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Jun 20 114 tweets 20 min read
Bonjour à tous,

C'est aujourd'hui le début de la 38e semaine d'audience et le 143e jour du procès des attentats du #13Novembre 2015.

Deuxième et dernière semaine de plaidoiries des avocats de la défense. Et une audience qui débute exceptionnellement le matin ....
... car aujorud'hui, sont attendues les plaidoiries des avocats d'Ossama Krayem et de Yassine Atar.

LT à suivre ici.
Retrouvez @sophparm à l'antenne de @franceinter
@sophparm @franceinter L'audience reprend. Me Gisèle Stuyck, avocate belge d'Osama Krayem, est la première à plaider aujourd'hui : "monsieur Krayem assume parfaitement le fait qu'il doit être condamné, même sévèrement, mais uniquement et exclusivement pour ce qu'il a commis."
Me Stuyck : "on ne condamne pas un homme à la réclusion à perpétuité pour un attentat commis sur un territoire A alors qu'à ce moment-là il se trouvait sur un territoire B."
Me Stuyck plaide avec son ordinateur portable posé sur le pupitre devant la cour. Elle est la première à faire ainsi.
Me Stuyck plaide sur la compétence de la France à juger Osama Krayem alors que les faits qui lui sont reprochés sont d'avoir envisagé un attentat dans l'aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas.
Me Stuyck : "je souhaiterais rappeler que monsieur Krayem n'était pas dans la sphère décisionnelle, n'a pas une place importante dans la cellule, il n'est pas en lien avec les commanditaires et aucun testament n'a été retrouvé pour monsieur Krayem."
Me Stuyck : "nous savons que monsieur Krayem était initialement prévu pour un attentat suicide en Irak et que jusque fin juin, il n'était pas prévu pour l'Europe."
Me Stuyck poursuit sur le projet d'attentat à l'aéroport de Schiphol, "si tant est qu'un tel attentat étai prévu le soir du #13Novembre : on ne peut pas déterminer qu'une telle attaque était prévue du fait de l'absence d'explosifs dans les sacs de messieurs Ayari et Krayem"
Me Stuyck :"après la réquisitions [du parquet national antiterroriste, ndlr], monsieur Krayem m'a demandé si en droit français, le fait d'occuper les caches [les planques de la cellule, ndlr] constituait un acte de complicité. Il m'a dit : si c'est le cas, j'accepte la peine".
Me Stuyck : "monsieur Krayem sait qu'il devra assumer. Mais il veut être puni uniquement pour ce qu'il a fait. Après, les réquisitions, je me suis demandée s'il était puni pour son silence. Le silence de monsieur Krayem est loin d'être opportuniste".
Me Stuyck : "il ne s'agissait pas d'un mépris à l'égard de la cour.
Monsieur Krayem m'a dit : "vous n'êtes pas obligée de parler pour moi, je ne vous en voudrais pas". Il m'a demandé : vous pensez que la cour a attendu votre plaidoirie pour prendre sa décision?"
Me Stucyk : "vous pensez qu'après ce procès, d'autres vont encore parler?" Ils vont se dire : "ce connard de Krayem qui a balancé la moitié de l'équipe s'est pris perpet' avec une période de sûreté de 30 ans"."
Me Stuyck : "Sans les déclarations de monsieur Krayem, on ne retrouve jamais la cache de la rue des casernes et on vit toujours avec la psychose de savoir où se trouve le 2e sac de TATP."
Me Stuyck : "monsieur Krayem a fait machine arrière, il est rentré à l'appartement et a vidé ses explosifs dans la canalisations. Ne pas tenir compte des déclarations de monsieur Krayem serait une erreur. Ce serait un mauvais signal pour le futur. "
Me Stuyck : "pour moi, intervenir dans ce procès n'était pas une occasion professionnelle unique et encore moins incroyable. Si monsieur Krayem n'en valait pas la peine, je ne me serais jamais infligée tout cela."
Me Stuyck : "pour moi, cela m'intéressait de comprendre le point de bascule de l'homme ordinaire.
D'autant que du côté maternel, toute ma famille a péri dans le génocide rwandais".
