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May 25 95 tweets 16 min read
Bonjour à tous,

C'est aujourd'hui le 127e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015. Avec, au programme, la suite des plaidoiries des avocats de parties civiles.
Hier, ces plaidoiries ont emmené la cour sur les lieux des attentats.
Le compte-rendu est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, il sera question "des victimes face à la blessure".
LT à suivre ici puisque l'audience reprend à l'instant.
Mais avant les plaidoiries thématiques, comme chaque jour, place aux hommages aux victimes décédées.
Avec tout d'abord l'évocation de Cédric Ginestou, "adolescent passionné de foot, adulte travailleur acharné, bienveillant avec les autres".
Il est question de Yannick Minvielle, "plus grand déconneur de la terre qui écumait les concerts"

De Nicolas Catinat "autodidacte à la très grande culture musicale"

D'Anne Guyomard qui "savait faire ce dont peu de gens sont capables : dire aux autres qu'elle les aimait"
Il est question de Guillaume Le Dramp qui "avait une passion : la vie".

De Quentin Boulenger au "sourire espiègle et à la force tranquille, âme créatrice et bienveillante".

De Madeleine Sadin, "son sourire, sa force, son amour, sa bienveillante garde".
Il est encore question de Christophe Foultier "un grand brun, un peu armoire à glace, très important pour les déménagements, avec un coeur en or sur lequel beaucoup aimait s'appuyer"
De Valeria Solesin, "étudiante de la génération Erasmus qui rayonnait par son enthousiasme"
Il est question de Djalal Sebaa "qui a connu l'exil, le déracinement et un nouveau départ loin de l'Algérie et incarnait la vie et son espoir"

De Cédric Mauduit, "lumineux, passionné de David Bowie et des Rolling Stones".
De Kheir Eddine Sahbi, "musicien brillant qui a choisi le violon" et dont son avocat fait projeter plusieurs extraits de concerts.

De Ludovic Boumbas qui "avait fondé avec son frère un groupe de hip hop et dont la joie était toujours contagieuse à son contact.
Il est question de Romain Didier "une boule de nerfs concentrée dans un physique de playboy"

De Lamia Mondeguer en hommage à laquelle une vidéo est projetée sur laquelle la jeune femme chante, danse. Malheureusement, la vidéo est dépourvue de son.
Il est question de Romain Dunet dont le père a transmis quelques mots lus à la barre : "tu aimais les voyages, la photographie. Tu as vaporisé des graines de bonheur, de joie et d'amitié".

Fin des hommages du jour.
Me Olivia Ronen souhaite prendre la parole : "le message que je souhaite porter n'est pas simple.
Toutefois, je me sens obligée de me lever car nous assistons à des diffusions de vidéo qui n'ont pas été portées à notre connaissance et qui sont diffusées pendant les plaidoiries"
Me Ronen : "il me semble que le code de procédure pénale s'oppose à ce que ce genre de choses puisse être faites à l'audience"

