Je soumets la question suivante à la TL intéressée : Quelles leçons les forces armées françaises (et elles seules je précise) peuvent elles tirer de la confrontation (et non de la guerre) actuelle avec la Russie ?
Précisions
1 le terme officiel pour désigner ce genre de choses est "contestation", mon cœur d'historien préfère "confrontation".
2 ="la guerre sans la guerre", c'est-à-dire une action de pression sur une autre Etat par tous les moyens possibles sauf la guerre ouverte.
En vrac quelques idées :
1 Le stock c'est la vie
Aider matériellement et en formation une armée alliée engager au combat suppose au moins d'en avoir les moyens. Cela suppose une organisation assez proche de celle qui devrait être prévue pour une remontée en puissance :
- sous-chefferie "remontée en puissance"
- stocks de munitions abondants
- structure de type 309th AMARG dans l'Arizona
- parcs complets pour unités de combat de réserve
- législation adaptée (peut-on faire du Prêt-Bail en France ?)
- moyens de transport
etc.
2 Capacité de "coup de main stratégique"
refaire Manta (1983) partout, et not. en Europe, c'est-à-dire déployer une brigade/escadron de chasse en 4 jours + une ligne rouge + courage politique = placer l'adversaire devant le fait accompli (les Russes le font très bien).
3 Capacité d'action ultra-clandestine
boulot du SA/DGSE mais avec des moyens sans doute insuffisants.
Peut-être faire appel à une société privée étrangère pour assurer des missions de formation voire d'action
ou emploi.
= Agir fortement sans être là.
4 Les renseignements sont des munitions
Un gros effort est fait en la matière, mais que pourrait on faire de plus ?
5 Le cyber évidemment
Là encore que faire de plus ? Est-ce le boulot des forces armées hormis dans ses aspects tactiques et opératifs ?
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1-Un mois après le début de la phase « décisive » de l’offensive pour la conquête du Donbass, les forces russes ont conquis une poche de 15 km à l’Ouest et de 20 km au Sud d’Izyum. Elles semblent marquer un arrêt dans cette zone, renonçant à s’emparer du point clé de Barvinkove.
2-Combinée à la stérilité des ATT venant du Sud et de la ville de Donetsk, la possibilité d’une grande « tenaille » encerclant l’oblast de Donetsk n’est plus crédible actuellement.
Les forces Ru concentrent désormais leur effort sur les villes de Sloviansk et de Severodonetsk.
Les opérations en Ukraine se déroulent sur 900 km de front de Kharkiv à Mykolayev et dans les zones arrières accessibles aux unités légères infiltrées ou aux forces aériennes, qui englobent l’Ukraine entière, la Russie proche, la Biélorussie et la mer jusqu’à l’île au Serpents.
L’économie des forces
Ces 900 km sont tenus par 27 brigades de manœuvre ukrainiennes de 3 à 5 bataillons, et des brigades de Garde nationale/territoriaux (GN/T)en ligne et dans les bastions urbains. Ces brigades sont appuyées par les régiments ou brigades d’artillerie de zones
Bonus : quelques considérations tactiques sur la guerre en Ukraine oryxspioenkop.com indique 587 chars et véhicules d’infanterie russes perdus du 5 au 28 avril, sur un total de 1622, soit l’équipement d’un groupement tactique (40) tous les 2 jours, contre 1/j auparavant.
Il ne s’agit là que des pertes vérifiées. La proportion des véhicules russes détruits est désormais de 2/3 et celle des abandonnés se réduit. Les Russes n’ont perdu que 72 pièces d’artillerie en avril contre le double auparavant et 200 camions contre 600.
Cette évolution reflète le désastre qu’à pu représenter la bataille de Kiev pour les Russes -transformée en opération de diversion par la propagande- et l’évolution des combats.
Niveau stratégique
Contre-offensive des Etats-Unis qui se trouvent devant la guerre en Ukraine dans la position de l’Union soviétique profitant de l’engagement massif, absurde et maladroit des Américains au Vietnam dans les années 1960 pour armer leurs ennemis.
Les Etats-Unis prennent ainsi la direction d’une nouvelle coalition, où comme à chaque fois ils fournissent 70 % des moyens, non plus de guerre comme pendant le Nouvel ordre mondial, mais de confrontation avec la guerre ouverte comme seule limite.
La bataille du Donbass
L'offensive russe dans le Donbass est d’abord une offensive des feux avec un écrasement des positions ukrainiennes dans les 7 zones de batailles, avec environ 2 400 pièces d’artillerie diverses, et plusieurs centaines de sorties aériennes quotidiennes.
Toute cette force de frappe, inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, peut lancer chaque jour entre 1,5 et 2 kilotonnes d’explosif sur les positions ukrainiennes, qui sont dans le Donbass les plus retranchées au monde après celle de la zone démilitarisée en Corée.
Le 9 mai, célébration de la grande victoire russe sur le fascisme, est attendu comme point d'inflexion politique.
A ce stade, je ne vois que 3 discours possibles de la part de Vladimir Poutine :
- Victoire ! : nous avons atteint nos objectifs (Marioupol, neutralisation armée ukrainienne, destruction Azov, majeure partie Donbass + Sud Dniepr), nous cessons les opérations offensives et proposons un cessez le feu.
- Encore un effort camarades ! : nous avons presque atteint nos objectifs, nous continuons le combat de la même façon. Le discours de victoire définitive est remis à plus tard.