Me Stuyck : "nous savons que monsieur Krayem encourt également la perpétuité à Bruxelles [dans le procès des attentats du #22Mars ndlr]"
Place à la plaidoirie de Me Margaux Durand-Poincloux pour Osama Krayem : "je défends in homme qui n'a pas jugé nécessaire de se défendre lui-même. Je défends l'homme au pilote jordanien", un homme qui ne peut pas dire qu'il a de l'humanité, sans emporter des murmures indignés."
Me Durand-Poincloux : "je défends un homme qui estime qu'il n'y a rien à gagner à vous parler. Un homme qui pense qu'en gros ou au détail, ce sera le même prix et ce sera le plus élevé."
Me Durand-Poincloux : " Osama Krayem a compris au cours des débats qu'il est inaudible de dire qu'un homme qui a commis un acte monstrueux n'est pas le monstre que l'on croit. "
Me Durand-Poincloux : "moi aussi je vis depuis des mois avec les images de cet homme en flamme qui fond au fond de sa cage. Moi aussi j'y pense la nuit. Et je me dis : comment est-il possible de faire une chose pareille?"
Me Durand-Poincloux : "et comment moi je vais faire pour me lever et me battre pour celui-là. Parce que je ne vais pas l'occulter. Je ne sais pas occulter un truc pareil. Or, on ne se lève pas pour quelqu'un en qui on ne voit rien ou seulement du mal."
Me Durand-Poincloux : "donc la question m'a rongée. Aujourd'hui, je sais pourquoi je me suis levée. Je me suis levée parce que j'ai la certitude que lui aussi maintenant, il y pense la nuit."
Me Durand-Poincloux : "je le sais parce que, malgré touts ses doutes sur cette cour, il n'a jamais voulu manquer un témoignage de partie civile. Et ça aussi, il y pense la nuit."
Me Durand-Poincloux : "je vais vous parler des faits. Et ce sont les faits et le droit qui vont vous amener à conclure que l'accusation le concernant ne constitue pas une complicité des attentats mais une association de malfaiteurs terroristes".
Me Durand-Poincloux cite le professeur de français d'Osama Krayem venu à la barre : "abstraction faite de ce qu'il a commis, monsieur Krayem est quelqu'un qui a beaucoup d'humanité." Alors ça fait frémir. Forcément, ça fait frémir. "
Me Durand-Poincloux : "on sait qu'Osama Krayem est initialement prévu pour se faire sauter en Irak avec un camion. Mais peu de temps avant le départ, il est prévenu qu'il ne sera finalement pas martyr en Irak mais que ce sera en Europe."
Me Durand-Poincloux : "Krayem serait un combattant d'élite. Mais il parle abondamment à l'instruction. Krayem serait d'une grande valeur pour Daech, mais depuis qu'il est blessé il n'est plus bon qu'à se faire sauter."
Me Durand-Poincloux : "Krayem serait haut placé mais il a la même place dans la cellule que les autres, il n'a aucun rôle d'encadrement.
Vous devrez à minima douter de la place supposée haut placée de Krayem dans l'Etat islamique".
Me Durand-Poincloux : "Krayem arrive le 3 octobre 2015 à 11 heures dans la planque de Charleroi. Cet appartement, qui a été testé au TATP, ne contient aucun explosif ni élément qui permet d'attester que des armes ont été stockées."
Me Durand-Poincloux : "pendant l'instruction, il y a eu une théorie selon laquelle ils ont démonté la machine à laver pour récupérer des boulons pour fabriquer les ceintures explosives."
Me Durand-Poincloux : "quand on sait qu'il y a une dizaine de boulons dans une machine et la facilité à se procurer des boîtes de 100 boulons chez Bricorama ..."
Me Durand-Poincloux : "ensuite il y a la rue Henri Bergé et l'appartement de Jette. Là, nous avons de nombreuses et abondantes traces de TATP mais cet appartement n'est utilisé par la cellule que jusqu'en janvier 2016. Il n'a donc pas été utilisé pour les attentats de Bruxelles."
Me Durand-Poincloux : "donc le TAPT, c'est celui de Paris. Il est indéniable que les explosifs de Paris ont été fabriqués à Jette. Et l'on sait de manière incontestable qu'Osama Krayem n'est pas allé à Jette avant les attentats de Paris."
Me Durand-Poincloux : "Krayem ne peut matériellement pas aider dans les deux jours qui précèdent [les attentats du #13Novembre 2015, ndlr]. Le fait de résider dans une autre planque et de ne pas aider à la fabrication des explosifs, ce n'est pas un acte de complicité."