Le président intervient : "je pense qu'il y a eu une maladresse".
Mais Me Isa Gultlasar intervient et indique qu'"en ce qui concerne la défense de Sofien Ayari, que ces vidéos n'aient pas été versées aux débats n'a aucune différence pour nous. Ca ne nous dérange pas."
Il demande même à ce que soit redifusée la vidéo dont le son était coupé
Place aux plaidoiries thématiques avec Me Elodie Abraham : "une victime ça n'est personne. D'ailleurs si je vous dit : "victime", vous ne visualisez personne. Mais si je vous dis : "Karena, à qui Nicolas a dit "ta gueule" dans ce local technique."
Me Abraham : "Si je vous dis "Hélène qui arborant son T-shirt "Love always wins" venue nous parler de Nick, l'amour de sa vie, mort au Bataclan. On ne nait pas victime. On le devient, par l'acte d'un autre."
Me Abraham : "depuis le début de ces plaidoiries, on vous a cité beaucoup de textes. Moi je suis plus terre à terre, je vais vous citer le Larousse, celui qu'on regardait avant Internet. A victime, il y a écrit
: "qui a péri dans une guerre, une catastrophe, un assassinat."
Me Abraham : "et puis, il y a les vivants. Ceux qui ont été une cible. Et qui en sont sortis. Ceux là ne sont presque plus des victimes, ce sont des survivants. Ceux là qui se sentent illégitimes, comme coupables d'avoir été là."
Me Abraham : "souvent la victime d'attentat a tout changé dans sa vie : elle s'est éloignée de son travail, son lieu de vie, ses amis, parfois même son conjoint. Mais parfois elle n'a pas bougé, elle attend de voir. "
Me Abraham : "la victime d'attentat ne retrouvera jamais sa tranquillité d'esprit.
S'en sortir de ces attentats c'est aussi se demander : qu'ai-je fait pour m'en sortir? Sur qui ai-je marché ? A qui n'ai-je pas porté secours? Pourquoi moi?"
Me Abraham : "depuis ce #13Novembre 2015, ces victimes ont été amenées à prendre des dizaines de décisions auxquelles elles ne pensaient pas un jour être confrontées. Parmi ces décisions : celle de se constituer partie civile."
Me Abraham : "on a beaucoup fait reproche à ce procès de laisser beaucoup de place aux parties civiles, que leur place était disproportionnée par rapport à la parole des accusés. Mais dans n'importe quel procès, on entend les victimes."
Me Abraham : "votre cour à entendu, si mon compte est bon, 415 parties civiles. C'est énorme. Et en même temps c'est peu par rapport aux 2579 personnes constituées parties civiles."
Me Frédéric Bibal s'avance à la barre. "Aujourd'hui, nous vous parlons de la blessure : la blessure physique, mortelle, 130 fois. La blessure psychique, déjà mortelle deux fois."
Me Bibal : "vous êtes aujourd'hui tous devenus, par le fait de cette audience, des experts de cette blessure. Je ne pense pas que même parmi les professionnels, psychiatres et médecins, l'un d'entre eux ait entendu de manière aussi forte l'exposé incessant de telles blessures"
Me Bibal : "qu'allez-vous faire de cette parole? Qu'allez-vous faire de ces blessures? Qu'allez-vous faire de ce que vous avez entendu, de ce que vous avez ressenti?"
Me Bibal : "il y a une tentation, presqu'une volonté, d'en rester là. D'une certaine manière, de considérer, sur cette question de la blessure, que l'audience, a bienveillance, l'écoute patiente qui a été la votre serait votre seul office."
Me Bibal : "comme si la parole, la souffrance des victimes était une sorte de parenthèse, compassionnelle, mémorielle, dont le procès serait en quelques sorte le réceptacle. Et qu'à l'issue de cette parenthèse, il faudrait en revenir au vrai procès. A ce qui doit être jugé."
Me Bibal : "plusieurs victimes ont été marquées par les mots et sont revenues sur ce mot de "déposition". Plusieurs vous ont dit : "je dépose devant vous, je dépose ma souffrance". Et la question est de savoir ce que vous allez faire de ce dépôt qui vous est confié."
