Thread by @LaureBotella

Je me permets de compléter cet excellent thread en abordant le sujet des personnes en situation de handicap, de comment elles seront demain impactées par la réforme des retraites, comme elles le sont aujourd’hui par la réforme de l’assurance chômage.

https://twitter.com/malopedia/status/1526288763218960384

Tout d’abord, il est intéressant de noter qu’il n’y a aucune occurence du mot « handicap » dans l’étude d’impact de l’Unedic sur la réforme de l’assurance chômage. Pourtant, même si ça passe totalement sous les radars, elles en sont des victimes collatérales.

Les raisons sont systémiques et liées à l’accès à l’éducation et à l’emploi. Déjà, elles sont moins diplômées que les personnes valides. Depuis 1985 et Chevènement, alors ministre de l’Education nationale, l’objectif est d’atteindre 80% de bacheliers par an.

C’est loin d’être le cas pour les élèves en situation de handicap. D’après la DREES, ils ne sont qu’un tiers à avoir un baccalauréat ou un diplôme de l’enseignement supérieur.

De la même façon, les personnes en situation de handicap ne représenteraient que 3,8% de l'ensemble des personnes en emploi, alors qu’elles représentent 7% de la population totale française des 15-64 ans. Toujours d’après la DREES, elles sont surreprésentées parmi les chômeurs.

15% des personnes handicapées sont au chômage, contre 8% de l’ensemble. C’est plutôt logique quand on y pense. Si peu de personnes peuvent trouver un emploi en traversant la rue, c’est encore moins le cas pour une personne qui nécessite des aménagements de son poste de travail.

(Pour vous donner un exemple concret, à titre personnel, si je venais un jour à être chômage et en fin de droit, je ne pourrais même pas m’inventer serveuse ou ouvrière dans le bâtiment pour m’éviter d’être au RSA. Ça m’est littéralement impossible.)

Par ailleurs, les personnes en situation de handicap sont également deux fois plus en temps partiel que les personnes valides (33% contre 18% dans l’ensemble).

De fait, les personnes en situation de handicap subissent des carrières hachées et sont moins bien rémunérées, avec des conséquences aujourd’hui sur les allocations chômage qu’elles perçoivent (et demain sur les pensions de retraites qu’elles percevront).

Mme la Première ministre Elisabeth Borne, en tant que ministre du travail, aura donc précarisé un peu plus une population déjà plus précaire que la norme. Mais, heureusement, le handicap était une priorité du quinquennat. Qu’est-ce que ça aurait été sinon ! 🙃 #PremierMinistre