Me Durand-Poincloux : "l'autre élément de la complicité c'est la galvanisation de la cellule. Mesdames et messieurs de la cour, c'est la nouvelle complicité par galvanisation, qui ne figure pas dans le code pénal. Osama Krayem, ce joyeux drille, ce meneur d'homme."
Me Durand-Poincloux : "on sait que la vie organisationnelle des attentats se déroule en français. Krayem a une méconnaissance totale de cette langue. On sait l'amitié de certains. D'autres sont des inconnus, qu'on n'a pas choisi et qu'on ne connaît pas."
Me Durand-Poincloux : "on sait les consignes qui ont été donnés aux étrangers [par l'Etat islamique, ndlr] : ne pas sortir. Car les étrangers ne connaissent pas la langue, pas le pays, ils prennent le risque de se faire contrôler. Donc il ne faut pas sortir".
Me Durand-Poincloux : "on sait qu'il y a cinq planques en même temps. Et Krayem, au matin des attentats, n'a résidé avec aucun des auteurs des attentats de Paris. Il ne les connaît pas."
Me Durand-Poincloux : "j'en arrive à la dernière charge. Schiphol c'est l'exemple ultime que les faits s'alignent parfaitement quand on essaie de les éclairer du même côté. Cela s'appelle la perspective. On va essaie de les éclairer dans l'autre sens. Et voir que rien ne colle".
Me Durand-Poincloux : "Krayem et Ayari, ils vont à Amsterdam en bus Eurolines. Vous savez, ces bus Eurolines, remplis de rastas blancs qui vont à Amsterdam acheter du shit. Donc ils se font contrôler 100% du temps. Et ils prennent ce bus là, pour commettre un attentat?"
Me Durand-Poincloux : "Krayem est entendu par les enquêteurs néerlandais sur ce prétendu projet d'attentats. Il n'y a pas eu de suites."
Me Durand-Poincloux : "cet un attentat sans repérage, sans explosifs, sans téléphone en lien avec les coordinateurs et qui vise le lieu même de l'exfiltration le lendemain d'Ahmed Dahmani [autre membre de la cellule, ndlr]. Mais c'est d'une absurdité absolue!"
Me Durand-Poincloux : "on vous a requis la complicité par intégration d'un groupe. Mais ça n'existe pas. C'est la définition de [l'infraction, ndlr] d'association de malfaiteurs terroriste."
Me Durand-Poincloux : "et aucune association de malfaiteur terroriste ne peut devenir une complicité du fait de la personnalité ou du parcours de son auteur. Jamais."
Me Durand-Poincloux : "vous pouvez penser qu'il est inadmissible de considérer qu'Osama Krayem a de l'humanité en lui. Mais la justice rationnalise ce qui est irrationnel, pour citer une nouvelle fois, Mme l'avocate générale".
Me Durand-Poincloux : "sûrement que vous condamnerez Osama Krayem pour association de malfaiteurs terroriste au maximum de la peine encourue : 20 ans de réclusion. C'est adapté."
Me Durand-Poincloux : "et en plus, quel luxe ! Vous pourrez dormir sur vos deux oreilles. Car il sera condamné à la perpétuité à Bruxelles pour les attentats."
Me Durand-Poincloux : "vous voulez la sécurité. Vous voulez que cette tuerie ne se reproduise jamais, vous avez raison. Peut-être que pour atteindre ce but, il faut frapper fort. Mais prenez garde car même si vous ne frapperiez pas exactement un innocent, vous frapperiez à côté".
Fin des plaidoiries pour Osama Krayem. L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures avant les plaidoiries pour la défense de Yassine Atar.

A tout à l'heure.
L'audience va bientôt reprendre avec la plaidoirie de @ChStPalais tout d'abord pour la défense de Yassine Atar contre lequel 9 ans d'emprisonnement ont été requis.
L'audience reprend. Me Christian Saint-Palais se lève pour la défense de Yassine Atar. Il tient tout d'abord à saluer l'aider précieuse et le travail acharné de leurs collaborateurs, à lui et Me Raphaël Kempf."