Me Bibal : " mais c'est une question comme les autres. Comme les questions de responsabilité pénale, comme les parcours de personnalité des accusés. La question de la souffrance doit être au coeur. Nous devons travailler cette pâte humaine, brûlante, pour en faire quelque chose."
Me Bibal : "on n'a pas déposé simplement pour nous émouvoir. Les gens ne sont pas venus simplement pour nous faire pleure. Ils ont des amis pour cela. Ils sont venus parce que vous êtes une table de justice. Ce n'est pas un exutoire social."
Me Bibal : "il faut aujourd'hui transformer ces dépositions en motivations. C'est ça l'enjeu. Les atteintes subies par la victimes sont un élément du procès pénal, de la gravité des faits. Et on ne peut pas se contenter de dire : "c'est très grave"."
Me Bibal : "je ne concluerai pas avec une citation. J'espère que vous n'en serez pas trop déçu. Je dirai simplement que se pose la question de la mémoire. De cette mémoire collective, il n'y a qu'une trace incontestable, protégée et garantie par la loi: c'est votre décision".
Me Françoise Regensberg Konopny plaide à son tour et évoque "l'angoisse", "l'acceptation de la mort" qui s'installe peu à peu au Bataclan. "La proximité physique et sensorielle de la mort infligée aux victimes, contraintes pour certaines de se cacher sous le corps des autres"
Me Regensberg Konopny évoque également le préjudice de "l'inquiétude de l'attente des victimes indirectes".
"La plupart des victimes s'inséraient dans une communauté familiale, amicale, professionnelle."
Me Regensberg Konopny : "et c'est de l'inquiétude que nait de l'attente de chacune des personnes présentes sur les lieux que naît ce préjudice spécifique"
Me Isabelle Teste s'avance : "je vais vous parler de la violence, la violence du parcours des parties civiles. Nous, avocats de parties civiles avons vécu les victimes dans nos cabinets. Nous avons partagé ces premières confidences de l'horreur, de la terreur, de la violence"
Me Teste : "le parcours des victimes est long, il est difficile et à la violence des faits, s'ajoute très vite la violence de leur parcours, de leur combat.
Et puis notre procès est enfin arrivé. Nous les avons accompagnés, entourés, rassurés."
Me Teste : "Leurs blessures physiques, être blessée par balles au 21e siècle dans un pays en paix, sans armes, c'est inouï et pourtant leur chairs sont abîmées. Leurs blessures psychiques, invisibles aux yeux de tous, mais tellement présentes."
Me Teste : "le parcours des victimes est un véritable parcours du combattant.
Pour celles et ceux qui ont perdu leur proche : les appels sans réponses, les appels aux hôpitaux, l'annonce du décès au téléphone. Il faut se rendre à l'IML, attendre, 5 minutes pour se recueillir".
Me Teste : " la détresse et l'incompréhension envahissent les victimes. Elle se sentent méprisées. C'est une violence supplémentaire. Le @FONDSDEGARANTIE se montre régulièrement inflexible. Cet outil unique apparaît comme déshumanisé par les victimes."
Me Teste : " la douleur, particulièrement les douleurs psychique ou morales n'ont pas de valeur, elles sont impossibles à quantifier.'
Me Teste : "Emilie, 19 ans, blessée psychiquement au Bataclan. Aurélie, 37 ans, blessée par balle et psychiquement au Bataclan. Matthieu, 34 ans, blessé psychiquement au Bataclan. Niels, 22 ans, blessé psychiquement au Bataclan. Sean, 48 ans, blessé psychiquement au Bataclan."
Me Teste : "Romain, blessé par balles et psychiquement, attablé à l'intérieur du Petit Cambodge.
Votre cour doit aussi les réparer car ils croient en notre justice. Ils vous font confiance."
Me Dahbia Zegout plaide au sujet des blessures physiques : "être blessée par des armes de guerre, des kalachnikov, des explosifs c'est en soit un traumatisme auquel aucune victime en soit n'était préparée. Ces balles ont déchiqueté leur corps, arraché leur muscles."
