quand tout à coup, les coups sur la porte d'entrée. Tellement fort que les murs de toute la maison en tremblent. On comprend pas trop ce qui se passe.
La porte qui tremble sous les coups. Et puis les cris. Insultes. Menaces de mort. "Sale youppin, je vais t'encastrer. Je vais te défoncer la tête". C'est le voisin bizarre qu'on avait entendu dans la rue tout un soir, hurler des trucs antisemites pendant un temps interminable.
Là il essaie de défoncer notre boite aux lettres. Il tape contre la porte, encore et encore, on a peur que la vitre explose. Heurement qu'on avait fermé les volets du rez de chaussée, j'ai peur qu'il finisse par peter la porte et réussisse à rentrer. Les enfants dorment en haut.