Me Saint-Palais a ensuite un mot à l'adresse des parties civiles: "je sais qu'une plaidoirie de défense peut heurter. Je veux vous dire, avant de défendre librement, que je sais les souffrances qui sont les vôtres."
Me Saint-Palais : "j'ai le sentiment ici, en plaidant l'acquittement, pour le frère de celui qui a organisé ces attentats et recruté les kamikazes, le cousin des logisticiens, kamikazes à Bruxelles, en portant son intérêt, de poursuivre aussi l'intérêt général".
Me Saint-Palais : "la justice ne peut pas tout. Et l'Etat de droit que je défends ne peut pas répondre à toutes les attentes."
Me Saint-Palais : "je vais plaider, non pas pour l'Histoire, mais plus modestement et c'est déjà beaucoup, pour ce qui crée chez vous, au moment de se lever, un vertige jamais maîtrisé, je vais plaider pour un homme, Yassine Atar."
Me Saint-Palais : "parfois les réponses qui vous sont offertes peuvent paraître maladroites, excessives. Mais c'est souvent parce qu'on répond à une accusation excessive et que c'est bien difficile de se défendre simplement."
Me Saint-Palais : "vous savez d'où est partie l'accusation. D'un message retrouvé dans un ordinateur. Il était écrit : je te remercie de ce que tu as fait pour moi". Et depuis désormais 6 ans et 3 mois, on cherche ce que le terroriste a voulu dire par "je te remercie ..."
Me Saint-Palais : "lui a toujours dit : je n'ai rien à voir avec ces crimes là. Mais on avait sur la table, dans l'ordinateur : "Atar m'a aidé".
Mais quand on est dans sa cellule et qu'on dit : "ce n'est pas moi", c'est difficile de se défendre."
Me Saint-Palais : "ici, en plaider l'acquittement, nous vous disons que ce serait une faute d'accéder aux demandes faites par l'accusation d'entre en voie de condamnation."
Me Saint-Palais : "Yassine Atar a la même ligne téléphonique depuis des années. Avez-vous souvent eu des accusés dont on sait tout de la téléphonie ?
Et lui, il a fait produire tous ses SMS. Lui ne s'arrête jamais, il cherche toujours. Parce qu'il est obligé de se défendre."
Me Saint-Palais : "alors c'est vrai que quand nous sortions du parloir de Fleury le samedi, nous arrivions, saoulés par ses paroles. Mais aussi, avec cette boule au ventre qui ne vous quitte pas pendant le week-end parce qu'il y a chez cet homme quelque chose qui vous oblige."
Me Saint-Palais : "voilà un garçon qui se débat depuis 6 ans et qui y croit encore. Voilà un justiciable qui a confiance en la justice. Et ce n'est pas tous les jours. Alors il mérite que nous lui portions l'attention que nous lui portons."
Me Saint-Palais : "la mission de la justice antiterroriste c'est d'amener des hommes pour les juger. C'est aussi de renvoyer cet image que notre Etat de droit tient bon. La difficulté c'est que les assassins sont morts et que nous ne pouvons pas rester sans réponse."
Me Saint-Palais : "Nous citoyens, nous avons besoin d'une réponse, assurément. Mais ils sont morts. On vous a donné, à vous, parquet national antiterroriste, des moyens dérogatoires jamais vus : des durées de garde à vue inédite, des placement en détention provisoire qui durent"
Me Saint-Palais : "quand on nous reproche des stratégies, je dis : mais n'y a-t-il pas des stratégies de la part de l'accusation? On n'a pas d'auteurs, ils sont morts. Alors, on a recours au co-auteur."
Me Saint-Palais : "c'est ça l'impressionnisme judiciaire : de près, il n'y a rien. Alors, c'est ce que vous a dit la juge Panou : "la défense va vouloir séquencer mais prenez du champs, soyez modernes."
Mais c'est vieux comme tout l'impressionnisme, c'est le 19e siècle !"
Me Saint-Palais : "nous sommes ici par choix. J'ai fait le choix de répondre favorablement à la demande d'un homme de l'assister dans un dossier terroriste. Vous n'êtes pas ici pour nous départager au talent. Nous sommes ici parce que cela a un sens qui ne doit pas être oublié"
Me Saint-Palais : "alors je vais plaider pour cet homme qui, comme première qualité, est le frère d'Oussama Atar. Non ça n'est pas rien !