Me Dahbia Zegout : "ces balles ont transformé leur corps en leur pire ennemi. Je pense à Eva, 25 ans, qui a du prendre la décision d'accepter l'amputation de sa jambe gauche, Gaëlle, 34 ans, une balle dans la joue, le médecin lu a dit à son réveil : "vous êtes une gueule cassée"
Me Dahbia Zegout : "elles ont du survivre, lutter contre le risque infectieux, faire face à une longue rééducation, accepter leurs séquelles, leur handicap, leurs cicatrices, apprendre à vivre avec."
Me Dahbia Zegout : "il y a l'acceptation de ces séquelles, ces limites, ces cicatrices.
"Moi, je voudrais vous parler des autres blessures, celles qui ne se voient pas", poursuit Me Sophie Behanzin à son tour. "Ce sont les blessures qu'on n'ose pas évoquer".
Me Behanzin : "ce sont ces blessures de survie. Celles que l'on s'occasionne lorsque l'on tente de sauver sa vie, sauver cette des autres ou lorsqu'on se fait sauver la vie."
Me Behanzin : "ce sont ces blessures qui sont minimisées, parce que finalement elles ne sont pas graves. Ce sont des blessures qui restent dans l'ombre, ne sont pas prises en charge. Ce sont également les blessures de l'esprit qui résonnent sur le corps."
Me Behanzin : "j'aurais voulu vous citer un auteur ou du latin pour vous en parler. Mais au cabinet, on les appelle : "ces autres blessures qui nous pourrissent la vie". Et je pense que c'est bien comme ça."
Suite des plaidoiries de parties civiles avec Me Marie Mescam, venue évoquer "les blessures psychiques : on a toujours l'impression que les blessures psychiques c'est moins graves."
Me Marie Mescam : "mais aussi bien que le corps humain n'est pas fait pour être à l'épreuve des balles, l'être humain n'est pas conçu pour être confronté à l'épreuve de sa propre mort.
Les blessures de l'âme restent bien trop souvent négligées."
Me Mescam : "dans les films, lorsque le héros frôle la mort, il en ressort victorieux, grandi, prêt à dévorer la vie. Mais à votre audience, ce n'est pas ce qu'on a vu.
Un jeune homme venu déposer ici a dit : "mon dernier moment de bonheur ça a été la 3e chanson du concert".
Me Mescam : "Cela se caractérise par une souffrance morale qui altère profondément la vie. La vie après les attentats est dominée par le stress et l'angoisse. Ce stress qui n'en finit pas, revient comme un boomerang."
Me Mescam : " après avoir été la cible, on se sent toujours dans l'oeil du viseur. La particularité de cette blessure qui atteint le psychisme est qu'elle ne se voit pas, elle est invisible. Et la plupart du temps, on ne croit que ce qu'on voit. Alors elle se vit dans le silence"
Me Mescam : "l'état de stress post-traumatique peut devenir insoutenable, au point de générer des pensées suicidaires. L'état de stress post-traumatique peut diminuer et s'apprivoiser. Mais il ne disparaît jamais. C'est devenu pour beaucoup un compagnon de route."
Me Emma Dinparast poursuit sur la question du stress post-traumatique : "d'abord, il y a la nuit. Alors qu'elle représente un répit pour nous tous, la nuit est pour la victime de stress post-traumatique une épreuve. Un moment redouté. Les nuits sont agitées, moments d'insomnie."
Pour illustrer son propos, Me Dinparast fait projeter pendant sa plaidoirie des dessins de @DewildeFred et @cathbertrand5
"Puis vient le matin, la promesse de l'aube. Mais aussi les bruits, impossibles à supporter. Le stress post-traumatique est présent la nuit, le jour."
Me Dinparast : " partout, le stress post-traumatique accompagne la victime : marcher dans la rue, aller au supermarché, se rendre chez le médecin, aller au restaurant, au cinéma. Toute vie en dehors du domicile est une source de peur."
