Thread by @nosservicespub

🔴 #Parcoursup, le classement à 100 millions d’euros !
Il y a 4 ans, ce logiciel remplaçait le très polémique APB.
Un changement d’algorithme ? Pas seulement.
Notre nouveau rapport démonte méthodiquement la mécanique de cette machine à trier
nosservicespublics.fr/parcoursup
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En 2018, Parcoursup a remplacé la procédure APB, qui avait fait polémique pour le recours au tirage au sort pour refuser l’accès à leur vœux à… 700 lycéens par an.
Depuis, chacun.e sent le stress que la procédure inspire aux personnes concernées…
Mais qu’est-ce qui a changé ?

Ce n’est pas seulement de la mécanique, justement.
L’algorithme met en œuvre une tout autre logique d’accès à l’enseignement supérieur
Ce n’est plus le choix des étudiant·e·s qui guide l’orientation, mais le classement par les formations.
Comment ça marche ?

1⃣ Les lycéen·ne·s ne peuvent plus hiérarchiser leurs vœux.
Conséquence directe : les affectations qui étaient précédemment réalisées en 48h par un algorithme sont désormais faites manuellement, en un mois et demi.

Résultat ? Demain, un·e élève sur 2 sera sans affectation

Les mieux classés sont servis en 1er, libèrent des places qui modifient sans cesse les listes d’attente des formations : l’effet domino…
Les yeux rivés sur leur écran, les lycéen·ne·s suivent avec angoisse la moulinette à classer qui tourne en continu pendant un mois et demi

2⃣ Parcoursup a instauré une logique de classement, jusque dans les filières non-sélectives (!)

Pendant l'année, ce sont des milliers d'enseignants du supérieur, réunis en commissions, qui doivent désormais paramétrer 15 000 algorithmes locaux pour classer les étudiants

Chaque filière choisit ses paramètres à partir des données de la plateforme. Sans harmonisation entre elles. Sans coordination avec le lycée.
10 vœux = 10 classements…. selon des critères différents.
Un travail considérable pour les équipes, pour un résultat illisible.

Ce tri s'opère aussi en amont : dès le secondaire les enseignants doivent accompagner les élèves dans la rédaction de dizaines de lettres de motivation, doivent rédiger des "fiches avenir"...
Au détriment du temps pédagogique, et au prix d'une désorganisation de tout le lycée.

Cette mobilisation dingue de temps et d’argent a un coût massif. Notre collectif l'a évalué. Pour le seul 2daire, ce sont plus de deux millions et demi d'heures de travail.
Soit 2000 enseignant.e.s à temps plein sur l'année.
Soit 100 millions d’€.

Classer quoi qu’il en coûte !

Parcoursup dégrade aussi l’année de terminale :
le calendrier scolaire est raccourci,
la « pédagogie bancaire » tourne à plein : des notes, des notes et encore des notes !
La 1ère phase du tri incombe aux profs principaux… à l’aveugle, en l’absence d’harmonisation nationale

3⃣ Avant 2018, l’admission à l’université reposait sur des critères objectifs : l’obtention du bac, la proximité géographique.
En généralisant la logique de classement, Parcoursup supprime la liberté des étudiant·e·s de s’inscrire dans la fac de leur choix

Malgré le stress, le temps d’attente, le coût, peut-on au moins conclure que Parcoursup fonctionne mieux qu’APB ?
Non
Tous critères confondus (taux de décrochage, qualité de l’appariement, vitesse d’affectation…), les résultats sont au mieux similaires, au pire dégradés.

Pourquoi alors cette forte pression sur les personnels, les élèves et leurs familles ?
Parce que la croissance du nombre d’étudiant·e·s, résultat prévisible du pic démographique des années 2000, n’a pas été accompagnée d’une augmentation des places dans l’enseignement supérieur.

Le service public n’a pas su saisir l’opportunité d’une augmentation du nombre de bacheliers pour affronter les défis auxquels notre société fait face.
Alors le classement a une conséquence pratique : il rejette la faute de la non-affectation… sur les lycéen·ne·s.

Comment faire autrement ?
1⃣ On permet aux élèves de hiérarchiser leurs choix et on supprime le classement dans les filières sélectives
2⃣ On réintroduit dans la loi le droit des lycéens de poursuivre dans la filière de leur choix, et on crée les places en conséquence
C'est tout.

Retrouvez l’intégralité de notre note (30 pages) et la synthèse (6 pages) sur le site internet du collectif Nos services publics !
Mille mercis à tou.te.s les contributeurs et contributrices qui se reconnaîtront.

Et, surtout, diffusez-la autour de vous !
nosservicespublics.fr/parcoursup

🔼Un fil, une note et une synthèse avant les résultats de Parcoursup
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