Non, je n'emprunte pas la criminalité de mon frère par le lien de filiation."
Me Saint-Palais : "en réalité, vous évoquez la force d'attraction que peut entraîner un aîné sur un cadet. Est-ce que, dans ce cas, vous n'avez pas négligé la force qu'il a fallu au cadet pour résister. Lui qui ne l'a jamais suivi."
Me Saint-Palais : "lui, n'a donné aucun signe d'adhésion à ce qu'a pu faire son frère Oussama."
Me Saint-Palais : "alors oui, cette famille s'est mobilisée quand Oussama Atar était dans les geôles irakiennes. Parfois, nous avocats, on parle des geôles ici, pour exagérer un peu. Mais là, en Irak, je pense qu'on peut dire les geôles."
Me Saint-Palais : "alors comment peut-on dire à cette famille, qui est soutenue par des avocats, Amnesty International, des députés, à qui ont dit qu'Oussama Atar est très malade, comment peut-on chercher là une complaisance pour le terrorisme?"
Me Saint-Palais : "est-ce que ce ne sont pas les autorités belges qui lui remettent un passeport grâce auquel il va décoller pour Istanbul en décembre 2013 ? C'est que tout le monde à cru qu'il était rentré d'Irak et ne nourrissait pas d'autre projet terroriste."
Me Saint-Palais : "alors oui, Yassine Atar a donné dans un premier temps, à son fils le prénom de son frère, avant de le changer en Mehdi. Il a donné, dans un premier temps, comme le font beaucoup de cadets, le prénom de son frère, surtout quand il ne donne plus signe de vie".
Me Saint-Palais : "oui, vous allez trouver ça dérisoire, mais c'est important quand on se défend il est allé chercher dans ses SMS et a trouvé une conversation avec un ami : "Eyman, tu trouves que c'est un beau prénom. Parce que j'hésite encore entre Oussama, Eyman et Abdallah".
Me Saint-Palais : "Yassine Atar, c'est comme un feu follet. Il est là, puis là-bas. Et je pense qu'Oussama Atar quand il était là sur sa chaise à lire le Coran et voyait celui-ci partir à droite et à gauche, il a vite compris qu'il n'avait pas là une recrue de choix."
Me Saint-Palais : "on n'a trouvé dans aucun élément objectif une preuve de culpabilité. Yassine Atar a été placé sur écoute et on ne trouve rien."
Me Saint-Palais : "alors les juges ont cherché et l'on accusé de tant de choses. Pendant des années, on va dire qu'on a trouvé dans ses cheveux des traces de nitroglycérines. Puis, on a eu la réponse : le taux est tellement bas qu'il n'est pas significatif."
Me Saint-Palais : "mais pendant ce temps, Yassine Atar reste en prison.
"Merci pour tout ce que tu as fait". On a beaucoup cherché. Vous vous souvenez qu'on lui a reproché aussi, quand même, la participation aux faux-papiers."
Me Saint-Palais : "Mme Panou [juge d'instruction belge, ndlr] a du talent, elle nous a dit elle-même : elle fut avocate. Ne négligez pas quand même son aptitude a vous dire des certitudes."
Me Saint-Palais : "alors notre nouvelle pythie, puisque c'est ainsi qu'on l'a érigée, qui nous a dit aussi qu'elle fut procureur et en a gardé une gourmandise pour les formules accusatoires, nous a dit qu'il y avait des rencontres. Des rencontres."
Me Saint-Palais : "les verbes qui nous sont reprochés ne sont guère des verbes d'action. Ce qu'on lui reproche c'est d'avoir accompagné."
Me Saint-Palais : "je sais qu'il avait tellement d'autres choses à dire et à les dire autrement. Et je sais que cet homme si anxieux, parce qu'il a confiance en votre cour, aura l'élégance de ne rien dire de ses frustrations."
Me Saint-Palais : "comme on m'a vu à cette audience, on m'a dit : "tu es encore là". Oui, parce que petits bras, @NoguerasXavier qui nous a parlé de ses audiences de 2014. Mais moi j'étais déjà là pour les attentats terroristes de 1995."
Me Saint-Palais : "je suis encore là parce que j'y crois. Je crois à la nécessité de ce débat contradictoire. Je ne crois pas à une frontière infranchissable entre nous. Je crois à des débats libres."