Me Dinparast : "le stress post-traumatique est tout le temps là, dans toutes les sphères de vie de la victime, notamment au travail. Il engendre des troubles de la mémoire, des troubles cognitifs. Nombreuses ont été les victimes licenciées pour inaptitude."
Me Dinparast : "de nombreux couples ont éclaté. Lorsque le couple n'éclate pas, il se transforme. Le partenaire apprend à apprivoiser les symptômes du stress post-traumatique, à être plus patient."
Me Dinparast : "le stress-post-traumatique est là, il est un boulet que l'on traîne. C'est la souffrance du passé qui ne cesse d'être présente."
Marie Caroline Ardouin Saint-Amand s'est avancée à la barre pour parler "d'une des complications majeures qui découle du syndrome de stress post-traumatique que sont les addictions."
Me Ardouin Saint-Amand : "dans les témoignages que nous avons pu entendre, on peut s'apercevoir que l'addiction prend plusieurs forme. La forme la plus connue touche à l'alcoolisme.
Mais aussi cocaïne, cannabis, médicaments."
Me Pierre-Yves Chapeau plaide à son tour pour évoquer le syndrome de Lazare. "Dans la tradition, Lazare est mort depuis quatre jours. Marthe sollicite Jésus qui revient au tombeau et ordonne à Lazare de ressusciter."
Me Clélia Richard prend la suite pour évoquer à son tour "la perte de sens" ressentie par certaines victimes survivantes. Comme ce jeune médecin, victime du Bataclan, qui a prodigué un massage cardiaque sur un mort sans oser arrêter parce que observé par la compagne de ce mort.
Me Audrey Lacroix, à son tour, la "perte de sens professionnel", puis "de sa vie", notamment pour Benoît, ancien plongeur "pour qui le monde du travail n'a pas pu s'adapter".
Me Lacroix : "on vous demande, monsieur le président, de faire de ce procès quelque chose qui a du sens. En disant que les accusés sont coupables de toutes ces souffrances."
Place aux plaidoiries thématiques sur le deuil avec Me
Emmanuel Avramesco : "parler du deuil n'est pas chose facile. Si certaines parties civiles ont témoigné à votre barre. D'autres, plus nombreuses encore, ne sont pas parvenues jusqu'à votre barre pour évoquer le deuil"
Me Emmanuel Avramesco : "votre rôle est de juger les accusés, pas de ressusciter les morts. Or leur combat à eux c'est de vivre avec le manque.
Comment nommer les parents à qui on a arraché les enfants? Les frères et soeur privés de fêtes d'anniversaires? Les amis? "
Me Emmanuelle Lemoine poursuit sur l'annonce de la mort pour les proches des victimes du #13Novembre 2015.
"Comment résister à ce tsunami? Chacun réagit comme il peut à la perte d'un être aimé. Comment ces parents peuvent-ils continuer à vivre alors que leur enfant est mort?"
Me Lemoine : "la mort d'un être proche bouleverse les relations familiales.
Me Victoria Hogard poursuit sur "chacun qui vit avec sa peine immense. La question qu'on peut se poser est : est-ce que cette peine et cette affliction ont un sens?"
Me Thomas Amico s'avance à la barre pour évoquer la résilience : "s'il y a bien un mot qui m'a sembler s'imposer comme fil conducteur c'est bien celui de résilience."
Me Aminco : "la résilience c'est le fait de rebondir, de se redresser, de faire preuve d'élasticité. Il est notre radeau de survie pour nous tous qui voulons, demain, trouver la force de se relever, de continuer à écouter de la musique, de boire un peu et de rire beaucoup."
Me Aminco : "la résilience est un voyage, pas une destination. Les escales seront plus ou moins nombreuses. Et pourtant, il faut avancer. Il faut continuer. Il faut vivre. Pour soi, pour ceux qui restent. Déformés, mais pas cassés. Résilients."
Me Aminco : "nous sommes tous, à des degrés divers, des victimes de cette idéologie mortifère qu'est l'islamisme. Idéologie, malheureusement, elle aussi, résiliente."