Me Saint-Palais : "nous avons besoin de juges qui ne s'éloignent pas des dossiers mais s'approchent du box. Qui ne regardent pas le frère et le cousin, mais eux. Nous avons besoin de juges qui tiennent. C'est dans cet esprit que je vous demande d'acquitter Yassine Atar."
Fin de la plaidoirie de Me Christian Saint-Palais. L'audience est suspendue avant celle de Me Raphaël Kempf pour la défense, là aussi, de Yassine Atar.
L'audience reprend pour la plaidoirie de Me Raphaël Kempf dont vous pouvez retrouver le portrait signé @sophparm par ici >
radiofrance.fr/franceinter/pr…
Me Kempf : depuis 6 ans, je cherche comment démontrer l'innocence de Yassine Atar. Et peut-être que la réponse est dans la bouche de Mme Panou [juge d'instruction belge, ndlr] où lors du seul interrogatoire qu'elle fait de Yassine Atar, elle dit "il est raisonnable d'imaginer..."
Me Kempf : "voici une magistrate qui a imaginé. Et il en faut de l'imagination.
Elle nous a dit aussi : "Yassine Atar c'est complexe." Oui, c'est tellement complexe qu'on ne sait plus de quoi l'accuser : les charges viennent et repartent. Et c'est pour cela qu'il faut imaginer"
Me Kempf : "on n'est pas parti d'un crime pour identifier son auteur, on est parti d'un homme qu'on a tenté par tous les moyens de rattacher à son crime."
Me Kempf : "que l'on adopte une vision rapprochée ou éloignée, il me semble que d'où que l'on regarde, Yassine Atar n'a rien à faire dans ce box."
Me Kempf : "Yassine c'est un peu pour moi comme un enfant qu'on a jeté dans l'eau et qui ne sait pas nager. Il se débat sous des accusations absurdes. Comment on se défend d'accusations absurdes? Pour se défendre, il faut déjà savoir précisément de quoi on est accusé."
Me Kempf : "et au cours de ces années, des accusations, il y en a eu un très grand nombre."
Me Kempf : "Je trouve que pour Yassine Atar ses absences en disent aussi long que sa présence. Et on voit bien que Yassine Atar n'est pas là quand on loue des planque, quand on s'organise, quand on loue des voitures en Belgique, quand on achète des téléphones."
Me Kempf : "dans ce dossier, s'il y a eu des déclarations évolutives, c'est du côté de l'accusation, des enquêteurs belges, des juges d'instruction. Alors oui, vous pouvez imaginer que Yassine Atar s'est coordonnée pour organiser le retour du trio du Bataclan ou je ne sais ..."
Me Kempf : " le 11 novembre, Yassine Atar fait du sport, il envoie un sms à un ami. Le 11 novembre, il chercher a faire garder son fils et envoie des messages à mère. Voilà ce que fait Yassine Atar autour du #13Novembre."
Me Kempf : "malgré ces obligations, Yassine Atar se serait occupé de l'organisation des attentats? Alors qu'il prépare sa sortie au sport et organise la garde de son fils, les coordinateurs se seraient arrêtés chez lui pour activer les cartes SIM pour les attentats?"
Me Kempf : "alors il y a cette histoire de tuyau d'aspirateur, que Mme Panou [juge d'instruction belge, ndlr] appelle à l'audience tuyau d'arrosage. Et cela fait rire."
Me Kempf : "mais moi je ne rigole pas beaucoup. Parce que voilà ne magistrate qui vient tourner en ridicule les explications d'un mis en cause qu'elle a sous sa charge. On n'enquête pas, on le tourne en ridicule. "
Me Kempf : "on vous a cité Hannah Arendt en vous disant que l'idéologie c'est la dérive d'une idée qui devient comme folle. Mais moi je vois une idée qui s'échappe quand on en vient à vous demander de punir le fait de n'avoir pas vu alors qu'on aurait du voir. Mais voir quoi?"
Me Kempf : "on demande que chacun et chacune d'entre nous doivent détecter les signes d'une religiosité, musulmane disons le clairement, chez ses proches et les dénoncer. On en vient à demander au citoyen de se substituer aux services de renseignement."
Me Kempf : "ce qu'on reproche à Yassine Atar c'est de n'avoir rien su, rien compris, de la radicalisation de ses cousins.