Me Aminco : "face au flux et reflux résilients de l’islamisme, il faut opposer une résistance collective. Il ne faut pas céder d’un pouce face aux revendications islamistes que sont les poupées sans visage, le burkini et autres."
Me Aminco : "nous sommes tous la génération #13Novembre
Mais si l'islamisme est résilient, ses soldats de pacotille ne le sont pas.
Nous avons vaincu."
Pour achever cette journée : deux plaidoiries sur la culpabilité du survivant avec Me Agnès Clément tout d'abord : "ce syndrome de culpabilité de certaines victimes des attentats du #13Novembre 2015 suscite de l'incompréhension, parfois de l'agacement."
Me Clément : "ce sont ces victimes qui s'accablent de mille maux en raison de leur réaction face à la brutalité des faits, parce qu'elles ont pris la fuite, totalement oublié leurs amis pendant la fuite, parce qu'elles ont entendu la balle qui finalement a atteint l'autre."
Me Clément : " ce syndrome de culpabilité est singulier, intrusif, insidieux.
Il faut repérer certaines victimes dont les plaies béantes sont invisibles et veiller à ce qu'elles ne s'enferment pas dans une prison mentale, à ce qu'elles ne portent pas la main sur elles".
Me Clément : "ce procès et les condamnations prononcées seront sans nul doute une étape importante pour les victimes mais ils ne clôtureront pas leur parcours judiciaire et thérapeutique."
Place à Me Aurélie Coviaux à la barre : "il y a la faute la plus terrible qui celle d'aimer, le défaut d'anticipation. On a Stéphane qui a acheté un billet à son fils, Eric qui a emmené sa fille au Bataclan, elle n'en est pas sortie."
Me Coviaux : "on a la culpabilité la plus courante qui est celle d'être vivant. On a Christophe qui nous dit : pourquoi j'en suis sorti? Je n'ai pas de conjoint, pas d'enfant, pas de frère ou soeur?"
Me Coviaux : "on a la culpabilité qui se nourrit de l'intégrité du corps, de n'avoir rien d'autre que mal à l'âme, au coeur.
Il y a la culpabilité assez particulière de collaborer, d'avoir été otages, d'avoir été le porte-parole."
Me Coviaux : "vous avez la culpabilité vis à vis des proches : coupables de leur faire du mal, coupable de ne pas être de bons parents."
Me Coviaux : "vous avez la culpabilité de ne pas être un héros. Celle-là, elle est terrible. L'injonction d'être meilleur."
Me Coviaux : "après les fautes, il y a les sanctions. Et les sanctions sont terribles car ils sont leur propre procureur. Et n'ont aucune clémence pour eux-mêmes.
C'est d'abord le syndrome du survivant : le droit de vivre uniquement pour être meilleur."
Me Coviaux : "vous avez les scarifications : porter les cicatrices que l'on a à l'âme. Vous avez la disparition : ceux qui tellement honteux ne se constituent pas partie civile et on ne les reverra plus."
Me Coviaux : "et puis tout ceux qui refusent d'être réparés et refusent leur indemnisation.
Alors nous, gens de robe, nous sommes bien impuissants pour juger les innocents. On ne nous a pas formés pour ça."
Me Coviaux : "finalement, ce sont les victimes elles-mêmes qui les aident. Ces endeuillés qui leur disent : vivez !
On est très mal armé pour lever ces verrous. Mais en revanche, on peut les écouter, les entendre et les reconnaître."
Fin des plaidoiries de parties civiles pour aujourd'hui et de cette semaine d'audience (en raison du pont de l'Ascension).
L'audience reprendra donc lundi à 12h30.
D'ici là, le compte-rendu de cette 128e journée d'audience, consacrées aux blessures des victimes des attentats du #13Novembre est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
Un dernier tweet, enfin, pour vous remercier pour vos très nombreux messages, publics ou privés, gestes de soutien et lectures attentives (et critiques, c'est important aussi).
Un très beau week-end à tous loin de #V13
A lundi prochain !

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May 24
Bonjour à tous,

Les plaidoiries des avocats de parties civiles vont reprendre pour la 127e journée d'audience.

Elles ont débuté hier et sont à retrouver dans le compte-rendu d'audience, illustré par @ValPSQR par ici > franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, les avocats, qui se sont répartis les plaidoiries par thématique vont plaider sur la question des lieux des attentats.

LT à suivre ici.
L'audience reprend. Avant la reprise des plaidoiries. Le président indique : "nous avons actuellement des travaux au niveau de la chambre de l'instruction avec des bruits très très importants. Ne vous inquiétez pas si vous entendez des bruits importants à partir de 17 heures."
Read 107 tweets
May 23
Bonjour à tous,

126e jour du procès des attentats du #13Novembre 2015. 34e semaine d'audience. Et surtout, début d'une nouvelle phase avec les plaidoiries, de parties civiles tout d'abord, ainsi que le veut le code de procédure pénale.
La semaine dernière s'est achevée sur les derniers témoignages de victimes que vous pouvez retrouver dans le compte-rendu d'audience ici > franceinter.fr/justice/proces…

Aujourd'hui, le LT est à suivre ici.
Retrouvez @sophparm à l'antenne de @franceinter
L'audience débute avec un peu de retard. La salle est assez remplie pour ce premier jour de plaidoiries de parties civiles.

Le président aborde tout d'abord des points de procédure, notamment le rendu de décision sur certaines constitutions de parties civiles.
Read 139 tweets
May 20
Bonjour à tous,

125e jour et dernières auditions de parties civiles aujourd'hui au procès des attentats du #13Novembre 2015.

Le compte-rendu de la très émouvante journée d'hier, illustré par @ValPSQR est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
@ValPSQR Aujourd'hui, les toutes dernières victimes qui l'ont souhaité vont témoigner à la barre.

LT à suivre ici.
Je vous retrouve également dans le journal de 13h de @franceinter avec @BrunoDuvic pour le récit de cette 33e semaine.
L'audience reprend avec l'audition de Nicolas, frère de Thomas Duperron, décédé au Bataclan.
"Je n'attendais rien d ce procès, j'y voyais tout au plus une nouvelle épreuve. Je n'ai pas écouté la webradio et très peu lu ou suivi les débats".
Read 90 tweets
May 19
Bonjour à tous,

124e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Et suite des témoignages de parties civiles avec 18 auditions prévues aujourd'hui de survivants du Bataclan et proches de victimes décédées.

LT à suivre ici.
Hier, la cour a notamment entendu Karena, qui doit sa survie à un placard technique du Bataclan.
Le compte-rendu, illustré par @ValPSQR est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
L'audience reprend.

A noter que depuis le début des témoignages de parties civiles, l'ensemble des accusés est présent dans le box.
Pour rappel, Osama Krayem a refusé d'assister à la majorité de l'audience.
Read 125 tweets
May 18
Bonjour à tous,

Les témoignages de victimes se poursuivent au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Hier, la cour a notamment entendu les membres du groupe Eagles of Death Metal, au Bataclan ce soir-là.
Le compte-rendu est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, 17 victimes du Bataclan sont attendues à la barre.

LT à suivre ici.

Tous les accusés étant dans le box (comme hier), l'audience peut débuter immédiatement.
Vanessa, 33 ans, s'avance à la barre. "Je travaille dans une agence de communication, comme j'ai l'impression la moitié de Paris. Je suis une femme assez banale. Sauf pour cette phrase que je dis souvent : "j'étais au Bataclan le #13Novembre 2015".
Read 135 tweets
May 17
Bonjour à tous,

Après une semaine de suspension pour cause de contamination au Covid d'un des accusés, le procès des attentats du #13Novembre reprend pour la 33e semaine et 122e jour d'audience.
Toute cette semaine, la cour va entendre les derniers témoignages de victimes, dont aujourd'hui, les membres du groupe Eagles of Death Metal qui ont souhaité s'exprimer à ce procès.

LT à suivre ici.
Retrouvez @sophparm à l'antenne de @franceinter
Le chanteur des Eagles of Death Metal, Jesse Hughes, doit être entendu très prochainement.
Mais avant cela, Ilyad, qui était à la Bonne bière le #13Novembre s'est avancé à la barre.
Il explique avoir pris une balle dans la jambe.
Read 160 tweets

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