Mais la connaissance de la radicalisation ne peut même pas être érigée en connaissance du but terroriste."
Me Kempf : "on peut avoir des opinions qui dérangent, même religieuses. Des opinions sexistes, misogynes, réactionnaires. Mais qu'importe. Ce qui compte c'est que ces opinions ne mènent pas à l'action violente."
Me Kempf : "le parquet, pour évoquer la radicalisation de Yassine Atar a parlé de ses amis Facebook : les Kamikazes Riders. Et je remercie mon collaborateur, Me Theo Gauthier, qui a cherché ce week-end et qui a trouvé un clip des Kamikazes Riders avec Booba ..."
Me Kempf : "alors bon, moi j'ai demandé qui était Booba. Il paraît que c'est un rappeur.
Sur le Facebook de Yassin Atar, on trouve aussi une vidéo avec Djibril Cissé. Bon oui, j'ai aussi du demander qui était Djibril Cissé, j'ai appris que c'était un footballeur."
Me Kempf : "mais donc on a quelqu'un qui s'intéresse au rap, au football, ce genre de choses et on vient vous dire que cela démontre qu'il est radicalisé."
Me Kempf : "il y a quelques années, lorsque j'ai commencé à défendre Yassine Atar, nous allions voir Yassine Atar à la maison d'arrêt de Fresnes, à l'isolement. Et nous avions remarqué qu'après les parloirs avec nous, avocats, Yassine Atar était fouillé à nu."
Me Kempf : "on regardait dans les replis de son sexe et son anus s'il ne cachait pas quelque chose que nous, avocats, nous aurions pu lui donner. Cette suspicion m'était insupportable."
Me Kempf : "je vous demande de l’acquitter. Il a un fils. ll aura 7 ans en juillet, je voudrais que Yassine Atar pour la première fois de sa vie puisse fêter son anniversaire avec lui."
Fin de cette journée d'audience. Reprise demain à 12h30 avec les plaidoiries des avocats de Mohamed Bakkali.
Et le compte-rendu de la journée avec les plaidoiries de Me Gisèle Stuyck, Me @LezardLeon Me @ChStPalais et Me @RaphaelKempf c'est par ici > radiofrance.fr/franceinter/pr…

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Retrouvez aussi @sophparm dans le journal de 13h de @franceinter et les éditions du soir.
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Tout (ou presque) est expliqué ici > radiofrance.fr/franceinter/le…
Hier, c'était la fin des plaidoiries des avocats de parties civiles.

Le compte-rendu de la journée est à retrouver ici> radiofrance.fr/franceinter/pr…
Dans la salle, les trois avocats généraux viennent d'arriver. Ils s'apprêtent à porter la voie de l'accusation pendant 6 heures, à tour de rôle, aujourd'hui (puis demain et vendredi).
LT à suivre ici.
Et à partir de 19h, édition spéciale sur @franceinter en direct du palais.
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Bonjour à tous,

134e jour d'audience, début de la 36e semaine et fin, aujourd'hui, des plaidoiries de parties civiles.

Le dernier compte-rendu d'audience, signé @sophparm est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
@sophparm Si vous l'avez manqué, vous pouvez aussi réécouter le reportage long format diffusé dimanche dernier et également signé @sophparm
Avec les voix de parties civiles qui ont marqué cette audience.
C'est par ici > franceinter.fr/emissions/inte…
Aujourd'hui, place donc aux dernières paroles des avocats de parties civiles.

LT à suivre ici dans quelques instants.
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Jun 2
Bonjour à tous,

Suite des plaidoiries d'avocats de parties civiles au 132e jour du procès des attentat du #13Novembre 2015.
Celles d'hier sont à retrouver dans le compte-rendu d'audience signé @sophparm ici > franceinter.fr/justice/proces…
L'audience reprend.
Tous les accusés sont présents dans le box donc on va pouvoir démarrer immédiatement.

Le LT des plaidoiries du jour est à suivre ici.
Me Patrick Klugman est le premier à plaider aujourd'hui :
"Une cigarette sur le bitume. On trinque à un départ, on trinque pour n'importe quel prétexte. On fonce à un concert. Paris c'est une terrasse de café où l'on rit, Paris c'est une salle de concert bondée."
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